Depuis le début, j’avais une idée très précise de comment je voulais que se déroule mon PVT. J’avais envie de voir du pays mais je ne me voyais pas juste voyager et faire des petits boulots pendant 2 ans, le but principal était d’y aller pour travailler dans mon domaine.
Comme j’envisage de rester au-delà du PVT et qu’il y a très peu de congés payés au Canada, cela me semblait plus logique de profiter de la partie « vacances » du PVT au début, et d’ensuite trouver un poste fixe que je pourrais éventuellement prolonger avec un autre permis de travail. Je me suis donc laissée 5 mois pour voyager pendant les beaux jours, soit de fin avril à début octobre, pour en profiter pour faire tout ce que je voulais avant la partie plus « sérieuse ».
Il faut savoir que je suis quelqu’un de très organisée, qui adore tout planifier à l’avance ! En 2019, j’avais déjà commencé à lister tous les endroits que je voulais visiter. Je me suis donc mise face à un calendrier et j’ai tout réparti dans la fenêtre de temps que je m’étais accordée, en me laissant en moyenne 3 semaines par étape. Mon parcours a donc été le suivant : Montréal, Gaspésie, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve, Yukon, Alaska (un petit détour par les USA), Rocheuses, île de Vancouver.

J’ai volontairement esquivé les prairies car je pense que c’est la partie la moins intéressante, j’étais limitée en temps et ça ne collait pas avec le parcours que je m’étais imaginée. Pour profiter au maximum de chaque endroit et voyager de la manière la plus économique possible, j’ai décidé de fonctionner avec des
workaway. Ce sont des volontariats chez l’habitant où on est logé, et la plupart du temps nourri en échange de quelques heures de travail par jour. Au final, on ne paye que le transport entre chaque étape ! Entre chaque workaway, je me laissais quelques jours pour voyager de manière indépendante et bouger un peu plus.
Une fois que j’avais défini les étapes et mon calendrier, tout s’est fait de manière très fluide : je cherchais mes workaway en amont, puis je réservais au fur et à mesure tous les transports et les éventuels hôtels / hostels entre chaque étape. Finalement, lorsque j’ai commencé mon périple fin avril, j’avais déjà tout planifié jusqu’au mois de juillet. Je sais que c’est un mode de fonctionnement qui ne convient pas à tout le monde, mais moi ça me rassurait et ça rassurait mes proches de savoir exactement où j’allais, et comme j’étais limitée en temps, au moins je savais que je ne laissais rien de côté. Ça m’a aussi permis de profiter de chaque moment présent et de ne pas toujours me demander quelle serait la prochaine étape, j’avais juste à me laisser porter. Ce n’est pas non plus pour autant que j’étais complètement figée dans mon programme et que je ne me laissais aucune flexibilité. Disons que toutes mes « grandes étapes » étaient planifiées, mais à l’intérieur de ces fenêtres de 2-3 semaines j’avais encore tout le loisir de m’organiser un mini road trip improvisé, ça s’est d’ailleurs produit très souvent. Je ne regrette pas du tout ce mode de fonctionnement, ça m’a parfaitement convenu, j’ai pu faire tout ce que je voulais et même plus encore !
Concernant mon mode de voyage, j’ai fait le choix de ne pas acheter de voiture en arrivant. Honnêtement, car ça me faisait peur d’acheter une voiture au Canada (je n’ai jamais acheté de voiture en France non plus) et je n’avais pas envie de traverser tout le pays, encore moins depuis Terre-Neuve jusqu’au Yukon ! J’ai donc décidé de me débrouiller autrement,
en utilisant principalement les transports en commun et les voitures des autres.
Franchement on ne va pas se mentir,
ça a été un vrai casse-tête, mais je suis toujours arrivée à mes fins !

Mon voyage s’est divisé en 3 grandes parties : les Maritimes, le Grand Nord et l’Ouest. Entre chaque grande partie, je prenais l’avion, qui était le plus rapide et le plus économique, mais sinon j’essayais de faire le maximum par la route ou par ferry.
Je suis arrivée à Montréal car c’était pour moi un lieu connu et rassurant et c’était plus simple de gérer en français toutes les démarches administratives d’arrivée. Les Maritimes sont « relativement bien » desservies en bus. Disons que les lignes existent mais que souvent il n’y a qu’un bus par jour, ça demandait donc pas mal d’anticipation. Quand il y avait un « vide », j’ai pu beaucoup compter sur mes hôtes workaway qui faisaient parfois plusieurs heures de route pour venir me chercher ou me déposer ! Parfois je louais des voitures (avec plus ou moins de succès) pour aller dans des endroits plus reculés comme à Terre-Neuve. J’ai aussi dû me débrouiller et y aller au culot quand je prenais le ferry qui arrivait au milieu de nulle part, en demandant aux gens autour de moi de m’emmener.
Quand je suis arrivée dans le Yukon, c’était fini les transports en commun, là haut ça n’existe pas. Encore une fois, je comptais sur mes hôtes workaway qui venaient me récupérer. Mais ce qui était encore mieux, c’est qu’ils me prêtaient leur voiture pour que je puisse visiter de manière autonome, même pour faire 500 km pour monter jusqu’à Dawson City ! L’Alaska a été une étape à part, j’y ai passé une semaine en mode 100 % touriste, comme c’est aux États-Unis, je ne pouvais pas faire de workaway là bas mais c’était un rêve de gamine et en étant au Yukon j’en étais très proche. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas si paumé que ça et tout est très bien développé pour les touristes qui voyagent comme moi sans voiture. J’y ai passé une semaine très condensée et très intense, car aussi tout y est beaucoup plus cher. C’est après cette étape que j’ai ressenti pour la première fois un gros coup de fatigue, après 3 mois de voyage à bouger dans tous les sens.

