Vous cherchez un travail au Japon et vous vous apprêtez à déposer des candidatures, mais vous ne savez pas comment faire votre CV, votre lettre de motivation ou comment vous préparer à un entretien adapté au monde du travail japonais ? Cet article est donc fait pour vous !

Faire son CV

Le CV anglais

Un CV en français est peu utile au Japon, à moins de viser uniquement les entreprises francophones. Il va falloir faire votre CV en anglais aux normes nord-américaines.

Pour cela, rien de plus simple que de suivre les consignes et de faire votre CV sur le site anglais Gaijinpot. En effet, la plupart des pvtistes passent par ce site, très connu au Japon, pour leur recherche d’emploi. La création d’un CV (« resume« ) y est très simple et vous pourrez postuler aux offres directement sur le site avec ce CV. Vous pourrez aussi en télécharger une copie et l’imprimer. Il faudra tout d’abord créer un compte sur le site (c’est nécessaire pour postuler aux offres, de toute façon).

Si vous n’aimez pas le CV made in Gaijinpot (il y a en effet un watermark que l’on ne peut pas enlever, mais les employeurs japonais ne semblent pas être gênés par ça), voici d’autres sites gratuits où vous pouvez créer un joli CV :

Pour vous aider, vous pouvez consulter notre article Faire son CV aux normes canadiennes (la présentation est la même).

Le CV japonais

Le CV japonais va vous demander un réel effort de rédaction et sera dans la majorité du temps inutile si vous cherchez des jobs destinés aux étrangers (serveur en restaurant occidental, prof de langue…). Ne perdez donc pas votre temps à faire un tel CV si on ne vous le demande pas.

Si jamais vous postulez à un emploi exigeant ce type de CV – donc dans un contexte 100 % japonais, comme dans un izakaya (des restaurants typiquement japonais) ou dans un emploi plus sérieux dans une entreprise japonaise classique – sachez tout d’abord que la coutume voulant que le CV japonais soit écrit à la main n’est plus d’actualité (sauf si indiqué) et encore moins pour les étrangers.

La première étape est donc de télécharger un formulaire de CV vierge (rirekisho). À la différence de la France ou du Canada notamment, le format de CV au Japon est unique (c’est une société où on aime que tout soit formaté et dans les clous, n’oubliez pas !) et tous les formulaires que vous trouverez en ligne sont très semblables. Vous pouvez aussi trouver des rirekisho en konbini ou 100 ¥ shop (ces magasins où tout coûte 100 ¥, soit environ 0,70 €).

Une fois le formulaire obtenu, il va falloir le remplir. C’est là que les choses se compliquent, mais la magie de l’informatique va grandement vous aider à écrire en japonais. Aidez-vous d’un dictionnaire (Google translate ou Jisho.org) pour copier-coller plus facilement votre texte. Pensez aussi à télécharger le clavier japonais pour votre ordinateur si ce n’est déjà fait (il faudra rédiger votre CV dans les trois écritures : kanji, hiragana et katakana).

Voici un modèle de CV rédigé avec des notes explicatives. Vous pouvez l’adapter à votre situation :

travailler au japon cv

Quelques petites informations pour vous aider à compléter votre Rirekisho :

  • Attention, les années au Japon ne suivent pas le même calendrier qu’en France ou au Canada (sinon ça serait trop facile !). Vous pouvez trouver les conversions de dates Seireki (calendrier chrétien) en dates Wareki (calendrier japonais) ici ou lire notre article Se repérer dans le temps : les ères japonaises.
  • Ici, la photo (professionnelle) est obligatoire. On y revient plus bas.
  • Cela peut surprendre au départ, mais il faut bien indiquer TOUTES les expériences et formations. Oui, même votre école primaire.
  • On indique en fin de CV ses motivations, intentions et attentes (en termes de salaire, de poste visé, de temps de trajet, etc.). C’est le Shiboudouki.

La photo doit elle aussi répondre à un certain standard : photomaton japonais typique (à fond bleu ou gris, on en trouve dans les gares et centres commerciaux), tailleur ou au minimum chemise blanche, cheveux coiffés en arrière d’apparence propre, rasé de près si vous avez une barbe, maquillage naturel peu voyant si vous en portez.

Pour information, il peut être également demandé, en plus du rirekisho, de fournir un autre document : le Shokumukei rekisho. Cela concerne souvent uniquement les postes importants, où il est nécessaire de parler couramment japonais. En tant que pvtiste, vous n’aurez sûrement pas à en faire.

Bon à savoir : les pvtistes demandeurs d’emploi en France peuvent se faire aider par France Travail international pour rédiger leur CV. On en parle dans notre article : Travailler à l’étranger : France Travail vous accompagne dans votre projet !

Les lettres de motivation

Si vous postulez en anglais, il se peut qu’on vous demande une lettre de motivation (surtout pour les postes de professeur de langue). Elle n’est cependant quasiment pas demandée pour tous les jobs de l’hôtellerie-restauration. La lettre de motivation en anglais est finalement similaire à celle en français, là encore, vous en trouverez plein de modèles sur le web.

La lettre de motivation en japonais n’est aucunement nécessaire pour des étrangers à la recherche d’un petit job. Si vous voyez dans le processus de recrutement qu’on en demande une, sachez que la raison principale va être d’éliminer par ce biais tout candidat ne maîtrisant pas bien le japonais. Inutile donc de perdre votre temps à postuler, à moins que vous ayez le niveau de japonais nécessaire.

