Lauriane et Nicolas ont fait un PVT au Japon et ont décidé d’y faire du volontariat, via le réseau Help Exchange, afin de voyager à moindre coût. À leur retour en France, ils se sont lancés dans un projet de ryokan (maison d’hôte japonaise) en France : Himawari, dont nous leur avons demandé de nous parler plus en détail dans cette interview.

Bonjour Nicolas et Lauriane ! Tout d’abord, qui êtes-vous ?

Bonjour tout le monde ! Nous remercions chaleureusement le site de pvtistes pour ce moment de partage avec les curieux, les voyageurs et les passionnés du Japon.


De notre côté,​ nous venons d’Ariège, en Occitanie. Aujourd’hui, nous sommes rédactrice web (Lauriane) et formateur marketing (Nicolas). Nous avons le projet de construire une auberge traditionnelle japonaise au cœur de la nature française, dans la commune de Carla-Bayle. Il s’agira d’une maison en toit de chaume à la façon des vieilles kayabuki minka que l’on retrouve dans les campagnes nipponnes. Notre souhait : offrir l’expérience la plus authentique du ryokan sans sortir de France. Pour ce faire, quoi de mieux que le road trip au pays du soleil levant ?

Comment s’est passé votre PVT au Japon, en quelques mots ?

Nous avions respectivement 27 et 28 ans quand nous nous sommes lancés dans l’aventure du PVT au Japon. Cette année riche en découvertes a été un concentré d’inspiration, de partage et d’enseignement. Nous avons vécu le vertige des mégalopoles, la beauté tranquille des vieux villages et le foisonnement de la nature. Nous avons été seuls puis en groupe, fascinés, parfois déçus mais surtout surpris.
Il est très difficile de résumer l’expérience du PVT en quelques mots. Un pays, avec toutes ses traditions et ses changements, a tellement à raconter ! On passerait des heures à partager nos péripéties et nos rencontres avec vous, et on adore écouter celles d’autres pvtistes ! Globalement, l’aventure a été phénoménale.
Quel que soit le pays choisi, on recommande d’essayer le PVT au moins une fois dans sa vie. Pour l’ouverture d’esprit d’abord, mais aussi parce qu’il nous change toujours un peu, de manière positive. En tant que grands passionnés du Japon depuis 15 ans, on pensait connaître plus ou moins le pays… On peut vous dire qu’on a été surpris plusieurs fois !

Niveau finances, est-ce que vous avez tenu le budget initial sur un an de voyage ?

Quand on part à l’étranger sur une année entière, on a forcément un budget en tête​. Dans le dossier de demande de PVT, le consulat de Marseille nous avait demandé de planifier notre voyage : nos destinations, nos activités, nos emplois… afin de valider le projet. Nous avions donc déjà une bonne idée du chemin à parcourir et des économies à prévoir, et ce bien avant de sauter dans l’avion. Eh bien malgré tout ce programme, malgré le travail rémunéré de rédaction à distance (de Lauriane), et même​ en faisant attention à nos dépenses pendant le voyage, on peut vous assurer que les économies fondent comme neige au soleil !

En général, si vous disposez d’au moins 4 500 euros de côté (entre autres conditions comme l’âge et les quotas annuels), vous obtenez le visa. Mais attention ! Si vous avez l’intention de bouger, de visiter une grande partie du pays et d’aller explorer les vieux villages perdus au fin fond des montagnes, vous serez à sec plus vite que prévu. Au Japon, de notre expérience, c’est le transport qui coûte le plus. Les repas et le logement, si vous acceptez de dormir dans des guesthouses et des dortoirs partagés, sont bien moins chers qu’en France. Si vous restez la plupart du temps à Tokyo ou dans une grande ville, les 4 500 euros peuvent suffire sur quelques mois. Mais si vous avez en tête un road trip, il faudra prévoir plus, voire, comme nous l’avons fait, travailler en tant que helpers (volontaires).

Helpers au Japon, en quoi ça consiste ?

Avant le départ, nous avions prévu de vivre un ou deux mois de wwoofing (autre réseau de volontariat). Ce concept permet d’être logé et nourri sur place, en général dans une ferme, en échange de 5 à 6 heures de travail par jour. Il suffit de s’inscrire sur le site spécialisé de WWOOF Japan pour environ 50 euros et de farfouiller parmi les annonces. Au final, nous avons vécu trois expériences de wwoofing de 2 semaines pendant l’année (on conseille fortement d’essayer pendant un PVT !).

Mais il existe un autre moyen de faire quelques économies pendant le voyage, un moyen que nous ne connaissions pas du tout avant de partir : devenir helper ! C’est pendant notre stop à Naha dans les îles d’Okinawa, tout au sud du Japon, que nous avons eu une première opportunité.


