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Bonjour, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Grégoire, j’ai 27 ans et cela fait 10 ans que je vis à Paris. Cependant, je suis originaire du sud-est de la France.
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Quel était ton rapport au voyage avant ton départ en Australie ?
J’avais déjà un peu voyagé avec ma famille. J’ai visité les États-Unis (New York, la Floride, la Californie, l’Illinois), la Tanzanie, ainsi que quelques pays proches de la France tels que l’Espagne, l’Italie, le Maroc. J’ai fait mon dernier voyage en Californie à mes 14 ans. Depuis, jusqu’à mes 27 ans, je n’ai pas vraiment bougé, en tout cas, je n’ai pas fait de “gros” voyage.
 
Je pense que cela provient du fait que dès que je suis rentré au lycée, mes parents ont eu un train de vie plus actif, c’était plus compliqué pour eux de prendre des vacances. Ensuite je suis parti sur Paris pour faire mes études supérieures et dès lors, mes vacances d’été consistaient à descendre dans le sud afin de voir mes amis et mes proches.
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Pourquoi avoir choisi de partir en PVT ?
Le Covid a été un déclencheur. Un soir, alors que nous étions tous confinés dans nos appartements, maisons respectifs, nous nous sommes appelés avec 3 amis pour prendre des nouvelles de chacun. Je pense que quelques minutes après le début de l’appel, l’idée d’un voyage format PVT en Nouvelle-Zélande a été émise. L’objectif était de rester quelques mois sur place et de pouvoir profiter de ce visa pour travailler et financer nos différents road trips sur l’île.
 
Finalement, la vie a fait que 2 de nos potes sont partis avant nous, en Australie, parce que les frontières de la Nouvelle-Zélande n’étaient pas encore ouvertes. Moi, à ce moment-là, j’étais en poste quelque part, que je ne pouvais pas quitter comme ça. Donc, je me suis dit “dès que je peux, je les rejoins”.
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Le départ en PVT Nouvelle-Zélande s’est donc transformé en départ pour un PVT Australie ?
Oui, c’est ça. Le départ était un peu décousu pour le coup, alors qu’on devait partir tous les 4 au même moment pour une autre destination.
 
L’Australie, ce n’était carrément pas réfléchi ou ne serait-ce qu’anticipé. Je m’étais plus renseigné et informé sur le PVT Nouvelle-Zélande. Mais quand mes potes sont partis en Australie, j’ai changé mes plans. Moi, je ne voulais absolument pas voyager seul, ce n’était pas quelque chose qui m’attirait. Donc, j’ai clairement suivi mes amis en me disant que dans tous les cas, c’était qu’avec eux que je voulais être. Ça ne pouvait être que bénéfique et plaisant !
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Comment s’est passée ta préparation au départ ?
L’avantage c’est qu’il y avait mes potes sur place qui pouvaient me fournir des petits tips. Ensuite, j’ai commencé à beaucoup me renseigner dès le moment où j’ai su que eux partaient. Les premiers mois j’ai vraiment suivi leurs vidéos, photos, comme si j’y étais. À ce moment-là, je me suis dit “mais qu’est-ce que je fous là ? Pourquoi je ne suis pas avec eux ?”. Mais j’avais une conscience professionnelle, donc je suis resté jusqu’au bout. Par contre, 1 mois après l’arrivée de mes potes en Australie, j’ai posé ma démission pour pouvoir les rejoindre après mon préavis.
 
Au niveau de la préparation, je me suis beaucoup renseigné sur l’obtention du visa, etc. C’était bizarre, mais c’est comme si je n’y croyais pas trop. Dans le sens où j’avais ma vie à Paris, j’étais content de cette vie-là. Je suis vraiment parti en me disant “il faut que tu le fasses, il faut que tu voies autre chose”. Mais j’avais ce sentiment, où j’avais autant envie de partir que de rester parce que j’aimais ma vie sur Paris.
 
Finalement, je me suis bien préparé physiquement, administrativement et matériellement, mais pas mentalement. Je ne réalisais pas, c’était assez étrange…
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Quels étaient tes projets en partant pour un PVT Australie ?
J’avais un plan préétabli en partant en PVT Australie. Au départ, j’avais pour projet de commencer mon PVT en novembre à Perth, d’acheter un van, de travailler un petit peu, de faire la côte sud australienne jusqu’à Sydney, avec mes potes qui étaient déjà sur place. Et ensuite, attendre un pote qui devait me rejoindre pour faire la côte est australienne. Je m’étais fixé 6 mois de PVT, je me disais que plus court, ça n’en valait pas la peine mais pour autant, je n’étais pas contre le fait de rester plus longtemps.
 
