Julien, consultant en recrutement à Toronto (Ontario)
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Bonjour, peux-tu présenter ?
Salut, je m’appelle Julien, j’ai 30 ans et je viens de Saint-Etienne. Je suis consultant en recrutement et je suis arrivé à Toronto en novembre 2013.
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Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Canada ?
En fait, le Canada n’était pas vraiment prévu au programme. Ma copine est partie en PVT pour améliorer son anglais début 2013, pour 6 à 12 mois tout au plus. Un peu avant le milieu de son année là-bas, alors qu’elle avait déjà trouvé un job dans son domaine pour un contrat de quelques mois, son entreprise lui a proposé de la prolonger pour un nouveau contrat d’un an et demi. De mon côté, j’étais en train de finir mon stage de fin d’études – master – mais sans de concrètes garanties d’obtenir un contrat à à la sortie de la fac.
Du coup plutôt que repartir de zéro et d’avoir tous les deux à trouver un emploi en France, elle m’a demandé si je souhaitais venir tenter l’aventure à Toronto. Après quelques recherches via Google sur la ville et comparaisons sur le marché de l’emploi RH entre la region Rhône-Alpes et Toronto, je n’ai pas hésité très longtemps.
Du coup plutôt que repartir de zéro et d’avoir tous les deux à trouver un emploi en France, elle m’a demandé si je souhaitais venir tenter l’aventure à Toronto. Après quelques recherches via Google sur la ville et comparaisons sur le marché de l’emploi RH entre la region Rhône-Alpes et Toronto, je n’ai pas hésité très longtemps.
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Avec quel permis es-tu arrivé au Canada ?
J’ai fait une demande de visa conjoint de fait (permis de travail ouvert). Le dossier n’était pas très complexe à monter mais demandait beaucoup de pièces justificatives, le service d’immigration connait ainsi presque tout de ma vie de couple mais cela m’a permis d’obtenir un tel visa en deux mois environ. C’était donc assez rapide une fois le dossier envoyé.
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Parle-nous de tes impressions des deux premières semaines !
J’avais déjà rendu visite à ma copine une semaine pendant l’été, ma première impression était positive néanmoins je trouvais la ville assez fade, sans un réel caractère, une ville sympa mais typiquement nord américaine.
Mais une fois arrivé pour de bon ma vision a vraiment changé, je suis très vite tombé amoureux. J’ai exploré la ville toute ma première semaine. Toronto est en constante évolution, il y a beaucoup de jeunesse, de dynamisme et d’énergie. C’est multiculturel au possible, ses nombreux et différents quartiers sont son principal atout et pour le fan de sport que je suis, il y a de quoi faire entre leurs équipes de basket, hockey sur glace, foot, baseball, etc.
Mais une fois arrivé pour de bon ma vision a vraiment changé, je suis très vite tombé amoureux. J’ai exploré la ville toute ma première semaine. Toronto est en constante évolution, il y a beaucoup de jeunesse, de dynamisme et d’énergie. C’est multiculturel au possible, ses nombreux et différents quartiers sont son principal atout et pour le fan de sport que je suis, il y a de quoi faire entre leurs équipes de basket, hockey sur glace, foot, baseball, etc.
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Quel était ton niveau d’anglais en arrivant au Canada ?
Mon niveau était très bon. Je suis passionné par les langues étrangères donc grâce à mes études et mes expériences à l’étranger (année de césure aux Etats-Unis et une année d’échange Erasmus) je n’avais aucune appréhension par rapport à cela.
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Comment s’est passée ta recherche d’emploi ?
J’ai l’avantage d’être dans le milieu des RH, plus particulièrement du recrutement donc je pense qu’en terme de stratégie j’étais bien préparé. Ma recherche s’est donc bien passée et fut assez rapide. Avant d’arriver je m’étais déjà pas mal renseigné sur les entreprises qui recrutaient dans mon domaine, et j’avais également commencé à regarder les différences entre le cv français et le cv canadien. En deux semaines j’ai eu cinq entretiens et reçu deux offres pour un poste de consultant. La première était un CDI pour un cabinet de recrutement généraliste, et l’autre un contrat de 6 mois dans un cabinet spécialisé sur les profils IT et ERP, j’ai opté pour cette dernière qui correspondait mieux à mon profil.
J’avais vraiment pour objectif de trouver un job dans mon domaine en 1 mois maximum. Être bilingue en Ontario est très avantageux et il y a beaucoup d’opportunités dans le domaine du recrutement ou les RH.
J’avais vraiment pour objectif de trouver un job dans mon domaine en 1 mois maximum. Être bilingue en Ontario est très avantageux et il y a beaucoup d’opportunités dans le domaine du recrutement ou les RH.
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Vois-tu des différences entre ton métier en France et au Canada ?
Sur mon métier de recruteur je n’en vois pas vraiment. Sur le monde du travail par contre le Canada est beaucoup plus flexible au niveau des contrats. Les employeurs peuvent licencier plus facilement, du coup c’est aussi peut-être pour cela qu’ils recrutent plus facilement et prennent plus de “risques” qu’en France. Une autre grosse différence ce sont les horaires : en France j’étais stagiaire et je finissais à 19 h, parfois plus, ici après 17 h, 90 % des bureaux sont vides, les employeurs permettent plus facilement le télétravail. Et enfin, je trouve que la progression de carrière est également plus rapide qu’en France.
