Localisation
Profession
Enseignante et directrice adjointe
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Ville de provenance
Nice, la Côte d’Azur et ça étonne tout le monde ici que j’aie quitté la « French Riviera » pour le climat canadien.

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Ville de destination
Windsor en Ontario, la capitale automobile du Canada!
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Sur place pendant combien de temps?
2 ans et 2 mois exactement

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Baroudeuse ou pas ?
Non mais à regret pour le moment. Mes projets professionnels passent avant tout, c’est la clé pour rester au Canada et obtenir la résidence permanente. Par contre, une fois « libre », je pense aller un peu partout.

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Que faisais-tu en France ?
J’étais encore étudiante en fac d’Anglais et professeur d’Anglais contractuelle (c’est à dire remplaçante et sans Capes !) dans un collège. Si je n’étais pas partie au Canada, j’aurais sans doute gardé ma place et tenté le fameux Capes.

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Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Canada ?
Parce que je n’avais justement pas envie de m’enfermer en France, dans une profession qui ne me ressemblait pas et dont j’avais eu un assez bon aperçu. J’avais pratiquement fini mes études, c’était maintenant ou jamais, se lancer à l’étranger, tout quitter, ou essayer de trouver ma place en France. En commençant mon M1, j’avais donc déjà en tête l’idée de partir à l’étranger, dans un pays anglophone, pour enfin vivre l’expérience dont j’avais toujours rêvé, celle d’une vie dans un autre pays, dans une autre culture et dans une langue différente. J’ai eu cette opportunité durant mon année scolaire, on m’a proposé de partir au Canada et j’ai sauté dessus, sans savoir ni où, ni exactement comment, quand et pour y faire quoi, mais j’avais enfin cette porte ouverte.

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Pourquoi Windsor ?
Je n’ai pas pu choisir ma destination, Windsor m’a été imposée. Un jour j’ai reçu un email d’une de mes professeurs me disant « tu es prise, ce sera Windsor en Ontario ». Je ne suis pas spécialement attirée par les grandes villes alors je n’ai pas éprouvé de déception, juste beaucoup de curiosité.

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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?
Pas exactement. Quand j’avais 18 ans je suis partie vivre à Londres, seulement pour 2 mois mais j’avais du trouver un appart, m’occuper de l’assurance santé, trouver un emploi, etc. Autant dire qu’à côté de ça, partir au Canada avec déjà un emploi ne me faisait pas vraiment peur. Je n’étais par contre jamais partie aussi longtemps et j’espérais bien le vivre au long terme. Je crois qu’on ne peut jamais savoir à l’avance comment on réagira après 6, 8, 10 mois loin de tout ce qu’on a toujours connu et même si on l’a fait avant, chaque expérience est différente.

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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines en Ontario ?
J’étais assez euphorique, perdue mais heureuse. Je suis arrivée seule, mon copain et notre chat ne m’ont rejointe qu’un mois plus tard, mais je m’émerveillais de tout, en particulier de la gentillesse des gens. Tout était assez nouveau et j’avais envie de tout connaître, de m’immerger directement dans la vie à la canadienne et ça s’est vite fait grâce à quelques très bonnes rencontres. Mes propriétaires m’ont fait découvrir la ville en me donnant des tas d’anecdotes sur les quartiers « historiques », en me montrant les coins sympa, les musées, théâtres et en m’expliquant aussi les difficultés actuelles de la ville, car en 2009, la ville était au plus bas. Ces deux premières semaines sont passées très vite, je me souviens surtout de mes balades en vélo, des matinées au Starbucks pour capter du wifi, des promenades au bord de la rivière pour admirer Détroit et de mes coups de flip le soir, seule dans ma nouvelle maison.

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Est-ce que ta situation professionnelle te parait satisfaisante, en Ontario ?
C’est une question piège pour moi parce que j’ai dû me former ici pendant 8 mois afin d’obtenir mon certificat d’enseignante de l’Ontario et qu’avant ça, je n’étais pas qualifiée ! Mais disons que si j’avais eu le Capes en France et que je comparais avec ce que j’ai au Canada, ça serait un gros OUI sans hésiter! Je sens beaucoup plus de portes ouvertes pour moi au Canada, je sais qu’il y aura toujours du boulot pour nous et la possibilité de changer ou d’évoluer, si jamais on se lasse. Vous avez déjà entendu parler d’évolution dans l’éducation nationale, vous ? C’est pas très commun en France dans ce domaine, alors qu’ici je sais que je peux aller en maternelle, en fin de primaire, au secondaire ou même vers de l’enseignement pour adultes assez facilement. C’est un grand changement positif.

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Quelles ont été tes plus grosses difficultés en Ontario ?
Ma plus grosse difficulté depuis que je suis en Ontario c’est sans aucun doute les demandes de permis de travail. Je ne suis pas venue en PVT, alors chaque renouvellement de permis est réellement une torture. Actuellement, je suis en attente depuis le 22 avril d’un nouveau permis de travail. On m’a refusé la première demande, j’ai dû en faire une seconde et je suis loin d’en avoir fini. En attendant, pas le droit de travailler, malgré les nombreuses demandes que je reçois. C’est quelque chose de vraiment frustrant et difficile à vivre, financièrement déjà, mais surtout psychologiquement. J’essaie de me remonter le moral en faisant du bénévolat pour rester active, ma famille en rit en m’appelant « Mlle Bénévole ». À part ça, je n’ai pas vraiment eu de coup de blues, de baisse de moral ou autre. J’ai eu un passage difficile l’an dernier lorsque j’ai perdu un proche mais je pense qu’ici ou en France, la perte aurait été la même.

