À l’intention de chaque lecteur : les chiffres présentés dans ce dossier relatent une réalité pré-COVID ; au moment où nous avons écrit ce dossier, les chiffres officiels n’étaient pas disponibles. Néanmoins, historiquement, les économies nord-américaines ont connu des reprises de croissance plus rapides qu’en Europe.

L’Ontario est la province la plus peuplée du Canada, avec près de 15 millions d’habitants, soit près de 40 % de la population totale canadienne dont une grande partie se concentre dans le sud de la province, autour de Toronto (plus de 6 millions d’habitants) et d’Ottawa (1,4 million). Alors que Toronto est la capitale administrative de la province, Ottawa est la capitale du Canada.

L’Ontario, c’est aussi le cœur économique du Canada, presque deux fois plus important que le Québec, la province voisine. L’Ontario reçoit près de 140 000 immigrants par an et le ministère des Finances de l’Ontario indique que la moitié d’entre eux s’installe autour de Toronto.

Avec un taux de chômage de 5,5 % (janvier 2020), près de 50 % des entreprises éprouvent de la difficulté à recruter selon le rapport économique de 2019.

Sur l’économie de la province…

Quels sont les principaux secteurs d’activité en Ontario ?

L’industrie technologique occupe une place majeure avec le hub composé des villes de Waterloo (ancien siège de BlackBerry), Toronto et Markham. On y trouve une des plus fortes concentrations de sociétés (plus de 15 000) dans ce domaine en Amérique du Nord (d’après le rapport McKinsey) et près de 170 000 emplois prévoient d’y être créés d’ici 2025.

Toronto est la capitale financière du pays, regroupant ainsi les sièges des principales institutions financières. Avec 370 000 emplois directs, c’est la 2e ville d’Amérique du Nord ayant le plus grand nombre d’emplois dans les secteurs de la finance et des services.

L’industrie des minéraux et des métaux est un important générateur de richesse et d’emplois pour les Canadiens. En 2016, elle a contribué directement ou indirectement à 3 % du produit intérieur brut du Canada. La même année, elle a fourni 596 000 emplois à travers le Canada. La bourse de Toronto est numéro un pour les indices miniers avec plus de la moitié des sociétés minières mondiales basées au Canada dont une large part à Toronto. De plus, l’Ontario est le plus grand producteur d’or, de platine et de nickel du pays.

L’industrie manufacturière (automobile, sidérurgie, pétrochimie) de l’Ontario se trouve aussi en tête de file du Canada. Cependant, le nombre d’emplois dans ce secteur décroît d’année en année et les usines sont principalement localisées dans le sud de la province, loin des grands centres urbains.

Pour ce qui est de l’agriculture, l’industrie viticole est majoritairement développée dans la région du Niagara (environ 150 vignobles qui produisent 60 % du vin canadien). Également dans le sud de l’Ontario, les industries du tabac et maraîchère prédominent, mais cette dernière est affectée par la croissance exponentielle des constructions urbaines.

Grâce à son coût de la vie plus faible, Ottawa est à considérer pour travailler dans l’industrie technologique ciblée et dans l’administration gouvernementale et bénéficier d’un meilleur confort de vie.

Y a-t-il des professions particulièrement en demande en Ontario ? Si oui, s’agit-il d’emplois qualifiés ?

D’après un rapport publié par CivicAction, près de 50 % des emplois vacants au Canada ne demandent ni expérience, ni formation particulière.

Pour avoir un ordre d’idée, voici une liste des domaines qui recrutent de manière continue :

