Julie, tombée amoureuse de la Nouvelle-Zélande
Baroudeuse ou pas ?
Avant l’Australie je rêvais seulement de longs voyages, sans oser les faire : j’étais jeune, je manquais de moyens, j’avais peur de l’organisation. J’allais pas mal à droite et à gauche en France, mais c’est tout. 30 000km en Oz en van/voiture en ayant juste une idée d’itinéraire ont radicalement changé ma façon de voyager, et ça m’a bien préparée pour la Nouvelle-Zélande.
Que faisais-tu en France ?
Pourquoi cette envie de t’envoler pour la Nouvelle-Zélande ?
On était donc encore en Oz, on a commencé à envisager d’y aller directement, c’était quand même plus pratique, mais les finances baissant et la mauvaise saison arrivant (avril-mai), on est quand même rentrés en France pour 6 mois.
Pourquoi Christchurch ?
Après le road trip de 3 mois, je suis toutefois retournée à Christchurch, dans le but de trouver un boulot et d’explorer encore un peu plus l’Ile du Sud.
J’ai aimé à Christchurch le fait d’avoir l’ambiance d’une petite ville dans une « grande » ville (à l’échelle de la NZ certes 😉 ). Avant les tremblements de terre de 2010-2011, il s’y passait pas mal de choses, en tout cas en été, il y avait une bonne petite atmosphère où touristes et citadins se mélangeaient devant les spectacles de rues, dans les bars, les restaurants… J’y suis retournée en 2014, et ça a été un grand choc : la désolation de ces bâtiments en ruine, mes anciens repères disparus, les rues vides, les préfabriqués… Je me suis juré de ne pas y retourner avant que ce soit complètement reconstruit, c’était trop dur.
J’ai moins aimé le manque de sympathie de la plupart des commerçants, mais je crois que c’était juste en comparaison des Australiens 😉
Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?
Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines en Nouvelle-Zélande ?
A part ça, l’émerveillement devant la beauté des paysages, aller de coup de cœur en coup de coœur. Pas de blues du pays, au contraire, j’avais passé 6 mois à attendre avec impatience de repartir…
Est-ce que ta situation professionnelle t’a paru satisfaisante, en Nouvelle-Zélande ?
Quelles ont été tes plus grosses difficultés en Nouvelle-Zélande ?
Quel est ton meilleur souvenir ?
Certain(e)s sont devenues des ami(e)s, que je continue de voir en Europe ou en Océanie (par exemple une Canadienne à Paris ce week-end ^^). Je garde vraiment un souvenir magnifique de ces deux mois à Kiwi House. Je dois toutefois dire que j’y suis retournée en 2014, et la configuration des lieux avait changé, rendant moins facile les échanges. Je n’ai pas retrouvé l’ambiance d’avant.
Est-ce que certaines choses françaises t’ont manqué ?
A part l’aspect nourriture, non, rien ne m’a manqué.
Qu’est ce qui t’a manqué en rentrant en France ?
L’ensemble du pays en termes de paysage (niveau atmosphère, pour moi c’est très européen, donc pas de grand dépaysement) : à mon retour, j’ai vraiment ressenti un manque pendant des années, que d’autres voyages n’ont pas su combler, et qui n’a pu disparaître qu’en y retournant 5 ans plus tard. Ce deuxième voyage a confirmé quelque chose qui me paraissait tiré par les cheveux mais qui est finalement vrai : je suis amoureuse de la Nouvelle-Zélande. Et je planifie déjà les prochaines rando 😉 Et les crumpets !
Qu’est ce que cette expérience t’a apporté, du point de vue personnel ou professionnel ?
Personnel, moins de timidité pendant un certain temps, toutes ces rencontres à l’auberge m’ont ouverte aux autres et m’ont permis d’entamer une discussion plus facilement. Mais ça n’a pas duré éternellement. Depuis un an, je me rends compte qu’au fond, on ne change jamais complètement. Ca m’a en tout cas apporté plus d’assurance et de confiance en mes capacités, notamment pour me débrouiller seule et mener à bien des projets.
Sinon encore plus personnel, ça m’a apporté un Allemand rencontré dans cette auberge (le jour de mon retour à Christchurch), avec qui j’emménage le mois prochain 😉
Quelles sont pour toi, les différences fondamentales entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande ? Comment pourrais-tu comparer tes deux expériences de PVT ?
L’Australie, ce sont les étendues infinies, le gigantisme d’un pays-continent, la mer d’un bleu à tomber, le sable d’un blanc et d’une finesse à se damner, un paradis pour plongeurs, surfeurs et amateurs de plage, des gens « easy-going » et sympa (mais mieux vaut ne pas gratter sous la surface), la faune la plus exotique qu’on peut imaginer en tant qu’Européen, une ambiance festive.
