Amandine : un stage de fin d’études en Corée du Sud

Dans le cadre de son master en relations internationales, Amandine a dû effectuer un stage de fin d’études. Elle a profité du PVT en Corée du Sud pour réaliser ce stage. Elle nous raconte ici son expérience.

Pvtistes.net : Bonjour Amandine, est-ce que tu peux te présenter ?

Amandine : Bonjour, je m’appelle Amandine, j’ai bientôt 25 ans, et je suis française. Je viens de finir mes études, et je suis actuellement rentrée en France pour réaliser un service civique dans une association de mobilité internationale.

Pvtistes.net : Dans quel contexte t’es-tu rendue en Corée du Sud ?

Amandine : Je suis allée en Corée du Sud, car dans le cadre de ma dernière année de master en relations internationales à Sciences Po Toulouse, de 2023 à 2024, j’avais la possibilité de réaliser un stage de fin d’études. Faisant des études en relations internationales, et étant passionnée par l’Asie (je souhaite en faire ma spécialisation dans ma future carrière), j’ai cherché un stage qui me permettrait de monter en compétences dans mon domaine d’étude, d’acquérir une expérience cruciale pour démarrer ma vie professionnelle, mais aussi qui allie mon intérêt vif pour l’Asie. La Corée s’est quelque peu imposée par la suite comme un bon choix pour cela, réunissant la plupart de mes critères.

Pvtistes.net : Est-ce que la Corée du Sud était ton premier choix de destination ou pas du tout ?

Amandine : La Corée n’était pas mon premier choix, dans le sens ou je suis très intéressée par la zone asiatique en général, et je souhaite me spécialiser sur ce continent. Toutefois, j’ai commencé à apprendre le japonais il y a deux ans, à côté de mes études. Un processus coûteux en temps et en argent. Mon intérêt s’est donc d’abord naturellement tourné vers le Japon. Je voulais pouvoir passer six mois sur place, découvrir la culture japonaise, acquérir des compétences professionnelles, mais avant tout affiner ma maîtrise de la langue. Les stages au Japon sont malheureusement très durs à trouver, si on n’est pas déjà bilingue en japonais notamment. De ce fait, je me suis tournée vers un pays proche géographiquement, et qui m’intéressait également, même si c’était pour d’autres raisons.

Pvtistes.net : Comment as-tu trouvé ton stage ?

Amandine : Étant de nature anxieuse, j’ai commencé à anticiper cette recherche de stage pour ma deuxième année de master dès l’hiver 2022. Cela s’est traduit par la volonté de prendre contact avec des personnes en deuxième année de mon master, alors que je n’étais encore qu’en première année. J’avais l’intuition que peut-être certain·e·s auraient trouvé un stage en rapport avec l’Asie.

C’est ainsi qu’un jour d’hiver 2022, dans l’un des halls de Sciences Po, alors que nous parlions de nos cours avec des camarades de promo, une étudiante en deuxième année de master nous a abordés, nous ayant entendus discuter. J’ai vu ma chance d’entrer en contact avec les étudiant·e·s de deuxième année. Je lui ai expliqué mon projet de trouver un stage en rapport avec l’Asie et si possible en Asie.

Elle m’a alors donné le contact d’une de ses camarades, elle aussi en deuxième année à l’époque. Elle m’explique que cette personne est allée faire un stage d’été de deux mois dans une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Séoul, en Corée du Sud. Ravie, je décide de contacter cette personne le soir même. Elle m’a raconté en détail son expérience, à quel point elle l’a appréciée, ainsi que le fonctionnement de l’organisation. J’ai ainsi trouvé cette ONG par ce biais.

Pvtistes.net : Est-ce qu’avant ton séjour tu parlais coréen ?

Amandine : Pas du tout ! Comme mentionné auparavant, j’ai fait le choix de commencer à apprendre la langue japonaise. Avant de partir, j’ai essayé d’apprendre quelques expressions et mots en coréen afin de communiquer un minimum avec les gens et montrer que j’avais cette volonté de ne pas imposer de parler anglais à la première interaction. Pour moi, c’était une marque de respect envers ce pays qui allait m’accueillir pendant six mois, même si j’aurais aimé pouvoir faire plus et apprendre davantage.

