Je suis en quelque sorte à un bilan de mi-PVT, et tandis que j’ai passé 6 mois à Montréal, j’ai voulu tenter totalement autre chose à 3 500 km plus à l’Ouest.
J’ai hésité longtemps entre Toronto, Calgary et Vancouver. Puis je me suis dit que mon intuition me guidait sur Calgary depuis bien longtemps.
Pourquoi Calgary ? La situation géographique, le marché du travail, l’ensoleillement, et ce coté très sous-évalué (majoritairement par des gens qui n’ont jamais mis les pieds là bas). Et un je-ne-sais-quoi qui m’appelait depuis même avant que je demande mon PVT.
Je suis arrivé à Montréal avec une chambre qui m’attendait, mais avec le reste à faire. Le job, les formalités, etc.
Je pensais que j’allais être excité, dépaysé par Montréal et surtout par ce nouveau pays mais en fait, non. Du moins, pas au départ.
On m’avait vanté des millions de fois la gentillesse légendaire des Québécois. C’est effectivement une légende, elle n’existe pas. Oui bien sûr il y a des gens sympas et des cons partout, mais j’ignore d’où viennent les gens subjugués par la gentillesse des Montréalais, mais je n’aimerai pas y vivre. Le Français de province (en tout cas) moyen est au moins aussi agréable. Sans doute moins civique, mais pas le genre à te claquer une porte à la gueule alors que t’es surchargé. Je ne parle pas de mon expérience avec la clientèle montréalaise, j’ai l’impression que la politesse est vraiment en option. Le bonjour/merci/s’il vous plait/au revoir semble être du temps perdu. Mais personnellement, j’y tiens. Je n’évoquerais pas non plus la fermeture des québécois vis à vis des canadiens anglophones. Me voir rétorquer « t’es pas au Canada ici mais au Québec », ça gonfle rapidement.
Alors oui je me suis fait des amis ici, d’excellents amis que j’espère, et que je sais, que je reverrai un jour. Mais ils le sont car ils n’entrent pas dans ce que je viens de décrire. Certains vont hurler à la généralisation, mais tant pis. C’est juste mon vécu.
Puis je me suis attaché tout de même à Montréal : le fait que ça bouge tout le temps, qu’il y ait toujours quelque chose à faire, une sortie, un nouveau resto, un bon vieux bar où se poser (« McCarold » sur Côte des Neiges, je vais te racheter et te ramener avec moi en France..). Flâner sur le Vieux Port, visiter la maison Shaughnessy du CCA, se promener dans Westmount, ou sur Ste Catherine, profiter d’une bonne poutine à la Banquise, et tout ça en bonne compagnie.. Et bien ça aide à aimer une ville, de sentir son pouls, de la voir évoluer. Pour être honnête, je ne pensais pas que j’aimerai autant Montréal. Pas pour sa population, mais pour la ville elle-même.
Vu que je considère mon PVT comme une chance de pouvoir être mobile et enchainer les nouveaux départs pendant un an, je voulais voir autre chose, et ça a donc été Calgary…
Que dire de Calgary de positivement dépaysant en 10 points ?
1- Les gens sont CHALEUREUX et AIDANTS : j’ai eu en une journée plus d’actes bienveillants qu’en 6 mois à Montréal. La caricature du Canadien sympa qui s’excuse quand il passe à moins de 30 cm de toi et qui s’excuse quand tu le bouscules (comme dans How I met your mother) c’est ici qu’on la trouve.
2- C’est une ville anglophone, moi ça me convient car tant qu’à faire, autant repartir du Canada parfaitement bilingue.
3- Le soleil! Montréal est relativement ensoleillée, Calgary l’est largement plus. Le climat étant plus sec, il est aussi plus supportable. Et puis le chauffage dans les arrêts de C-Train c’est du bonheur <3
4- Les SDF beaucoup moins présents qu’à Montréal.
5- La ville est dynamique, ouverte, et malgré sa réputation de conservatisme, c’est la seule grande ville canadienne à avoir un maire musulman.
6- Elle est souvent classée parmi les villes les plus agréables à vivre du monde, et a été notée comme la plus propre du monde il y a quelques années : pour l’aspect environnemental qui m’échappe, je ne sais pas, pour la propreté visuellement constatable, c’est indéniablement plus propre que Montréal.
7- « Calgary c’est plate » (dixit les gens qui n’y sont pas allés pour la plupart). Réellement ? 3 lieux : 4th St SW (Mission), 17th Avenue SW, Kensington/Sunnyside. Facile de trouver bonheur ici ! sans parler des quelques promenades prometteuses le long de la Bow River (pas trop en ce moment, mais dans quelques mois.. :P)
8- La GST (taxe locale) à 5 %.
