Je pose mon cahier de japonais – j’apprends cette langue depuis quelques mois -, je réfléchis et j’ai le déclic. Je consulte à toute vitesse le comparateur de billets d’avion pour le voyage Paris-Auckland. Le moins cher que je trouve : 1 000 euros aller-retour. Après avoir sondé les pvtistes sur le forum de pvtistes.net, j’apprends alors que le meilleur prix possible pour un tel voyage est 900 euros. L’affaire a l’air alléchante et je n’hésite pas. C’est le début d’une aventure supersonique et génialissime !

Je décolle le 3 octobre. La peur au ventre évidemment car c’est mon premier grand voyage mais, à ce moment-là, j’ai déjà réservé mes billets. Je ne peux pas faire marche arrière. Je me suis volontairement pris en otage et j’ai ensuite attrapé le syndrome de Stockholm : l’otage – le moi terrifié à l’idée de partir – a fini par adorer le preneur d’otage – l’autre moi qui a acheté les billets sur un coup de tête.

Vivre au jour le jour

Après une escale rapide à Kuala Lumpur en Malaisie et deux vols de plus de 10 h chacun, j’arrive à Auckland, à 3 h du matin, heure locale.

Voilà, le douanier me demande à ma grande stupéfaction « how are you ? » et je suis dehors quelques minutes plus tard avec mes deux sacs et ma valise. Seul.

Je décide d’abord de prendre 3 semaines de cours d’anglais à l’English Language Academy (ELA). C’est certainement une de mes expériences scolaires les plus enrichissantes de ma vie. J’ai rencontré des professeurs extraordinaires. On évolue au sein de classes de 8 à 10 élèves de toutes nationalités avec des cours très pédagogiques et la possibilité de rencontrer d’autres personnes et d’échanger. Bref : le rêve pour que ton anglais passe de « molasson, hésitant », à « confiant et en progrès très rapide ».

Je suis 4 heures d’anglais par jour tout en logeant dans une famille néo-zélandaise en banlieue d’Auckland (Middlemore pour les connaisseurs) dans le cadre du HelpX. Pour résumer brièvement le concept, il s’agit de travailler de 3 à 6 h par jour pour un particulier en échange d’un lit, de nourriture, d’un accès internet et de la douche.

Je côtoie alors un papy de 60 ans, veuf, vivant avec son petit-fils de 6 ans et deux autres locataires malaisienne et indienne : ça ne s’invente pas. Il s’agit donc non pas d’un ferme mais d’une maison résidentielle avec un grand jardin (et beaucoup de choses à faire).

Outre quelques travaux de jardinage assez variés (tonte du gazon, coupage de bûches, désherbage) et de nettoyage de maison, la principale activité de mon séjour consiste à fabriquer un petit chemin de pierre homemade de A à Z. Je dois donc d’abord désherber avant de niveler le sol avec un appareil dont j’ai oublié le nom, de positionner toutes les briques sur le sol et enfin de bétonner les bords pour solidifier la structure. Au moins, je suis un vrai petit maçon maintenant !

De temps à autre je peux voir des pukeko dans le jardin, l’un des oiseaux locaux, je mange des jus de citrons ou d’oranges cueillis dans le jardin à la pause et je prends le train tous les matins avec les vrais écoliers kiwis en chaussettes longues et uniformes. Le paradis existe bien et je conseille cette expérience à tout le monde !

Voguer au gré des envies

Je pars ensuite pour Hastings puis Wellington en bus, moyen de locomotion « cheap » par excellence là-bas, pour faire du tourisme et aller voir le match de foot entre la Nouvelle-Zélande et le Mexique fin novembre 2013. Les Kiwis se prennent d’ailleurs une raclée, mais tant pis.