Pendant mon séjour, j’ai pu rencontrer beaucoup de Coréens et Coréennes, certains sont devenu·e·s des ami·e·s proches. Par chance ou par malchance, selon le point de vue, iels parlaient tous et toutes très bien anglais. Je n’ai pas eu l’occasion d’améliorer ma pratique de la langue coréenne de ce fait, même si, à force de l’entendre tous les jours, je me suis habituée à ses consonances.

Pvtistes.net : Comment s’est passé ton stage ?

Amandine : Mon expérience de stage en elle-même a été largement négative. En effet, la structure d’accueil de mon stage a fait preuve, durant ces mois, d’un manque cruel d’encadrement de son groupe de stagiaires. Je peux donc affirmer que cette expérience ne m’a pas vraiment fourni de compétences, outre le fait de devoir improviser ou de rattraper des événements souvent organisés de façon catastrophique.

En outre, aucun réel travail de recherche en profondeur ou sur le plus long terme ne m’a été confié. J’ai ainsi pu passer le mois de mars à faire des cartons, des photocopies et à nettoyer les nouveaux bureaux.

Tout cela a généré en moi un fort sentiment d’impuissance, car j’ai eu l’impression que mon travail ne servait pas à grand-chose. Toutefois, je peux affirmer que cette expérience m’a appris à faire preuve d’une sorte de ‘débrouillardise’, dans le sens où l’organisation de chaque événement et activité étant toujours très marquée par le chaos. Ensuite, ce stage m’a donné l’occasion d’apprendre à collaborer au sein d’une équipe de personnes multiculturelles. Mais les points négatifs étant plus importants, je ne recommanderais pas cette ONG pour faire un stage.

Pvtistes.net : Au-delà de ton stage, est-ce que tu as apprécié ta vie en Corée du Sud ?

Amandine : À l’inverse de mon expérience professionnelle décevante, j’ai adoré la vie en Corée du Sud. J’ai vécu et vu des choses incroyables, rencontré des ami·e·s pour la vie et été très heureuse pendant ces six mois. Un avantage de ce stage a été qu’il m’a laissé pas mal de temps libre, ce qui m’a permis de pouvoir découvrir de nouvelles choses toutes les semaines, et de voyager le week-end.

Pvtistes.net : Qu’est-ce que tu as aimé ?

Amandine : Par où commencer ? J’ai aimé le fait que la ville ne dorme jamais : les magasins restent ouverts toute la nuit, tous les jours de la semaine. Je recommande d’aller faire un karaoké puis un photobooth avec des ami·e·s au milieu de la nuit. Il y a toujours plein d’activités et de choses à faire et à voir. En six mois, je n’ai pas arrêté de prévoir plein de sorties et je n’ai pas réussi à faire le tour de tout ce que je voulais.

La Corée est un pays tout simplement magnifique, ses campagnes sont sublimes et ses paysages à couper le souffle. J’ai eu la chance d’aller visiter Gwangju, Jeonju, et Busan. Mais ma destination préférée est sans hésiter l’île de Jeju. C’était si calme et beau.

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La nourriture coréenne est délicieuse (mais épicée…….), je rêve encore des barbecues coréens….

Les magasins pour faire du shopping sont incroyables, surtout lorsqu’on désire avoir un style un peu alternatif comme moi. Je m’y suis sentie à ma place, dans le sens où j’ai toujours aimé m’habiller de façon très colorée et un peu extravagante parfois, et ici, c’est un peu la norme. Je ne détonnais plus du paysage, ce qui m’allait très bien.

Une autre chose que j’ai beaucoup appréciée, est le fait que la Corée est un pays très sécurisé, avec très peu de vols ou de pickpockets. Ainsi, je n’ai jamais eu peur de me faire voler dans les transports ou en laissant mes affaires dans un café, un confort auquel on s’habitue vite. En ce sens, la Corée est un pays dans lequel le harcèlement de rue est assez réprimé, et avec la menace des caméras à chaque coin de rue, je me suis toujours sentie en sécurité, peu importe l’heure de la nuit, et peu importe ma tenue, quelque chose qui est tellement appréciable en tant que femme.

Le coût de la vie étant moins élevé qu’en France, j’ai apprécié qu’il soit accessible de vivre des expériences incroyables pour un coût moindre, comme aller sur une île en tyrolienne, par exemple (je recommande).

