8Animaux et tourisme : où, quand et comment les voir ?


Le Mexique offre l’opportunité incroyable de voir plusieurs animaux sauvages dans leur milieu naturel. Ce sont à chaque fois des expériences inoubliables qui laissent difficilement impassible. Avant de vous expliquer comment faire pour observer, voire nager avec différentes espèces, quelques mots de prudence.

Pour toutes les activités suivantes, les animaux sont dans leur habitat naturel, qui leur est vital. La plupart sont dépendants d’un environnement spécifique qui répond à des besoins précis et s’ils devaient le quitter ou le fuir, cela aurait de graves conséquences. Nous sommes ceux qui font la démarche d’entrer en contact avec eux, d’aller “dans leur maison”, nous devons donc respecter leur confort et respecter leur habitat. Il ne faut jamais forcer un contact ni le prolonger si l’on observe des signes de mal-être de la part de l’animal. Il faut être patient, attentif et réactif à ses comportements.

Au moment de réserver votre tour, attention aux arnaques et aux signes d’abus. Vérifiez que les entreprises ont les autorisations nécessaires pour effectuer l’activité et qu’elles respectent les normes en vigueur. Pendant le tour, n’hésitez pas à leur faire remarquer si vous observez un comportement qui va à l’encontre du bien-être ou de la sécurité de l’animal. Les guides font souvent cela pour répondre aux attentes des visiteurs et devraient arrêter s’ils voient que vous n’êtes pas d’accord.

Selon les espèces (jaguars ou oiseaux notamment), faites attention aux entreprises qui vous assurent à 100 % d’observer l’animal désiré. En milieu naturel cette garantie est impossible. Si elle est vraie, cela veut dire que la compagnie utilise des moyens nocifs pour la vie de l’animal pour l’attirer (souvent de la nourriture).

Pourquoi est-il très important de ne pas nourrir les animaux sauvages ?

  • pour ne pas leur créer de problèmes de santé : la nourriture humaine n’est pas adaptée pour eux. Elle peut les affaiblir, les rendre plus sensibles aux maladies, et créer une dépendance qui leur est fatale si l’apport en aliments stoppe;
  • pour ne pas perturber les écosystèmes : si la nourriture n’est pas mangée et reste sur le sol, son accumulation peut perturber l’équilibre écologique local via l’apparition de plantes (algues, moisissures) et la prolifération d’espèces nuisibles (rats, insectes…) ;
  • pour ne pas dérégler artificiellement l’équilibre de population entre les espèces : nourrir les animaux fait augmenter la population des espèces les plus opportunistes, laissant les autres en sous-nombre. Cela peut impacter la préservation de la diversité des sous-espèces, saturer l’environnement qui n’est pas forcément capable d’accueillir autant d’animaux et augmenter l’agressivité des individus qui vont mettre en place des tactiques de lutte pour s’assurer de recevoir la nourriture.

La baleine

Les baleines grises, bleues et à bosse sont présentes au large des côtes Pacifique du Mexique à partir de décembre jusqu’à avril/mai. Il est parfois possible de les observer depuis le bord de mer avec de bonnes jumelles, mais le mieux reste de payer une excursion à bord d’un bâteau pour les contempler de plus près. Vous aurez aussi peut-être la chance de voir d’autres animaux comme le requin-baleine, l’orque, la raie manta ou le dauphin. Un guide vous accompagnera pour partager avec vous des informations sur le plus grand animal de la planète.

Il est possible de les observer depuis différents États :

  • Baja California : Bahía de Todos Santos
  • Baja California Sur : Los Cabos, Bahía Magdalena, Bahía Santa María, Isla Magdalena, Parque Nacional Bahía de Loreto,
  • Reserva de la Biosfera El Vizcaíno y el Área de Protección de Flora y Fauna Cabo San Lucas
  • Nayarit : Guayabitos, San Blas e Isla Isabel
  • Jalisco : Bahía de Tenacatita
  • Sinaloa : Mazatlán-Teacapan
  • Oaxaca : Puerto Ángel-Mazunte

Dans une moindre mesure, les différentes espèces de rorqual peuvent être observées toute l’année près de la Basse-Californie.

Le meilleur mois est mars car c’est à cette période qu’il y a le plus d’activités et que les petits nés en décembre ont grandi et sont particulièrement joueurs.

Les prix pour une excursion commencent à partir de 2 500 pesos.