En effet, en France même si on fait ses preuves, parfois les opportunités tardent à se présenter, l’âge peut aussi poser un problème ; alors qu’ici, si tu te donnes les mêmes moyens qu’en France en travaillant dur, tu es plus souvent et/ou rapidement récompensé. J’ai de nombreux exemples comme cela autour de moi, et c’est ce qui fait que le marché de l’emploi est hyper motivant.
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Ta copine a trouvé un emploi depuis la France, comment a-t-elle réussi à décrocher ce VIE ? A-t-elle des conseils à donner à des personnes qui voudraient faire la même chose ?
Ma copine a trouvé un emploi dans son domaine (achats / supply chain) deux mois après son arrivée sur place, notamment grâce à son réseau ainsi qu’à l’aspect bilingue (c’était un plus de maitriser le français pour ce poste car certains des clients internes et fournisseurs sont basés au Québec). Elle était arrivée au Canada avec un PVT en poche et cela n’a posé aucun problème au moment de la procédure RH (notamment car le poste était un contrat de quelques mois).
Une des ses amies sur place allait quitter son poste et elle a fait passer le CV de ma copine à son manager. Quelques semaines plus tard, la personne en charge de ce recrutement l’a contactée pour programmer un entretien avec le service RH ainsi que le manager. Quelques jours après cet entretien, elle a été recontactée avec une offre à la clef pour un contrat de six mois. Au bout de ces six mois le manager souhaitait la garder en CDI mais n’avait pas de budget pour. L’entreprise a donc eu recours au contrat VIE (18 mois dans son cas de figure) afin de pouvoir la garder sur son poste. Quelques mois avant la fin de son contrat VIE, elle a décroché un CDI (contrat local/canadien donc) en interne pour un autre poste mais toujours en lien avec ses études. Cela peut parfois donner un réel coup de pouce au démarrage d’un tel projet de vie à l’étranger et d’essayer de construire le début de son réseau avant même d’arriver sur place. Les réseaux sociaux professionnels peuvent être d’une grande aide. À ce sujet, pour vérifier si on n’a pas déjà quelques contacts professionnels sur place (sans le savoir), ou même le contact d’un contact et essayer progressivement de rentrer en relation avec des professionnels plus ou moins dans notre domaine, et d’engager la discussion et ainsi essayer de savoir s’ils ont des besoins dans leur équipe, s’ils ne connaissent pas quelqu’un qui recherche un profil similaire aux leurs etc.
Une des ses amies sur place allait quitter son poste et elle a fait passer le CV de ma copine à son manager. Quelques semaines plus tard, la personne en charge de ce recrutement l’a contactée pour programmer un entretien avec le service RH ainsi que le manager. Quelques jours après cet entretien, elle a été recontactée avec une offre à la clef pour un contrat de six mois. Au bout de ces six mois le manager souhaitait la garder en CDI mais n’avait pas de budget pour. L’entreprise a donc eu recours au contrat VIE (18 mois dans son cas de figure) afin de pouvoir la garder sur son poste. Quelques mois avant la fin de son contrat VIE, elle a décroché un CDI (contrat local/canadien donc) en interne pour un autre poste mais toujours en lien avec ses études. Cela peut parfois donner un réel coup de pouce au démarrage d’un tel projet de vie à l’étranger et d’essayer de construire le début de son réseau avant même d’arriver sur place. Les réseaux sociaux professionnels peuvent être d’une grande aide. À ce sujet, pour vérifier si on n’a pas déjà quelques contacts professionnels sur place (sans le savoir), ou même le contact d’un contact et essayer progressivement de rentrer en relation avec des professionnels plus ou moins dans notre domaine, et d’engager la discussion et ainsi essayer de savoir s’ils ont des besoins dans leur équipe, s’ils ne connaissent pas quelqu’un qui recherche un profil similaire aux leurs etc.
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Tu es recruteur, quels conseils pourrais-tu donner à des futurs immigrants temporaires ou permanents au Canada ?
Commencez à prendre la temperature avant de partir, faites des recherches sur les entreprises qui recrutent dans votre domaine, renseignez-vous sur les différences entre le CV français et le CV canadien, mettez votre profil Linkedin à jour et ajoutez la version anglaise si ce n’est pas déjà fait. Une fois sur place n’hésitez pas à vous inscrire à des évènements pour faire des rencontres et étendre progressivement votre réseau. Ce genre de réunions sont de bonnes opportunités pour rentrer en contact facilement avec des managers qui peuvent avoir de nouveaux besoins et postes à combler dans les prochaines semaines ou mois à venir. Ne pas hésiter à les aborder en fin de réunion avec des questions spécifiques qui peuvent vous aider dans votre recherche mais aussi, et pourquoi pas vous permettre de vous démarquer lors de votre premier contact avec eux.