  • Avec 25 % des emplois pourvus par les jeunes en Ontario, la vente de détail est le domaine parfait pour trouver un premier travail. On comptait près de 100 000 emplois non pourvus en 2017.
  • La main-d’œuvre active se raréfie au Canada. Ainsi, plus de 70 000 emplois dans le domaine de la santé et de l’assistance sociale n’étaient pas pourvus en 2017 et d’ici 2041, 25 % de la population aura plus de 65 ans. Les milieux hospitaliers (infirmiers et autres) ainsi que celui de la garde d’enfants sont particulièrement touchés par les difficultés de recrutement. Cependant, ces milieux sont réglementés et les postes peuvent nécessiter de convertir des diplômes et/ou de passer une certification locale.
  • Les principaux postes dans le secteur des assurances et de la finance sont dans l’assistance/relation-client, pour lesquels les personnes bilingues sont particulièrement recherchées. Avec moins de 5 % de la population parlant français en Ontario, c’est une bonne opportunité pour débuter et les rémunérations, en étant bilingue, sont plus élevées (+5 à 10 %). La majorité des emplois se trouve dans les centres d’appels et les grandes entreprises et ils n’exigent pas nécessairement d’expérience. Ces postes constituent un premier palier pour acquérir une expérience locale et se familiariser avec la culture du travail canadien.
  • Plus de 40 % des emplois dans le domaine de l’information et de la technologie n’ont pas été pourvus en Ontario en 2019. Les profils de développeur, analyste de données et support technique sont en large pénurie. Les postes se trouvent généralement dans les grands centres urbains mais la possibilité de télétravail offre une certaine flexibilité sur la localisation.
  • Dans les 10 prochaines années, près de 20 % de la masse salariale partira à la retraite dans le secteur de la construction. On prévoit donc 100 000 nouveaux emplois d’ici 2027, dont 80 % seront accessibles sans expérience préalable. Les postes de management sont ouverts aux personnes détenant davantage de qualifications. Enfin, les salaires sont reconnus comme étant en moyenne plus importants que dans l’industrie manufacturière, par exemple.

Sur la francophonie…

Est-ce un atout d’être francophone en Ontario ?

Seulement 5 % de la population ontarienne est bilingue et d’après le gouvernement, la majorité des francophones habite dans les régions d’Ottawa (42 %) et de Toronto (19 %). Les francophones sont très présents dans les secteurs des sciences sociales, du gouvernement et de l’éducation car le bilinguisme est souvent nécessaire.

L’Ontario reste une province majoritairement anglophone. Quelques panneaux sont écrits dans les deux langues et le service doit se faire en anglais et en français dans les administrations gouvernementales, la poste et les banques. La réalité est variable selon le personnel présent mais il reste possible de demander un service en français.

À cause de cette pénurie, maîtriser le français devient alors un atout (même s’il n’est pas mentionné). Des entreprises peuvent avoir des clients au Québec ou tout simplement vouloir respecter le bilinguisme du pays et c’est là que vous entrez en jeu !

Si oui, comment jouer la carte de la francophonie dans sa recherche d’emploi ?

Il existe en Ontario une vingtaine d’agences de recrutement qui sont spécialisées dans les emplois et les candidats uniquement bilingues. Si ces agences existent en aussi grand nombre, c’est que la pénurie de profils est réelle. Une première étape en tant que chercheur d’emploi peut être de se faire référencer auprès de toutes ces agences, puis de filtrer uniquement les emplois bilingues dans les moteurs de recherche.

Postuler à un emploi qui requiert le bilinguisme à Toronto, par exemple, signifie que vous êtes en compétition qu’avec les 5 % de la population qui maîtrisent les deux langues officielles.

Comme décrit précédemment, vous pouvez privilégier les emplois en service à la clientèle, en banque et assurance, dans l’éducation ou reliés au Québec pour avoir plus de chances de faire valoir votre bilinguisme. C’est l’avantage compétitif qui vous permet d’intégrer plus rapidement une entreprise pour valider votre première expérience canadienne.

Le bilinguisme est-il nécessaire pour trouver un emploi ?

Il est nécessaire de parler anglais pour vivre en Ontario. On vous demande de savoir communiquer en anglais (comprendre et transmettre des informations) et même si vous avez un fort accent, ce sera le plus souvent pardonné tant que l’on comprend ce que vous voulez dire.

La population en Ontario est multiculturelle et 70 % des habitants ont l’anglais comme langue maternelle d’après le recensement de 2016. Ainsi, une personne sur trois a un accent.

Témoignage de Pauline : Partir seule en PVT à Toronto avec un niveau faible d’anglais.

Sur la recherche d’emploi…

Y a-t-il un marché « caché » de l’emploi en Ontario ?

Le marché caché de l’emploi (offres non publiées au grand public) représente, selon les estimations basses, 70 % du marché de l’emploi.

Même les universités présentes à Toronto émettent des recommandations pour y accéder ! Le réseautage (“networking”) est ancré dans la culture et c’est une porte d’entrée sur ce marché caché.

Il est courant de proposer ou d’accepter des cafés avec des personnes que vous souhaitez rencontrer. Ces “coffee meetings” ou rendez-vous informels d’une quinzaine de minutes vous permettent d’agrandir votre réseau dans un domaine qui vous intéresse. Enfin, des événements comme ceux organisés par Canada Talents offrent la possibilité de “networker” avec des dizaines de personnes rassemblées autour d’un même sujet.

