Nous sommes en août 2022 et cela fait 8 mois que je suis en PVT au Mexique : il est temps de faire un petit bilan de mon expérience jusqu’à présent !

Le contexte de ce PVT

J’ai toujours voulu partir un PVT mais ce n’était qu’un projet que j’avais dans un coin de ma tête et que je me disais que je ferai, un jour. Et puis, en novembre 2021, je cherchais un moyen de retrouver mon copain (relation à distance, il vit au Pérou), et le PVT est tout de suite apparu comme la meilleure solution pour qu’on puisse vivre dans le même pays et que j’ai le droit de travailler. De toutes les destinations ouvertes à l’époque (merci le covid), c’est le Mexique qui nous intéressait le plus, et c’est comme ça que début janvier j’atterrissais à Mexico City ! J’avais 23 ans, un bon niveau d’espagnol et déjà pas mal voyagé donc habituée à m’adapter : j’étais sereine et convaincue que tout allait bien se passer !

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Trois premiers mois difficiles

J’aurais dû m’en douter, tout ne pouvait pas être aussi simple. Les premiers mois ont été parsemés d’obstacles, de mauvais timing et de doutes.
Il y a déjà eu l’obtention de ma carte de résidence temporaire. Même en m’y prenant à l’avance, je n’ai réussi à avoir un rendez-vous qu’en février (à ce moment-là, impossible de faire la démarche sans rendez-vous). Cela m’a obligée à revenir à la capitale alors que j’avais changé de région et m’a bloquée dans mes projets, puisque impossible de prévoir la suite tant que je n’avais pas ma carte dans mes mains (certains pvtistes témoignent qu’ils ont dû attendre plusieurs jours/semaines après leur rendez-vous à l’INM pour la recevoir). Heureusement, je n’ai pas eu de souci particulier pendant la démarche et j’ai finalement reçu ma carte le jour même. Cependant, on entend tellement d’histoires sur l’administration mexicaine que ça m’a quand même valu pas mal de stress tout au long du processus.

Dès janvier, j’ai commencé à chercher du travail dans mon secteur (la communication) sans succès. Après plusieurs semaines de refus, d’absence de réponse et sous le poids de la concurrence (pour un poste, nous avons été plus de 170 à candidater), le découragement et la démoralisation ont pointé le bout de leur nez. En parallèle, avec mon copain, on cherchait un volontariat mais là non plus, pas de réponse positive. J’avais l’impression de perdre beaucoup de temps pour rien et de ne pas profiter de mon temps au Mexique puisque la recherche d’emploi m’obligeait à passer beaucoup de temps sur l’ordinateur.

Enfin, nous visitions plusieurs endroits du pays mais je n’avais pas vraiment de coup de cœur pour aucune ville, et je ne m’imaginais vivre nulle part. J’avais beaucoup de mal à m’habituer à la chaleur, notamment le climat humide et étouffant du sud. Les Mexicains étaient sympas mais, contrairement à ce à quoi je m’attendais, je n’arrivais pas vraiment à créer de lien avec eux. C’était très frustrant pour moi, d’autant plus que je n’avais même pas la barrière de la langue.
J’étais contente d’être au Mexique et de découvrir des choses incroyables, mais je ne m’y sentais pas vraiment à ma place. Et surtout, je ne comprenais pas pourquoi les personnes étaient si enchantées par le pays au point de s’imaginer y rester toute leur vie car “c’est le meilleur pays du monde” (si vous connaissez quelqu’un qui est déjà allé au Mexique, vous devez être familier de ce discours ! 😉 ).

Le changement complet

Heureusement, mi-mars nous avons enfin trouvé un volontariat (j’en parle dans cet article) et nous sommes remontés plus au nord, direction l’État de Jalisco. La météo et l’environnement m’ont beaucoup plus convenu et je me suis immédiatement sentie plus à l’aise. J’ai abandonné ma recherche d’emploi pour me concentrer sur d’autres activités et faire plus de rencontres, tant pis si le manque de budget impliquait d’écourter mon PVT. Avec le recul, c’est clairement le meilleur choix que j’ai fait au Mexique ! Envisager mon séjour sous un prisme différent m’a permis de davantage profiter au jour le jour au lieu de me préoccuper du futur. Je ne réfléchissais plus en termes de ce que je devais faire mais ce que je voulais faire.
Peu après, on découvrait la ville de Guadalajara qui m’a rapidement séduite. On a décidé d’y rester et c’est là où on vit depuis plusieurs mois maintenant. Je me sens vraiment bien à présent et j’adore mon quotidien. Je n’ai pas le projet de m’installer au Mexique une fois mon PVT terminé, mais j’aime beaucoup tout ce que j’expérimente et je suis très heureuse de la vie que j’ai ici.