Heureusement pour mon étape suivante dans les Rocheuses, je me suis posée un peu plus longtemps et j’y ai testé une autre manière de voyager : partir en road trip avec des personnes rencontrées sur la route. Et honnêtement, c’est à double tranchant. Depuis Banff, c’est compliqué de se rendre à Jasper sans voiture. J’ai rencontré un groupe de filles avec qui y aller pendant 3 jours, avec qui on s’entendait bien au début. Mais pendant le road trip je me suis rapidement rendue compte qu’on n’avait pas la même manière de voyager, au final ça ne collait pas et je n’en garde pas un très bon souvenir. J’ai fait le trajet retour en stop pour la première fois, ça a super bien marché ! Mais par contre, lorsque je cherchais quelqu’un avec qui traverser la Colombie-Britannique jusqu’à Vancouver, j’ai rencontré un Tchèque en PVT sur un groupe Facebook, et avec lui le road trip s’est super bien passé pendant 3 jours !
Sur l’île de Vancouver j’ai fait un mix de tout ce que j’avais pu faire auparavant, entre bus, location de voiture, stop et covoiturage avec quelqu’un rencontré sur la route. J’y suis finalement restée plus longtemps que prévu, car ma date de fin n’était pas vraiment arrêtée et j’ai choisi de chercher un travail à Vancouver en parallèle pendant que j’étais encore sur l’île.
Au final, les 5 mois se sont transformés en pratiquement 6 mois, de fin avril à mi octobre. Au total j’ai parcouru plus de 23 000 km à travers 8 provinces / territoires. Mes coups de cœur : Terre-Neuve, le Yukon et Tofino.
Pour avoir plus de détails, j’ai réalisé tout au long du voyage une vidéo par étape que j’ai posté
sur ma chaîne Youtube.
(9) Commentaires
Merci Chloé pour cet article inspirant et tellement rassurant ! J’ai les mêmes projets que toi pour les mois à venir, sauf que j’envisage d’acheter une auto (j’espère que le casse-tête des recherches d’achats et diverses démarches m’épargnera le casse-tête des transports que tu as vécu). Est-ce que tu as d’autres recommandations pour les voyageuses solitaires qui comptent faire du workaway?
Super article en effet ! Petite question : Combien de kilos de bagage avais-tu à ton arrivée ? car tu as voyagé directement avais-tu juste 1 backpack ? J’hésite à laisser une valise quelque part avant de partir en vadrouille (2 mois à priori) Merci pour tes conseils !
J’ai fait le choix de ne pas du tout voyager léger ! J’avais une grosse valise de 23kg++, elle en faisait plus 25 dans la réalité (quand je prenais l’avion des fois je devais transvaser des affaires dans mon sac à dos pour l’alléger). C’est sûr que c’était parfois contraignant quand je bougeais d’un endroit à l’autre, mais je ne regrette pas, j’étais bien contente d’avoir toujours mon petit confort avec toutes mes affaires dont j’avais besoin. Et personnellement je préfère me traîner 25kg sur roulettes que de me casser le dos avec 15kg sur les épaules 🙂
Par contre je suis rentrée en France vers la fin de mon voyage et j’en ai profité pour ramener une deuxième valise identique avec des affaires plus « de tous les jours », que j’ai laissé à Vancouver le temps que je finisse de voyager et que je m’installe.
Supe article!
Merci pour ton expérience, actuellement au Québec en P.V.T aussi (avant j’avais fais les Prairies ➡️ c’est très plat mais pas du tout chère) et je prépare moi aussi mon départ en avril et je pense vouloir faire le même chemin que toi même si le Nunavut me tente +++
Et finir mon voyage en Colombie Britannique !
Si tu vois mon message: connaît tu des gens qui ferait un roadtrip entre Avril – Novembre ? Si oui je pourrais avoir leur contact? Peut-être que je me sentirai moins seul pour faire des randonnées ou quelques activités !
Au plaisir! 🤙
Non je ne connais personne désolée, mais tu peux poser la question sur des groupes Facebook comme Canada Backpackers 🙂
Potentiellement intéressé !
Yo!
Ça te tenterai?
Ça te dit dans parler + sur insta?
IG: steven_erdre_trainer
💪
Wahou ! Ca donne envie ! Encore 6 mois, avant le grand départ pour moi !
Wahou ! Ton parcours est incroyable Chloé ! Félicitations !
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