J’avais aussi envie de travailler dans un autre environnement. Ça faisait 3-4 ans que j’étais dans un bureau et je me suis dit que de mettre les mains dans le cambouis et sortir de ma zone de confort, ça ne pouvait que me faire le plus grand bien.
 
Au niveau psychologique, j’avais pris conscience que certaines choses chez moi pouvaient et devaient être améliorées. Par exemple, j’avais envie de prendre moins les choses à cœur, de lâcher prise plus facilement. Je pensais que ce voyage pourrait m’aider à travailler pas mal là-dessus, en prenant du temps pour moi, pour la réflexion, etc.
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Comment s’est passée ton arrivée sur place ?
Le contrecoup était direct. Je n’ai pas compris pourquoi, j’étais super stressé. Comme si je n’avais rien à faire là. Je n’aimais pas où j’étais, ce que je voyais, la vie, l’ambiance. J’étais juste content de voir mes potes. Mais je ne sais pas pourquoi, j’étais très négatif et très stressé mais je ne n’arrivais pas à mettre de mots sur la raison de cet état de mal-être.
 
En fait, je crois que ce qui m’angoissait le plus, c’était le côté administratif. Je voulais que tout se fasse bien et vite. Au final, c’est très contradictoire parce que je suis venu en PVT pour prendre du temps pour moi et je savais que ça allait prendre un peu de temps ces formalités, j’aurais même pu prendre plaisir en faisant tout ça. Mais non, j’étais super impatient, je voulais que tout se fasse en 1 semaine pour pouvoir partir en voyage.
 
Je me suis mis la pression tout de suite…
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Qu’est-ce qui t’a paru compliqué dans ton arrivée ?
Je pense que c’était beaucoup la recherche d’un véhicule. C’était un peu une angoisse. Je suis arrivé en Australie avec mes économies, comme tout le monde. À la base, comme un pote devait me rejoindre, je me suis demandé si je devais prendre un van pour 2. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas du tout le même budget et que j’allais dépenser toutes mes économies instantanément… J’étais un peu perdu, je ne savais pas quoi faire…
 
Donc c’était plutôt compliqué et stressant comme affaire, et puis, c’était la première fois que j’achetais un véhicule. Il faut préciser que je n’y connais rien en voiture et que je suis nul en mécanique… alors négocier l’achat d’un engin auquel je ne connais rien, dans un vocabulaire que je ne connais pas, c’est tout de suite compliqué.
 
Je m’attendais à certaines galères à l’arrivée. Mais comme je pensais les vivre à plusieurs, ça allait. Au final, comme je me suis retrouvé à les vivre tout seul, c’était beaucoup moins drôle.
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Justement, comment s’est passée cette recherche de véhicule ?
J’ai cherché pas mal de temps et j’en ai vus et essayés plusieurs, dans plusieurs catégories. Au début, je me disais plutôt un van. Le premier que j’ai visité, dès que je l’ai vu arriver de loin, je me suis dit “ce n’est même pas la peine”. Le truc, il avait deux roues, quatre tuiles et un moteur, le mec m’a même dit qu’il était nickel. Alors, pour le coup, je ne suis pas mécano, mais j’ai tout de suite su qu’il n’était pas en bon état.
 
Le deuxième, c’était un 4×4. Et là, je l’ai vu arriver, il était flambant. On aurait dit une voiture de l’armée, limite un tank, il était beaucoup trop compliqué pour moi. Trop technique, j’avais l’impression d’être MacGyver qui partait en mission pour tuer des kangourous alors que ce n’était pas le principe. Celui-là aussi, j’ai nexté.
 
Le troisième, c’était un van qui pour le coup était sympa. J’ai failli l’acheter, mais c’était surtout au niveau du budget que c’était compliqué.
 
Finalement, j’ai décidé de restreindre le confort pour plus rentrer dans mon budget. Je suis parti sur un 4×4, mais type break, une Ford Territory de 2007, achetée auprès d’un garage. Un véhicule 7-8 places, dans lequel je n’ai gardé que les sièges à l’avant, une chauffeuse pour dormir et puis ça me suffisait. Un aménagement très spartiate. Mais je m’en foutais.

