Lorsqu’on quitte son pays pendant un an, il y a quelques obligations à bien respecter pour se
protéger à son retour et pour être dans la légalité. Prenez le temps de faire ces démarches
rapides grâce auxquelles vous partirez serein au Mexique.
Vos droits et devoirs (Sécurité sociale et autres organismes)
La Sécurité sociale
Si vous prévoyez de partir pendant 3 mois ou plus au Mexique, vous devez en informer votre centre de Sécurité Sociale car en partant pour une telle durée, vous perdez vos droits, à moins de vous inscrire, comme nous vous l’avons expliqué précédemment, à la CFE, qui maintient vos droits pendant votre séjour à l’étranger. Si vous le souhaitez, vous pouvez ne contacter la Sécurité Sociale qu’une fois ces 3 mois atteints pour les prévenir de votre séjour longue durée à l’étranger. Cela peut être intéressant si, on ne vous le souhaite pas, vous rentrez plus tôt que prévu (économies épuisées, problème personnel…). Ainsi, vous n’aurez aucune démarche à faire pour rouvrir vos droits puisqu’ils n’auront pas été fermés.
Pendant votre PVT au Mexique, vous êtes couvert par l’assurance PVT obligatoire, qui vous couvre pour la maladie, l’hospitalisation et le rapatriement comme nous venons de vous l’expliquer. Vous n’avez donc pas besoin d’être couvert par la Sécurité sociale.
Le Pôle Emploi
Vous ne pouvez pas bénéficier de l’allocation chômage ou du RSA pendant que vous êtes au Mexique, même si vous cherchez un emploi.
Voici ce qu’il convient de faire, que vous soyez au chômage, que vous soyez licencié ou que vous démissionniez.
Si, au moment de partir au Mexique, vous avez des droits auprès du Pôle Emploi, il suffit de les suspendre en précisant que vous partez pendant une année à l’étranger. À votre retour, ces droits seront rouverts. Notez qu’ils peuvent être suspendus au maximum pendant 3 ans + la durée de vos droits actuels. Exemple : vous avez actuellement droit à 2 ans d’allocations chômage, vos droits au Pôle Emploi peuvent être suspendus pendant 5 ans.
À votre retour en France :
- Vous trouvez un emploi : vous retrouvez vos droits dès votre première heure de travail en France.
- Vous êtes reconnu comme demandeur d’emploi (vous avez des droits aux allocations chômage, que vous rouvrez dès votre retour en France) : vous retrouvez également vos droits.
- Vous ne trouvez pas d’emploi et n’êtes pas inscrit comme demandeur d’emploi, vous pourrez, 3 mois après votre retour en France, bénéficier de la Protection Universelle Maladie (PUMa) en tant que résident.
- Vous devenez étudiant : vous serez affilié à une mutuelle étudiante.
Licenciement ou rupture conventionnelle
Si vous êtes licencié ou si vous signez une rupture conventionnelle, inscrivez-vous au Pôle Emploi dès la fin de votre contrat. Au moment de partir pour le Mexique, vous procéderez à la suspension de vos droits, que vous retrouverez à votre retour en France, pour bénéficier des allocations chômage.
12 mois pour s’inscrire !
Si vous ne vous inscrivez pas au Pôle Emploi dans les 12 mois qui suivent la fin de votre contrat de travail, vos droits seront perdus. L’inscription, suivie de la suspension de vos droits, est donc la meilleure des solutions pour rentrer en France sereinement.
Pensez que parfois, le voyage appelle le voyage. Même si vous partez dans l’idée de ne rester que quelques mois au Mexique, vous envisagerez peut-être de faire un autre PVT ailleurs, ou pourquoi pas un tour du monde. Ne prenez pas le risque de perdre vos droits uniquement parce que vous ne prévoyez qu’un voyage de 6 mois, on ne sait pas ce qui peut arriver !
