Récit de PVTiste : travailler comme assistant comptable en Nouvelle-Zélande

Date de publication : 22-06-2017

Auteur

Ambroise

Bonjour, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour, je m’appelle Ambroise. Mon copain et moi avons décidé de voyager pour nous changer les idées quelque temps. Il faut dire qu’il me restait deux semaines avant d’avoir 31 ans, donc c’était maintenant ou jamais. Enfin avec cette formule. Je suis contrôleur de gestion, passionné par les interactions et les dynamiques sociales. Naturellement optimiste, j’ai un goût pour l’aventure et le dépaysement. J’adore la pâtisserie et les franches parties de rigolades et plein d’autres choses… Mais j’arrête là, on a dit quelques lignes.

Est-ce qu’avant de partir, tu souhaitais impérativement travailler dans ton domaine ? Si oui, pourquoi ?

Oui parce que c’est toujours enrichissant de savoir comment les autres font. Quelles méthodes, quels outils ils utilisent. Quelle peut être l’atmosphère dans un pays anglo-saxon. Puis sur soi-même, franchir la barrière de la langue, de la culture. Il y a là un vrai challenge.
A contrario, je n’en n’avais pas envie car je suis censé être en vacances. L’un des avantages dans ce genre de voyage c’est qu’on peut se permettre d’expérimenter. Pâtissier, charcutier, boulanger (je vous ai dit que j’avais un faible pour la cuisine ?) Pourquoi ne pas le faire là ?

Parmi les jobs que tu as effectués, duquel tu vas nous parler ?

Assistant comptable.

Tu travaillais déjà dans ce domaine dans ton pays d’origine ?

Plus ou moins.

Comment as-tu trouvé ton emploi ?

J’ai trouvé ce travail complètement par hasard. Nous sommes arrivés à Queenstown en pensant trouver un travail assez facilement en Hospitality. Que nenni !! Nous avons écumé les bars, les hôtels, les restaurants puis tout le reste : carpenter, cleaner, cashier… Toutes les agences d’interim. Mais rien, la saison n’avait pas commencé – on entendait « revenez dans 2 semaines » toutes les deux semaines.

Bref, puis un jour je reçois un e-mail d’une agence d’interim qui me propose un travail en tant qu’assistant comptable. Je bug.
Dans mon CV il était écrit « kitchen hand position » avec tout le laïus qui allait avec, expliquant pourquoi j’étais le parfait candidat pour un poste en cuisine.

J’avais tout de même gardé quelque part dans un coin mes expériences professionnelles en France. Comme quoi.

Comment s’est passé ton entretien d’embauche ?

C’est fou tout de même, parce que je n’avais pas trop envie d’un poste comme celui-là, pour les raisons invoquées plus haut, mais dès que j’ai su que j’avais l’entretien, je désirais ce poste. Donc j’étais forcement hyper stressé.
J’avais peur d’être ridicule à cause de mon niveau d’anglais mais pas pour mes compétences professionnelles, parce que cela restait quelque chose de connu, les règles devaient juste être adaptées au joueur.
Mais l’anglais reste mon plus gros blocage. Donc le week-end avant l’entretien,  je me suis entraîné à me présenter, à raconter mon parcours et surtout à prendre le lead de l’entretien, afin d’éviter de les laisser partir dans une prose que j’aurais été incapable de suivre.
L’entretien se faisant, ma logorrhée m’a impressionné et le retour a été bon. Si bon que j’ai perdu le fil de la conversation.
Il ne me restait plus qu’à appliquer la technique du hochement de tête et de l’écoute active.
Ça a marché puisque j’ai été pris. Mais j’étais épuisé.

A-t-on exigé que tu aies des compétences ou des diplômes particuliers ?

Oui tout de même, ils ne cherchaient pas quelqu’un à n’importe quel prix. J’espère, sinon mon ego en prendrait un coup.
Non plus sérieusement, ils cherchaient une personne avec de l’expérience en finance afin de pourvoir le poste immédiatement. J’ai passé l’entretien un vendredi, le lundi je commençais.

Quelles sont, selon toi, les différences notables entre ton métier dans ton pays d’origine et en Nouvelle-Zélande ?

J’ai été plutôt surpris à vrai dire. Je savais que les systèmes comptables tendaient à une uniformisation, mais je ne pensais pas qu’on en serait déjà là. Je parle principalement pour les sociétés non cotées. Après pour le reste, les règles fiscales et sociales restent évidemment intrinsèques au pays et cela ne s’improvise pas.
L’open space !! Je déteste !! Je n’ai jamais compris ce concept ici ou en France, je trouve cela inconfortable et complètement indiscret.