Nous avions choisi une guesthouse pour passer environ un février au chaud (après le grand froid du Tohoku !). Au bout d’une semaine, la gérante nous a proposé de devenir helpers. On a accepté tout de suite. Le deal était super intéressant : nettoyer la guesthouse 2 heures par jour, avec 2 jours de repos par semaine, en contrepartie du logement gratuit. Bien souvent, le ménage a lieu en fin de matinée, après le départ des clients. On peut vous demander de ranger les chambres et le salon, de nettoyer les douches, la cuisine… Si vous souhaitez alléger un peu vos charges tout en gardant du temps pour visiter les alentours d’une ville, c’est l’idéal ! En plus, vous serez parfois accompagnés d’autres helpers et ferez de belles rencontres.

Racontez-nous vos expériences de helpers au Japon

Au total, nous en avons eu trois d’au moins un mois ! Le premier, comme nous l’avons mentionné, c’était à Okinawa (îles que, d’ailleurs, nous conseillons absolument de visiter !). Le travail n’a rien de difficile. Le wwoofing dans les fermes est clairement plus physique !

Dans la Santiago guesthouse à Okinawa, la gérante était très arrangeante. En général, quand on part à deux, on nous octroie au moins un jour de repos en commun sur la semaine. Mais plusieurs fois, on nous a permis de juxtaposer nos deux jours. C’était une guesthouse très vivante, dans laquelle on s’est fait de vrais amis. On a adoré le côté​ festif et chaleureux du coin.
Un mois plus tard, pour l’impressionnante floraison des cerisiers, nous avons rejoint l’authentique Kyoto. C’est vraiment l’un des meilleurs spots à sakura du Japon, et d’ailleurs l’un des meilleurs spots tout court. Il se trouve que Santiago guesthouse était une chaîne et qu’un autre hôtel était implanté… à Kyoto justement ! Nous avons donc pu faire la demande grâce aux gérants d’Okinawa.

Pendant le mois de mars, nous avons donc été helpers en plein cœur de la ville. L’ambiance y était très différente (les Japonais de Kyoto sont moins… disons avenants). Nous étions les seuls helpers malgré l’affluence de la ville pour les sakura, sinon rien de bien différent au niveau du travail. C’était aussi du ménage, 2 heures par jour en fin de matinée. Et le reste du temps, visite des quartiers anciens, absolument hypnotisants.

Troisième et dernière expérience de helpers, entre quelques sessions wwoofing : un ryokan à Miyajima. Vue imprenable sur la mer et le célèbre torii flottant sur l’eau, balade au temple d’Itsukushima, vélo dans la nature, aux côtés des daim​s et des lucioles… On ne saurait exprimer la beauté de Miyajima. C’est un passage obligé pendant un séjour au Japon, PVT ou touristique. Nous connaissions déjà le gérant d’un ryokan magnifique sur l’île. Nous lui avons alors demandé s’il cherchait des helpers, et c’était bien le cas.

Le travail y était un peu différent : nous n’avons pas seulement fait le ménage. Nous avons également cuisiné français pour les clients, arrangé le jardin, participé à la publicité de l’auberge… visité des ryokans et des sakagura (production de saké) à Hiroshima. Un merveilleux moment au bord de l’eau.

Si nous avons décidé que notre projet d’auberge japonaise serait calqué sur une kayabuki minka (vieille chaumière de campagne), nous sommes ravis d’avoir eu des expériences si différentes pendant le voyage au Japon ! Nous avons pioché des inspirations de ci de là afin de créer une atmosphère unique chez Himawari ! Il nous tarde de vous la faire découvrir.

Himawari – Crédit : Atelier Sentô

Comment se proposer en tant que helper au Japon ?

Comme pour le wwoofing, il existe une plateforme, Help Exchange, surnommée HelpX, mais il est aussi très fréquent de ne pas passer par un site web et de trouver des opportunités au gré des rencontres et des voyages. De notre côté, l’opportunité s’est présentée d’elle-même, mais nous savons que beaucoup de pvtistes deviennent helpers dans des hôtels ou des guesthouses, partout au Japon et plutôt dans les grandes villes. Il suffit de demander directement à l’établissement avant de vous y installer. Beaucoup en recherchent !

Attention cependant à bien mettre au point les règles, car il n’y a pas de contrat écrit et signé entre le helper et le gérant ! Soyez précis sur ce que vous pouvez faire et combien de temps vous pouvez le faire : horaires, nombre d’heures par jour, nombre de jours de repos, type de travail, contrepartie… car, même si les Japonais dans les guesthouses sont généralement bienveillants et compréhensifs, il vaut mieux être clair dès le départ.

Nico

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