Fraichement diplômée éducatrice spécialisée et après avoir exercé dans pas mal de secteurs, j’avais l’envie de partir à l’aventure. J’ai donc quitté mon travail et ma colocation pour voyager 1 an en Australie.

J’ai choisi l’Australie par défaut. J’avais la forte envie de partir au Canada pour un PVT et dans l’idée d’en apprendre davantage sur l’éducation spécialisée là-bas. Les conditions d’obtention du permis de travail pour le Canada étant bien moins simples, je n’ai pas été chanceuse et donc pas tirée au sort.
Néanmoins, l’envie de changer d’horizon étant très forte, j’ai opté pour l’Australie après les recommandations d’une amie proche revenant fraîchement du pays des kangourous.
De plus, beaucoup de mes proches pensaient que l’Australie résonnait parfaitement avec ma personnalité (Il s’est avéré qu’ils avaient raison).
J’ai travaillé dans le milieu de la restauration sur des îles australiennes dans le Queensland (Heron Island, Daydream Island) et le New South Wales (Lord Howe Island).
J’ai également fait 3 saisons d’hiver dans les montagnes australiennes dans le New South Wales. J’ai eu le privilège de travailler dans des espaces protégés tel que les national parks (Cradle mountain en Tasmanie, Kosciuszko national park…). J’ai beaucoup appris sur la nature qui m’entourait et côtoyé des animaux très exotiques dans leurs milieux naturels (tortues, dingos, crocodiles, requins, dauphins, phoques, serpents, chauves-souries, wombats, diables de Tasmanie…).
J’ai baigné durant des mois sur une île connue pour la naissance des tortues. J’ai découvert, expérimenté et je me suis formée à des activités incroyables telles que la plongée sous-marine, la photographie, la randonnée, le snowboard…

La période Covid-19, n’a pas été simple, cependant l’accès au travail à été facilité pour les Français. En effet, le gouvernement a modifié quelques critères et permis au français de travailler dans le milieu de l’hôtellerie-restauration. Auparavant, on était limités au travail en ferme pour le renouvellement de notre visa. Ce changement, vous l’aurez compris, nous a ouvert pas mal de portes.
Aussi, le bouche-à-oreille est à mon sens essentiel. Les opportunités sont présentes partout, il suffit de dire « oui ». Le manque d’expérience n’est pas un problème dès lors qu’on est motivé. Les employeurs ici font facilement confiance, il est donc intéressant et formateur d’apprendre sur le tas.
J’ai donc effectué 8 mois de travail en ferme, au lieu de 3 mois (88 jours), ce qui m’a permis de renouveler mon visa pour la 2e année. Lors de ma seconde année PVT il me fallait 6 mois de travail en ferme pour accéder à ma 3e année. C’est au même moment que le gouvernement a créé le Covid Visa (417), permettant aux pvtistes n’ayant pas pu valider leurs jours à cause de la pandémie, de pouvoir rester 1 an de plus gratuitement, et soutenir l’industrie australienne en ce temps de crise. Visa accordé sous réserve de travailler dans un secteur en demande bien sûr.
Durant ce temps, il était compliqué de voyager à cause du confinement, des différentes et nombreuses règles propres à chaque État. Ce visa a donc permis à de nombreux pvtistes de compléter leurs jours afin de poursuivre sur une 3e année. Au total 1 année de plus au compteur.
Sans parler du Visa Nil Vac (408), qui lui est une année gratuite accordé par le gouvernement australien aux personnes travaillant dans les secteurs critiques (agriculture, domaines de la santé, alimentation…). Il me faut donc travailler 6 mois sur mon visa actuel pour faire ma demande de 3e année PVT.

Néanmoins, je n’étais pas confiante comme je le suis maintenant. J’ai appris l’anglais à l’école bien évidemment, mais côtoyer l’anglais à l’extérieur d’une salle de classe c’est tout autre chose.
Une fois sur place j’ai appris et progressé en faisant des erreurs. Je continue d’apprendre tous les jours du nouveau vocabulaire, grâce à mes différentes rencontres, contexte de vie et expériences professionnelles.
Mon premier road trip à été la côte est au départ de Airlie Beach dans le Queensland jusqu’à la Byron Bay. Notre itinéraire a été modifié à cause de la pandémie… Nous étions un groupe de 8 à voyager avec 4 voitures. Une sacrée expérience. On aura voyagé ensemble 3 semaines au total jusqu’à la Gold Coast.
Mon second road trip, l’un de mes favoris, est la traversée du Queensland avec un passage obligé dans le Northern Territory pour visiter Uluru, symbole de l’Australie à mon sens. Avec mon amie, nous avons emprunté des routes accessibles uniquement en 4X4 pour rejoindre le South Australia. Enfin, nous avons terminé notre road trip à Canberra, capitale australienne, avant de rejoindre les montagnes du New South Wales. Ce road trip nous aura pris plus de 2 semaines.
Mon troisième road trip, j’étais toute seule. Après l’achat de ma voiture je suis partie voyager plusieurs mois en Tasmanie. Les paysages y sont incroyables et le climat très très frais. Sur 2 semaines distinctes, j’ai visité les National Parks Tasman. Camping et randonnée au programme.

