Agathe et Thomas, un PVT nomade en Australie pour 0 €
Thomas : Bonjour, je m’appelle Thomas, j’ai 26 ans, je suis né à Versailles en région parisienne, j’ai un master géographie – physique et j’étais destiné initialement à faire de la prévention des risques naturels. J’ai terminé mes études l’année dernière en juin 2022. C’est juste après qu’on a eu l’idée de partir en PVT Australie. J’ai donc travaillé à partir de là jusqu’à décembre en tant que cartographe géomaticien dans une boîte qui implante des centrales solaires sur le territoire, dans le but de mettre de l’argent de côté pour partir. Et là, depuis 2 mois, je me suis lancé en freelance en tant que géomaticien, cartographe.
Agathe : Moi, depuis toute petite, je suis partie souvent en voyage. J’ai fait les États-Unis, Cuba, la Thaïlande, pas mal de beaux voyages. Mais j’étais toujours frustrée de ne partir que 10 jours ou deux semaines. Je me disais “je n’ai pas le temps de voir comment c’est, de nouer des liens avec les locaux”. Vraiment, j’adorais ça, mais j’avais ce côté “j’ai envie de revenir, mais plus longtemps”.
Sinon j’ai aussi beaucoup voyagé pendant mes études, dont un Erasmus de 6 mois en République Tchèque et puis dès que j’avais des week-ends, je partais en voyage. Après, quand j’ai rencontré Thomas, on s’est trouvé au moment où on commençait à découvrir la rando. Donc on partait sur des longues distances, des treks, etc. Quand on habitait à Antibes, dès qu’on avait un week-end, un jour libre, on partait. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à sortir de notre zone de confort et à découvrir un mode de voyage différent.
Thomas : Moi l’Australie, c’est un pays qui m’a toujours fasciné. Dans l’imaginaire des gens, l’Australie c’est les grands espaces, la nature. Et puis, après c’est Agathe qui a mis ce projet sur la table. Moi j’y pensais plus trop à cette période et donc j’ai dit let’s go.
Agathe : Moi, mes parents, depuis le temps que j’en parle, ils savaient que ça allait se faire. Du coup, ils étaient rassurés que je le fasse avec Thomas plutôt que seule. Ça a été plutôt bien accueilli. Ils ont d’ailleurs suivi à fond nos aventures.
Pour ma part, au début, c’était pas mal chaotique. Dans le sens où la deuxième nuit, je me suis réveillée avec un cafard sur le ventre je me suis dit “ bienvenue en Australie”. On a aussi peiné à se remettre du décalage horaire. On est arrivé à 6 h du matin, on a fait la bêtise de faire une sieste à 14 h sauf que, du coup, on s’est réveillé à 23 h, après on s’est complètement décalé.
Thomas : Je pense que c’était un petit peu les montagnes russes au début. On a eu pas mal de soucis pour transférer notre argent français en Australie. Il y avait aussi beaucoup de stress pour trouver un van. On avait pris deux semaines de Airbnb au début et on avait ce temps pour trouver le van. On savait qu’il y avait beaucoup d’arnaques. Nous, on n’est pas trop mécanos, alors je me suis renseigné en amont sur le site pvtistes.net où il y a des bonnes listes pour savoir quoi checker avant d’acheter le van, etc. Donc, toujours ce petit stress de ne pas se faire avoir, sachant qu’on mettait toutes nos économies dedans.
Agathe : Du coup, pour le 3e, on a fait venir un mécanicien pour faire un check mécanique sur place et il nous a déconseillé de prendre le van. Mais nous, il y a un truc qu’on ne sentait pas, on trouvait ça bizarre. On avait eu le feeling avec le van. Et le mec nous l’a proposé à 7 000 $AU au lieu de 9 000 $AU, parce qu’il était dans l’urgence. On a plus senti le van que le mécano alors on s’est dit, “on le tente quand même”. Et puis au pire, on avait un budget de 10 000 $AU, donc à 7 000 $AU ça nous a laissé de la marge pour payer les réparations. Et puis le van avait des traits bleu blanc rouge, la french touch quoi ! C’était un signe. On avait déjà une idée de nom en tête, on s’était vraiment projeté, donc on s’est dit, “on y retourne, on le prend !”.
Au final, on l’a amené au garage le lendemain. Il nous a dit qu’il n’était clairement pas en bon état, mais que toutes les pièces maîtresses étaient fonctionnelles (le moteur, le démarreur, etc). Du coup, on en a eu pour 2 500 $AU de réparation et le garagiste a même changé les pneus.