Es-tu satisfait, en terme de salaire ?

J’ai réussi à négocier un bon taux horaire qui s’apparente à ce que je connaissais en France, adapté évidemment à la Nouvelle-Zélande. Donc je suis assez content à ce niveau.

En quoi consiste ton travail ?

Je m’occupe principalement de la saisie comptable, de réconciliation de comptes, de relances clients et de divers travaux administratifs.

As-tu pu gravir des échelons, voire envisager de rester en Nouvelle-Zélande grâce à cet emploi ?

Je ne souhaite pas rester en Nouvelle-Zélande. C’est un pays magnifique, c’est sûr, mais je préfère l’Europe malgré tout. Cependant, il est vrai que j’essaie de négocier mon transfert puisqu’ils ont un filiale européenne. Donc affaire à suivre !

Que dirais-tu (constats, conseils…) aux personnes qui travaillent dans ton domaine et souhaitent partir en Nouvelle-Zélande ?

Documentez-vous avant de partir, c’est plus simple – surtout si on ne maîtrise pas la langue d’appréhender les aspects économiques et législatifs.
Vous arriverez beaucoup plus serein et aguerri, vous vous sentirez bien plus a l’aise à un entretien et dans le poste que si cela vous tombe dessus comme ce fut mon cas.

Quel(s) autre(s) job(s) as-tu faits pendant ton PVT ?

J’ai été ouvrier dans une usine d’embouteillage de vin. D’ailleurs il est fort probable qu’elle soit déjà sur le marché français.

Quels sont tes projets professionnels (ou autres !) aujourd’hui ?

J’aimerais beaucoup continuer à travailler pour cette société depuis l’Europe en tant que contrôleur de gestion ou plus. Il y a de belles perspectives et c’est euphorisant.

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1 Commentaire

Maxime
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Bonjour à tous.
Je reviens de mon année de PVT. Je suis stagiaire expert-comptable. Ma copine et moi souhaitions randonner (fait) et travailler (fait) dans nos domaines respectifs (non fait).
Je partage très brièvement mon expérience dans la recherche d’un boulot dans la compta pour permettre aux autres pvtistes de bien cibler leur démarche dès le départ.

• Les agences de recrutement spécialisées dans la compta/finance ne sont vraiment pas un bon plan sauf si vous avez un visa de travail (ce dont je doute fortement si vous êtes sur ce site). Grahams, Hays, … prendront vos CV et lettres de motivation par politesse. Même avec une présentation anglaise impeccable (merci ma copine anglaise), je n’ai jamais été rappelé.

• Pour ma part je suis capable de comprendre et de me faire comprendre, mais je parle avec des fautes de grammaire et de syntaxe. Pour ce qui concerne les travaux en cabinet comptable, les experts-comptables attendent d’un employé qu’il puisse s’entretenir correctement avec un client, ne serait-ce que pour l’image du cabinet: anglais courant très vivement recommandé.

• Un mot sur les diplômes. J’ai demandé à l’ordre des experts-comptables quelles étaient les règles en matière de diplômes. Ne perdez pas trop votre temps avec eux : il leur est interdit de répondre à des questions qui pourraient donner un avantage à une personne sur le marché du travail. J’ai lu la réponse entre les lignes: voyez directement avec votre employeur potentiel s’il veut des équivalences.

• Un dernier conseil. A mon avis, la meilleure des démarches pour trouver du boulot dans la compta (que je n’ai pas eu le temps de mettre en œuvre sérieusement parce qu’il était urgent pour moi de trouver du travail) me semble être :
– Partir sur le terrain et démarcher avec son CV et sa lettre de motivation.
– Ne vous déplacez pas pour les offres d’emploi que vous trouverez en ligne, car ils vous diront de postuler en ligne et vous ne serez jamais rappelés. Postulez donc directement en ligne, mais le taux de succès a été nul pour moi.
– Comptez sur les relations, parlez-en autour de vous sur place: les pvtistes que j’ai rencontré qui ont eu des super postes planqués (pas dans la compta) avec un super salaire ont tous rencontré quelqu’un (dans un bar, lors d’un HelpX, …) qui les a mis sur une bonne piste. Donc rencontrez, rencontrez et rencontrez.

May the force be with you.
Max.

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