9- Le niveau de salaire bien supérieur à Montréal, même pour les small jobs.
10- Une petite communauté francophone présente (Connexion Carrière, Alliance Française) car plus de 250 000 francophones vivent en Alberta !
Si je dois citer un seul inconvénient majeur ici, c’est le coût de la vie. Je trouvais Montréal cher, Calgary est bien pire. « Safeway », c’est du Loblaws hardcore-mode. Je ne parle même pas de « Co-Op » qui, quoiqu’étant le supermarché le plus cute que je connaisse, n’encourage pas à se nourrir autrement qu’à coup de mac ‘n cheese. Heureusement reste la valeur sure des bacon cheeseburgers à 1,45 $ au « Mc Do' » pour les petits budgets…
Le coût du logement est aussi assez élevé. Pour une chambre c’est plus cher qu’à Montréal mais on peut trouver un niveau de prix « correct » (je paye 100 $ de plus que pour ma chambre à Montréal). Pour ceux qui envisagent un 1-bedroom dans le centre ville, ou pire encore à Kensington ou Mission, oubliez très fort, pas trouvable à moins de 1 000 $.
Ah oui sinon, l’auberge de jeunesse de Calgary est excellente presque aussi bonne que celle d’Ottawa pour ceux qui connaissent.
Toutes ces impressions manquent clairement de recul et de maturité, mais ça ne reste que des impressions, et il parait que la première est toujours bonne. Quand on n’aime pas un lieu, il ne nous faut pas une semaine en passant 90 % du temps dehors pour le réaliser. J’aime Calgary et pour l’instant, c’est probablement le lieu qui me ferait le plus envisager de prolonger mon PVT.
PS : pour ceux qui veulent retrouver une poutine très correcte, « Big Cheese Poutinerie » sur la 17th Avenue. De rien.
Un gros point de détail : pour moi Calgary a cette atmosphère très « ouest américaine » qui contraste vraiment avec l’est américain (je mets Canada et USA dans le même panier car cette différence d’atmosphère est également palpable). Niveau architectural, « graphique », couleur, les grands espaces et le ciel bleu immense, cette atmosphère très professionnelle mais assez casual et même parfois désinvolte. Pour une raison inconnue et pour ceux qui connaissent, Calgary me rappelle vraiment beaucoup Denver aux USA. Même si je n’étais pas tombé amoureux de cette dernière (au profit de Boulder, 45 minutes au nord ).
A lire également : Vivre à Calgary et La région des Rocheuses canadiennes.
(63)Commentaires
Tu es dans quelle branche pour commencer ? Tu as quel niveau d'anglais ? (Deux réponses possibles je précise, bilingue ou pas bilingue) Tu as eu quels jobs à MTL et tu cherches à faire quoi à TO et YYC ?
Ne pas avoir de voiture est très chiant à Calgary car c'est très étendu et le centre-ville tout petit. Ne pas en avoir à TO est chiant aussi (surtout pour faire les courses !) mais vivable et puis tu peux louer une voiture la semaine au pire via Zipcar ou car2go. Le centre-ville de TO étant super grand pour le coup. Par contre les transports en commun sont super chers et couvrent assez mal la ville, les bus ça va mais parfois tu vas mettre des heures pour aller d'un point à un autre. Et la circulation est un enfer le matin et le soir.
Les lieux touristiques autour de TO à part Niagara Falls et Niagara on The Lake tu n'en as pas. A Calgary tu as Banff et les stations de ski. Tu peux toujours y aller en bus mais si tu vis sur Calgary ou sur Toronto oublie. Tu vas mettre des heures. Il vaut mieux vivre sur place.
Je te laisse mon blog au cas où https://frenchwithbenefits.fr
Bah ds l'essentiel etre agent immo ici coûte cher. Très cher. La formation à plein temps prend environ 4-5 mois. Obtenir la license coûte environ $6000 , et son renouvellement chaque anné coûte environ $3000.
Il n'est pas possible de bosser seule quand on a la license de base (real estate associate) par laquelle il faut passer durant 2 ou 3 ans minimum de memoire avant de faire le cours pr etre eventuellement associate broker et là on peut se mettre à son compte.
Donc il faut bosser pr un "brokerage" (RE/MAX, CIR, ROYAL LEPAGE, CENTURY 21 etc) et tous ces gens facturent très très cher.
La plupart prennent un frais fixe mensuel + un pourcentage des commissions.
RE/MAX ne prend ps de pourcentages sur les commissions mais le frais fixe mensuel est très lourd (+ de $1000).