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Quand est-ce que tes mésaventures ont débuté ?
Le point de départ a vraiment été lorsque j’ai acheté la voiture. Je flippais vraiment d’acheter une merde…J’ai donc choisi une voiture dans un garage et vu que j’étais quand même pas sûr du véhicule, j’ai pris une assurance à 1 000 $AU pour être garanti en cas de problème. Le truc était béton et j’étais vraiment rassuré.
 
Lorsque j’ai acheté le véhicule, le soir même, j’ai décidé d’aller voir mes potes. J’avais entendu un petit bruit bizarre sur la route, alors quand je me suis garé, j’ai demandé à mon pote s’il pouvait checker. Il a rentré les clés dans le contact et la voiture n’a pas démarré. Donc d’emblée, il y a eu un problème avec la voiture alors que j’avais fait seulement 30 km avec.
 

 
Le lendemain, je suis retourné au garage, c’était un problème de batterie. Donc, ils me l’ont changée. J’en ai profité pour leur dire que sur le carnet d’entretien du véhicule il y avait une erreur sur la date du contrôle technique. Là, j’ai compris qu’ils n’en avaient rien à faire. Je n’étais même pas sûr qu’ils avaient bien effectué le dernier contrôle technique avant la vente…
 
C’était la première mésaventure parmi une longue liste qui a suivi…
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C’est-à-dire ?
Ensuite, il y a eu la gearbox… C’est la boîte de vitesses du véhicule qui était à changer et la transmission qui était morte (je l’ai su après). J’ai dû prendre contact avec un garage sur Perth. Mais on était en novembre à ce moment-là et il n’y avait pas de disponibilités avant février. Donc j’ai dû reporter le début du trip pour partir travailler avec mes amis, en attendant.
 
En arrivant à la ferme, j’ai trouvé un garage Toyota et je suis allé les voir parce que sur la route, je me suis rendu compte qu’il y avait un problème avec les amortisseurs avant. Quand ils ont regardé la voiture, ils m’ont dit qu’elle ne pouvait absolument pas rouler. Que c’était dangereux parce qu’une des roues pouvait tomber à tout moment. Heureusement, ils ont pu me faire les réparations rapidement. Et ils m’ont aussi dit qu’il y avait un problème avec la pompe de direction assistée.
 
Je ne savais même pas qu’il y avait autant de choses dans une voiture, mais bon pourquoi pas.
 
Je pense qu’à part les sièges, j’ai dû changer toute la voiture.
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J’imagine que ces mésaventures ont impacté le déroulé de ton PVT Australie ?
Oui, ça m’a gêné. J’étais un peu contraint de reporter le début de mon road trip, pour attendre mon rendez-vous de février, alors je suis allé travailler en ferme. J’ai d’ailleurs essayé de faire le maximum de réparations à ce moment-là. En février, je suis retourné sur Perth pour faire la fameuse réparation de la gearbox et c’est à ce moment-là que tout était réellement fini (ou presque).
 
Je me suis rendu compte que dès que t’as un problème avec ta voiture, c’est hyper contraignant. Tu organises ton voyage, à chaque problème, tu dois attendre de faire les réparations. Tout ce temps-là, tu es sans ta voiture, sans ton habitat. Donc, il faut vivre dans une tente ou dans des logements (qui sont souvent chers en dernière minute). En plus de ça, tu n’as pas la voiture pour bouger, les distances étant énormes en Australie, c’est compliqué. Alors, tu peux prendre les transports, mais pour aller au centre, depuis mon camping par exemple, il me fallait deux heures. Sur la côte ouest, sans la voiture, tu es très vite bloqué et c’était mon cas.
 

Finalement, ce sont des moments où tu te dis que tu dépenses de l’argent pour ne rien faire sur place, attendre des réparations, ne pas voyager. C’était super frustrant. J’en ai quand même eu pour 4 000 $AU de frais (une grosse partie prise en charge par l’assurance, heureusement).
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Tu as pu facilement travailler pendant ton PVT ?
L’une des premières choses à faire en arrivant en Australie, c’est de demander son numéro fiscal. Ce que j’ai fait. Sauf que j’ai fait une erreur de lecture de mon numéro de passeport dans la demande du TFN. En principe, on te dit que tu reçois ce numéro fiscal en 28 jours ouvrés et tu peux même les appeler pour espérer l’avoir plus vite. Sauf que là, j’ai dû appeler une quarantaine de fois et ils m’ont dit que ma procédure était bloquée. Ils ne pouvaient pas la débloquer et je ne pouvais pas en faire une nouvelle puisque la demande était en cours… C’était le serpent qui se mordait la queue.
 