S’actualiser auprès de Pôle Emploi sur Internet ou par téléphone en demandant à un proche de le faire à votre place est un délit (les fausses déclarations peuvent être punies d’une amende de 30 000 €). Vous risqueriez de perdre vos droits et de devoir rembourser l’intégralité des allocations que vous auriez perçues. Si vous avez un budget trop serré, il vaut mieux travailler quelques mois de plus pour pouvoir mettre plus d’argent de côté, rien ne vous presse !
Pour en savoir plus, consultez notre article dédié à Pôle Emploi.
Démission
En cas de démission, vous n’avez pas droit à l’allocation chômage, sauf dans certains cas listés par Pôle Emploi.
Dans le cas où vous ne pouvez pas bénéficier d’une allocation, au moins 4 mois après votre démission, vous pouvez demander à Pôle Emploi de réexaminer votre situation, par exemple à votre retour du Mexique.
Les autres organismes
Si vous bénéficiez d’allocations comme les APL ou si vous touchez le RSA, vous devez
obligatoirement prévenir les organismes concernés que vous partez à l’étranger. Vous ne
pouvez pas bénéficier de ces aides en n’étant pas sur le territoire français et, à nouveau, vous risquez de devoir rembourser les allocations que vous avez perçues illégalement.
Le centre des impôts
Vous devez informer votre centre des finances publiques de votre changement d’adresse. Vous pourrez fournir l’adresse d’un membre de votre famille ou d’un ami pour recevoir votre courrier, notamment votre formulaire de déclaration annuelle, si vous ne savez pas encore où vous résiderez au Mexique et pour combien de temps. La France et le Mexique ont signé un accord évitant la double imposition.
Si vous avez des revenus imposables, vous devrez, au moment de la déclaration d’impôts
française, remplir deux déclarations : l’imprimé 2042 avec vos revenus du 1er janvier à votre
date de départ au Mexique et l’imprimé 2042-NR avec vos revenus de source française uniquement de votre date de départ au Mexique au 31 décembre. Si ces revenus sont égaux à 0, il faut l’indiquer dans la case « Renseignements ». Pour plus d’informations, consultez le site Internet des Finances publiques.
La retraite
La France et le Mexique n’ont pas signé d’accord pour reconnaître le temps travaillé au Mexique. Les trimestres travaillés au Mexique ne compteront donc pas dans le calcul de votre retraite en France.
Votre logement, vos affaires, votre voiture
La plupart des pvtistes décident de rendre leur appartement (dans ce cas, attention au préavis !).
Vous pouvez aussi opter pour une sous-location : vous n’êtes pas obligé de déménager toutes vos affaires et vous êtes certain de retrouver votre appartement en rentrant.
Attention cependant à faire les choses dans les règles !
En France, voici ce que dit la loi : « Selon l’article 8 de la loi du 6 juillet 1989, vous avez tout à fait le droit de sous-louer votre logement, à condition d’obtenir l’accord écrit du bailleur (votre propriétaire) et que le prix du loyer de votre sous-locataire ne soit pas plus élevé que celui que vous payez réellement. » Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter l’Agence nationale pour l’Information sur le Logement.
Pour entreposer vos affaires, à défaut de trouver une petite place dans le garage d’un ami ou de la famille, vous pouvez vous renseigner auprès d’entreprises proposant des garde-meubles. Vous aurez aussi à payer une assurance pour vos biens stockés. Seul problème : ce n’est jamais donné !
Si vous avez un véhicule, vous pouvez soit le vendre, soit trouver une solution plus originale, comme le louer pendant votre séjour, via des plateformes telles que Ouicar ou Getaround. Si vous gardez votre véhicule sans le louer ou le prêter, sachez que la plupart des assurances proposent des contrats “garage” ou “véhicule au repos”, moins chers qu’un contrat classique mais protégeant tout de même votre véhicule contre le vol ou d’autres risques.