En gros il faut vendre 3-4 biens par an juste pour couvrir les frais de renouvellement de license + de votre brokerage.
S'ajoutent en + à ça vos taxes, et toutes vos très nombreuses dépenses.
C'est un super job, très agréable à faire, mais necessite d'importantes économies ou bien un conjoint pour vous supporter financierement pendant 2-3 ans que ca prend pour avoir un business récurrent, puisque c'est 100% commissions.
EDIT: je realise a la relecture de mon message a crystal il y a quelques semaines que je lui proposais de lui repondre en mp + en details sur la situation actuelle du marché.
donc ce qu'il se passe pr l'instant, il y a eu bcp de licenciements, le nombre de foreclosure augmente meme si c'est loi d'etre dramatique, bcp d'acheteurs dans le marché mais ils sont en standby et attendent la prophécie des journaux et des catastrophistes qui parlent d'un crash et d'un ecroulement des prix alors que ca a baissé de 2% à peine durant l'hiver, mais là ca fait 3 mois consécutifs que ca remonte.
Bon il est clairement + facile de s'en sortir pour un agent qui a deja tout son réseau, plutot que pour un qui commence, mais sans ça, ça va !
T'as description des calgariens et très vraie.
Je me suis fait quelques amis très proche, calgariens d'origines, j'ai oublié de mentionner.....
Ma description était pas pour décourager mais plus pour prévenir à quelles difficultés on peut faire face au début, ça peut surprendre, j'ai oublié les côtés positifs que t'as très bien énuméré.
Et encore une fois, oui c'est naturel de se tourner vers ce q'on a toujours connu socialement, et de rencontrer d'autres français, car c'est rassurant dans une culture si différente.
Mais mon point était juste de ne pas s'enfermer là dedans. Se chercher une job et/ou un logement dans une place ou un quartier français, va être confortable, mais inconsciemment on se met des batons dans les roues pour s'inbtégrer réellement.
Trouver un travail ou une coloc dans un quartier local quelconque va être plus difficile au début psychologiquement, car on se prend toutes les différences de cultures dans la face sans personne pour nous tenir la main, mais m'a personnellement permis de me faire des amis très proche born and raised dans ces différentes places, et de découvrir la richesse de ces différentes culture de l'intérieur.
Bref avoir un ou deux amis français peut être un avantage, mais faire des sorties majoritairement entre français très fréquement, personnellement je trouve ça dommage. C'est quelque chose que j'ai vu dans toutes les villes étrangères dans lesquelles j'ai vécu, et spécialement à Calgary et Montréal, c'est pour ça que je le mentionne. Puis c'est juste mon avis, chacun voyage comme il veut aussi.
C'est aussi parce que j'ai eu pleins de discussions avec des français qui me disaient que les québécois/Montréalais/calgariens étaient comme ça, comme ci, mais qu'en creusant un peu je me rendait compte qu'il n'en fréquentait pas vraiment à part a leur job, si ça m'énerve c'est parce que c'était des remarques négatives et plus proche d'aprioris que de réalités.... travailler avec quelqu'un ou servir quelqu'un nous montre très peu les vrais personnalités
Ensuite j'aurai pu dire Montréalais mais j'ai rencontré des gens d'un peu partout au Québec. Toutefois dire "Montréalais" semble plus exact du fait que je décris un phénomène rencontre la bas.
Pour les remarques sur Calgary, c'est conservateur... Et pas du tout à la fois. Une ville de redneck managee par un maire vénèré (je n'exagère pas, Naheed Nenshi est d'ailleurs considère le meilleur maire au monde - oui il existe ce genre d'élections) qui est musulman. Ensuite il y a une communauté hipster assez importante mais les Calgariens moyens sont de bonnes personnes chaleureuses, simples, prédisposées au travail (certains diront trop), avec des valeurs traditionnelles. Pas plus ou moins fetarde qu'ailleurs je dirais. La vie culturelle est moindre ici niveau musées et festivals mais il y en a quand même pas mal et surtout ça s'améliore.
Pour être honnête, je ne sais pas si je devrais continuer à écrire des trucs sur Calgary. Je crois que cette ville doit rester le diamant brut caché que tout le monde piétiné sans l'avoir regardé de près. Ce serait bête de devoir partager cette ville géniale ;-)
Calgary est en effet très agréable à vivre si tu aimes la nature, le sport et que t'as une voiture. La végétation et l'environnement sont beaucoup plus proche du cliché qu'on a du Canada. Les rocheuses a 45min de voiture, un bonheur ! L'été, un weekend camping dans un "camping" des rocheuse c'est pratiquement du camping sauvage et c'est merveilleux !! L'eau bleu verte des montagne, les conifères immense....