Du coup, pour le seul emploi que j’ai pu avoir, j’ai réussi à ne pas leur fournir mon numéro de TFN tout de suite et j’ai ignoré leurs appels lorsque je suis parti de la ferme parce que je n’ai jamais eu ce numéro. Du coup, je ne pouvais même pas bosser après cette expérience, j’étais bloqué.
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Concernant ton unique expérience professionnelle, comment cela s’est passé ?
C’était une expérience à vivre ! Il y a eu du bon comme du mauvais, mais même le mauvais quelque part, c’était très bon à vivre. J’y repense encore souvent et je me dis “qu’est-ce qu’on foutait là-bas”.
 
Je pense qu’à un moment, à la ferme, on a dû être une cinquantaine à travailler. Dont une trentaine de Français, outre les habitués qui venaient travailler au rendement et pas à l’heure comme nous. C’était vraiment une vie de communauté. On se levait à la même heure pour aller travailler, on prenait le petit-déjeuner ensemble, on se retrouvait le soir. Il y avait toujours des activités les uns avec les autres. Au final, tu crées très vite des liens avec ces personnes-là parce qu’on est tous dans le même bateau. Même encore aujourd’hui, j’ai gardé pas mal de contact avec ces personnes. C’est aussi ça qui est très plaisant !
 
En termes de travail, c’était quelque chose que j’avais déjà fait. Pas les cerises, mais la ferme. Le plus compliqué, c’était surtout les patrons qui avaient du mal à gérer leur ferme. Aussi, le fait de pouvoir se faire virer à tout moment et ce “go home” facile, j’avais l’impression qu’ils n’avaient aucune conscience pour l’être humain, pas de considération.
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Comment te sentais-tu à ce moment-là ?
Là pareil, je n’ai pas compris. C’était très nuancé. Il y a des jours où tu surfes sur la vague, où tu te dis “trop bien, je vais passer une bonne journée”, t’as même pas peur de te faire virer, tu sens que ta patronne t’a à la bonne, etc. Et deux jours après, pour X ou Y raison, t’es vraiment sous la vague.
 
J’ai pris beaucoup de plaisir à certains moments et des fois où je ne me suis jamais senti aussi mal. C’était peut-être dur aussi parce que j’étais loin de chez moi, je n’avais pas de repères, je faisais des choses différentes de d’habitude, je n’avais pas de confort. Et peut-être que ça, plus ça, plus ça, dans ma tête, c’était comme un drame alors qu’il n’y avait rien de fou. Il n’y avait pas mort d’homme, loin de là. Mais du fait d’être loin, je n’arrivais pas à faire la part des choses. Les sentiments et les émotions étaient vraiment décuplés.
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À quel moment as-tu commencé à douter de la suite de ton PVT ?
Après la ferme, j’ai fait un petit road trip dans le sud avec des potes que je m’étais fait. C’était vraiment bien. Surtout que c’était le premier road trip que je faisais là-bas puisqu’à part la ferme et les réparations, je n’avais pas pu faire grand-chose.
 
En rentrant à Perth, les deux ont continué leur aventure. À la ferme, la saison était terminée. Mes deux autres potes avaient trouvé un travail sur Perth, donc ils étaient plus forcément dispo. Et là, je me suis retrouvé seul avec ma voiture. Je savais qu’il me restait deux semaines d’attente sur Perth pour l’ultime réparation. De base, j’aime pas du tout la solitude donc je savais qu’il fallait que je m’occupe. Passé l’attente, j’ai récupéré ma voiture qui était toute neuve. Et je m’étais dit “ça y est, c’est enfin fini”.
 
