Claire, PVT Canada et résidence permanente en Colombie-Britannique
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Passionnée d’aventure, je n’avais alors jamais expérimenté de voyage en solo ; depuis le jour où j’ai posé le pied outre-Atlantique, comme dans un film, ma vie a pris un virage inattendu.
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D’un côté, j’avais très envie de changer de boulot, de revenir à Paris où j’avais réalisé une partie de mes études. De l’autre, une envie folle de tout arrêter, de partir à l’aventure pour améliorer mon anglais. Aucun de mes amis ou même ma famille n’aurait alors imaginé la décision que j’allais prendre un soir de décembre. Moi boute-en-train, très sociable mais plutôt dépendante affective, toujours entourée d’amis et avec mon copain depuis plusieurs années, je décide un beau soir d’hiver de tenter l’aventure.
Je vais tout lâcher, boulot, appartement, copain. Ce sera soit le Canada, je me dis qu’il sera facile pour moi de m’acclimater, en commençant par découvrir le Québec. Ou bien la Nouvelle-Zélande si je n’arrive pas à décrocher le graal canadien. Je démissionne et un mois après, la chance me sourit. Canada, me voilà !
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J’ai ensuite trouvé un travail en tant que serveuse dans un café. Cet été 2019 à Montréal était magique. Je suis des cours d’anglais à côté, bien décidée à prendre le large vers l’ouest avant le début de l’hiver. Mon niveau d’anglais est passable mais dès qu’il s’agit de tenir une conversation plus profonde, surtout dans le milieu professionnel, ma marge de progression est à ce moment-là énorme.
Après un road trip en Gaspésie avec une amie française venue me rendre visite, je pars en direction de l’Alberta, à Banff plus précisément, avec la volonté de faire une saison de ski dans les Rocheuses mais mes plans ne se passent pas exactement comme prévu. C’est là que l’aventure prend tout son sens, que je me retrouve vraiment dans des situations challengeantes, face à moi-même. Je reste deux semaines dans une auberge de jeunesse, essayant à la fois de m’intégrer et de trouver un travail. Pas évident avec mon niveau d’anglais de l’époque. Je suis finalement femme de chambre dans un hôtel. Très vite, je réalise que ça n’est pas aussi féérique que ce que j’avais imaginé et que travailler seule toute la journée ne me permettait pas non plus d’améliorer ma langue autant que désiré.
Après un petit mois, je me sens très triste et déçue, pas à la bonne place et mes proches me parlent de faire du volontariat. J’avais lu de très inspirants témoignages sur pvtistes.net mais j’avais toujours eu peur de me lancer, surtout en tant que fille voyageuse solo. Et pourtant, ce fut la meilleure des décisions ! Grâce à la plateforme Workaway, je me retrouve du jour au lendemain propulsée dans un ranch bordant un lac, au milieu de collines dignes d’un film western, entre les villes de Merritt et Kamloops en Colombie-Britannique. Après un long trajet en bus, oui prépare-toi les distances sont longues entre les villes au Canada, un volontaire anglais et un autre allemand déjà sur place viennent me chercher. Je suis restée 4 mois dans cet endroit très cher à mon cœur, à aider avec les chevaux et les tâches de maintenance du ranch, entourée d’autres volontaires venus du monde entier.
Je rencontre mon compagnon d’aujourd’hui. Nous achetons un vieux GMC van au mois de février 2020 et partons en road-trip avant que la pandémie ne nous rattrape. Pour nous, même s’il est moins facile de voyager à travers le pays, les restrictions ne sont pas trop handicapantes en Colombie-Britannique. Notre maison est notre van, la Colombie-Britannique notre territoire d’exploration. Nous continuons à effectuer des volontariats et à explorer la province. Nous aidons une éleveuse de chevaux dans l’Okanagan valley, puis un jeune couple à construire la structure de leur tiny-house à Golden, nous prenons la route des Kootenays plus au Sud pour aider un père et ses deux enfants vivant dans la forêt en autosuffisance. Nous rencontrons des personnes incroyables, avec qui nous n’aurions jamais pu se connecter dans un autre contexte.
Nous découvrons tour à tour les différentes régions de cette si belle province, de l’île de Vancouver jusqu’au Yukon. À cours d’économies, nous nous lançons dans la recherche d’emplois saisonniers dans des stations de ski et avons trouvé un paradis : Revelstoke. De réceptionniste dans un hôtel à serveuse dans des cafés et restaurants de la ville, j’ai aussi exercé à distance en tant que chargée de communication pour une très belle association francophone de la province basée à Vancouver et je cherche aujourd’hui un boulot dans ce secteur.