Après 3 ans en Australie j’ai franchi le pas d’acheter une voiture. C’était l’une de mes plus grandes peurs ici, avoir la responsabilité d’un véhicule. J’ai eu la chance de toujours voyager avec des amis véhiculés, mais après 3 ans l’envie d’être indépendante et répondre à mes propres envies de voyage était vital.
J’ai acheté mon véhicule à Canberra, puis j’ai changé mes plaques ACT pour le NSW car en Australie les registrations de véhicule obéissent à des règles différentes en fonction des états. Il était plus simple pour moi de changer. J’ai acheté mon véhicule 8 000 dollars, 4×4, pas équipé. J’ai donc travaillé à l’aménager durant 2 mois avec des matériaux recyclés et avec l’aide d’amis ayant un shed et du matériel, ce qui m’a évité des dépenses inutiles en outillage difficile à transporter ou revendre par la suite. Je me suis équipée des indispensables à mon sens en Australie, électricité, réservoir d’eau, matériel de camping… J’ai même installé un frigo, aménagé un lit à l’arrière de ma voiture afin d’être plus autonome que possible sur la route. Ma maison sur roue, avec pour seule adresse ma plaque d’immatriculation était mon rêve. C’est donc accompagnée de « George » mon Nissan Xtrail que je poursuis mes aventures en Australie.

J’ai travaillé en ferme comme « scientifique » si l’on peut dire. Mon travail consistait à prélever des échantillons de blé et en faire l’analyse, afin de déterminer la composition et sa valeur sur le marché. J’ai aussi travaillé comme commis de cuisine, serveuse, barista et chef d’équipe dans le milieu de la restauration. J’ai travaillé dans une usine de poivrons, fais de la plantation dans les champs de pastèques et de melons. Des expériences très éloignées de ma formation d’éducatrice spécialisée. Et j’ai adoré. J’ai découvert une passion pour le café et le métier de barista. J’ai travaillé dur pour développer des compétences et diversifier les opportunités. Chose que je continue de faire 🙂
Les galères en Australie, il m’en est arrivé peu qui m’ont mis au fond du trou. On trouve toujours le soutien nécessaire pour s’en sortir. J’ai eu des galères de voiture avec des amis lors de road trips. Il m’a fallu appeler mon garagiste en France via WhatsApp pour nous sortir d’une galère au milieu du Bush australien. Expérience qui après coup nous a bien fait rire avec mes compagnons de voyage.
Il m’est aussi arrivé de travailler pour une compagnie qui tardait à me payer alors que j’avais quitté l’établissement pour profiter de 3 semaines de vacances, convenues avec mon employeur. J’ai dû me tourner vers des services d’aide et de soutien des travailleurs en Australie, pour appuyer ma requête et obtenir gain de cause.
On trouve toujours du soutien, je le répète. Que ce soit matériel ou autre, il y a toujours quelqu’un qui connait quelqu’un qui peut nous aider ou nous accompagner dans nos démarches. Toutes les galères sont des moyens d’apprendre à mon sens et ce sont parfois des opportunités de changer de direction. Si en Tasmanie je n’avais pas consulté la justice et si j’étais retournée travailler pour mon employeur, je n’aurais jamais travaillé et vécu à Hobart, rencontré les merveilleuses personnes que je compte comme des amis aujourd’hui. Avec des « Si » on refait le monde, dit-on.
Mon précieux conseil, c’est de suivre son intuition et son instinct. Ici, le mien m’a rarement trompé, et je dirais même que le fait de voyager seule m’a clairement appris à l’écouter. À défaut de suivre quelqu’un, on se fait confiance et on y va, quelle que soit la finalité de la chose. Si le vent tourne positif, on prend confiance et si ça tourne négatif, on apprend tout simplement.

Si c’était le cas en France, je peux vous dire que les fins de mois seraient moins difficiles pour les étudiants et certaines familles. Ma gestion de l’argent a beaucoup changé depuis que je suis ici. Il est plus simple de gérer un budget.
Le « life style » est aussi très différent, les Australiens sont des personnes qui se passionnent pour beaucoup d’activités en plein air dites « outdoors» (camping, pêche, randonné, plongée…). Les Australiens sont aussi des personnes très manuelles et débrouillardes. Je pense que le fait de vivre dans des endroits très reculés, pousse la population à acquérir un savoir faire en toutes circonstances. Chose qui m’épatera toujours.
Pour vous illustrer mon propos, je vous partage l’expérience d’amis ayant perdu leur véhicule lors d’une montée des eaux sur une plage. Impossible de bouger le 4X4 embourbé dans le sable. C’est deux garçons âgés de 12 et 8 ans qui, à l’aide de leur quads, les ont aidé à vider leur véhicule avant de le regarder sombrer tel le titanic…
Arpenter les routes dans le désert rouge du Northern Territory aura également mis des étoiles plein les yeux. L’immensité des routes australiennes et leurs paysages atypiques, constituent un souvenir marquant également. Nager avec 29 requins dans leur milieu naturel, sans essayer de les croiser a été une expérience incroyable. Faire un « high five » à un Octopus à plus de 18 m de profondeur sous l’eau reste également un moment magique. Et tant d’autres…

Me confronter à l’administration australienne pour diverses situations, par téléphone, par e-mail, pour la plupart du temps ça a été une vraie galère. Néanmoins, ça reste ma plus grande réussite au final. Heureusement, les personnes qui m’ont accompagnée dans toutes mes démarches en Australie se sont montrées très aidantes et très patientes. L’administratif était une crainte et aujourd’hui c’est une compétence en plus acquise au cours de mon voyage. Voir le positif dans chaque expérience difficile, c’est mon état d’esprit.
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