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Ce qui me plait le plus…

Malgré une intégration un peu difficile donc, petit à petit le pays a réussi à me conquérir moi aussi ! Je sais qu’on peut dire ça de beaucoup de pays, mais le Mexique est vraiment dépaysant par rapport à la France ! Les paysages sont magnifiques et la culture est très diversifiée et passionnante, notamment d’un point de vue historique grâce à ses nombreux vestiges archéologiques.

Il est très intéressant d’observer les influences croisées du pays : les traces de la conquête espagnol, les influences des USA et la présence persistante des cultures autochtones forment un trio étonnant. Bien qu’il ait de nombreux points communs avec l’Amérique du Sud, de par sa position géographique le Mexique se distingue sur plusieurs aspects et est vraiment un pays singulier au sein de l’Amérique latine. Connaissant bien le Pérou et la Bolivie, j’aime énormément découvrir une ambiance, une culture hispanique si différentes et pratiquer une autre variante de l’espagnol (même si pour moi, un avocat se dira toujours palta – ceux qui ont visité le Pérou et le Mexique comprendront !).

D’un point de vue pratique, il est très appréciable de pouvoir à la fois voyager de façon très économique, et à la fois pouvoir s’offrir ponctuellement des expériences ou des hébergements un peu plus haut de gamme si on en a envie.

De plus, ce n’est pas un cliché, les Mexicains sont vraiment très accueillants et amicaux ! Il est très facile d’entamer la conversation, c’est même souvent eux qui viennent nous poser des questions car ils sont curieux d’en savoir plus sur d’où on vient, ce qu’on fait dans le pays, ce qu’on a déjà visité, etc.

… et le moins

Au niveau des points négatifs, je dirais que c’est le tourisme de masse qui ne permet pas de profiter comme je l’aurais voulu de certains endroits, en plus de faire monter les prix à un niveau aberrant et d’avoir de graves conséquences sur l’environnement. En contraste avec toutes les infrastructures et facilités créées pour certaines destinations précises, il est parfois complexe de se rendre dans d’autres endroits moins mis en avant. Se pose aussi la question de la sécurité : les personnes n’y vont pas car ce n’est pas connu ou parce que c’est dangereux ?

Globalement, malgré ce qu’on peut entendre, le Mexique n’est pas un pays plus dangereux qu’un autre en tant qu’étranger. Malgré tout, personnellement je me restreins quand même de faire certaines choses dès que je ne connais pas trop de l’endroit ou que personne ne peut m’accompagner.

Le côté informel, encore très présent, est à la fois pratique et troublant. En tant qu’étranger, on ne sait pas toujours quand est-ce qu’on peut bénéficier des combines alternatives, comment procéder, etc. C’est souvent au petit bonheur la chance mais, paradoxalement, c’est aussi ça qui fait la magie du Mexique !

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Si c’était à refaire ?

Même en sachant à l’avance ce qui m’attend, je le referai sans hésiter ! On espère toujours que tout va bien se passer, mais les difficultés qu’on rencontre sont de bonnes leçons, précieuses pour progresser et mieux s’épanouir par la suite. Je suis partie au Mexique très confiante en pensant arriver en terrain familier grâce à mes expériences passées en Amérique du Sud, mes connaissances préalables du pays et aux Mexicains que j’avais déjà rencontrés en voyage. Les choses se sont déroulées différemment et je ne me suis pas intégrée si facilement, mais cette nouvelle adaptation a finalement été bénéfique.

Le PVT me permet de découvrir de nouvelles activités, d’explorer d’autres facettes de ma personnalité et parfois de confirmer des ressentis que j’avais déjà avant (pour donner un exemple futile, j’ai beau me plaindre du froid en France, en fait j’adore ça et j’ai hâte de pouvoir remettre un manteau d’hiver !).

Si je pouvais recommencer en changeant quelque chose, je modifierais mon approche du PVT et j’essaierais de ne pas avoir autant d’attentes. Je me suis mise beaucoup de pression (et donc généré beaucoup de stress) à trouver un travail tout de suite, à trouver un lieu pour vivre rapidement, à me créer un cercle d’amis proches… En relativisant et en acceptant que certaines choses prennent plus de temps, j’aurais beaucoup plus profité des premiers mois.

Je me serais également beaucoup plus renseignée en amont, notamment pour connaître la situation du travail sur place. Mon choix de partir au Mexique en PVT a été très rapide et, même si j’ai adoré cette spontanéité, la magie de l’arrivée, toutes les perspectives qui s’offraient à moi / nous, je pense que cela m’a porté préjudice par la suite. Moi qui ai l’habitude de beaucoup anticiper, je suis cette fois-ci partie en ne prévoyant quasiment rien – tout en ayant des attentes très précises -, ce qui n’est pas du tout un bon combo.

Conseils pour les futurs pvtistes au Mexique

Vous l’aurez compris à travers mon témoignage, peu importent vos envies ou vos objectifs quand vous partez en PVT au Mexique, laissez-vous la possibilité d’en changer une fois sur place. La réalité est toujours différente de ce dont on rêve, de ce qu’on imagine en écoutant des témoignages ou en voyant des publications sur internet. Et ce n’est pas grave. L’important, c’est de ne pas rester bloqué sur cette première perception pour pouvoir profiter au maximum du PVT.

