Du PVT Canada à l’entrepreneuriat : le parcours de Jérémy

Je m’appelle Jérémy, j’ai 33 ans et je viens d’un petit village de l’est de la France, près de Besançon, en Franche-Comté.

Avant de partir, je travaillais dans le domaine de l’horlogerie/joaillerie en tant que régleur CN et technicien méthode. Je suis quelqu’un d’assez sportif, passionné par la nature, les randonnées et surtout les voyages.

Après une séparation, j’ai ressenti l’envie de changement et de renouveau. C’est ce qui m’a convaincu de me lancer dans l’aventure du PVT au Canada.

Pour valider mon PVT pendant la COVID-19, je devais absolument obtenir une offre d’emploi. Ça a été mon premier défi. Après avoir envoyé plus d’une centaine de CV, passé des heures au téléphone à expliquer le fonctionnement du PVT et essuyé des dizaines de refus, j’ai enfin trouvé un employeur prêt à me faire cette fameuse offre.

Je suis arrivé au Québec en novembre 2021. J’ai eu de la chance : à ce moment-là, il n’y avait plus de confinement ni de restrictions pour sortir (seulement des commerces encore fermés).

Les premières difficultés sont venues de l’adaptation à mon nouveau travail. Même si j’évoluais dans un domaine similaire, tout semblait différent : les machines, les unités de mesure, et surtout le vocabulaire. Heureusement, mes collègues ont été extraordinaires, et j’ai découvert que la réputée chaleur humaine des Québécois n’était vraiment pas un mythe.

Il y a aussi tout l’aspect administratif, l’achat d’une voiture, la recherche d’un logement… C’est comme recommencer une nouvelle vie, et j’ai trouvé ça plutôt excitant.

Et évidemment, il y a eu mon premier hiver québécois. Et pas n’importe lequel : cet hiver-là a été l’un des plus froids de la province. Je crois que les températures ne sont pas montées au-dessus de –20 °C pendant près de deux mois. C’était intense, totalement dépaysant, et ça restera l’un de mes meilleurs souvenirs.

J’ai traversé le continent seul en trois semaines, parcourant plus de 7 000 km. J’avais passé beaucoup de temps en amont à organiser le voyage : réserver les logements, planifier les incontournables, tout en laissant une part d’imprévu. Mon itinéraire m’a fait passer par le Canada et les États-Unis : Montréal, Toronto, Chicago, le Dakota du Sud, le Wyoming, le Montana, puis retour au Canada à travers les Rocheuses en Alberta et en Colombie-Britannique, jusqu’à Vancouver.

Certaines journées sur la route étaient un peu longues, surtout lorsqu’il n’y avait quasiment pas un virage pendant cinq heures d’affilée. Je n’ai pas vraiment eu de galères, mais le plus difficile, au bout de plusieurs jours, c’était la nourriture : dans certains États américains, il y a très peu de villes et les seules options pour manger étaient souvent des fast-foods sur les aires de repos.

J’en garde tout de même des souvenirs incroyables. C’est l’un de mes plus beaux voyages. J’ai traversé des paysages d’une diversité folle, des grandes métropoles américaines comme Chicago aux immenses plaines désertiques du centre des États-Unis. Puis, il y a eu les Rocheuses canadiennes, véritables paysages de carte postale, avec les montagnes, les glaciers, les lacs turquoise et la faune sauvage…

Depuis toujours, j’adore organiser mes voyages : passer des heures à faire des recherches, comparer, préparer des tableaux Excel… C’est devenu une vraie passion.

Après presque quatre ans à vivre au Canada, à voyager dans différentes provinces, à m’imprégner de la culture, à rencontrer des gens incroyables et à découvrir des paysages à couper le souffle, créer Canada Escape est devenu une évidence.
J’ai voulu aider les voyageurs à organiser leurs vacances au Canada, à leur faire découvrir ce pays en partageant mon expérience, mes conseils et mes bons plans.

Je suis convaincu que même si la destination est la même, chaque voyage est unique, car chacun a ses envies, son rythme et sa façon de vivre l’aventure. C’est pour cela que, en tant que planificateur de voyage (travel planner), j’accompagne les voyageurs dans toutes les étapes de leur projet : création de l’itinéraire, choix des vols, des logements et de la voiture de location, activités, randonnées et tout ce qu’il y a à voir ou à faire.

Le moment que j’apprécie le plus, c’est le premier appel avec les voyageurs. Celui où ils me racontent leur rêve de découvrir le Canada, leurs envies et leurs attentes… C’est à cet instant que tout commence, et c’est ce qui me motive le plus.

Mes meilleures astuces pour découvrir le Canada commencent par faire très attention aux distances. Le pays est immense, et on ne s’en rend pas forcément compte avant de préparer son itinéraire. On peut facilement passer des heures, voire des journées entières sur la route. Mieux vaut donc éviter de vouloir tout faire et se concentrer sur une ou deux régions pour vraiment en profiter. Il est aussi important de prévoir un budget réaliste. Entre l’essence, les activités, les parcs nationaux, les hébergements ou encore la location de voiture, les coûts peuvent vite augmenter si on ne les anticipe pas correctement.

Et enfin, selon moi, la clé d’un voyage réussi au Canada, c’est une bonne organisation et une planification solide, tout en gardant une part de flexibilité. Savoir où l’on va dormir, comment on se déplace et ce qu’on veut voir permet d’éviter les imprévus et de profiter pleinement du séjour.

Il est difficile de choisir un seul moment tant ces quatre années ont été riches et intenses. J’ai vécu tellement d’expériences marquantes : la rencontre avec un animal sauvage est toujours un moment incroyable.

Il y a eu cette fois où je me suis retrouvé à seulement cinq mètres d’un ours en voulant faire la sieste en forêt, ou encore la frayeur énorme en croisant un cougar lors d’une randonnée en solo. J’ai aussi eu la chance de faire du chien de traîneau, un moment magique, et lors d’une sortie en motoneige, je me suis retrouvé perdu avant de finalement rentrer de nuit.
Et puis, il y a eu ce retour en France pour deux semaines après plus de trois ans : revoir ma famille et mes amis a été un moment incroyablement fort.

Pour moi, il a été difficile de reconstruire un cercle social. Se faire de nouveaux amis peut être un vrai challenge.

Vivre loin de sa famille n’est pas toujours évident non plus : il y a forcément des moments de doute où l’on se demande « Qu’est-ce que je fais ici ? ».

Mais le plus grand des défis sans aucun doute a été la barrière de la langue. Je me souviens de mon arrivée à Vancouver : mon anglais était plus qu’approximatif. Lors de la visite de mon premier travail, je ne comprenais pas la moitié de ce qu’on me disait, et je répondais juste « Yes, yes » en espérant donner le change. À ce moment-là, je me suis vraiment dit que ça allait être compliqué.

Pourtant, toutes ces difficultés m’ont énormément appris : sortir de ma zone de confort, être patient, persévérer… et surtout comprendre que c’est possible.
Donc même si vous souhaitez partir vivre dans une province anglophone avec un niveau d’anglais très faible, c’est faisable. J’en suis la preuve.

Pour la suite, je souhaite continuer à profiter pleinement de cette expérience et de la vie canadienne. Dans quelques semaines, je serai éligible à la citoyenneté canadienne, une nouvelle étape dans cette aventure.

Je souhaite également continuer à développer mon activité de planificateur de voyage avec Canada Escape, afin d’aider toujours plus de voyageurs à découvrir le Canada et à vivre des expériences uniques, comme j’ai moi-même eu la chance de le faire.