  • Pour planifier votre tour, surveillez l’actualité : à partir de novembre – décembre, les organismes mexicains publient les premières apparitions de baleines et un calendrier d’observation pour la saison.
  • Le matin, la mer est généralement plus calme (parfait pour ceux qui sont sensibles au mal de mer) mais l’après-midi garantit souvent une plus grande activité de la part des animaux.

Tourisme responsable :

Le risque de collision est la menace principale que représente cette activité pour les baleines. Elles peuvent également être gênées par le bruit des moteurs ou si l’embarcation s’approche trop près et disperse le groupe ou sépare une mère de son petit.
Pour éviter cela, une réglementation officielle a été mise en place par le gouvernement mexicain (norme NOM-131-SEMARNAT-2010) à laquelle tous les services d’observation de baleines doivent se conformer. Cela inclut notamment :

  • La limitation de la vitesse du bâteau dans les zones d’observation.
  • Des distances de sécurité entre les navires et l’animal et une approche standardisée par l’arrière de la baleine pour ne pas lui couper la route.
  • Seulement 4 bâteaux autorisés près d’une même baleine et maximum 30 minutes d’observation .
  • Encadrement du type d’embarcations autorisées à effectuer cette activité.
  • Avant de réaliser un tour, il faut absolument vérifier que l’entreprise possède la licence officielle décernée par la SEMARNAT, qui se trouve sur le drapeau de l’embarcation.

permis animaux du mexique

En cas d’irrégularité, les touristes sont priés de faire une dénonciation à la Procuraduría Federal de Protección al Ambiente (Profepa) en partageant photos ou vidéos de l’infraction, nom et immatriculation du bâteau, jour et heure de l’observation.

 

Le requin-baleine

Nager avec un requin-baleine est une expérience extraordinaire et de plus en plus recherchée par les touristes. Cet animal, de grande taille mais inoffensif pour les humains, est présent dans deux régions différentes selon la période de l’année :

  • Basse-Californie, Bahía de Los Ángeles : juin à mi décembre.
  • Basse-Californie, Bahía de La Paz : début octobre à fin mai.
  • Quintana Roo, Isla Mujeres, Puerto Juárez, Chiquilá, Isla Holbox : mi mai à mi septembre.

Il faut compter au moins 2 000 pesos. Le prix augmente selon les services proposés (dans les Caraïbes un arrêt sur une île est souvent inclus) et la capacité du bâteau (plus ou moins de passagers).

Tourisme responsable :

Comme pour les baleines, le requin-baleine peut être blessé par les bâteaux ou les touristes peu scrupuleux (attention aux perches à selfie !). Trop de contact, de bruit ou de lumière sont également des éléments qui peuvent déranger l’animal qui est en danger de disparition. Il est donc très important de faire attention à la façon dont nous interagissons avec lui.
L’observation et la nage sont inoffensives pour l’animal. Mais attention à l’effet de masse qui peut à terme déranger l’animal et pourrait l’amener à rechercher la tranquillité dans d’autres eaux. Si possible, il est préférable de nager avec lui en Basse-Californie car le flux de touristes est moins important que dans les Caraïbes.

Consignes :

  • S’assurer que la compagnie est accréditée et possède les permis nécessaires pour proposer cette activité.
  • Ne pas toucher le requin, le monter, entraver ses mouvements. Toujours respecter une distance de sécurité et de confort (5 m).
  • Le bâteau doit rester à une distance de 10 m pour ne pas risquer de blesser ou de déranger l’animal. Certains tours essayeront de s’approcher plus pour satisfaire les clients, ne pas hésiter à leur dire que vous souhaitez respecter la distance établie par les autorités.
  • Ne pas le nourrir ni accepter que les guides leur donnent de la nourriture pour les attirer.
  • Ne pas utiliser de crème solaire conventionnelle ou autres produits nocifs pour l’environnement. Des crèmes solaires qui respectent les écosystèmes marins sont trouvables très facilement.
  • Limiter le bruit et ne pas prendre de photos avec flash.
  • Pas plus de 6 personnes autour d’un même animal.

 

Le requin blanc et le requin bouledogue

Pour les plongeurs plus expérimentés, il est possible d’observer ces deux géants des océans.

  • Requin blanc : île de Guadalupe, Basse-Californie, juillet à novembre. Il faut payer une croisière de plusieurs jours et l’observation du requin blanc se fait dans une cage, par mesure de sécurité.
  • Requin bouledogue : Playa del Carmen, novembre à mars, meilleurs mois décembre à février.