À ce moment-là, j’avais mon itinéraire en tête et je m’étais quand même motivé à faire mon road trip tout seul dans le sud de l’Australie jusqu’à Sydney. Et puis, je me suis arrêté à une station-service pour faire le plein, sauf que la boîte de vitesses ne passait plus (alors qu’elle sortait du garage). Breaking news, il n’y avait plus rien qui fonctionnait. La voiture est restée bloquée là, j’ai bloqué toute la station-service. J’ai rappellé le garagiste, il m’a expliqué encore un truc que je ne connaissais pas et puis en plus en anglais alors autant dire que j’avais toutes les infos pour ne pas comprendre. J’ai dû prendre une dépanneuse, j’en avais en théorie pour 300 $AU, sauf que, vu que les roues étaient bloquées, parce que c’est une voiture automatique, il devait mettre des cales en dessous. 4 cales en caoutchouc, pour 5 minutes de travail = 300 $AU en plus. Super. J’étais ravi.
 

 
En tout, j’ai vu 4 garages, j’ai eu 7 réparations sur 3 mois et demi avant que je ne dise, c’est bon quoi, je la revends.
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C’est à ce moment-là que l’idée d’écourter ton PVT est arrivée ?
Ce que j’avais en tête, c’était soit, tant pis, j’abandonne l’idée de l’Australie et je rejoins des potes rencontrés à la ferme, qui étaient à ce moment-là dans une autre ville. Je vendais la voiture et je partais à Bali avec eux. Je continuais mon aventure avec eux, mais dans un autre pays.
 
Soit je me faisais mon petit kiff d’aller jusqu’à Sydney, mon petit road trip. Et ensuite, je pouvais les rejoindre à Bali.
 
Là où ça a tranché, c’est que j’avais passé un long moment à ne plus voir grand monde donc je me suis dit “est-ce que ça va être un plaisir de continuer de voir du paysage, mais seul ?”. Je n’étais pas sûr d’avoir encore envie de ça. L’autre truc, je me disais que j’allais partir pour faire la Nullarbor, une route ou t’as des stations essence tous les 400-500 km avec une voiture qui, de ce que j’avais pu voir, n’était pas forcément fiable. Alors, je me suis dit, “est-ce que ce n’est pas plus une mission que du plaisir ?”.
 
Tant pis pour cette fois. J’ai tranché, ce n’était pas “j’abandonne”, mais “je change mes plans”. En tout cas, ce n’était pas possible que ça continue dans ce sens-là.
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Est-ce que le regard des autres a joué dans ta décision d’arrêter (ou non) ton PVT ?
Oui, je pense qu’il y avait quand même un petit truc, le regard des autres, en me disant, si je rentre en France tôt, ça va être un échec pour moi et les autres ne vont pas comprendre.
 
Il y a certains de mes proches qui me disaient “ne rentre pas maintenant, tu vas le regretter plus tard, tu n’auras jamais l’occasion de refaire ça”.
 
Je ne suis absolument pas d’accord avec ça, si j’avais envie de rentrer, je devais le faire. C’est bête, mais c’était mon projet à moi. Personne ne m’a poussé à aller en Australie et je n’avais aucun conseil à recevoir des autres.
 
Je me suis dit “j’ai le droit de faire ce que je veux, je n’ai pas de compte à rendre“.
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Qu’as-tu ressenti lorsque tu as mis un terme à ton PVT pour partir à Bali ?
Quand j’ai pris la décision de partir à Bali, je me suis senti libéré d’un poids. Au moment où j’ai vendu la voiture, je me suis senti libre, sans souci. À ce moment-là, j’ai vraiment pu profiter du moment présent et puis Bali ça a été un gros mois de kiff !
 
À Bali, on a vraiment fait ce que je voulais faire en Australie, mais là c’était dans un environnement beaucoup plus petit et en scooter. On a fait un road trip sur toute la totalité de l’île. C’était vraiment pour ça que j’étais parti. Tu ne sais pas où tu dors le soir, tu sais juste à peu près où tu veux aller et ensuite, tu te laisses vivre tranquillement. Sans te soucier de quoi que ce soit.
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Considères-tu ce PVT comme un échec ?
Si le Greg en Australie répondait à cette question, il dirait “carrément, oui”. Parce que ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, je n’étais pas du tout venu là pour ça. Je n’ai pas vu un quart de ce que je voulais voir en Australie, ni fait le voyage que je voulais, avec les personnes que j’envisageais. Donc, c’était vraiment un 0 pointé sur toute la ligne.
 