Nous ne développerons donc pas plus la lettre de motivation en japonais, étape longue et compliquée même quand on maîtrise bien la langue, et encore une fois inutile pour la grande majorité des étrangers vivant ici, tout particulièrement les pvtistes.

L’entretien d’embauche

Les standards du pays

Les Japonais se présentent tous aux entretiens d’embauche en costume / tailleur noir, chemise blanche, chaussures de ville, serviette en cuir, ongles impeccables, rasés de près en cas de barbe cheveux (s’ils sont longs) attachés et tirés en arrière avec (si on en porte) maquillage naturel. L’apparence physique lors de la recherche d’emploi est codifiée à l’extrême, ici. À tel point qu’il existe des magasins spécialisés de costumes et de tailleurs ayant une ligne de vêtements dédiés à la recherche d’emploi (les plus connus sont Aoki et Aoyama). Il ne viendrait à l’idée à PERSONNE de s’habiller autrement pour un entretien.

« Le clou qui dépasse appelle le marteau » est un vieux proverbe japonais qui illustre l’appel à la conformité et s’applique bien à cette situation. Dans l’esprit nippon conservateur, une nouvelle recrue doit pouvoir rapidement intégrer les valeurs de son entreprise. Aucun individualisme ne doit ressortir.

Pour les universitaires, la recherche d’emploi commence environ un an avant la fin de leurs études. Les grosses entreprises japonaises n’embauchent souvent qu’une fois par an en avril (à la fin de la période de shushoku katsudo, période de recherche intense d’emploi pour les jeunes diplômés). C’est ainsi qu’une armée d’étudiants en noir et blanc débarque dans les rues du pays à courir d’entretiens d’embauche en séminaires, de forums de l’emploi en ateliers pour la rédaction de candidature, du matin au soir. Il y a une façon spéciale de frapper à la porte, de la refermer derrière soi ou encore de s’asseoir en face du recruteur lors de l’entretien. Vous pouvez en avoir un petit aperçu dans cette vidéo en anglais.

La recherche d’emploi est une étape incroyablement stressante pour les Japonais, les étudiants ont souvent l’impression de jouer leur vie durant ces quelques mois comme en témoigne Aala, ancien pvtiste, sur son site.

L’entretien pour un pvtiste

Fort heureusement pour nous, les recruteurs n’attendent pas des étrangers qu’ils se conforment en tous points aux méthodes de recrutement local. Mais tout de même, inutile de vous préciser que la barre est assez haute.

Pour les petits boulots type baito (serveur, plongeur, femme de chambre…), on en attendra encore moins de vous mais assurez le service minimum :

  • Chemise blanche, pantalon noir (veste et cravate si possible pour les hommes) ;
  • Pas de piercing ni tatouage apparent ;
  • Cheveux de couleur naturelle ;
  • Rasé de près ;
  • Chaussures de ville ;
  • Chaussettes non trouées : vous devrez peut-être vous déchausser ! Par exemple, si vous travaillez dans un magasin, avant de rentrer dans une cabine d’essayage).
  • Apparence propre et soignée en général (ongles, haleine, cheveux…).

De manière générale, prévoyez d’arriver 10 minutes avant l’entretien. Emportez un CV avec vous au cas où. La secrétaire fait un premier scan, elle vous juge et il y a des chances qu’on lui demande, après votre entretien, comment vous vous êtes comporté en salle d’attente. Restez donc professionnel en toute circonstance à partir du moment où vous mettez les pieds dans l’entreprise.

D’après plusieurs retours de pvtistes, les entretiens pour les baitos sont généralement très rapides (10-15 minutes) et simples. Le recruteur présente l’entreprise, les conditions de travail puis vous demande de faire votre jikoshoukai, c’est-à-dire votre présentation en japonais (nom, nationalité, études, expériences professionnelles…). Vous pouvez préparer cette présentation en avance. Il s’agit surtout de voir si vous avez un niveau très basique de japonais. Il est aussi conseillé de ne pas préciser que vous allez bientôt partir du Japon.

Pour les entretiens à des postes de bureau dans des entreprises aussi bien japonaises qu’internationales, il est recommandé :

  • D’avoir une carte de visite (surtout dans le domaine du commerce). N’avoir aucune carte à donner en retour lorsqu’un Japonais vous tend la sienne pourrait vous mettre dans une situation très embarrassante.
  • De mettre en avant ses capacités à travailler en équipe.
  • De parler en keigo (forme polie de la langue japonaise).
  • De ne jamais parler du salaire au premier entretien.
  • De ne pas essayer d’être plus japonais qu’un Japonais. Bien sûr, il faut vous adapter à la culture du travail locale mais vous ne pourrez jamais saisir tous ses codes implicites. N’oubliez pas qu’être étranger est aussi votre plus-value. Si vous commettez des impairs, vous aurez toujours une certaine marge d’appréciation.

Vous pouvez également participer aux ateliers gratuits de préparation au départ au Japon avec une membre de l’équipe de pvtistes.net qui a fait un PVT au Japon. Pour s’inscrire.

Pvtistes.net

L'équipe de pvtistes.net vous informe depuis 2005 sur tous les aspects d'un PVT et vous accompagne dans vos projets de mobilité à l'international !

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