Deuxième conseil que j’aurais aimé avoir : les endroits les plus beaux en photos ne sont pas forcément là où vous vous plairez le plus. Le Mexique est grand, il y a beaucoup d’environnements différents à visiter, donc ne vous forcez pas à aimer ou à rester à un endroit qui ne vous convient pas. Ça peut être culpabilisant de ne pas apprécier un lieu paradisiaque, et encore plus d’en parler à ses proches qui voudraient bien être à votre place : tant pis, si c’est votre ressenti, vous ne pouvez pas le changer. Le mieux à faire est de vous écouter et de partir ailleurs, vous vous remercierez plus tard.

Dernier conseil : partez au Mexique !

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claire

Actuellement en PVT au Mexique!

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(2)Commentaires

claire I |
Message de AnneClaire6
Salut Claire ! Merci pour ton témoignage, je me suis beaucoup retrouvée dans ce que tu racontes. On a l'habitude de lire des expériences très positives et qui vendent du rêve, mais pour ma part c'est assez éloigné de mon expérience. C'est super que tu parles des difficultés et désillusions que tu as eu, je pense que c'est très important de montrer cette facette, et pas seulement les plages de rêves, sites hyper touristiques et clichés sur les mexicains.

Comme toi, j'avais déja vécu un an en Amérique du Sud et me sentais "préparée" pour le Mexique, et comme toi, j'arrive maintenant à la fin de mon PVT. Il a bien sûr été riche en découvertes et expériences positives, mais aussi en situations très difficiles à vivre. Après mes premiers mois dans le sud, j'ai passé 6 mois à Monterrey, ayant trouvé un boulot génial là-bas. 6 mois à faire face à une sécheresse historique, sous des températures quotidiennes de 40 degrés, et la majeure partie du temps sans eau courante dans les logements, car les réserves en eau de la ville s'étaient complètement épuisées. Clairement, je n'étais pas préparée à ça...! Le nord du pays est aussi très différent du sud culturellement, et dans cette ville en particulier (où les touristes ne se bousculent pas) les gens ont une mentalité beaucoup plus individualiste. C'est aussi la seule ville où j'ai ressenti du danger et où il est très désagréable d'être dans la rue en tant que femme. Monterrey, c'est une autre réalité qui n'a rien à voir avec celle du Yucatán - Quintana Roo par exemple (pour ne citer que le plus touristique du Mexique), alors qu'il s'agit quand même d'une des trois plus grosses villes du pays !

Malgré tout, je ne regrette pas, car on apprend toujours des difficultés et des aléas de la vie.
Bonne fin de pvt

Merci beaucoup pour ton témoignage, ça me rassure de savoir que je suis pas la seule dans ce cas ^^.
Je ne suis pas allée à Monterrey mais tu n'es pas la première à me dire que l'ambiance est particulière. Heureusement que d'autres aspects comme ton travail ont pu compenser ces désagréments !
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Anne-Claire I |
Salut Claire ! Merci pour ton témoignage, je me suis beaucoup retrouvée dans ce que tu racontes. On a l'habitude de lire des expériences très positives et qui vendent du rêve, mais pour ma part c'est assez éloigné de mon expérience. C'est super que tu parles des difficultés et désillusions que tu as eu, je pense que c'est très important de montrer cette facette, et pas seulement les plages de rêves, sites hyper touristiques et clichés sur les mexicains.

Comme toi, j'avais déja vécu un an en Amérique du Sud et me sentais "préparée" pour le Mexique, et comme toi, j'arrive maintenant à la fin de mon PVT. Il a bien sûr été riche en découvertes et expériences positives, mais aussi en situations très difficiles à vivre. Après mes premiers mois dans le sud, j'ai passé 6 mois à Monterrey, ayant trouvé un boulot génial là-bas. 6 mois à faire face à une sécheresse historique, sous des températures quotidiennes de 40 degrés, et la majeure partie du temps sans eau courante dans les logements, car les réserves en eau de la ville s'étaient complètement épuisées. Clairement, je n'étais pas préparée à ça...! Le nord du pays est aussi très différent du sud culturellement, et dans cette ville en particulier (où les touristes ne se bousculent pas) les gens ont une mentalité beaucoup plus individualiste. C'est aussi la seule ville où j'ai ressenti du danger et où il est très désagréable d'être dans la rue en tant que femme. Monterrey, c'est une autre réalité qui n'a rien à voir avec celle du Yucatán - Quintana Roo par exemple (pour ne citer que le plus touristique du Mexique), alors qu'il s'agit quand même d'une des trois plus grosses villes du pays !

Malgré tout, je ne regrette pas, car on apprend toujours des difficultés et des aléas de la vie.
Bonne fin de pvt
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