Pvtistes.net : À l’inverse, qu’est-ce que tu as moins apprécié ?

Amandine : J’ai moins aimé les personnes âgées coréennes, qui sont parfois un peu hostiles envers les étrangers et étrangères, et qui peuvent le montrer. Les différences culturelles sont assez importantes également, et il y a des pratiques que j’ai eues du mal à comprendre et à respecter, comme le fait que ces mêmes personnes âgées se permettent beaucoup de choses, dont bousculer dans les transports.

De manière générale, le fait de bousculer les gens sans s’excuser est très répandu en ville. Le fait qu’il soit aussi communément accepté que tout le monde crache dans la rue a aussi été difficile à accepter pour moi. Ensuite, les Coréens et Coréennes peuvent parfois paraître un peu distant·e·s de prime abord, surtout à cause de la barrière de la langue, si l’on ne parle pas coréen, ce qui est compréhensible aussi.

Je dirais aussi que si l’on a des restrictions ou des préférences alimentaires, la Corée peut être une destination compliquée, dans le sens où le régime alimentaire coréen est très axé sur la consommation de viande, notamment de porc. Je n’ai jamais autant mangé de viande que lors de ces six mois.

Pvtistes.net : Tu es rentrée de ton PVT cet été. Est-ce que cette expérience a été utile pour la suite de ton parcours professionnel ? Si oui, pourquoi ?

Amandine : Oui, cette expérience m’a été très bénéfique, malgré la déception qu’a représentée mon stage. J’ai pu améliorer grandement mon anglais, et découvrir le monde de l’humanitaire. J’ai aussi pu avoir une première expérience de vie en Asie, ce qui me servira plus tard pour justifier de ma compréhension des enjeux qui entourent la géopolitique du continent. Notamment grâce à ce voyage, j’ai pu être acceptée dans un service civique dans une association spécialisée dans la mobilité internationale en Europe et en Asie. Je peux ainsi partager mon expérience personnelle, tout en aidant des jeunes à passer le cap et à partir aussi.

Pvtistes.net : Est-ce que tu as envie de retourner en Corée ou de faire un autre PVT dans un autre pays ?

Amandine : J’adorerais évidemment retourner en Corée ! C’est un pays incroyable qui mérite amplement d’être visité. C’est un dépaysement total sur beaucoup de points, et une vraie expérience qui aide à s’ouvrir à la beauté des cultures asiatiques. J’y retournerai pour sûr pour des vacances dès que j’en aurai les moyens. Par ailleurs, je conseille vivement aux visiteurs et visiteuses d’aller voir Jeju s’iels en ont la possibilité.

D’autre part, j’aimerais beaucoup faire d’autres PVT en Asie ; je prévois déjà mon PVT au Japon, et j’envisage aussi un PVT à Hong Kong ou Taïwan, si j’en ai les moyens évidemment, et le temps, car mes 30 ans approchent vite…

Pvtistes.net : Est-ce que tu as des conseils à donner à un futur pvtistes en Corée du Sud ?

Amandine : Mes conseils seraient les suivants : ne vous découragez pas devant les démarches à faire pour demander ce visa (PVT), c’est une chance incroyable et même un privilège d’avoir accès à ce type de visa, qui permet de découvrir une culture pendant un an. Si vous êtes motivé·e·s et si vous suivez bien toutes les étapes de la demande, alors tout se passera bien !

Sur place également, pour avoir sa carte de résident, tout s’est très bien passé, l’administration coréenne est plutôt bienveillante de ce que j’ai pu constater. Attention à bien suivre toutes les démarches à faire, bien se renseigner pour ne pas passer à côté d’une étape importante qui pourrait vous coûter cher.

Pour avoir plus d’informations, je vous conseille d’essayer de vous lier avec des étrangers et des étrangères sur place, c’est une Danoise qui m’a beaucoup aidée dans mes démarches.

Même si cela paraît une évidence, je conseille de s’assurer d’avoir les moyens financiers suffisants pour effectuer ce genre d’expérience. Selon moi, l’expérience n’aurait pas été la même si je n’avais pas eu les moyens de voyager un peu sur place, ou d’essayer plein d’activités ; cela aurait pu être frustrant.

Si cela vous tente, lancez-vous !