Résilier vos abonnements
Si vous n’êtes plus sous engagement, il est très facile de mettre fin à votre abonnement téléphonique ou Internet : il suffit d’appeler le service concerné de votre fournisseur.
Pour votre téléphone portable, si vous êtes encore sous engagement, vous pouvez toujours demander à votre fournisseur une suspension de ligne. Pendant un an, vous allez seulement payer le maintien de votre ligne (généralement de 3 à 5 euros par mois) mais plus votre abonnement. Comme ça, en rentrant, vous réactivez votre ligne, retrouvez votre numéro et votre abonnement.
Si vous comptez résilier votre abonnement en étant encore sous engagement, attendez-vous à ce que ce soit peut-être compliqué. Pourtant, vous êtes dans votre bon droit, puisque si vous pouvez prouver que vous partez vivre à l’étranger (grâce à votre PVT), votre fournisseur doit résilier votre contrat. Seulement, dans la grande majorité des cas, les fournisseurs de téléphonie ne se contenteront pas de votre billet d’avion ou de votre visa mexicain : ils exigeront un bail ou un contrat de travail (que vous ne pourrez évidemment avoir qu’une fois sur place !)
Notez que c’est abusif : ils devraient se contenter du billet d’avion et de la preuve d’acceptation de votre Visa Vacances-Travail au Mexique. Insistez, rappelez un autre conseiller, et si la situation ne s’arrange vraiment pas, contactez la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) en France.
Si vous n’avez pas le temps de vous lancer dans de longues démarches, vous pouvez toujours « mettre en sommeil » votre ligne, et recommencer les négociations une fois que vous aurez obtenu un contrat de travail ou un bail.
La santé
Faire un bilan de santé
Votre assurance PVT ne vous couvrira au Mexique qu’en cas de maladie ou d’urgence. Pour toutes les visites de contrôle (pour vérifier votre vue ou pour renouveler un traitement, par exemple), la consultation sera de votre poche ! Profitez donc des quelques semaines qu’il vous reste avant de partir pour faire un bilan de santé. Pour les Français, la sécurité sociale propose de passer un bilan de santé gratuit, une fois tous les 5 ans et dans certaines régions. Renseignez-vous sur Ameli.fr ou sur cette page du site Internet ServicePublic.fr.
Le dentiste
Afin d’éviter les visites en urgence pour grosse douleur pendant votre séjour, autant aller faire vérifier votre dentition avant de partir. Un petit détartrage et le traitement de vos éventuelles caries vous permettront de partir l’esprit tranquille, sans risquer la rage de dents.
Veuillez noter que les soins dentaires sont généralement peu ou mal pris en charge par les assurances voyage (et seulement pour des cas d’urgence la plupart du temps). Une autre raison suffisante pour aller chez le dentiste avant le départ !
L’ophtalmologue
Si vous portez des lunettes (ou que vous craignez de devoir en porter) ou des lentilles, une visite chez l’ophtalmologue avant de partir vous permettra de contrôler votre vue, et éventuellement d’avoir une paire de lunettes neuves si elle a changé.
N’oubliez pas d’apporter avec vous votre ancienne paire, ça peut toujours dépanner !
Le gynécologue
Il est nécessaire d’aller consulter un gynécologue, une sage-femme ou un médecin généraliste pratiquant la gynécologie, une fois par an pour une visite de contrôle. Si vous prenez la pilule (ou tout autre mode de contraception : patch, implant, DIU…), expliquez à votre médecin que vous partez pendant un an : effectivement, bien souvent, les ordonnances ne sont valables que pour trois mois.
Certains gynécologues acceptent de faire une prescription en indiquant au pharmacien de vous donner le stock nécessaire pour un an de contraception. D’autres sont même d’accord pour vous en prescrire jusqu’à 15 mois !
