Les personnes concernées par un retour prématuré témoignent rarement. Pourtant, en vous rencontrant, à des salons ou des rencontres pvtistes, nous recueillons chaque année des témoignages de personnes qui n’ont pas pu profiter pleinement de leur expérience. Certains pvtistes rentrent en effet de leur PVT 2 semaines ou 1 mois après leur départ.
Dans ces cas-là, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi. Pourquoi mettre fin à un tel projet, parfois préparé pendant des mois, après si peu de temps ?
Des pvtistes qui rentrent plus tôt que prévu (après 4, 7 ou 10 mois), il y en a chaque année ! Ça arrive régulièrement, pour des raisons diverses (PVT décevant, souci familial, opportunité d’emploi dans le pays d’origine, économies épuisées, sentiment d’avoir fait le tour, d’avoir vu et fait ce pour quoi on était parti…) et ce n’est pas problématique en soi, vous avez vécu ce que vous aviez à vivre et vous êtes rentré quand vous avez senti qu’il était temps de le faire.
Mais qu’est-ce qui pousse certains à renoncer si rapidement (2 ou 4 semaines, c’est très court) ?
Nous avons décidé de lister les causes probables de ces retours prématurés, d’une part pour vous y préparer mentalement et d’autre part pour vous aider, si vous êtes dans ce cas, à trouver des solutions pour prolonger (si vous le souhaitez) votre expérience PVT sereinement.
Avant de commencer, on ne peut que vous recommander de lire notre article 15 conseils pour réussir votre PVT, il vous donnera les clés pour préparer et vivre au mieux votre voyage.
Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais
Vous avez décidé de partir dans un pays en particulier parce que des amis vous en ont parlé, parce que vous avez vu un reportage à la télé ou encore parce que vous avez entendu dire que beaucoup de jeunes y allaient… Et une fois sur place, l’expérience n’est pas à la hauteur de vos attentes.
Qu’aviez-vous imaginé ? Est-ce que vos attentes étaient réalistes ? Êtes-vous parti en vous disant que l’herbe serait plus verte et que l’expérience serait forcément une réussite ? Idéaliser sa destination, c’est prendre le risque d’être déçu.
Peut-être que vous ne l’avez pas idéalisée mais que vous l’avez fantasmée, trop imaginée, que vous avez construit une image précise de ce que vous vouliez trouver en arrivant, une image peut-être très éloignée de la réalité.
La meilleure chose à faire quand on part en PVT, c’est de ne pas trop imaginer ce qui nous attend, mais plutôt de se dire qu’on verra bien une fois sur place, qu’on prendra les choses telles qu’elles viennent. Il est certain que des choses vous surprendront positivement une fois à l’autre bout du monde. Mais il est certain également que d’autres choses ne vous plairont pas. Soyez prêt à ce choc culturel !
Et surtout, dites-vous que ce n’est pas grave que tout ne soit pas parfait ou du moins, que tout ne se passe pas de façon linéaire.
Je n’aime pas la ville, l’ambiance…
Si vos premières impressions sont sans appel et que votre ville d’arrivée ne vous plait pas, quittez-la ! C’est sans doute le meilleur conseil que l’on puisse vous donner. La taille de cette ville ne vous convient pas ? Optez pour une ville plus grande ou plus petite !
Intéressez-vous aux villes des alentours, mais envisagez également de traverser tout le pays, pour trouver une autre ville plus à votre goût ou pour vivre l’expérience d’un PVT nomade.
Ce PVT, c’est un projet qui vous tient à cœur, ce serait dommage de tout envoyer valser pour un « mauvais » choix de ville. Vous n’aurez pas le même quotidien à Vancouver et à Québec Ville au Canada, ni à Queenstown et Wellington en Nouvelle-Zélande, ni même à Sydney et à Cairns, en Australie !
Réservez un billet d’avion, de train ou de bus et partez ! C’est peut-être dans une toute petite ville méconnue, voire totalement inconnue que vous trouverez l’ambiance et le style de vie dont vous rêvez.
C’est aussi ça la beauté d’un tel voyage, c’est vous qui allez composer votre séjour au gré de vos rencontres et en fonction de vos envies et de vos coups de cœur. Ce n’est pas parce que tout le monde (ou presque) dit adorer Tokyo, Melbourne, Montréal ou Medellin que vous aimerez ces villes. Vous, c’est peut-être Kyoto, Byron Bay, Victoria ou Bogota qui vous plaira ! Ce n’est pas parce que vous avez moins d’amis qui y sont allés ou que les témoignages sont moins nombreux sur Internet que ces villes ne valent pas le coup d’être découvertes et qu’il n’y a pas de belles choses à y vivre !