Agathe : On s’est dit, si jamais il pleut, on sera mieux dans un van que dans une tente de toit. Et en plus, on a trouvé un van qui avait un lit qui faisait table et banquette. Donc il était hyper bien agencé. On s’est aussi dit qu’on avait envie de faire un PVT en Nouvelle-Zélande et qu’on voyait peut-être plus un 4×4 tente de toit pour un PVT là-bas et le van pour l’Australie, comme ça, on pourrait expérimenter les deux.
Thomas : On est parti le 1er janvier et moi j’avais le mariage de mon meilleur ami au mois de mai pour lequel j’étais témoin donc on s’était dit 4 mois et demi, 5 mois sur place. C’était suffisant pour faire ce qu’on a envie de faire, découvrir un maximum le pays, bien se plonger dans la culture et découvrir un maximum de choses.
Au final, on avait fait un listing des principaux parcs nationaux qu’on voulait voir. On a travaillé notre itinéraire de base là-dessus, en se laissant la liberté de faire au feeling. Mais vraiment le gros que l’on voulait faire, c’était la Tasmanie.
La seule chose que je regrette de ne pas être allé voir, c’est Uluru parce que je voulais vraiment y aller.
Agathe : J’ai tenu un carnet d’aquarelle pendant tout le voyage pour peindre tous les paysages qu’on a vus, etc. Lorsqu’on était sur la Nullarbor, à un moment, on s’est arrêté et je vois à mes pieds du rose fluo et je me dis “j’ai renversé mon aquarelle, trop bizarre”. Et là, je soulève le tapis qui est sous mes pieds et je vois une flaque énorme, sauf que je me suis rendu compte que ça ne pouvait pas être ça. Du coup, on commence à paniquer. On regarde ce qui se passe. Et on se rend compte qu’il y a un truc qui fuit. On se dit que le liquide de refroidissement est rouge et que diluer ça peut faire du rose. On s’est dit “mais c’est ce qui est censé protéger le moteur”. Donc, forcément, on a flippé. On a demandé un garage, le plus proche était à 300 km. On s’est fait aider par un ancien garagiste de camion : Kurt. Il nous dit qu’on ne peut plus rouler, que quelque chose a pété, qu’il manque une pièce, mais qu’il ne peut pas la changer parce qu’il ne l’a pas.
On a vraiment commencé à flipper, on ne voulait pas être bloqué dans le désert. Et puis on s’est dit, on a pris la Roadside Assistance (c’est ce qui vient te chercher en cas de besoin de dépannage). Thomas les appelle et ils nous ont dit qu’ils pouvaient nous envoyer quelqu’un d’ici 1 heure. Du coup, on attend.
Et là, il y a quelqu’un qui arrive avec un gros 4×4 et plein d’outils. Il nous dit qu’il peut fixer un petit truc vite fait et que l’on pourra rejoindre le garage le plus proche pour qu’ils fassent les réparations. Sauf que c’était à 4 heures de route. Même lui n’était pas trop serein de sa réparation. À ce moment-là on n’était pas fiers, mais on s’est dit tant pis on trace jusqu’au garage. Mais le temps de faire la route et d’arriver au garage, il serait fermé. Donc on savait qu’on devait passer la soirée comme ça, et on avait peur que ça se vide dans la nuit… Le lendemain, on arrive au garage, on tombe sur David, un monsieur super sympa. Il regarde et il nous dit qu’on a vraiment eu beaucoup de chance, qu’il n’y avait plus du tout de liquide de refroidissement et que le moteur était à deux doigts de péter, il était surchauffé. Il nous a réparé ça et ça a tenu jusqu’à la fin du road trip.
Ce qu’on a appris à ce moment-là, c’est que dans les vieux vans, le niveau de liquide de refroidissement, il faut regarder au niveau du réservoir, mais aussi au niveau du radiateur. On n’avait pas l’info. Donc il faut penser à bien vérifier.
Agathe : Celle-ci c’est en plus de celle comprise dans la Rego. On nous a conseillé de la prendre parce qu’en Australie il y a beaucoup de gros 4×4 et de beaux véhicules et avec notre vieux van, si on avait un accident ça pouvait nous coûter cher.
Par contre, pour notre van, ils ne nous ont pas conseillé de l’assurer. Il était tellement vieux et en mauvais état que ça nous aurait coûté plus cher en assurance qu’en réparation en cas de problème.
Thomas : À côté de ça, on avait la Roadside Assistance. Si jamais on tombait en panne, ils venaient nous remorquer jusqu’au garage le plus proche ou ils pouvaient appeler quelqu’un pour pouvoir réparer notre véhicule le temps de l ‘emmener à un garage. Là, c’était aussi environ 15/20 $AU par mois.
Agathe : La Roadside Assistance nous a vivement été recommandée. Surtout quand, comme nous, on part en road trip, on a plus de chance de tomber en panne sur la route. Au moins quelqu’un peut venir. Et en plus, ça donne des réductions sur l’essence !
