La culture et les mœurs du Mexique

Un peu d’histoire

Le cinéma mexicain est l’un des plus développés d’Amérique latine et son histoire commence peu après l’invention de cet art. Les premières salles ouvrent au début des années 1890 et en 1898, Salvador Toscano réalise la première fiction mexicaine.

Fernando de Fuentes fut un pionnier du cinéma mexicain, réalisant plusieurs films devenus des classiques (Vámonos con Pancho Villa (1936) et Allá en el Rancho Grande (1936, premier grand succès international)) et étant le premier directeur mexicain à réaliser un film en couleur (Así se quiere en Jalisco (1942)). Il a initié le genre de la comedia ranchera, spécifique au Mexique et très populaire des années 1930 à 1950, où l’action se passe dans un ranch ou un petit village.

La période de 1936 à 1956 est l’ âge d’or du cinéma mexicain (Época de Oro) où l’industrie connaît un essor sans précédent au Mexique, avec la création d’un système de financement efficace pour réinvestir les bénéfices, l’émergence du culte des acteurs (Cantinflas, Pedro Infante, Jorge Negrete, María Félix, Dolores del Río…) et une reconnaissance internationale. Un réalisateur particulièrement emblématique de cette période est Ismael Rodríguez, surnommé le “cinéaste du peuple mexicain”, qui a réalisé des dizaines de films très bien reçus par la critique et dirigé les plus grands acteurs de l’époque.

Depuis les années 1990, l’industrie cinématographique mexicaine n’a cessé de se développer et de donner vie à des films variés et de qualité qui traitent des nouvelles problématiques contemporaines. Trois grands réalisateurs se sont distingués internationalement : Guillermo del Toro (Le Labyrinthe de Pan, Pacific Rim, La Forme de l’eau), Alfonso Cuarón (Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, Les fils de l’homme, Gravity) et Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, Birdman, The Revenant).

Depuis 2017, le 15 août a été décrété jour du cinéma mexicain. Cette date célèbre l’importance du 7e art dans la représentation de l’identité du pays et met en avant la diversité du cinéma mexicain à travers divers événements et projections.

Plusieurs festivals sont organisés au Mexique mais le plus prestigieux est le Festival international du film de Guadalajara (FICG). Organisé chaque année en mars par l’Université de Guadalajara, il est l’un des plus importants en langue espagnole.

Le Premio Ariel (“Prix Ariel”) est le prix cinématographique mexicain le plus important, décerné chaque année depuis 1946 par l’Académie mexicaine des arts et des sciences du cinéma (AMACC) pour récompenser les professionnels de l’industrie.

Les Mexicains et le cinéma

Avec un tel passif, il est évident que le cinéma occupe une place très importante dans la vie des Mexicains. Le Mexique fait partie des pays qui consomment le plus de contenu audiovisuel, que ce soit au cinéma ou à la maison.
Malgré une augmentation du prix du billet, près de la moitié des Mexicains vont au cinéma au moins une fois par mois (statistique à prendre avec du recul, la fréquentation variant très largement selon si l’on est dans une grande ville ou en campagne). Pas question d’y aller seul, c’est une activité sociale et il est commun d’y aller entre amis ou en famille. Généralement, ils en profitent pour acheter du popcorn ou autres sucreries à déguster pendant la séance.

On trouve dans les grandes villes des cinémas indépendants, mais la plupart des lieux de diffusion sont tenus par de grandes chaînes (Cinemex et Cinépolis) qui ne mettent à l’affiche que quelques films mexicains ou hollywoodiens à gros budgets. Les Mexicains raffolent des blockbusters, notamment d’actions, de super-héros et d’horreur.
Evidemment, la consommation de films se fait de plus en plus via des plateformes comme Netflix ou via du téléchargement illégal. Il est d’ailleurs commun d’acheter pour quelques dizaines de pesos des CD de films téléchargés de façon illicite, dans les marchés ou des stands de rue.