L’avantage de la randonnée est qu’il s’agit d’une activité que tout le monde peut commencer. En Nouvelle-Zélande, il existe des sentiers de tout niveau vous permettant de découvrir la nature en vous sortant petit à petit de votre zone de confort. Cependant, à force de découvrir des sentiers de plus en plus complexes, il ne suffit plus de marcher en randonnée. Souvent, il est nécessaire d’avoir quelques connaissances complémentaires pour votre sécurité.
Alors, peu importe la randonnée choisie, il est important de s’informer des risques potentiels afin de vous préparer (si besoin) et de profiter de votre sortie.
Orientation
Savez-vous lire une carte et utiliser une boussole ? Même si beaucoup de randonnées sont balisées, d’autres ne le sont peu ou pas. Si vous souhaitez faire une randonnée classée “Tramping track” ou “Route”, il est essentiel de savoir utiliser carte et boussole et de vous doter de cartes suffisamment précises pour ne pas vous retrouver en difficulté. De bonnes connaissances en orientation peuvent être utiles. Il faut savoir où l’on est et où l’on va et être observateur afin de se souvenir de certains éléments qui pourraient être utiles par la suite (sommets, forêts, cours d’eau…). Brouillard et chutes de neige peuvent facilement vous désorienter.
Situations de survie
Les guides de montagne néo-zélandais ont un moyen mémo-technique qu’ils appliquent pour prendre les bonnes décisions si quelque chose se passe mal : STAR (Stop Think Assess Respond).
- Stop : s’arrêter, respirer profondément et garder son calme
- Think : regarder, écouter et réfléchir
- Assess : évaluer les options et leurs éventuelles conséquences
- Respond : choisir la meilleure alternative
En cas de moindre doute, il est préférable de rester sur place. Si vous avez prévenu quelqu’un de votre randonnée (grâce à l’outil Outdoor intentions Form) et rempli les livres d’intentions dans les huts, les secours partiront à votre recherche et vous trouveront.
Les principaux éléments à mettre à votre disposition en cas de situation de survie sont l’eau, un abri, la chaleur et la volonté de survivre. Il est indispensable de boire beaucoup d’eau et de rationner la nourriture restante. Il est également nécessaire de gérer le temps qui passe en s’organisant, en s’occupant, en donnant des responsabilités à chacun.
En étant informé et préparé, vous réduisez le risque que quelque chose se passe mal. C’est pourquoi, rien n’est à négliger et notamment un kit de survie même si celui vous semble inutile. En situation de survie, la moindre petite chose trouve une utilité.
Premiers secours
Du fait de la faible densité de population et des grandes distances qui peuvent vous séparer de l’hôpital le plus proche, vous entendrez souvent les Néo-Zélandais parler de “first aid” et des cours qu’ils ont suivis à ce sujet. Si vous n’avez jamais été initié aux gestes de premiers secours, ce peut être l’occasion de le faire ! Sinon, apprenez quelques actes basiques comme faire un strapping en cas d’entorse de la cheville ou du genou, la compression d’un saignement, etc.
Mais un des principaux dangers rencontrés lors de sports de plein air en Nouvelle-Zélande est l’hypothermie. Même en été, la météo étant changeante, une exposition au froid, à l’humidité ou au vent peut entraîner une hypothermie (la température du corps descend à 35 °C ou moins). La fatigue ou la faim peuvent l’accentuer. Au-delà de la sensation de froid, la personne tremble, est confuse, a une respiration et un pouls accélérés et refuse souvent de l’admettre. Il est alors indispensable de s’arrêter, de trouver un abri, de se mettre au chaud (vêtements, sac de couchage) et de boire (tiède et non chaud, pas d’alcool). Il s’agit d’une situation sérieuse qui peut rapidement empirer, il faut donc faire appel aux secours. Plusieurs jours sont nécessaires pour se remettre d’une hypothermie et cela demande parfois une hospitalisation.
Cours d’eau
Si un cours d’eau croise votre chemin, vous devez toujours utiliser les ponts disponibles. Il est préférable d’éviter toute traversée de rivière et il ne faut jamais traverser une rivière en crue. Il convient d’être particulièrement vigilant après une forte pluie ou durant la fonte des neiges. Il est préférable de faire un détour par un pont plutôt que d’aller droit devant soi.
Si vous n’avez pas d’autres possibilités que traverser une rivière, il est nécessaire de respecter certaines règles pour votre sécurité.
- Comprendre la dynamique de la rivière (vitesse, profondeur, couleur) et identifier les éventuels dangers (rapides, débris flottants, glissement de terrain en amont…).
- Ne jamais nager (et également pêcher) seul.
- Savoir où, quand et comment traverser une rivière et, en cas de doute, ne pas traverser !
Après une traversée, vérifier son équipement, le nettoyer et le sécher : pour éviter le risque d’hypothermie d’une part et pour éviter de contaminer d’autres cours d’eau avec d’éventuelles bactéries ou algues comme la didymo.
Comment traverser ?
Si vous êtes plusieurs : traverser ensemble, en se supportant mutuellement en calant ses bras entre le dos et le sac à dos de ses voisins.