Agathe : Dans l’ensemble, on l’a super bien vécu. Mais moi, mon seul gros problème, c’est que je suis phobique des araignées. Donc, forcément, j’avais vu des photos d’araignées sous le pare soleil. Du coup, je faisais checker Thomas tous les matins et tous les soirs. C’était un vieux van donc il y avait des ouvertures un peu partout. J’ai beaucoup psychoté, donc on a installé des moustiquaires et du scotch partout. Et au final, on n’en a pas vu une seule !
Thomas : Souvent quand on pense à l’Australie, on a toutes les histoires “oh mon Dieu, là-bas, il pleut des araignées. La moindre petite bête peut te tuer”. Finalement, nous on a vu plus d’animaux incroyables et cool que d’animaux dangereux.
Agathe : Des kangourous, des koalas, des quokkas, des échidnés, des wombats, des ornithorynque. Donc, si vous avez une phobie des araignées, ne vous arrêtez pas à ça.
Agathe : On ne voulait pas dépenser des sous là-dedans. L’avantage du van c’est que c’est hyper discret donc on allait manger et se doucher sur un spot où il y avait de quoi faire et ensuite on allait se garer sur un endroit où c’était gratuit pour stationner la nuit.
Agathe : Moi, j’étais très Wikicamps parce que l’application était super pratique. On pouvait trouver des spots pour dormir, mais aussi des points d’eau potable, des douches, des toilettes, etc. Il y avait vraiment tout dessus donc les 8 $AU sont très vite rentabilisés !
On s’est aussi rendu compte que sur les îles, il y avait beaucoup de personnes qui cherchaient à embaucher. Tout simplement parce que la Tasmanie, c’est un peu comme la Corse, les gens prennent souvent le billet du ferry aller/retour parce que c’est cher et donc ils ne restent pas travailler sur place. Les îles, c’est vraiment un bon plan pour trouver du travail, et même dans des fermes qui sont éligibles à un renouvellement de visa.
Thomas : Le gros avantage aussi quand on est en van, c’est qu’on ne paye pas de loyer. Au final, tout l’argent qu’on gagne, c’est de l’argent de poche.
Donc notre premier volontariat, c’était dans une distillerie d’huiles essentielles d’eucalyptus.
Thomas : À la base, on était censé bosser 1 heure par jour pour avoir accès à une douche, de l’eau et une place pour garer notre van. Donc, le premier jour, je pars avec le fils de la propriétaire pour couper et ramasser du bois pour faire tourner les fourneaux pour fabriquer leurs huiles. Et je vois que l’heure tourne, 1 h, 2 h, 3 h, 4 h. Je me suis dit “attends, ils ne vont pas me la faire à l’envers quand même”. Quand on est revenu le midi, ils ont vu qu’on bossait bien, ils avaient besoin de personnes pour travailler et les aider au quotidien. Ils nous ont donc proposé un travail.
Agathe : Donc, on a dit “oui carrément” ! Deux secondes après, ils m’ont embarquée dans le 4×4 avec eux, je me suis retrouvée à couper du bois. Je me suis dit “ah ok, on commence maintenant, on est dedans !”.
Thomas : La femme qui tenait le lieu avait des kangourous. En gros, quand les kangourous sont percutés par des voitures, ce qui est un gros fléau là-bas, un organisme vérifie les poches des mamans et souvent, il y a des bébés dedans qui sont encore vivants.
Agathe : L’organisme soigne ces bébés, puis quand le pronostic vital des kangourous n’est plus engagé, mais qu’ils ne sont pas encore aptes à aller dans la nature, ils sont envoyés dans des familles d’accueil. C’est pour ça que cette dame en avait chez elle. Il n’y a plus de soins médicaux à faire, mais il fallait seulement leur donner le biberon.
On est resté deux semaines là-bas. C’était très court mais très intense !
On a demandé si on pouvait prendre deux semaines pour faire notre road trip en Tasmanie avant, ils ont accepté. Et ensuite, on a travaillé là-bas pendant 1 mois.
Thomas : C’était vraiment perdu au milieu de nulle part et c’est là où on a pu vraiment se sentir comme des locaux. On était au milieu des montagnes de Tasmanie et c’est là qu’on a pu s’imprégner pleinement de la culture, c’était vraiment bien.
Thomas : On a gagné 10 000 $AU à deux.
Thomas : J’avais travaillé un petit peu en restauration, d’un mois, un job d’été qui a d’ailleurs été la pire expérience de ma vie, mais j’ai retenté l’expérience en Australie et ça s’est très bien passé.
Thomas : Quand j’étais étudiant, je bossais au Château de Versailles et je parlais anglais toute la journée avec les touristes. Donc oui, on avait un bon niveau d’anglais.