 

Le loup de mer

Nager avec le loup de mer est particulièrement amusant en raison de son caractère sociable et joueur, notamment les plus jeunes individus.

Il est possible de nager avec eux en Basse-Californie, de septembre à mai.

De juin à septembre, c’est la période de reproduction et cela pourrait entraîner des accidents : seule leur observation depuis un bâteau, arrêté à une trentaine de mètres, est autorisée.

Pour 1 500 pesos, un tour vous emmène à l’Isla Espíritu Santo où ils sont le plus présents.

Tourisme responsable :

Il n’y a pas de consignes particulières mais le bon sens s’applique : ne pas les toucher pour ne pas les blesser, ne pas les nourrir, ne pas laisser de déchets, ne pas utiliser de crèmes solaires ou produits nocifs pour les écosystèmes.

 

La tortue

Les côtes mexicaines compte un nombre important de campements de tortues, qui ont pour mission de protéger, de conserver et d’étudier cet animal en voie de disparition. Il est possible d’aller les observer, de participer aux “libérations” des jeunes tortues pour qu’elles puissent atteindre la mer, voire parfois de nager avec elles.

Bien qu’il y ait des plages de nidification un peu partout, les zones où il est le plus facile d’approcher les tortues sont les États de Oaxaca, Quintana Roo (notamment à Akumal), Riviera Nayarit, Jalisco et Basse-Californie.

La période de nidification avec l’éclosion des œufs dure de mai à octobre mais les tortues sont visibles toute l’année. La disponibilité des activités peut varier légèrement selon les régions et les restrictions locales (suspension tout le mois de septembre à Akumal par exemple).

Prévoir entre 380 et 1 700 pesos selon le lieu, le programme et la durée de l’excursion. Les tours pour voir l’éclosion des œufs ont lieu en nocturne.

Il est possible de réaliser des volontariats de plusieurs semaines pour aider les organisations contribuant à leur préservation.

Tourisme responsable :

Les différentes espèces de tortues font partie de programmes de conservation pour augmenter leurs populations.
Dans la baie d’Akumal, il y a quelques années, une suspension des activités a eu lieu pour étudier l’écosystème. En observant les bienfaits de cet arrêt, l’observation et la nage avec les tortues ont été autorisées de nouveau mais avec de nouvelles réglementations pour favoriser la protection et la conservation des écosystèmes de la baie. En effet, cette zone particulièrement attractive (facile d’accès, eau peu profonde…) attire des milliers de personnes et une telle fréquentation a un impact nuisible important.

Des organismes nationaux (CONANP et PROFEPA) ont délivré des permis d’activités touristiques à un nombre restreint d’entreprises. Seulement 12 touristes par prestataire de service sont autorisés par jour dans la zone. Deux circuits ont été créés pour mieux organiser le trafic et délimiter les zones d’activités.

  • La nage ou l’observation doit se faire entre 9 h et 17 h.
  • Interdiction de rester plus d’une heure.
  • Être le plus silencieux possible.
  • Utiliser des crèmes solaires respectueuses des écosystèmes.
  • Respecter une distance 10 m entre chaque groupe et 3 m avec les tortues.
  • Ne pas toucher, nourrir, poursuivre ou entraver les mouvements des animaux.
  • Ne pas rester proche d’une tortue plus de 5 minutes. S’éloigner immédiatement et la laisser tranquille si elle montre des signes d’évasion ou de plongées plus longues.

Malheureusement, au vu de l’opportunité financière que cette activité représente, ces régulations ne sont pas toujours respectées.

Si la mention “écotourisme” est présente un peu partout, elle n’est pas vraiment encadrée et peut donc tout et rien dire. Pour les libérations de tortue, il est évidemment flatteur de penser qu’on participe à la sauvegarde d’une espèce en danger, mais la réalité est plus complexe. Pour que cette activité touristique ait un vrai impact, elle doit s’inscrire dans un programme plus large de développement durable et prendre en compte la protection du patrimoine culturel et naturel local, l’inclusion des communautés régionales dans le projet d’écotourisme et le financement des actions de conservation.
Avant de payer un tour, je vous encourage à questionner l’organisme ou l’entreprise sur ces différents aspects pour s’assurer que votre argent bénéficie à ce plan environnemental et social plus global.

