Thanys, pvtiste à Sydney depuis 3 mois, partage son expérience et ses difficultés pour trouver un emploi en Australie. Malgré un CV solide, un bon niveau d’anglais et une expérience confirmée en hôtellerie et en cuisine, elle a déjà postulé à des centaines d’offres sans succès. Son témoignage révèle une réalité bien différente de l’image souvent idéalisée du marché du travail en PVT Australie partagée en masse sur les réseaux sociaux. Trouver un job en Australie, même avec de l’expérience, peut s’avérer bien plus compliqué qu’on ne le pense… Elle se confie à travers cette interview.

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Bonjour Thanys, merci d’avoir accepté de parler de ton expérience en Australie. Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Thanys, j’ai 23 ans, je viens de Toulouse. J’ai fait un baccalauréat en hôtellerie avec une spécialisation en tourisme et desserts à l’assiette.

En France, j’ai eu plusieurs expériences professionnelles. Pendant mon bac, j’ai eu beaucoup de stages dans des grandes maisons d’une, deux ou même trois étoiles. J’ai eu la chance de travailler à Londres, dans des relais châteaux, etc.

Pendant le Covid, j’ai décidé de sortir de la restauration, donc je me suis dirigée vers l’animation. J’ai été surveillante, animatrice en colonie de vacances internationales (à New York, en Croatie, en France, entre autres), baby-sitter, etc.
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Pourquoi as-tu décidé de partir en PVT Australie ?
Au début, c’était vraiment du “pas le choix”. Je voulais partir pendant un an en tant que fille au pair aux États-Unis. Malheureusement, je n’ai pas trouvé de famille à temps. Dans ma famille, mon beau-père a été muté, donc je devais faire le choix de déménager, ou de prendre mon propre appartement. J’ai donc choisi de partir à l’étranger avec un visa.

Malheureusement, aux États-Unis, on ne peut pas partir comme ça. J’ai tenté le Canada, mais c’est sur tirage au sort et en novembre, il restait peu de places… Il me restait soit l’Australie, soit la Nouvelle-Zélande.

Tout le monde parle de l’Australie, ça semblait facile de trouver du travail, je savais qu’il y avait une communauté de Français sur place, que c’était plus grand et qu’il y avait plus de choses à faire qu’en Nouvelle-Zélande.
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Quelles étaient tes attentes en arrivant, notamment en ce qui concerne le marché du travail ?
Ce n’était pas une obligation pour moi de trouver du travail dans l’hôtellerie et la restauration en Australie, mais vu que c’était mon domaine d’études, vu que j’avais de l’expérience et vu mon titre de “cuisinière française”, je savais que je pouvais avoir une bonne “étiquette” dans le monde entier.

Je m’étais donc dit qu’à Sydney, il y allait avoir beaucoup de monde, que ce serait compliqué de trouver, mais je m’attendais quand même à ce que ce soit beaucoup plus facile. Je ne m’attendais pas à gagner autant que ceux qui disent gagner beaucoup sur les vidéos Insta. Je savais que les salaires pouvaient être plus élevés qu’en France, mais que le coût de la vie l’était aussi.
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Depuis ton arrivée, quelles méthodes as-tu utilisées pour chercher du travail ?
Je suis arrivée en Australie le 30 octobre 2024 et j’ai commencé à chercher du travail deux semaines après mon arrivée, le temps de faire toutes mes démarches administratives.

J’ai vraiment tout essayé, je pense. Comme tout le monde, en ligne, sur des sites comme : Indeed, Gumtree (ce n’est pas un bon plan en ville, en tout cas selon moi) et sur SEEK.
SEEK, c’est d’ailleurs une bonne plateforme, mais à la fin de ta candidature, tu vois le nombre de personnes qui ont postulé et ça tourne souvent entre 100 et 300 candidats… Autant dire que ton CV est facilement noyé. L’idéal est de postuler aussi en présentiel.

