Bonjour Laura, peux-tu nous parler un peu de toi ?

J’ai 21 ans et avant d’arriver en Australie je venais de finir mes études 6 mois plus tôt après 6 ans en apprentissage.
J’ai étudié dans le domaine équestre pendant 3 ans (bac) tout en travaillant pour des écuries puis je suis partie dans le domaine du commerce pendant 3 autres années (BTS + licence) où je travaillais pour le groupe Galeries Lafayette à Paris.

J’ai toujours aimé voyager et découvrir des nouvelles choses, ne pas passer trop de temps au même endroit et bouger. Quand j’ai fini mes études, je ne me voyais pas commencer tout de suite ma vie métro-boulot-dodo (comme la plupart des jeunes qui partent en Australie probablement) parce que ça ne me correspondait pas et je voulais voir « d’autres choses » avant de me poser.

J’ai choisi l’Australie parce que l’anglais est la seule langue que je parle en plus du français, du coup je voulais forcément partir dans un pays anglophone. J’ai un peu hésité avec la Nouvelle-Zélande puis finalement j’ai choisi l’Australie.

Je suis donc arrivée ici il y a 4 mois et j’ai tout de suite commencé à travailler pour une écurie de chevaux de course à une heure de Melbourne.

Comment as-tu trouvé ce poste et quelles exigences avaient tes employeurs ?

J’ai trouvé ce job avant d’arriver en Australie sur un site internet qui recrute des professionnels du milieu équestre (Yard and Groom).
C’était plus confortable pour moi de savoir qu’un job m’attendait lorsque j’arriverais, et aussi parce que je voulais travailler dès mon arrivée pour économiser de l’argent et faire un road trip ensuite.

J’ai postulé à plusieurs offres sur le site internet Yard and Groom et également sur des groupes Facebook. Après avoir eu plusieurs réponses positives, j’ai choisi cette écurie pour sa localisation à 1 heure de Melbourne et à deux pas de la plage, mais aussi parce que travailler pour eux me permet d’obtenir mon second Visa Vacances-Travail.

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Il y a beaucoup d’écuries, que ce soit de course ou obstacle/dressage qui recrutent sur la côte Est et dans la région de Melbourne.
La plupart des écuries qui embauchent préfèrent des personnes qui ont déjà de l’expérience dans ce milieu. Il est parfois possible de trouver un poste qui n’en demande pas mais c’est plus rare.
En France, j’ai travaillé 3 ans pour un centre équestre et écurie de propriétaires (plutôt orienté saut d’obstacles).
Pour ma part, cette expérience m’a été indispensable car travailler dans le domaine équestre, ce n’est pas fait pour tout le monde.
Du coup, je savais déjà à quoi m’attendre à mon arrivée en Australie.
Par contre je n’avais jamais travaillé dans le milieu des courses et c’est totalement différent !

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Faut-il un bon niveau d’anglais pour travailler dans une écurie de courses en Australie ?

Au moment où ils m’ont recrutée, ils ne m’ont pas spécialement demandé si j’avais un bon niveau d’anglais ou pas, par contre c’est vraiment nécessaire pour bien comprendre ses patrons.
J’avais un anglais scolaire assez bon, je savais me faire comprendre, par contre c’était plus difficile pour moi de les comprendre, surtout pour leur accent ! Maintenant ça va mieux.
J’ai quelques collègues qui sont anglophones et d’autres, comme des Suédoises, qui avaient déjà un très bon niveau d’anglais.

Raconte-nous une journée « type» à ton travail !

En général, le matin, on commence par nourrir les chevaux entre 5 h et 6 h 30.
Ensuite, on les prépare et on les emmène à la plage pour l’entraînement. Les programmes d’entraînement sont différents chaque jour.
Certains jours, on va faire nager les chevaux dans l’eau. C’est l’un des meilleurs moments dans notre job car nager dans la mer sur le dos d’un cheval avec le soleil qui se lève sur l’eau, ce n’est pas quelque chose qu’on fait tous les jours !
Les autres jours, on les fait galoper sur la plage. Lorsqu’on revient, on les douche et on les met au paddock pour la journée.

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On arrête en général aux alentours de 13 h, une fois que tous les chevaux ont été montés.
Après la pause déjeuner, on repart au travail à 15 h pour rentrer les chevaux au box pour la nuit, les nourrir et les couvrir. On termine en général aux alentours de 18 h.
Entre temps, dans la journée, on a plein d’autres tâches comme nettoyer le matériel, le van ou le camion ; faire les soins aux chevaux et leur donner leurs traitements ; préparer le matériel ou les chevaux pour les courses. etc.
J’ai la chance d’accompagner mon patron aux courses, c’est probablement la chose que je préfère ! Lorsque qu’un de nos chevaux gagne une course, c’est comme un accomplissement car c’est ce pourquoi on travaille tous les jours.