Si vous êtes seul : utiliser un bâton solide côté amont pour vous stabiliser.
Dans tous les cas, prenez votre temps, évitez les rochers et ne jouez pas à l’équilibriste.
La traversée de rivière est la cause première d’accidents en randonnée. Soyez vigilants.
Météo
Nous ne le répéterons jamais assez, mais la météo est très changeante en Nouvelle-Zélande. Il est possible de se retrouver en pleines fêtes de Noël (en été donc !) sous la neige pendant une randonnée. Les vêtements techniques permettent souvent de vous protéger du vent et du froid tout en vous permettant de supporter la chaleur (une chaleur relative).
La combinaison du vent, du froid et de l’humidité (après une traversée de rivière par exemple), accentue le risque de l’hypothermie.
Sachez observer le ciel et les éventuels indices : si quelque chose de mauvais se prépare, abritez-vous. Il en va de même la nuit, un ciel étoilé est souvent synonyme d’une nuit froide.
Comprendre l’environnement
Même s’il ne s’agit pas d’une compétence en soi, il est toujours utile (voire important) de comprendre l’environnement dans lequel vous randonnez. Par exemple, connaître les marées en cas de traversée d’estuaires, savoir si on se trouve dans une zone à risque d’avalanche ou dans une région où la météo est particulièrement difficile (même si elle l’est un peu partout en Nouvelle-Zélande). Toutes ces informations vous permettront de préparer votre périple au mieux et d’anticiper de potentiels imprévus.
(13) Commentaires
Merci pour cet article fourni en détail !! De quoi bien se préparer pour nos randos et ainsi en profiter un maximum!
J’aimerai faire des randos mais je pars seule en Nouvelle Zélande et je ne suis pas très expérimentée. Alors je me demandais ce qu’il en était des randonnées organisées en groupe?
J’ai déjà croisé des groupes, donc je suppose que des agences proposent des forfaits de randonnée (comme elles le font pour le kayak). Tu peux demander conseil au bureau du DOC ou dans les offices de tourisme (i-Site).
bonjour,
Je pars faire le Te Araroa, pensez vous que je devrais acheter le backcountry hut pass ou il y a suffisamment de campsite?
Si j’étais toi, j’achèterais le backcountry hut pass. Tu n’auras peut-être pas envie de camper tous les soirs non plus et un petit arrêt dans une hutte de temps à autre doit être quand même fort agréable.
Les backcountry hut pass me semble véritablement adapté pour les fans de rando (et ça semble le cas si tu t’engages sur le Te Araroa).
Merci Marie, je vais le prendre au cas où 😉
Sache néanmoins que un grand nombre de huts que tu croiseras sur ton chemin sont hors des grands sentiers de randonnée sont des Basic Huts et sont donc gratuites. 😉
Super article !! Merci infiniment
Salut à tous, Pouvez-vous apporter des précisions sur cette phrase :
« Sur les terres publiques, le bivouac est autorisé à plus de 500 mètres de toute installation du DOC : hut, camping, sentier ou même panneau interdisant le camping. »
D’après ce que je comprends le Bivouac sauvage serait donc autorisé seulement au delà de 500 mètres de distance des installations du DOC ?
Merci pour les précisions.
En effet, si tu es sur un sentier, tu dois t’éloigner au minimum de 500 mètres (et vérifier que tu es bien à plus de 500 mètres de tout autre sentier) pour bivouaquer. Il y a de nombreuses exceptions avec des parcs ou réserves où on ne peut pas bivouaquer du tout, bien se renseigner.
Clairement, il s’agit de décourager tout bivouac, le bivouac étant clairement réservé aux randonneurs expérimentés qui décident d’aller là où il n’y a pas de sentiers. Mais, même où il n’y a pas de sentier, on trouve des huts, utilisées par les chasseurs notamment, qui sont souvent gratuites ou à 5 $.
Personnellement, je n’ai jamais rencontré quiconque souhaitant bivouaquer, tout le monde semble utiliser les installations du DOC qui sont d’ailleurs excellentes.
Je trouve la pratique de la randonnée en NZ un peu différente de ce qu’on connaît en France : peu ou pas de bivouac, refuges accessibles à tous, loin d’un certain élitisme que l’on trouve sur quelques sentiers français avec uniquement des gîtes ou des refuges en demi-pension hors de prix et, surtout, des informations géniales et complètes grâce au DOC.
Le DOC met des campings à disposition des randonneurs (ex: Abel Tasman et Kepler Track).
D’après ce que je sais par rapport à mon voyage en NZ en stop et camping, il n’est de manière générale pas autorisé de camper si tu n’es pas « self-suffisant ». C’est à dire si tu n’as pas de toilettes ! Un camping-car peu passer la nuit n’importe où, mais toi avec ta petite tente tu n’as pas le droit.
Au DOC j’ai vu la « poo box » ! Peut-être que les rangers ne peuvent rien te dire si tu leur montres 🙂
Merci pour cet article ! Il va bien m’être utile le mois prochain !
Merci pour cette article … ces paysages font rever ! je veux allez visiter pour ma lune de miel !
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