Si je dois y répondre maintenant, le Greg du retour de PVT, je dirais “non”. C’est sûr, c’est dommage, parce que ça aurait pu beaucoup mieux se passer. Mais, d’un autre côté, je me dis que si je n’avais pas autant galéré, j’aurais moins appris sur moi, je serais revenu moins grandi. Il y a des petites choses sur lesquelles je voulais travailler pendant mon PVT et grâce à cette expérience, j’ai déjà pu faire un pas vers le mieux.
 
L’histoire, on ne peut pas la refaire. Si ça s’est passé comme ça, c’est que ça devait se passer comme ça. Je me suis dit que même si j’avais vécu beaucoup de moments compliqués, la finalité de la chose était belle. Ça m’a apporté des choses auxquelles je n’aurais pas eu accès sans vivre ces difficultés.
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Que retires-tu de cette expérience en PVT Australie ?
J’ai appris à davantage m’écouter, à ne plus faire les choses pour les autres, mais pour moi. J’essaye aussi de moins dépendre des autres et de moins me prendre la tête pour des futilités.
 
Je pense que je suis quelqu’un de pas mal anxieux de base, qui est dur, qui a du mal à profiter du moment présent. Je ne dis pas qu’aujourd’hui, c’est gagné à 100 %, mais j’estime qu’il y a quand même du mieux. Des fois, il y a des petites rechutes, mais je pense que ça fait partie du chemin pour y arriver.
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Aurais-tu des conseils à donner pour une personne qui vit des moments difficiles pendant un PVT Australie (ou ailleurs) ?
Il faut essayer de se rappeler pourquoi tu es parti, pourquoi tu es venu dans ce pays. Essayer aussi de faire la part des choses en se disant que ce n’est pas parce que c’est compliqué aujourd’hui que ça le sera demain.
 
Se dire aussi que ce qui est émotionnellement difficile, ça n’est pas forcément grave si on prend du recul. C’est souvent que matériel ou financier.
 
Pour le coup, il faut aussi s’écouter. Si ça fait un petit moment que ça dure et que t’en as marre, il ne faut pas se forcer à faire les choses. Tu pourras toujours revenir. Il faut que l’aventure reste un plaisir, ne pas se faire vivre le carcan parce que ce n’est pas pour ça que tu es parti.
 
Aussi, quand ça n’allait pas, j’essayais d’appeler pas mal de monde, mes amis qui étaient sur place ou même en France, histoire d’avoir un petit coup de boost.
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Quels sont tes projets pour la suite ?
Je ne pense pas forcément refaire un PVT. Par contre, cette expérience m’a redonné le goût du voyage. Je vais continuer à mettre des sous de côté en travaillant en France. Je pars quelque temps au Japon pour les vacances d’été. Mais, une fois que j’aurais bien économisé, j’aimerais me faire un petit trip de quelques mois en Asie. Partir sans me prendre la tête, sans trop planifier. Plutôt accompagné, parce que même si je me sens plus indépendant, je n’ai pas l’envie de voyager seul. Ce n’est pas quelque chose qui m’attire.

Merci pour ton témoignage !

Morgane

Je suis partie en PVT Australie en avril 2022. Je suis restée 1 année sur place entre road trip à bord de mon van aménagé et travail (dans la restauration, en ferme, en cleaning en vente, en Freelance, etc). Aujourd'hui, j'ai retrouvé ma vie en France, mais je continue d'animer des ateliers pour parler de mon aventure et pour aider ceux qui souhaitent partir en Australie. Et peut-être un prochain PVT, qui sait ?
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I went on a Working Holiday Visa to Australia in April 2022. I stayed for one year, combining road trips in my beautiful van and various jobs in areas like hospitality, farming, cleaning, sales, and freelancing. Today, I've returned to my life in France, but I still conduct workshops to share my adventure and assist those who wish to go to Australia. And perhaps another Working Holiday Visa, who knows ?

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(1) Commentaire

Julie I |

Salut Grégoire, merci beaucoup pour la sincérité de ton témoignage, c’est vraiment important de rappeler que parfois le voyage, ça se ne passe pas comme prévu, ou peut-être que notre moral du début du voyage peut jouer sur la suite de l’expérience. Dans tous les cas, tu en as retiré des choses (c’est la chose la plus « rentable » à faire quand ça ne se passe pas comme on le veut). Bons voyages 🙂