Étant moi-même passé par ce stade des premières semaines liées à la recherche d’emploi, dans un pays dans lequel je n’avais pas d’expérience, ni même de réseau, et ayant depuis mon arrivée à Toronto acquis diverses expériences professionnelles significatives dans le milieu du recrutement canadien, je compte très prochainement proposer mes services pour aider les pvtistes qui viennent s’installer à Toronto ou qui sont déjà sur place dans leur recherche d’emploi.
Mon but est de les aider et leur donner des outils afin qu’ils puissent trouver un travail qui leur correspond, dans les plus brefs délais et ainsi faciliter leur intégration dans le marché de l’emploi et dans la vie sociale plus largement. N’hésitez pas à me contacter par messagerie privée.
Mon but est de les aider et leur donner des outils afin qu’ils puissent trouver un travail qui leur correspond, dans les plus brefs délais et ainsi faciliter leur intégration dans le marché de l’emploi et dans la vie sociale plus largement. N’hésitez pas à me contacter par messagerie privée.
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Quelles ont été tes plus grosses difficultés au Canada ?
Je pense avoir été très chanceux car deux des plus grosses difficultés rencontrées par les pvtistes (une fois le fameux sésame alias visa décroché!), sont principalement la recherche de logement et celle de l’emploi. Pour mon premier job vous savez déjà tout et pour ce qui est du logement, j’ai passé le premier mois dans la colocation de ma copine. J’ai été très bien accueilli par ses colocataires, ils font d’ailleurs désormais partie de nos amis canadiens avec qui nous sommes les plus proches.
Lors de notre propre recherche d’appartement, le processus était assez facile : les agents immobiliers sont plutôt efficaces ici et rendent la recherche et le processus assez simples. Cela s’applique notamment si vous recherchez à avoir votre propre logement. Attention toutefois à vous renseigner également sur vos droits et à éviter de signer des clauses trop abusives (comme le dépôt d’une caution).
Attention également, car le marché immobilier est en constante évolution (le prix des loyers peut augmenter rapidement selon les cas de figure), c’est donc quelque chose à ne pas négliger lors des étapes de préparation au PVT Canada en terme de budget à prévoir pour vos premiers mois. Pas de quoi non plus trop s’alarmer, il reste toutefois possible de trouver des loyers dans des tranches relativement raisonnables notamment via la vie en colocation (Toronto reste une grande ville économique). Les prix des loyers peuvent aussi fortement varier d’un quartier à l’autre de la ville.
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Et ton meilleur souvenir, jusqu’ici ?
Tu me poses une colle, c’est compliqué d’en choisir un seul mais je dirais un week-end cottage entre amis pendant l’hiver au nord de l’Ontario. Le lac gelé et enneigé, les soirées au coin du feu de cheminée, les sorties chiens de traîneaux, c’est dépaysant, à couper le souffle et c’est seulement à quelques heures de route de Toronto.
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Est-ce qu’il y a des choses qui t’ont surpris négativement au Canada et que tu aurais aimé savoir avant d’arriver ?
La plus mauvaise surprise c’est le prix des forfaits mobiles, câble et internet. J’arrive toujours pas à me faire à l’idée que ce soit si cher ici.
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Quel est ton top 3 au Canada ?
1) L’ambiance générale, l’ouverture d’esprit des gens et leur optimisme – l’aspect multiculturel également (notamment à Toronto).
2) Les opportunités de carrière.
3) Les parcs nationaux, je recommande fortement les Rocheuses (Alberta) ou Algonquin (Ontario).
2) Les opportunités de carrière.
3) Les parcs nationaux, je recommande fortement les Rocheuses (Alberta) ou Algonquin (Ontario).
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Quels sont vos projets désormais ?
Nous avons obtenu notre résidence permanente il y a environ deux ans désormais, et nous avons réussi à nous insérer dans le marché immobilier local en achetant un appartement dans la ville l’année passée.
Nos gros projets pour les années à venir seraient donc de devenir éligibles pour la double nationalité ainsi que de poursuivre nos évolutions professionnelles respectives en Ontario, car pour le moment, rentrer en France n’est pas à l’ordre du jour. On se plait vraiment beaucoup trop ici 🙂
Nos gros projets pour les années à venir seraient donc de devenir éligibles pour la double nationalité ainsi que de poursuivre nos évolutions professionnelles respectives en Ontario, car pour le moment, rentrer en France n’est pas à l’ordre du jour. On se plait vraiment beaucoup trop ici 🙂
Julie
Cofondatrice de pvtistes.net, j'ai fait 2 PVT, au Canada et en Australie. Deux expériences incroyables ! Je vous retrouve régulièrement sur nos comptes Insta et Tiktok @pvtistes avec plein d'infos utiles !
Cofounder of pvtistes.net. I went to Canada and Australia on Working Holiday aventures. It was amazing!
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(3) Commentaires
Merci d’avoir partagé cette expérience Julien. C’est une belle réussite 🙂 !
Très belle interview, merci Julien 🙂
Je crois que cette interview en aura motiver plus d’un ;-).
Une très belle ville, des gens agréables, de la bonne bouffe (Banh mi boys, cheesecake japonais…) et les Toronto Raptors.
J’aimerais me laisser tenter mais ma moitié manque de motivation.
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