Je ne trouve pas de travail
Dans le cadre du Programme Vacances-Travail, les autorités des différents pays exigent que vous ayez des économies (entre 1 300 et 3 500 euros environ, selon les destinations) pour vous permettre de subvenir à vos besoins (logement, transports, nourriture, sorties…) pendant environ 2 mois. Avec l’inflation, on vous recommande de bien estimer votre budget en tenant compte de cette augmentation des prix et des loyers mais aussi en fonction de votre projet (une personne qui prévoit d’acheter un van dès son arrivée en Australie a besoin d’un budget beaucoup plus conséquent que quelqu’un qui va immédiatement commencer par 2 mois de volontariat, sans acheter de véhicule).
Ne pas trouver de travail au bout de 2 semaines, ça arrive à beaucoup de pvtistes ! Certains trouvent un emploi après 4/5 jours quand d’autres en trouvent après 1 mois, 1 mois ½. Vous ne devez surtout pas être découragé si vous n’avez pas trouvé de travail en si peu de temps.
Posez-vous également cette question : est-ce que dans mon pays d’origine, j’aurais trouvé du travail en 2 semaines ?
Aucun pays du PVT n’est un eldorado, il n’y a pas de pays où il soit garanti que tout le monde trouve un emploi en quelques jours.
Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte lors d’une recherche de travail : vos exigences professionnelles (êtes-vous disposé à faire des petits boulots ou à ne pas travailler dans votre domaine ?), vos compétences linguistiques, votre expérience professionnelle, votre degré de débrouillardise, le réseau que vous aurez réussi à vous créer, mais aussi la chance !
Donnez-vous le temps, ne vous mettez pas trop la pression, installez-vous, prenez vos marques, rencontrez du monde et continuez à envoyer ou distribuer des CV. Ça va finir par fonctionner 🙂
Mes proches et/ou mon pays me manquent
C’est quelque chose qu’on peut craindre avant de partir ou, au contraire, qu’on ne voit pas du tout venir et qu’on se prend en plein visage. Parfois, nos proches, notre pays, notre ville ou encore nos habitudes nous manquent beaucoup plus que ce qu’on avait imaginé.
Si c’est votre cas, essayez de repenser à ce qui vous a poussé à partir : l’envie de voyager, de découvrir une autre culture, de parler une autre langue ou encore de sortir de votre zone de confort. Vous êtes loin de chez vous, en difficulté, mais vous avez peut-être besoin d’un peu de temps pour prendre vos repères, pour vous recréer des habitudes et pour vous faire des amis ou des potes que vous apprécierez de voir et revoir.
L’idée, ce n’est pas de déprimer et de subir votre PVT mais ayez conscience que partir loin de chez moi, ça peut être une sacrée épreuve (c’est pour cette raison que tant que gens dans votre entourage ne sont jamais partis vivre à l’étranger !). Vous, vous avez sauté le pas. Donnez une chance à votre projet !
Si vous en ressentez le besoin, usez et abusez des nouvelles technologies pour parler à vos proches (Skype, Whatsapp, Messenger… les moyens de communiquer ne manquent pas). Cependant, faites attention à ne pas vous enfermer dans un cercle vicieux “mes proches me manquent, donc je leur parle tous les jours, donc ils me manquent encore plus, donc je leur parle toujours plus…”, cela pourrait vous empêcher de vivre pleinement votre expérience sur place.
La stratégie adoptée par certains pvtistes est de limiter les échanges avec leurs proches. Ils donnent et prennent des nouvelles, mais essaient de ne pas trop les appeler, pour ne pas risquer d’être abattu une fois l’appel terminé.
Sortez, participez à des soirées entre pvtistes et voyageurs (les sites Meetup et Couchsurfing sont de bonnes ressources), rencontrez des gens, tentez de vous créer un nouveau cercle d’amis venus des quatre coins du monde…
Et si vraiment dans quelques semaines, la situation ne s’arrange pas, vous pourrez envisager de rentrer, sans regret.
Je n’ai plus d’argent
On parlait plus haut des économies exigées dans le cadre du PVT. Il est primordial d’avoir suffisamment d’argent sur son compte au moment de partir en PVT.
Plus important encore : les sommes fixées par les autorités des différents pays sont des sommes minimales. C’est à vous d’estimer votre budget en fonction de votre projet et de vos habitudes. Un pvtiste qui souhaite commencer son PVT par 2 mois de voyage, dans un van qu’il aura acheté à son arrivée aura besoin d’une somme plus conséquente qu’un pvtiste qui prévoit de s’installer dans une petite ville, au coût de la vie modéré, pour travailler immédiatement.
Sur pvtistes.net, nous vous proposons des dossiers sur le coût de la vie, pensez à les consulter pour estimer au mieux votre budget. Et au besoin, repoussez votre départ de 2 ou 3 mois pour partir avec une somme plus confortable.
Notez également que si vous manquez d’argent, une bonne solution pour rebondir est de faire du volontariat : vous travaillez quelques heures par jour pour une ferme, une auberge ou une famille, par exemple, et en échange, vous êtes logé et nourri. En savoir plus sur le volontariat…
Je ne me sens pas bien ou je me sens seul·e
Parfois, on se sent mal, point. Il n’y a pas de raison particulière à ça, ça ne va juste pas !