Après, avec d’autres backpackers, il y a des journées où je pars, je marche en ville et je pose des CVs. Les gens les prennent souvent par politesse, alors que tu as payé pour l’imprimer… Actuellement, j’ai dû déposer 200 candidatures en présentiel. Sur Sydney, si je ne compte que les candidatures posées en ville, parce que j’ai aussi candidaté en ferme et en mine, j’ai dû faire entre 300 et 350 candidatures.

Depuis, j’ai fait 2 essais et un seul qui a porté ses fruits. Je bosse donc dans un bar à salade, payé 25 $AU/heure, mais je ne fais pas beaucoup d’heures. Ça me permet seulement de payer mon loyer. Récemment, j’ai trouvé un deuxième travail, en tant que serveuse dans un bar à strip tease. Je me fais beaucoup de tips, mais c’est ponctuel, ça me permet de me nourrir, mais pas de rembourser les frais engagés en arrivant ici.
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Justement, quelles sont les dépenses que tu as dû engager ?
Moi je suis arrivée avec 10 000 $AU d’économies de côté, mais ce n’était absolument pas le but de dépenser tout ce que j’avais. Je ne suis pas venue en Australie pour ça.

Au niveau des dépenses, quand tu arrives, t’es obligé de tout racheter. J’estime, avec le billet d’avion et le reste : logement, courses, formations (RSA), forfait téléphonique, etc, qu’on arrive vite à des dépenses entre 2 000 et 4 000 $AU.

C’est bien de dire qu’il faut passer des formations “tickets*”, mais tout coûte de l’argent ici. Même si tu veux être Uber Eats, il faut un vélo, un police check (48 $AU). Il faut avoir conscience qu’il va falloir toucher à ses économies.

*Les tickets sont des formations payantes qui sont à réaliser en Australie et obligatoires pour pouvoir travailler dans certains secteurs d’activités. Spécifiquement en service et en construction. On vous en parle dans le chapitre suivant : les formations utiles pour travailler en Australie.

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Quels types de postes as-tu ciblés dans ta recherche d’emploi en Australie ?
Dans ce qui est restauration, j’ai postulé dans ce que moi, je connais : cuisine et pâtisserie. J’estime que je n’ai pas assez un bon niveau d’anglais pour assumer un poste à responsabilités, avec un coup de feu, etc. Je ne veux pas qu’on ait une mauvaise estime de moi.

J’ai aussi postulé en housekeeping et en service, même si je n’ai pas d’expérience dedans.
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Comment estimes-tu la concurrence à Sydney en ce moment ?
Trouver un job qui paye bien et rapidement, c’est faisable.

Par exemple, j’ai une bonne copine qui parle très bien anglais, elle a postulé auprès d’un très bon restaurant, elle a trouvé du travail en 3 jours. Elle a commencé comme runneuse et au bout d’une semaine, elle est devenue manageuse. Elle fait 40 $AU/heure en semaine, 50 $AU/heure le samedi et 60 $AU/heure le dimanche.

Disons que les gens sur TikTok et Insta ne mentent pas, mais le ratio ne va pas. On est tellement nombreux ! Il y a énormément de backpackers et les bons plans, tout le monde les veux. Il y a moins de bons plans et trop de backpackers.

Je savais que c’était possible de trouver un travail, mais je suis quelqu’un de terre à terre. J’attends toujours de voir avant de juger. C’est sûr que si tu te réfères qu’aux réseaux sociaux, tu vas être déçu… Les réseaux ce n’est pas la réalité ! On est nombreux, si tu ne travailles pas, si tu ne charbonnes pas, ce sera compliqué. C’est à toi de faire l’effort.
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As-tu envisagé de changer de ville ou de région pour trouver de meilleures opportunités ailleurs en Australie ?
J’y ai réfléchi, mais plusieurs choses m’ont freinée dans cette idée. C’est très personnel, mais déjà il y a mon bond (caution) de 600 $AU, donc j’aimerais bien le retrouver.