La Nouvelle-Zélande, c’est du condensé de montagnes, de sensations fortes, un paradis pour randonneurs, des gens moins accessibles mais plus sincères, une ambiance plus à l’européenne, quand l’Australie semble plus américaine, une ambiance plus pépère. Niveau PVT, la différence principale c’est qu’il m’a été beaucoup plus facile de trouver du boulot en Australie. A Perth/Fremantle, je me suis présentée dans un hôpital pour nettoyer les bureaux, j’avais le job le lendemain. Je suis partie au bout de trois jours parce que c’était nul et parce qu’il y avait une sale ambiance. Le lendemain, une agence d’intérim me proposait un boulot en cuisine alors que je n’avais même pas postulé. A ce propos, à moins de vouloir renouveler votre PVT, ne vous précipitez pas sur le fruit picking, on peut trouver des boulots moins contraignants et mieux payés (du moins, c’était assez facile quand j’y étais), même si vous parlez peu anglais comme moi à l’époque.
Même si la NZ est pas mal orientée tourisme, je dois avouer que c’était bien plus facile en Oz de trouver des aires gratuites, des douches gratuites, c’est plus facile pour les budgets serrés. Et puis les autorisés ne viennent pas vous chercher au milieu de nulle part si vous faites du camping sauvage. En Nouvelle-Zélande, ça arrive… Mais étant une férue de montagne, même si j’A-DORE la côte ouest australienne par exemple, j’ai une grosse préférence pour la nature néo-zélandaise. Et les gens que j’ai rencontrés font pencher la balance aussi. J’imagine qu’on peut vivre la même chose en Oz, en ne voyageant pas en couple (par exemple Casa Central à Sydney, bonne petite ambiance familiale, dommage que je ne sois restée que 2 nuits), mais mon expérience perso en NZ m’empêche d’être objective 😉
Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?
Si vous avez des contacts (dans vos auberges par exemple), faites-les jouer pour trouver un boulot, et présentez-vous au patron et REprésentez-vous pour l’obtenir.
A moins d’aimer le ski et la neige, privilégiez novembre à mars, parce qu’à partir d’avril, il fait FROID !
Randonnez, randonnez, randonnez ! Faites les belles Great Walks mais aussi les moins connues, tout aussi magnifiques. De toute façon c’est beau partout et puis voilà !
Prenez les routes secondaires. Prenez toutes les routes en fait !
Ne croyez pas les panneaux qui vous disent que telle ou telle route est impraticable en 2 roues motrices, si vous avez fait l’Australie vous allez bien rigoler !
Ne prenez pas trop de photos parce qu’elle ne rendront jamais justice à leur sujet.
Explorez le plus possible, le pays est assez petit pour voir un max de choses en quelques semaines. Si vous avez le temps, prenez-le pour profiter d’un endroit qui vous plaît, y vivre comme si vous étiez un local.
Et ne comparez pas la NZ à sa voisine l’Oz comme beaucoup qui se disent « il manque ça, y’a pas ça, c’était mieux là ». C’est complètement autre chose, ça ne se compare pas. Oubliez tout et laissez le pays vous atteindre au cœur (et mangez des crumpets!).
Consulter d’autres interviews de pvtistes…
Consulter des récits de pvtistes (emplois, voyages, etc.)…
Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !
J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.
Les Guides de pvtistes.net
Nos guides des pvtistes sont disponibles gratuitement au format PDF, pour que vous puissiez les consulter à tout moment, même sans connexion !
(8) Commentaires
Super interview, merci beaucoup Julie ! Ca ne fait que me confirmer mon futur départ pour dans deux mois ! (même si j’ai peur pour mon couple maintenant, haha :D)
Tiens, pour une fois ou tout ne fut pas tout beau et tout rose :p c’est aussi intéressant à lire !
Au fait, j’avais une question au staff. Vous choisissez vous même les personnes pour les interviews, ou ce sont les gens qui viennent à vous ?
Je réponds deux ans plus tard… Souvent c’est nous qui vous « trouvons », mais on peut aussi être contactés 😉
Très intéressant! Mais en parcourant ton interview, une seule question me taraude: C’est quoi pour toi être européen? (Ne me tirez pas dessus, lol c’est une vraie question à laquelle elle semble avoir une réponse!)
Salut! Mmmh non très bonne question 😉
A vrai dire je ne sais pas exactement ce qu’est être Européen, et pourtant je serais bien placée, en tant que franco-italienne avec un compagnon austro-allemand xD qui voyage pas mal en Europe! lol! Mais nous avons pas mal de différences d’Est en Ouest en Nord en Sud, alors je pense que dans cette réponse j’ai surtout voulu faire une opposition à l’Australie où tout est très easy going, exhubérant (pour le positif), grosses voitures et grosses maisons et ambiance m’as-tu-vu (pour le négatif), alors qu’en NZ, il y a plus de discrétion, plus de simplicité, et plus de repli sur soi-même peut-être, comme mon idée générale de l’Europe.
Très belle expérience, bon esprit !
Très belle interview. Merci 🙂
Merci pour cette interview très chouette et merci d’avoir répondu à nos questions qui fâchent :p
{{like.username}}
Chargement...
Voir plus