Encore une fois, on ne peut que vous conseiller de vous laisser du temps. Ne vous écoutez pas trop en début de séjour (comme il ne faut pas trop s’écouter au moment de monter dans l’avion – moment de remise en question pour beaucoup de pvtistes). Si pour certains, arriver dans un autre pays est grisant, palpitant, réjouissant, pour d’autres, c’est une perte de repères complète qui fait paniquer !
Rentrer quelques jours plus tard dans son pays d’origine, c’est ne pas donner sa chance à ce projet qui nous tenait pourtant tant à cœur.
Tentez le tout pour le tout avant de décider de repartir. Changez de ville, partez visiter un lieu que vous vouliez absolument voir, ouvrez-vous, rencontrez plus de gens, postez un message sur notre forum ou un de nos groupes Facebook, pour sortir et vous changer les idées ! Vous trouverez peut-être en vos compatriotes des oreilles attentives et/ou des personnalités qui vous feront penser à autre chose.
Si vous êtes dans un logement qui vous isole, en Airbnb par exemple, allez en auberge de jeunesse, côtoyez du monde ! On pense parfois avoir besoin de s’isoler, mais s’isoler c’est parfois prendre le risque de « trop » réfléchir ! Vous avez peut-être besoin d’un peu de légèreté, voir du monde peut vous aider.
Autre suggestion : afin de vous aider à vous projeter dans votre nouveau pays d’accueil, vous pouvez d’ores et déjà réserver un week-end ou une activité dont vous rêvez. Cela vous permettra de patienter et d’avoir un objectif.
Et puis, si ça ne va vraiment pas, rentrez ! Vous vous connaissez sans doute mieux que quiconque, si vous sentez que vous devez repartir, faites-le bien sûr.
N’oubliez pas que le PVT vous permet de quitter votre pays de destination quand vous le souhaitez, mais aussi… d’y revenir ! Si vous avez mis fin à votre PVT après 2 semaines et que quelques semaines plus tard, vous regrettez votre décision, vous pouvez y retourner pour quelques mois (attention cependant, dans le cas du PVT au Mexique, vous devez impérativement avoir obtenu votre carte de résident pour pouvoir quitter le pays et y revenir).
Pour terminer, que vous décidiez de rentrer au bout de 2 semaines ou que vous vous installiez pour un an, voire plus, dans un pays du PVT, cette expérience vous apportera sans doute bien plus que vous ne l’auriez imaginé. Revenir prématurément n’est pas un échec. L’échec, ce serait de ne pas oser franchir le pas et de vous demander tout le reste de votre vie ce qu’il se serait passé si vous étiez parti.
Alors osez, partez, explorez, rencontrez de nouvelles personnes, vivez ! Et, si c’est ce qu’il vous faut pour trouver votre bonheur et votre équilibre : rentrez !
(1) Commentaire
Excellent article!
Il est vrai que si vous êtes mal préparés et informés, le Canada, comme tout autre projet de voyage ou d’expatriation, peut se transformer en galère.
SOYEZ PRÊT!
Planifier votre voyage à l’avance, posez vos questions aux associations d’aides aux nouveaux-arrivants (N-A) locales et visitez leur site.
Calculez votre budget selon votre mode de vie et pensez à tout. Il est impératif de choisir votre destination en fonction de vos projets à courts et long termes, surtout si vous ne comptez pas rentrer dans votre pays d’origine.
Ici à l’île-du-Prince-Édouard, la plus petite province du Canada, nous avons un service aux résidents temporaires. Service d’information avant-départ, aide à l’employabilité et à la création de CV (et lettre) anglais/français, mise en relation avec les employeurs, coaching, aide à l’établissement et suivi du processus d’immigration en accord avec le bureau d’immigration provincial.
La majorité de nos pvtites reçoivent leur Résidence Permanente (RP) avant la fin de leur permis de travail. Nous sommes chanceux de pouvoir profiter de ce service unique au Canada.
Le PVT est une chance et un tremplin, ne le gachez pas, en cas de doute ou de questionnement, ne restez pas seul et demandez de l’accompagnement.
Les bureaux d’immigration provinciaux, hors-Québec, peuvent vous mettre en contact avec des employeurs, avec une communauté francophone ou des associations d’aide aux N-A pour vous développer du réseau, vous guider vers un programme de RP et vous offrir de nombreux conseils, car l’objectif de nombre de provinces est l’accroissement de la population francophones. Surtout dans les provinces de l’Atlantique!
Si vous choisissez le Québec, je suis désolé.
Bon voyage à tous! Vivez!
Pour plus d’infos sur l’Île-du-Prince-Édouard, on a une page PVT Î-P-É ici :
https://www.facebook.com/groups/952963234713823/?ref=bookmarks
Yoan 🙂
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