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Personnellement, je recommanderais de commencer par faire du volontariat pour découvrir le pays dans un premier temps mais aussi se familiariser avec la pratique de l’anglais au quotidien. Je pense que cela peut aider à se sentir plus confiant dans l’usage de la langue et pouvoir ensuite l’utiliser à un niveau professionnel. Joe, mon compagnon rencontré au ranch est aussi anglophone et cela m’a indéniablement aidé. Pas évident tous les jours en revanche, qu’on se le dise haha, sachant qu’il ne parle (toujours) pas le français.
Après 1 an et demi à voyager du Québec à la Colombie-Britannique, je me suis donc installée à Revelstoke pour ma première saison de ski, l’hiver passe à toute vitesse et je vis alors des expériences incroyables. J’améliore considérablement mon anglais professionnel en travaillant à la réception de l’hôtel au pied de la station mais l’été qui suit je ressens soudainement ce que je pense être le mal du pays. Besoin de parler français, le manque de la gastronomie française. Il faut dire que depuis mon départ, je ne suis jamais rentrée en France. J’ai décroché par la suite un super emploi. J’y découvre une équipe formidable et des missions très intéressantes. Tout était parfait mais j’ai dû faire face à des situations personnelles difficiles dans le même temps qui n’ont pas été évidentes à vivre.
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Autre point qui en tant que fille a tout de suite été grandement apprécié, c’est la sécurité. Je vis aujourd’hui dans une petite communauté où la bienveillance est partout mais j’ai aussi vécu un temps à Montréal et me suis déplacée à plusieurs reprises à Calgary et Vancouver et je me suis toujours sentie beaucoup plus sereine à sortir seule le soir dans ces grandes villes par exemple.
D’un point du vue très personnel et d’après ma propre expérience, je dirais qu’on valorise ici plus généralement l’expérience que les diplômes et que les profils juniors peuvent plus facilement prouver leurs compétences.
Ce qui est frappant aussi et ça s’explique principalement par la taille du pays, c’est le manque, voire l’absence, de transports publics et donc par conséquent la voiture est reine. En France, se déplacer sans voiture est beaucoup plus réalisable.
Il y a évidemment aussi plein de différences culturelles entre les deux pays.
Les inconvénients ont principalement été du côté de la langue. En tant que voyageuse solo francophone dans un univers anglophone, les premiers jours ont demandé beaucoup d’énergie et de concentration.
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Si comme moi, tu n’as pas trop d’idées où aller, quoi faire et que tu n’es pas trop matérialiste, prend un bon sac à dos de voyage, pas trop grand et pas trop lourd surtout et emmène avec toi le strict nécessaire. Sur place, intègre-toi avec la communauté locale. Participe à des activités qui te rapprochent des tiens mais pars aussi le plus possible à la rencontre des gens qui vivent sur place.
J’avais beaucoup de préjugés et de jugements en tête avant de partir. Terrible erreur. Comme je le disais plus tôt également, je recommande à toute personne de travailler un peu pour amasser de l’argent, et/ou de partir ensuite en volontariat à travers le pays. C’est définitivement la meilleure manière de rencontrer les Canadiens, vivre pour peu cher car tu es la plupart du temps nourri et logé, tout en vivant des aventures extraordinaires.
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En PVT au Canada de novembre 2021 à 2023, je répondrai à vos questions avec plaisir. Après un road trip en Amérique latine (Colombie, Bolivie, Pérou, Guatemala), je suis rentrée en France en juin 2024.
On a Working Holiday Visa in Canada from November 2021 to 2023, I will gladly answer your questions. After a road trip in Latin America (Colombia, Bolivia, Peru, Guatemala), I returned to France in June 2024.
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(4) Commentaires
Hello Claire, merci pour ton témoignage qui répond à pas mal de mes questions! Je voulais savoir, avant février 2020 où tu mentionnes avoir acheté une voiture, est-ce que tu conduisais de temps à autres? si oui, avais-tu fait une demande de permis internationale avant d’arriver au canada ?
Hey Juliette 🙂 merci beaucoup pour ton retour. J’ai conduit au Québec des voitures de location et mon permis international a fonctionné sans problème. Il me semble qu’il ait valable 6 mois à partir du moment où il est délivré (info à vérifier). Avec plaisir si tu as d’autres questions !
Merci beaucoup, ça m’aide 🙂
Merci pour ce très beau témoignage qui parle des belles expériences, mais aussi des difficultés et doutes auxquels on est confronté quand on part seule. Le Canada est un beau pays, plein d’opportunités, mais comme tout pays ça n’est pas un eldorado. De mon côté, je me prépare à faire le grand saut aussi pour cette autonome direction Vancouver. J’essaie de partir sans avoir de préjugés ou d’attentes particulières, c’est ce qui m’a bien aidé pendant mes autres expatriations.
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