Thomas : C’est vrai qu’au fin fond de la campagne en Australie, l’accent n’est vraiment pas évident. Je trouve, que les fois où on a travaillé, ce sont les fois où on s’est le plus imprégné de la vie là-bas. C’était ce qu’on était venu chercher quand on est parti.
Thomas : Au début, on voulait profiter un peu. On s’était dit qu’on commencerait à chercher un emploi vers Adelaide parce qu’on avait encore un peu de finance pour commencer le voyage. Le but était vraiment de voyager avant tout.
Agathe : On s’était vraiment dit qu’on allait chercher des jobs par-ci par-là et que si on ne trouvait pas, on continuerait notre route. Notre fil conducteur, c’était vraiment le road trip. On ne voulait pas être bloqué en cherchant un boulot.
Après, il faut vraiment bien gérer son argent. Nous, on s’est fixé des limites sur la nourriture parce qu’on s’en foutait.
Pour nous, c’était plutôt facile, mais voilà, on tenait nos comptes, on savait combien on dépensait dans quel domaine et tout ce qu’on gagnait on le mettait sur un compte à part. On savait ce qu’on pouvait dépenser ensuite.
Au niveau des activités, c’est assez cher aussi, nous notre plaisir, c’était de faire de la randonnée donc on a souvent opté pour des choses gratuites. On s’est juste fait plaisir pour faire le vol au-dessus de la Grande barrière de corail et la visite de Rottnest Island.
Après, on trouvait que la vie était plus chère qu’en France pour certaines choses. Mais on trouvait quand même des choses moins chères qu’en France. L’essence par exemple.
Agathe : Celui-ci forcément parce que j’avais toujours rêvé de voir des kangourous et d’en avoir comme animaux de compagnie, c’était indescriptible vraiment. Après, le vol en hélico au-dessus de la barrière de corail, c’était incroyable et aussi le moment où on s’est fait tatouer en souvenir d’Angie. C’était vraiment émouvant.
Thomas : On s’est fait tatouer des petites pattes de kangourous en signe aborigène et un petit trait pour représenter sa cicatrice.
Aussi, je donnerai un autre conseil. Beaucoup de pvtistes se disent avant de partir, et même en arrivant : “il faut que je fasse mes jours de ferme absolument”. Et en fait, on s’est rendu compte que certains se dégoûtent du voyage en voulant faire à tout prix les fermes. Pour moi, il vaut mieux faire une année incroyable sans faire de ferme, mais la faire à fond sans y retourner. Plutôt que faire 3 mois en faisant les fermes pour y rester ou y retourner, mais au final être dégoûté. Je ne dis pas qu’il ne faut pas les faire, mais pour moi ce n’est pas la meilleure option de commencer par ça. Il vaut mieux découvrir le pays, voir si on l’aime ou pas et après envisager les fermes.
Thomas : Pour moi, ce sera toujours une expérience qui te forgera et qui te fera grandir quoi qu’il arrive, même si ça se passe mal !
Agathe : Ce ne sera pas pour le moment. On a fait l’aventure en Australie qu’on voulait faire et c’était encore mieux que ce à quoi on s’attendait donc pour l’instant, on va dire qu’on est nourri de cette expérience. Par contre, il y en aura d’autres…
Un grand merci à Agathe et Thomas pour ce beau témoignage !
Je suis partie en PVT Australie en avril 2022. Je suis restée 1 année sur place entre road trip à bord de mon van aménagé et travail (dans la restauration, en ferme, en cleaning en vente, en Freelance, etc). Aujourd'hui, j'ai retrouvé ma vie en France, mais je continue d'animer des ateliers pour parler de mon aventure et pour aider ceux qui souhaitent partir en Australie. Et peut-être un prochain PVT, qui sait ?
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I went on a Working Holiday Visa to Australia in April 2022. I stayed for one year, combining road trips in my beautiful van and various jobs in areas like hospitality, farming, cleaning, sales, and freelancing. Today, I've returned to my life in France, but I still conduct workshops to share my adventure and assist those who wish to go to Australia. And perhaps another Working Holiday Visa, who knows ?
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(1) Commentaire
Merci à tous les deux pour ce retour d’expérience très chouette (j’imagine même pas à quel point ça a dû être dur de quitter Angie…).
Et pour les jours de ferme, j’ai le même ressenti que toi Agathe, c’est comme obtenir la résidence permanente à la fin d’un PVT Canada, on dirait que beaucoup de gens le font pas forcément car ils ont envie de rester ensuite (en Australie ou au Canada) mais parce qu’il faut le faire « au cas où » et parce que tout le monde le fait et ce serait dommage de passer à côté de son PVT à cause de ça 🙁
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