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Quel est ton meilleur souvenir ?
Wow! J’ai beaucoup d’excellents souvenirs ici, ça va pas être facile… Si je devais en choisir un ça serait la cérémonie de remise de diplôme de ma formation. Pas pour le diplôme. D’ailleurs je vais préciser. Mon meilleur souvenir serait le moment où on se préparait avec nos amis de formation et la coordinatrice du campus, à passer cette cérémonie. Le moment où on a enfilé nos costumes, où on a pris nos photos à nous, sans le staff de l’université et les familles, où on s’est rappelé à quel point cette année avait été importante et avait eu de l’influence sur nous. Je crois qu’à ce moment là, je me suis vraiment sentie intégrée, entourée de personnes qui comptent maintenant beaucoup pour moi.

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Est-ce que certaines choses françaises te manquent ?
À part ma famille/amis et le fromage de chèvre, non ! Ca peut évoluer, je m’attends d’ailleurs à ce qu’avec le temps, certaines choses commencent à me manquer comme la mer, la maison de mes grands-parents ou encore les glaces de Fenocchio (célèbre glacier niçois) ! Mais pour le moment, il n’y a que des personnes qui me manquent, pas des choses en particulier.

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Qu’est ce qui te manquera si tu rentrais en France ?
Oula.. Je ne compte pas rentrer en France moi ! Du moins, pas pour le moment. Si je devais rentrer je crois que presque tout me manquerait. L’atmosphère paisible dans les rues, les gens souriants et agréables, les sorties entre amis, les resto « all you can eat » et tout cet ensemble de possibilités qu’on a en vivant ici. Le fait d’avoir un boulot que j’aime et dans lequel je m’épanouis, l’idée de pouvoir tout recommencer dans une autre ville de l’autre côté du Canada si j’en ai envie.

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Qu’est ce que cette expérience t’apporte, du point de vue personnel ou professionnel ?
D’un point de vue personnel, j’ai pris confiance en moi, j’ai appris beaucoup des gens que j’ai rencontrés et il y a beaucoup de choses que je comprends mieux par rapport à la France et à ce qui ne m’allait pas là bas. C’est très personnel en fait, mais je pense que j’ai trouvé ma place ici, dans un pays où les gens ne regardent pas comment tu t’habilles, où on te sourit naturellement au lieu d’afficher un regard mauvais, où il est si facile d’engager une conversation avec un inconnu. Je suis quelqu’un d’assez réservé et d’enthousiaste à la fois. Quand je lis certaines descriptions des « Canadiens », je m’y retrouve pas mal et ça fait du bien de ne plus être l’extraterrestre. Ici je n’ai plus l’air si étrange. Niveau professionnel ça a été la révélation, je suis tout à fait à l’aise dans les écoles canadiennes, j’aime l’ambiance, l’atmosphère de travail détendue, les relations qu’on a avec les élèves et les « High five m’dam! ». J’ai toujours considéré que l’enseignement c’était principalement du théâtre avec un enseignant qui joue la comédie pour rendre n’importe quel sujet intéressant pour n’importe quel élève et ici c’est carrément ce qu’on m’a demandé de faire ! J’ai même suivi un stage de 2 jours dans un chalet pour m’exercer à faire ça encore plus, à repousser les limites et le fait que ce soit le Ministère de l’Éducation qui demande et finance ça, c’est tout simplement génial.

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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?
De partir l’esprit ouvert, sans attente particulière, mais en étant bien au courant que le Canada sera différent de la France. Et n’oubliez pas que c’est votre état d’esprit qui définira à 80% votre expérience. Les mauvais plans, les déceptions et les coups durs, vous les vivrez bien mieux en relativisant et en repartant direct sur un bon pied. Faut pas se laisser abattre, croire en vous et en vos possibilités et ne pas hésiter à demander de l’aide pour vos projets. Partez avec l’idée de vous adapter, il n’y pas de crème fraîche ? Cuisiner avec de la crème sure, du fromage à la crème ou faites un mélange crème/lait, mais c’est pas si grave! Ça parait rien mais ça ouvre vraiment l’esprit, c’est ces petits détails qui, à force, vont forger votre capacité d’adaptation. Essayez aussi d’aller vers les « locaux », de vous intégrer et d’accepter leurs codes, parce qu’une fois qu’on y est, ça vaut vraiment la peine, c’est là qu’on apprend le plus du pays, de l’état d’esprit et des mentalités.

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(2) Commentaires

Patt I |

Bonjour, pourrez tu m’en dire davantage sur Windsor (sécurité, attractivité etc…) merci 🙂

Audrey I |

Bonjour Cyndy, j’espère que depuis le post de ce message tu as pu avoir un nouveau permis… Donne des nouvelles ! Ton blog est très sympa !