Football Nouvelle-Zélande coupe du monde

Là je dors en auberge de jeunesse et je rencontre toutes sortes de gens : des enthousiastes, des super détendus, des gens prenant une année sabbatique avant d’entrer dans la vie active, un alcoolique, ou même des globe-trotteurs retraités. Un vrai melting-pot qui laisse des souvenirs que vous ne trouverez à coup sûr que dans les backpackers.

Je retourne ensuite à Auckland pour reprendre des cours d’anglais gratuits avec des professeurs en formation. Vous comprenez le deal ? Les élèves sont des cobayes, ils rendent un service, donc ils n’ont pas à payer les cours. Sympa, non ? Pour vous dire à l’ELA, j’ai rencontré des Coréens, Chinois, Taïwanais, Japonais, Chiliens, Colombiens, Palestiniens, Pakistanais ou encore des Espagnols et des Brésiliens !

Le reste de mon séjour, je le passe essentiellement à Auckland sur les plages, dans les parcs, dans les festivals sur les îles et avec mes amis – principalement japonais – rencontrés à l’école.

Je sais que beaucoup d’Européens avec qui j’ai pu parler dans les auberges ne trouvent rien de spécial à Auckland, qui est une ville plutôt « banale », ce que je peux comprendre, mais je trouve qu’elle a son charme avec son accès à la mer et surtout sa très grande diversité de gens. Je reviens finalement en février avec des tonnes de projets professionnels en tête comme apprendre le japonais, devenir steward, retenter les concours de journalisme en juin et surtout : R-E-P-A-R-T-I-R le plus vite possible.

Budget = liberté

Bon, vous l’aurez compris j’ai surtout axé mon séjour sur les rencontres et l’apprentissage de l’anglais.

Mais si vous aimez les activités à sensation forte comme le skydiving (saut en parachute), le bungee jumping (saut à l’élastique), le scuba-diving (plongée sous-marine) ou encore la spécialité locale, le zorbing, vous serez les rois du pétrole.

Même si je vous conseille de partir sur un coup de tête (taux de satisfaction garanti à 99,9 %, certifié par l’oiseau kiwi rencontré au zoo et moi-même), essayez de savoir à peu près ce que vous voulez faire. J’entends bien : laissez une part d’imprévu, mais essayez de prévoir un budget adéquat à vos envies pour ne pas être frustré sur place.

Le top pour vadrouiller en Nouvelle-Zélande, c’est d’acheter un van ou une voiture. Partir seul ou à plusieurs, c’est à vous de décider et pour vous aider, n’hésitez pas à lire ce superbe article écrit par Julie : On a testé partir seul en PVT/WHV. Étant donné qu’il n’y a pas de train – enfin juste des trains touristiques -, si vous voulez découvrir les plus beaux coins du pays aux longs nuages blancs, je pense que la voiture c’est le meilleur moyen, de loin.

Mount Victoria

Même si les Kiwis ont un léger accent, tout est relativement facile en Nouvelle-Zélande, de la réservation de chambre à la location de van en passant par l’achat de nourriture. Les gens sont très gentils et dévoués et ne soyez pas surpris qu’ils vous aident à retrouver votre chemin en pleine rue sans avoir rien demandé, ça m’est arrivé plusieurs fois.

Cette expérience m’a sans doute rendu plus mature et évidemment plus performant en anglais. J’ai des contacts dans plusieurs pays, j’ai parcouru un pays splendide et j’ai plein de souvenirs dans la tête. J’ai déjà des fourmis dans les jambes et l’envie de refaire un PVT dans un autre pays, probablement le Japon.

Sweet as, bro !

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Jules

Rédacteur PVTistes.net. Licencié en journalisme. Fan inconditionnel du ballon rond.
PVT done en Nouvelle-Zélande, déjà parti deux fois au Japon également !

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(43) Commentaires

Amandine I |

Beau témoignage ! À lire ton témoignage (et d’autres) partir sur un coup de tête est ce qu’il faut. Quand je pense que j’ai reculé mon voyage plusieurs fois car je m’estimais pas prête, pas le moment… finalement il m’a manqué le fameux coup de tête.
Merci de ce petit article

Anaïs I |

Merci pour ce bel article. Peut-on avoir des infos pour les cours d’anglais donnés par des professeurs en formation ? Je trouve l’idée intéressante !

