La culture et les mœurs du Mexique

Le Mexique est marqué par de fortes inégalités sociales et des discriminations. Elles ont généralement des origines historiques et culturelles qui les rendent d’autant plus compliquées à résoudre.

La pauvreté est un problème majeur dans le pays : 43,9 % de la population serait en situation de pauvreté (soit 4 personnes sur 10, selon les dernières statistiques de 2020), dont 8,5 % en pauvreté extrême. Les États les plus touchés sont ceux du sud (Chiapas, Oaxaca, Veracruz). Cela prend en compte le niveau de revenu, mais aussi l’accès à la nutrition, l’eau potable, le logement, l’éducation, les soins de santé, la sécurité sociale et mentale, la qualité et les services de base en matière de logement, l’emploi et la cohésion sociale. C’est donc un ensemble complexe de paramètres à transformer. Les instances gouvernementales et les ONG peinent à se coordonner pour travailler sur tous les fronts et à débloquer des fonds suffisants, d’où la lenteur des avancées.

Cette pauvreté est rendue d’autant plus visible qu’elle côtoie le luxe exubérant et ostentatoire d’une infime partie de la population qui concentre la majorité des richesses (1 % de la population possède 40 % des richesses du pays). Entre les deux, la classe moyenne tend à se précariser de plus en plus.
Si la pauvreté est un facteur de migration, elle pousse principalement à des déplacements régionaux. L’émigration à l’internationale est plutôt justifiée par la volonté de retrouver de la famille, les opportunités d’emploi et la recherche de sécurité : la pauvreté n’est donc souvent qu’une cause indirecte.

Ce n’est pas spécifique au Mexique, mais le sexisme et le machisme sont institutionnalisés et représentent un gros problème de société. La discrimination en milieu professionnel envers les femmes est fréquente, avec des difficultés à travailler dans certains domaines, à accéder à des postes importants et à obtenir des rémunérations élevées. Bien que cela change dans les jeunes générations, les femmes réalisent globalement beaucoup plus de travail domestique (non rémunéré) que les hommes.

Le Mexique est l’un des pays avec le plus de féminicides (environ 10 par jour), et les autres violences dont souffrent les femmes et les filles sont nombreuses. Les coupables (souvent des proches de la victime : compagnon, parent) ne sont quasiment jamais punis par la loi, ce qui favorise la persistance et l’augmentation de ces comportements. Le harcèlement sexuel dans les rues et les transports est très répandu et beaucoup de femmes disent ne pas se sentir en sécurité quand elles sortent.

L’avortement est possible sans conditions dans seulement 4 États ; dans le reste du pays des règles plus ou moins strictes restreignent son accès. Parmi les nombreuses conséquences que cela implique, le nombre de grossesses chez les adolescentes est alarmant. 1 femme enceinte sur 5 aurait moins de 20 ans, et la majorité des grossesses ne sont pas désirées.

Les personnes LGBTQIA+ doivent encore faire face à une forte homophobie, de nombreux préjugés et stéréotypes. Là encore la situation varie selon les endroits et progresse petit à petit, mais à l’échelle du pays, on constate un indéniable rejet social de ces personnes.

Enfin, la violence générale est encore très présente dans le pays, à cause de la persistance de cartels de la drogue et d’autres groupes criminels. Le nombre d’homicides et de disparitions est l’un des plus élevés au monde. Si les groupes armés jouent avec la peur des habitants et règnent en maître dans certaines régions (obligation pour les commerces de leur verser de l’argent pour pouvoir continuer d’effectuer leur activité), ils cherchent généralement à avoir la population de leur côté et ne l’attaquent pas directement. Les affrontements ont lieu essentiellement entre bandes différentes et contre les forces armées du gouvernement.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article sur la sécurité au Mexique.