Pour trouver des événements de réseautage, vous pouvez rejoindre des groupes sur Meetup ou en rechercher sur Eventbrite.

Quels sont les sites Internet incontournables d’offres d’emploi en Ontario ?

Parmi les moteurs de recherche d’offres d’emploi, on retrouve Job Bank, Glassdoor, Jobs-emplois.gc.ca, Indeed ou encore Wow Jobs.

Sur Workopolis, Monster, Charity Village ou encore pour les métiers en start-up AngelList, les annonces sont propres à chaque site.

Pour les métiers du marketing, de la communication et du design, FreshGigs.ca propose également des offres intéressantes.

Enfin pour des métiers moins qualifiés, on regardera sur Kijiji, pvtistes.net et Craigslist.

Sur les pvtistes et l’immigration économique…

Les pvtistes sont des travailleurs temporaires. Ce statut est-il un frein au regard des recruteurs ?

Le PVT au Canada vous permet de bénéficier d’un permis de travail d’un an (si vous êtes belge) ou de deux ans (si vous êtes français) sans limitation d’emploi. L’inconvénient pour un employeur est votre volatilité et donc un risque de retour sur investissement négatif.

Ce point n’est cependant pas un frein en soi car avec le plein-emploi et la pénurie de main-d’œuvre joue en votre faveur.

Un frein à votre embauche en tant que nouvel arrivant peut être l’absence de première expérience canadienne. Pour répondre à ce manque, le bénévolat peut être considéré comme une expérience lors de votre arrivée. De plus, c’est l’occasion de se faire un premier réseau et de commencer à comprendre la culture locale.

Une autre option est d’accepter un poste un peu en dessous de vos attentes initiales (qui a l’avantage d’être bilingue par exemple, pour vous assurer plus de chances d’emploi) et capitaliser pour le futur.

Quels sont les critères à respecter pour qu’un pvtiste en emploi en Ontario puisse faire une demande de résidence permanente ?

Les règles d’immigration sont les mêmes que dans les autres provinces canadiennes, exception faite du Québec. Le site du gouvernement reste une référence pour valider son éligibilité.

En tant que pvtiste, vous avez accès au programme des travailleurs qualifiés, des travailleurs de métiers spécialisés et de l’expérience canadienne. Quand tout se passe bien, il faut compter environ 6 mois après avoir soumis votre demande afin d’obtenir la résidence permanente via le programme d’Entrée Express. Chaque situation reste toutefois unique et doit être évaluée individuellement.

Il convient, quoiqu’il en soit, de toujours se référer au site officiel, en particulier parce que les règles d’immigration évoluent régulièrement.

Quel est le rôle de Canada Talents ? Comment aide-t-il les pvtistes à s’établir en Ontario ? À trouver/décrocher un emploi dans la province ?

Canada Talents est une association à but non lucratif, créée en 2015, dont la vocation est d’aider les nouveaux arrivants francophones à s’intégrer durablement en Ontario, en les guidant dans leur compréhension de la culture locale et leur adaptation au marché du travail canadien.

Cela passe par l’organisation d’événements récurrents autour de la recherche d’emploi qualifié à Toronto, des différences culturelles entre le Canada et l’Europe, et du partage d’expérience d’expatriés francophones. Nous proposons également à chacun de nos membres un tête-à-tête pour leur donner des conseils personnalisés en fonction de leur profil et de leurs besoins afin de faciliter leur intégration.

Pour les francophones qui pensent à Toronto et veulent se préparer ou simplement, se posent des questions, Canada Talents a développé un guide gratuit. Il contient des conseils sur les premières démarches, la vie quotidienne, et des témoignages.

Nous proposons aussi un programme d’accompagnement pour aider les immigrants francophones, quels que soient leur statut (temporaire ou permanent) dans leur développement professionnel et l’avancement de leur carrière.

Canada Talents, ce sont aussi des ressources accessibles à tous sur le marché du travail local, les outils et tactiques de recherche d’emploi, ainsi que des offres d’emploi qualifiées, souvent bilingues, publiées chaque semaine sur notre site web.

Profitez de 10 $ de réduction sur l’adhésion à l’association Canada Talents avec le code PVTISTES. Devenir membre, c’est profiter de nombreux événements et services d’accompagnement gratuitement ou à prix réduits, d’avantages chez nos partenaires, de guide et ressource.

Julien

A Vancouver depuis 2014, j'ai crée BC Talents pour aider les francophones d'Europe à réaliser leur rêve profesionnel au Canada.

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