Aurore91 I |

Bonjour! Merci beaucoup pour ton super article! Je suis interressée pour prendre des cours avec des professeurs en formation. Si j’ai bien compris c’est à ELA à Auckland. Comment cela se passe-t-il? As-tu un contact à qui je pourrai m’adresser? Merci d’avance. Aurore

Jules I |

Tu peux les contacter sur le site je pense, je n’ai plus les contacts dsl. Oui c’est à Auckland, très proche du centre-ville.

Emmanuelle I |

Merci pour ton témoignage ! Ca donne clairement envie d’y aller, c’est d’ailleurs mon projet à moyen terme (j’ai d’abord en ligne de mire un woofing en Suède et un road trip au Canada) ! Tu es resté en Nouvelle-Zélande 5-6 mois non ? Tu penses que c’est suffisant pour voyager et profiter à fond du pays ? As-tu aussi profité d’être là-bas pour aller dans d’autres pays (Australie, Indonésie etc.) ?

Jules I |

5-6 mois c’est suffisant pour la Nouvelle-Zélande je pense si tu passes pas trop de temps à travailler, ça reste 2 fois moins grand que la France après tout !
Non, je serais bien allé aux Fidji mais les billets d’avion étaient très chers durant l’été.

Aurelien_au_Canada I |

Super article Jules. Ca donne envie de chausser ses baskets et de partir a la découverte du pays des Kiwis. Ta métaphore avec le syndrome de stockolm est assez géniale. J’aime beaucoup cette description de ta lutte interne entre le jeune adulte responsable et raisonné et ton alter ego en mal d’aventure et de découverte!

En prenant la decision de partir tu as declenché en toi quelque chose de nouveau. Un besoin insatiable de nouveaux voyages et de nouvelles rencontres. Il te reste maintenant a controler ce besoin recurrent de partir a l’aventure… Moi je n’ai pas encore reussi, mais j’y travaille!

Dans tous les cas après le Japon t’es le bienvenue, quand tu veux, au Canada !

By the way, c’est quoi le « zorbing »?

Vive la Dordogne et le foie gras.
Yenyen.

Jules I |

(Je déduis que tu es le Yenyen que je connais depuis que je suis né :))

Le zorbing c’est une activité qui consiste à dévaler les collines de Frodon attaché à l’intérieur d’une grosse boule en plastique transparent.

Merci pour ta réponse !

Thibaud I |

Très sympa, moi aussi je suis bien remotivé pour partir, ya plus qu’à booker le billet d’avion et s’envoler pour l’aventure ! Can’t wait :p

Lorielle I |

c’est encore un autre délire ! mais ça risque d’être au top encore =)

Clémence I |

Ah ça me fait bien envie ! Je vais surement à Wellington à partir de juin si il y a des gens dans les parages 🙂 ! J’ai hate !

Mickael40 I |

Super article, No Plan le meilleur chemin. Je suis aussi partis seul sur un coup de tête, moins a penser au niveau du voyage et moins de stress.
Je me suis rendu en Australie pour ma part, et je ne regrette absolument rien. J’ai utisé aussi helpX et le woofing (si vous ne vous sentez pas bien, changé d’hôte)

Pour finir si vous partez seul vous vous rendrez compte très vite qu’ en fait vous n’êtes pas tout seul 🙂
Pour moi le Canada sera ma prochaine étape

Merci pour le temps que tu as passé

Lorielle I |

waaw tu m’as conforté dans mon choix … me reste deux mois avant le départ … je comprends le terme de prise d’otage…
merci pour ton post .
qu’elle sera ta prochaine destination?

Jules I |

Le Japon sans hésiter dès que j’ai assez d’argent !