Bref ça me manque...
Calgary, ville de taille moyenne, tranquille, on peut y vivre une vie de famille agréable. On peut y faire le party etc etc
Mais les côtés négatifs en bilan : Les anglophones albertain sont plus agréables que les montréalais (et non les québécois nuance) surement au premier abord. Difficile cependant de creuser. Selon les mileux, je me suis retrouvé très souvent dans des soirées ou le monde m'ignorait tant qu'on avait pas été formellement présenté par une connaissance commune. Se faire des vrais amis, et créer des relations plus profondes est plus difficile. Il y a quand même une mentalité très conservatrice.
On entendra beaucoup des "lets get trasheeed tonight"" let's get wasteeed" bref l'alcool est TRES présent, et boire un ou deux verres dans une soirée c'est très rare, car quand on boit c'est pour se défoncer (80% de la population que j'ai fréquenté par mon école mon travail mes amis nés la bas). Ce qui explique surement la difficulté à approfondir les relations. Facile d'avoir du fun et de faire la fête avec des inconnus autour de l'alcool, plus difficile de créer des vrais liens sur le long terme.
Deuxieme point manque de culture... J'ai énormément aimé la nature et le train de vie, par contre, côté cinémas indépendant, festivals, concerts, musique indie etc etc c'est très calme.
Ensuite loin de tout ! L,avion est souvent nécessaire pour partir ailleurs.
Bref du bon et du mauvais.
Pour revenir sur ton analyse des québécois. Les montréalais ne sont pas tous les québécois. J'ai commencé par Québec et j'ai étudié en Beauce. La gentillesse et courtoisie dont on parle est bien présente hors Montréal. Je me suis fait beaucoup d'amis québécois à Québec en 1 an. Très peu à Montréal en 2 ans.
Sur la plupart des sujets que je lis, si j'ai un conseil à donner, éviter le maximum de rester entre français, car ça empêche de s'intégrer. Plus on rencontre de français plus on en rencontre d'autres, plus on est vu comme communautaire, moins les non-français ose creuser les relations avec nous. Je ne dis pas de s'auto boycotter, on s'aime quand même, puis on peut se rencontrer par hasard. Je dis d'éviter de se chercher. C'est la facilité, et c'est beaucoup plus difficile au début de s'enfoncer dans un milieu social sans français, mais c'est la meilleur manière de vraiment découvrir la culture et de s'intégrer. Que ce soit à Calgary, Québec ou Montréal.
C'est juste mon avis et ma vision avec du recul sur les différents lieux, rien de mieux que d'y aller soit même et de faire son propre jugement.
Bonne expérience à tous
Malgré ces inconvénients, le marché de l'immobilier fonctionne bien en Alberta ? même s'il y a beaucoup de frais, tu arrives quand même à bien gagner ta vie ?
Merci encore des tes réponses.
chaque province est differente mais en Alberta c'est le Real Estate Council of Alberta qui administre le programme de formation d'agent immobilier.
tout est sur leur site internet.
tu peux faire le programme en ligne ou en classe.
Tout compris faut compter environ $6000 pour obtenir ta license.
si tu fais tout back to back en classe, compte environ 4-6 mois.
Concernant la facilité de trouver un job, c'est sur commission uniquement de toutes façons.
et une fois que tu as complété ton programme de training d'agent immobilier, tu dois etre "sponsorisé" par un real estate broker (manager d'une compagnie immobilière, exemple REMAX, Royal Lepage, Century 21 etc).
pas le choix. Tu ne peux pas exercer tout seul tant que tu es real estate associate (et ca pendant 2 ou 3 ans et une autre classe de licence immobiliere).
donc quand tu auras complété ton programme de formation, tu commenceras à rencontrer des managers des differentes boites et chacun essaiera plus ou moins de te convaincre de bosser chez eux. Quand tu auras choisi où tu vas bosser, le manager de cette boite te fera enregistrer avec eux et ca te fera obtenir ta license.
si tu changes de boite, meme procedure, le manager de l'autre compagnie fera le necessaire mais tu n'as pas le droit d'exercer pendant le temps où tu n'as "plus" d'affiliation.
garde en tete que c'est tres cher d'etre agent immo.
Juste pour couvrir tes frais (chez remax par exemple) , compte devoir faire un minimum de 3-4 transactions par an. Juste pour couvrir tes frais de license immobiliere +ce que ta compagnie (exemple REMAX) te facture pour bosser pour eux (oui, tu paies les compagnies pour pouvoir bosser pour eux).
jespere que ca pourra taider.
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