À noter que dans ce cas, la sécurité sociale peut, parfois mais rarement, ne rembourser que les trois premiers mois et le pharmacien peut également ne pas vouloir vous donner directement la totalité de la prescription. Une solution qui s’offre à vous est de confier votre ordonnance à un membre de votre famille qui pourra vous envoyer votre boîte, tous les 3 mois.
Pour en savoir plus, consultez la discussion Comment obtenir sa pilule pour un an ? de notre forum. Vous pouvez aussi consulter notre dossier consacré à la contraception et à l’IVG dans les pays du PVT.
Une visite chez le généraliste : vaccins, traitements longue durée, etc.
Si vous avez des traitements habituels, des problèmes de santé récurrents (par exemple des allergies annuelles), faites-vous prescrire vos médicaments et achetez tout ce qu’il faut avant de partir. N’oubliez pas d’emporter les ordonnances en cas de contrôle à la frontière.
Une fois sur place, vous ne verrez plus vos médecins habituels, les médicaments ne seront pas forcément les mêmes et, surtout, le remboursement ne sera peut-être pas aussi simple à obtenir. S’il s’agit d’une maladie connue avant votre départ, vous pourriez n’obtenir aucun remboursement, sauf si vous avez souscrit à une assurance spécifique (comme la CFE pour les Français, par exemple).
Un petit tour chez le généraliste avant de partir vous permettra de régler ces questions diverses et de mettre à jour d’éventuels vaccins.
Aucun vaccin n’est obligatoire pour venir au Mexique. Comme beaucoup d’autres destinations, il est cependant conseillé de se faire vacciner contre le tétanos, la diphtérie et les hépatites A et B. Comme il y a beaucoup de chiens errants au Mexique, il peut être judicieux de se faire vacciner contre la rage. Plus d’informations sur le site de l’Institut Pasteur.
D’autre part, si vous souhaitez faire un séjour de plusieurs semaines dans un autre pays (avant, pendant ou après votre PVT), vous pourriez avoir besoin de faire des vaccins. Même si vous n’êtes pas certain de visiter d’autres pays pendant votre séjour à l’étranger, nous vous recommandons de vous renseigner sur le site de l’Institut Pasteur sur les vaccins à faire selon les pays.
Notez que la vaccination de voyage n’est généralement pas remboursée par l’assurance maladie. Votre mutuelle complémentaire peut parfois vous en rembourser une part.
Souvenez-vous enfin que votre assurance voyage ne couvrira ni les vaccinations, ni un traitement préventif contre le paludisme, par exemple, puisqu’ils ne sont pas constitutifs d’une maladie ou d’un accident.
Apporter votre argent
Dans le cadre du PVT, le gouvernement mexicain exige que tous les participants aient à leur disposition 2 500 € au minimum. Si vous n’avez pas de billet retour, vous devez disposer d’une somme supplémentaire pour vous en acheter un.
Il n’est pas nécessaire, ni même recommandé, d’emporter tout votre argent en espèces avec vous. Cependant, vous aurez besoin d’une certaine somme d’argent pour gérer les premières
dépenses à votre arrivée, par exemple pour payer un bus, une nuit dans une auberge de
jeunesse ou un repas.
L’argent liquide
Vous pouvez choisir l’option la moins chère mais également la plus risquée : l’argent liquide. La moins chère car c’est celle qui inclut le moins de frais. La plus risquée car en cas de perte ou de vol, vous n’avez aucun recours. Si vous optez pour l’argent liquide, veillez à garder précieusement votre argent sur vous, dans une poche intérieure ou dans une poche cousue, par exemple.
Si vous souhaitez arriver au Mexique avec des pesos, tournez-vous vers les bureaux de change ou les banques, en vérifiant bien les taux de change et les commissions qui s’appliquent.
Nous reviendrons, un peu plus bas dans ce guide, sur la question de l’argent et plus précisément sur les cartes bancaires, les transferts d’argent de la France vers le Mexique et l’ouverture d’un compte en banque au Mexique.
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