Quelles sont tes conditions de travail ?

Aux écuries, il y a mes patrons (un couple), un jockey et nous sommes 3 employés. Je suis la seule Française en ce moment.
Je travaille environ 50 h par semaine, parfois plus, parfois moins selon le nombre de chevaux que l’on a à l’entraînement.

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Les employés sont logés sur place dans une grande maison avec chambre individuelle.
Nous avons une voiture à disposition et l’essence est payée par les employeurs. Nous sommes payées 450 $ par semaine.
On a la possibilité de se déplacer et du coup de visiter de nouveaux endroits à chaque course, ce qui est plutôt sympa !

Je n’ai pas à faire les boxes donc c’est plutôt bien, même si ça ne me dérange pas de le faire.
Le plus difficile, c’est les journées interminables quand on a beaucoup de chevaux au travail, du matin au soir non-stop pendant 12 h, seulement le temps de manger rapidement.
Le travail est quand même assez physique, on marche entre 15 et 20 km par jour car les écuries sont très vastes et il faut être capable de porter des charges lourdes. Et surtout il faut être capable de mener des pur-sangs pas toujours faciles !
C’est un job où se donner à 100 % ne suffit pas, il faut se donner à 200 % tout en étant rapide et efficace.

Mon patron a commencé sa carrière d’entraîneur il y a peu de temps, mais il est jockey depuis toujours.
Il est l’un des seuls en Australie à avoir les licences pour cette double activité et il est l’un des meilleurs jockeys d’obstacle au monde, c’est pourquoi il attend de nous de fournir un travail « very high standard ».
Il faut vraiment prouver dès le premier jour que tu es plus que motivé et déterminé, être capable de travailler sous pression, etc.
Ce n’est pas le travail des patrons de te motiver. Il faut tout de suite prouver que tu es capable.
De toute façon, les personnes qui ne le sont pas ne restent pas longtemps, elles partent d’elles-mêmes car elles se rendent compte que ce n’est pas un job pour elles.

Quels sont tes projets pour la suite de ton PVT ?

Après 3 mois et demi à travailler pour eux, j’ai décidé qu’il était temps de partir et découvrir du pays ! Je pars pour un road trip en direction de Cairns en passant par Adélaide et le Red center, puis je serai bénévole dans un refuge qui recueille des bébés kangourous !
À Cairns, je voudrais retrouver un nouveau travail, pas forcément dans une écurie, ça dépendra des opportunités. Je pense rentrer en France pour Noël et pourquoi pas revenir en Australie après pour un 2nd visa vu que ce job m’a permis d’avoir les jours nécessaires pour appliquer pour faire une deuxième année en Australie.

Quels conseils donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent partir en Australie pour travailler dans le milieu équestre/des courses ?

Si je devais donner un conseil à ceux qui veulent venir en Australie pour travailler dans ce domaine : tentez votre chance mais soyez prêts à travailler dur !
Quand on postule pour travailler dans une écurie, ça n’a rien à voir avec l’équitation que l’on pratique en loisir. Dans ce métier, on n’a pas d’horaires, pas de week-end, les journées sont longues et on travaille très dur…
Le métier, ce n’est pas que monter à cheval (sauf si c’est un poste de cavalier uniquement), il faut se rendre compte qu’il y a énormément d’autres choses autour de ça.

Pour ma part, ça a été une expérience exceptionnelle car le cadre était génial, les patrons au top et j’ai eu l’opportunité de découvrir plein de choses !

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(6) Commentaires

tiphaine I |

HELLO MErci de ce temoignage je recherche actuellement un refuge pour kangourou ou animaux où être volontaire , si qqun a des pistes , merci!

Anonyme I |
Anonyme I |

Coucou, merci beaucoup d’avoir partagé ton aventure, ma soeur est passionnée par les chevaux depuis toujours et ton exp lui a mis des étoiles plein les yeux ! J’ai été ravie de partager cela avec elle.
Bonne continuation pour ton road trip 🙂

Hélène I |

Si en plus on arrive à faire rêver ta soeur, on peut dire qu’on est fières !!
😉

Anonyme I |

Elle monte à cheval depuis ses 4 ans, imagine la joie quand elle lis ce genre de témoignage, elle s’est tout de suite imaginer partir là-bas haha 🙂

Hélène I |

Encore merci pour ton récit Laura !
J’ai toujours les yeux écarquillés en regardant les photos de lever de soleil sur la plage…
Bonne continuation !