Il y a aussi le fait que partir c’est bien beau, mais partir, pour où ? Et c’est sans garantie de ne pas me retrouver dans une situation similaire. Alors, ici, même si je galère, j’ai un appartement, j’ai un travail qui me permet de me nourrir, même si j’aimerais un emploi qui me permette de me nourrir plus convenablement…
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Comment gères-tu cette période compliquée moralement ?
À mon grand étonnement, ça va. Je suis positive dans cette nouvelle aventure, remplie de joie malgré la difficulté, mais je pense qu’il faut être solide. Avant d’arriver ici, j’ai eu des années compliquées de dépression. Si j’avais été dans cette phase-là quand je suis arrivée à Sydney, ça aurait été horrible.
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As-tu trouvé du soutien dans la communauté des pvtistes suite à tes différentes publications sur les groupes Facebook d’entraide ?
Sur les groupes, hormis ma dernière publication, ou j’ai eu 6 retours, je n’ai jamais eu de retour. Sur place, les Français, on est solidaire tant que ça ne nous impacte pas nous ou notre charge de travail. Les Français sont super pour les astuces du quotidien, mais pour les recherches de taff on est très individualiste… Ce qui n’est pas forcément mauvais, c’est normal, on cherche du taff pour nous, pas pour les autres. Mais parfois, on pourrait lâcher du lest.

J’ai vu des gens qui vendaient des documents, des noms de ferme, et compagnie, c’était genre 50 $AU. Ou encore, des gens qui vendent leur sac Uber Eats alors que c’est gratuit… Ou une amie à qui on a dit : “si tu me donnes ton plan dans ton restaurant où tu bosses, je te donne un plan ferme”. C’est ridicule.
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Quels conseils pratiques donnerais-tu à d’autres pvtistes qui rencontrent des difficultés similaires ?
De sortir de sa zone de confort et de tout tenter, il y a des choses auxquelles on ne pense pas forcément.

Par exemple, j’avais une expérience en tant que surveillante pendant deux ans en France, du coup, je me suis rappelée qu’il y avait des écoles françaises à Sydney. Bon, c’était pendant les vacances, donc je n’ai pas eu de retour dessus.

Vraiment, il faut postuler et tenter ! Il n’y a pas toujours besoin de diplômes ou d’expérience. Aujourd’hui, je travaille dans un strip club et je ne suis pas stripteaseuse. Je nettoie juste des tables et je pose des verres. Mes plus petites soirées, je gagne 20/30 $AU de tips, pour les plus grosses, je peux être à 330 $AU. C’est ponctuel, mais ça te paye le prochain ticket que tu veux passer pour travailler dans les mines, par exemple.

Il y a plein de métiers auxquels je n’aurais pas pensé en arrivant, il faut s’ouvrir à d’autres horizons.
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C’est quoi la suite pour toi, en Australie ou ailleurs ?
J’aimerais bien trouver du travail, rester à Sydney jusqu’à mars, mai ou juin. Ensuite, prendre une voiture pour aller faire mes jours de ferme et me faire de l’argent. Ensuite, à la fin de la première année, faire mes jours pour la deuxième année.

J’aimerais bien faire un tour du monde et pourquoi pas un PVT au Japon. Le but est de visiter le Japon de fond en comble et pourquoi pas faire un PVT Canada. Vraiment, je suis une passionnée du monde.
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C’est tout ce que l’on te souhaite, merci pour ton témoignage !
Morgane

Je suis partie en PVT Australie en avril 2022. Je suis restée 1 année sur place entre road trip à bord de mon van aménagé et travail (dans la restauration, en ferme, en cleaning en vente, en Freelance, etc). Aujourd'hui, j'ai retrouvé ma vie en France, mais je continue d'animer des ateliers pour parler de mon aventure et pour aider ceux qui souhaitent partir en Australie. Et peut-être un prochain PVT, qui sait ?
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I went on a Working Holiday Visa to Australia in April 2022. I stayed for one year, combining road trips in my beautiful van and various jobs in areas like hospitality, farming, cleaning, sales, and freelancing. Today, I've returned to my life in France, but I still conduct workshops to share my adventure and assist those who wish to go to Australia. And perhaps another Working Holiday Visa, who knows ?

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