 

Les papillons monarques

À l’automne, les papillons migrent des États-Unis et du Canada vers le Mexique pour y passer l’hiver et s’y reproduire. Ils traversent les États de Coahuila, Nuevo León, Tamaulipas, Zacatecas, Querétaro, Aguascalientes, Guanajuato, San Luis Potosí et Hidalgo, pour s’établir dans les réserves de Michoacan et de l’État de Mexico.

De début novembre à mars, vous pouvez les observer dans la Reserva de la Biosfera de la Mariposa Monarca. D’une superficie de 56 259 hectares, elle fait partie de la liste du patrimoine naturel de l’UNESCO depuis 2008.

Dans le Michoacán :

  • El Rosario dans la Sierra Campanario
  • Cerro Prieto
  • Senguio à Sierra Chincua

Dans l’État de Mexico :

  • La Mesa à Sierra Campanario
  • El Capulín à Cerro Pelón
  • San Mateo Almomoloa à Piedra Herrada

Il est déconseillé d’y aller en novembre, le temps qu’ils prennent leurs marques. Les visites commencent réellement en décembre, et la meilleure période sont les mois de février et mars où ils se réveillent et commencent à voler.

L’entrée coûte généralement 35 pesos. Des excursions à la journée existent depuis Mexico, pour 750 pesos environ.

Tourisme responsable :

Les papillons viennent dans cette région forestière car elle les protège des évènements climatiques extrêmes et leur permet d’hiverner en toute tranquillité et en emmagasinant de la graisse qui leur servira d’énergie pour effectuer le vol de retour, long de plus 4 000 km. Si les papillons sont dérangés et volent durant cette période, ils risquent de ne pas pouvoir effectuer toute leur route de migration. Leur observation doit donc se faire sous des conditions strictes pour ne pas les déranger. Quand vous visitez un sanctuaire, il faut :

  • Suivre les indications des guides locaux, rester sur les chemins balisés et respecter les limites d’accès pour l’observation ;
  • Ne pas introduire ni consommer d’aliments ou boissons extérieurs, ne pas fumer, ne pas laisser de déchets et ne pas venir avec son animal de compagnie ;
  • Ne pas emporter de papillons, plantes ou autres éléments faisant partie de la forêt. La réserve est un sanctuaire avec une faune et une flore unique qu’il faut préserver ;
  • Ne pas faire de bruit ni de la lumière (photos avec flash interdites) ;
  • Ne pas rester plus de 18 minutes pour laisser de la place aux visiteurs suivants. Le nombre est limité car les papillons peuvent interpréter une hausse du CO2 comme un danger et pourraient se réveiller pour changer de lieux.

 

Le Flamant rose

Des colonies de flamants roses sont présentes dans la péninsule du Yucatán. On peut les observer dans les réserves de :

  • Río Lagartos, de mars à novembre, moment où ils pondent leurs œufs.
  • Celestún, de novembre à février, où ils migrent avec leurs petits pour l’hiver.

La visite se fait en bâteau, prix : 1 800 pesos pour 6 personnes.

Tourisme responsable :

Comment toujours, il faut respecter les consignes de base : ne pas les déranger, ne pas les toucher, ne pas les nourrir, ne pas laisser de déchets dans les réserves.

 

Les planctions bioluminescents

Ce ne sont pas exactement des animaux mais ils valent tout de même le détour. Ces organismes vivant dans l’eau brillent durant la nuit, à la lumière de la lune. Ce spectacle étonnant s’observe à différents endroits :

  • Ile d’Holbox, Quintana Roo
  • Lagunes Manialtpec et Chacahua, Oaxaca
  • Lagune Bucerias, Nayarit
  • Xpicob, Campeche
  • Plage El Saltito, Basse-Californie

Ce phénomène arrive toute l’année mais sa puissante varie selon les jours (ciel couvert, phase de la lune…).
Il est parfois possible de s’y rendre par ses propres moyens, sinon compter environ 500 pesos pour un tour.

 

Les autres animaux

La faune tropicale comme les singes, crocodiles, perroquets, toucans, iguanas, etc, sont visibles toute l’année dans le sud du pays. Vous pouvez les apercevoir sur les sites archéologiques ou sur les routes et chemins en milieux naturels.
Il existe des réserves naturelles (comme Sian Ka’an ou El Cielo) où vous aurez plus de chances de les croiser, d’autant plus si vous êtes accompagné d’un guide qui saura où vous emmener. Vous pouvez même participer à des excursions dans la jungle, menées par des guides spécialistes pour voir des animaux plus timides, comme le jaguar.

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