Montréal, métropole d’une province francophone

Les questions linguistiques sont toujours très délicates au Québec, et il est raisonnable de les aborder avec prudence avec les locaux que vous pourrez rencontrer, au moins dans un premier temps. L’histoire de la francophonie au Québec est également passionnante, et vous en apprendrez énormément en lisant cet article sur la Charte de la langue française (aussi connue sous le nom de Loi 101).
Commençons par l’évidence : Montréal est la plus grande ville du Québec (mais pas sa capitale administrative, qui est Québec ville). Le Québec est une province dont la langue officielle est le français, et uniquement le français ! Par conséquent, Montréal est une ville francophone… au moins dans les statistiques :

statistiques-langues-montreal

Sources : Ville de Montréal et Radio Canada.

D’après les statistiques, les populations allophones (qui n’ont pour langue maternelle ni le français ni l’anglais) sont en progression à Montréal (en particulier l’arabe, l’espagnol et l’italien). Montréal est une ville fondamentalement nord-américaine : vous trouverez de nombreux quartiers communautaires, peuplés au fil des vagues de migration. De ce fait, il est très courant d’entendre parler toutes les langues du monde, en fonction des quartiers.

Historiquement, le Boulevard Saint-Laurent coupe la ville en deux. À l’est, les populations francophones, à l’ouest, les populations anglophones. Il suffit de se balader dans les différents quartiers pour se rendre compte de cette énorme différence ! Même dans les commerces de l’ouest, on ne vous adresse pas forcément la parole immédiatement en français, même si cela reste relativement rare. Cette carte proposée par la ville de Montréal montre bien graphiquement le contraste entre l’est et l’ouest : Concentration des personnes dont la seule langue connue est le français.
Malgré tout, la langue dominante, la langue du quotidien à Montréal, c’est le français.

Apprendre l’anglais à Montréal, c’est possible ?

Si l’un des objectifs principaux de votre PVT au Canada est d’apprendre l’anglais ou d’améliorer votre niveau, vous installer à Montréal n’est pas forcément la meilleure idée. Effectivement, vous n’aurez pas d’immersion totale dans la langue ! Dans ce cas, nous vous conseillons vraiment de partir vivre dans une autre province que le Québec. Il ne faut pas oublier qu’il existe des communautés francophones dans de nombreuses provinces anglophones du Canada (surtout au Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue, au Manitoba, au Yukon, en Ontario…).
Si vous voulez malgré tout absolument progresser en anglais en vous installant à Montréal, quelques idées :

  • Essayer de vivre dans l’ouest de Montréal,
  • trouver une colocation avec des locuteurs anglophones,
  • prendre des cours d’anglais (par exemple avec nos partenaires ATPAL ou ILSC, qui vous proposent des réductions),
  • trouver un emploi où vous pourrez pratiquer votre anglais au quotidien.

Vous pouvez bien sûr vous atteler à la tâche avant d’arriver à Montréal (c’est même recommandé !), en écoutant beaucoup de radios anglophones, en visionnant des films et des séries, etc…

Parler français ou anglais au travail, à Montréal ?

L’écrasante majorité des emplois vous demandent d’avoir un bon niveau de français (et cela ne devrait pas vous poser trop de problèmes !). Pour les emplois de bureau ou au contact des clients, on vous demande également un niveau au moins minimal d’anglais, il faut le savoir… Par exemple, pendant les entretiens d’embauche (avec l’employeur ou l’agence de placement), il y aura souvent quelques minutes de dialogue en anglais, où vous devrez vous exprimer. Pour s’inscrire en agence de placement, un petit test d’anglais en ligne (phrases à trou, correction d’orthographe, conjugaison) vous sera sûrement demandé.

N’oublions pas que la population anglophone à Montréal est très importante, sans oublier les touristes et les relations commerciales que vous aurez avec le reste du Canada, même si vous vivez au Québec ! Le bilinguisme est donc, dans le milieu professionnel, généralement exigé (attention cependant, la définition du bilinguisme n’est pas la même. Ici, il s’agit plutôt d’avoir une bonne compréhension et expression plutôt que d’être réellement bilingue).

Si vous avez vraiment un piètre niveau d’anglais et que vous n’avez pas le temps de progresser, vous pouvez envisager d’aller dans une autre ville québécoise. L’exigence de bilinguisme est surtout très vive dans la région montréalaise.

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(3) Commentaires

Myriem22 I |

Bonjour à tous,

Je m’interroge sur la notion de bilinguisme sur les offres d’emplois.
Un niveau C1 soit avancé en Anglais est-il réellement considéré comme bilingue dans tout le Canada?
Car j’ai vraiment l’impression qu’au Canada, être bilingue vaut à dire = capable de communiquer en Anglais ou en Français, ça ne veut pas forcément dire un niveau langue natale dans les deux langues.
Merci pour vos retours!

Ben I |

@Myriem22 : sur le site de Service Public (France), on dit ce qui suit à propos du niveau C1 :

« C1 correspond à un niveau d’utilisateur expérimenté (niveau autonome).
Cela signifie que vous avez les capacités suivantes :
– Comprendre des textes longs et exigeants et saisir des significations implicites
– S’exprimer spontanément et couramment sans trop devoir chercher ses mots
– Utiliser la langue de façon efficace et souple dans la vie sociale, professionnelle ou académique
– S’exprimer sur des sujets complexes de façon claire et bien structurée et manifester son contrôle des outils linguistiques d’organisation, d’articulation et de cohésion du discours »

À titre de citoyen canadien, je peux vous renseigner à l’effet que l’actuel premier ministre du Canada, Justin Trudeau, possède le niveau de bilinguisme C2 (définition : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34739). Il suffit de regarder quelques vidéos de lui sur Internet.

Pour revenir au niveau C1, c’est probablement le niveau de bilinguisme de l’ancien PM du Canada, Stephen Harper, qui est un anglophone avec une bonne compréhension et utilisation du français. Cependant, un exemple de personne francophone connu ayant ce que je crois être un niveau C1 (et pour lequel tu pourrais trouver des vidéos en ligne afin de vous aider à repérer), je vous mentionne au passage l’actuel premier ministre du Québec, François Legault, ou encore la presque majorité des représentants élus fédéraux (au niveau du parlement du Canada) issus du Québec et pas affiliés au Parti Libéral du Canada. Si je vous indique des références qui sont de la ‘joute politique’, c’est parce que les vidéos en ligne d’eux en conférence de presse ou en session parlementaire abondent.

En espérant que ceci vous permettra de mieux vous situer au niveau de bilinguisme C1 reconnu en France à transposer dans la réalité nord-américaine et, plus spécifiquement, canadienne !

– Ben

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dialla I |

parfait