État des lieux : 10 ans plus tard…

En 2013, un pvtiste témoignait sur notre forum des mauvaises pratiques de certains restaurateurs en Nouvelle-Zélande. Il expliquait que des employeurs peu scrupuleux satisfaisaient leur besoin en main-d’œuvre en multipliant les essais non payés (unpaid trials) des candidats potentiels. Ils travaillaient pendant 3 jours sans être payés puis étaient remerciés sans aucune indemnité, ni promesse d’embauche.

En 2023, 10 ans plus tard, nous espérons que ces pratiques ne sont plus utilisées par les employeurs, aussi bien en Australie qu’en Nouvelle-Zélande.

Mais comment en être sûr ? Dans cet article, nous tenons à faire le point sur les réglementations en vigueur dans ces deux pays. 

Si vous n’avez pas encore démarré votre PVT dans l’une de ces destinations, voici ce qu’il faut savoir.
Si vous êtes déjà sur place, voici vos droits en tant que pvtistes. 

Les périodes d’essai en Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, on parle de « trials », des périodes d’essai préliminaires à l’embauche. Cette pratique est très répandue, en particulier dans le secteur de la restauration, pour permettre aux employeurs de voir si un candidat fait l’affaire.

Les conditions des trials doivent être définies au préalable par les deux parties avant que l’essai commence. Vous pouvez vous mettre d’accord avec l’employeur sur la durée de l’essai et si cet essai sera payé ou non (il ne s’agit pas d’une « période d’essai » au sens de la loi néo-zélandaise, qui, elle, est obligatoirement payée au salaire minimum et qui peut durer jusqu’à 90 jours après signature de votre contrat de travail).

Voici ce qu’indique le gouvernement néo-zélandais sur son site :

Si un employeur souhaite qu’une personne fasse un essai non rémunéré, un stage non rémunéré ou travaille sans être rémunéré, il doit :

  • Être très clair sur le fait que l’emploi proposé est bénévole et que la personne ne devra s’attendre à aucune rémunération ou autre contrepartie. Il est recommandé de laisser une trace écrite de cet accord.
  • S’assurer que le bénévole ne reçoive pas de rémunération.
  • Éviter de faire du profit grâce au travail du bénévole.
  • Éviter de confier au bénévole un travail faisant partie intégrante de l’entreprise, comme des tâches faites habituellement par un employé.
  • Limiter la période de travail et le nombre d’heures travaillées par le bénévole. Plus un bénévole travaille et plus il fait d’heures, plus il semble justifié qu’il soit embauché.

Ce texte montre bien qu’un essai de plusieurs heures dans un restaurant, à servir les clients par exemple, doit être rémunéré et ne rentre pas dans le cadre d’une activité bénévole (non rémunérée). 

L’autorité qui encadre les relations entre employeurs et employés en Nouvelle-Zélande s’appelle The Employment Relations Authority (ERA) : elle encadre les relations de travail à partir de la date d’embauche d’un employé, même si celui-ci n’a pas encore commencé à travailler.

En février 2019 (et ce n’est pas la première fois que ça arrive), l’ERA a condamné un café à payer 9 000 $ à une employée à qui on avait annoncé, à la fin de sa première journée, qu’elle venait de faire un « unpaid trial », de 8 h à 16 h tout de même !

Contacts utiles en Nouvelle-Zélande

  • En ligne : employment.govt.nz
  • Par téléphone depuis la Nouvelle-Zélande : 0800 20 90 20.
  • Par téléphone en dehors de la Nouvelle-Zélande : +64 9 969 2950.

Les périodes d’essai en Australie

L’Australie connaît aussi ce phénomène et le gouvernement australien indique ceci dit sur son site (voici le document PDF à télécharger):

Un essai non rémunéré (unpaid work trial) est illégal si :

  • Il n’est pas nécessaire de démontrer des compétences requises pour le job ou s’il dure trop longtemps comparé au temps nécessaire pour montrer ses compétences. Cela dépend de l’emploi mais cet essai doit durer d’une heure à un « shift » (un service, c’est-à-dire quelques heures), pas plus !
  • Pendant cet essai, le travailleur effectue des tâches qui ne permettent pas de juger de ses compétences.
  • Le candidat n’est pas supervisé constamment pendant toute la durée de l’essai. 

En résumé :

  • Si vous faites un essai d’une, deux, trois heures, réellement pour que l’employeur vous observe en train de travailler et puisse juger de vos compétences, il est légal que vous ne soyez pas rémunéré.
  • Si vous faites un essai d’une journée entière ou de plusieurs jours, sans être supervisé et en faisant différentes tâches qui n’ont pas pour objectif de montrer vos compétences, vous devez être rémunéré.

En Australie, c’est Fairwork Ombudsman qui gère les relations et conflits entre les employeurs et les employés. Cet organisme vous invite autant que possible à essayer de régler vos différends directement avec votre employeur. Si ce n’est pas possible, vous pouvez signaler des abus sur le site de Fairwork.

Exemple d’un essai non rémunéré légal

Jack postule pour un emploi en tant qu’assistant commercial chez un carrossier. Dans le cadre du processus de sélection des candidats, Jack est informé par le propriétaire que le jour de l’entretien, il devra montrer qu’il est à l’aise avec les voitures et à l’atelier, car c’est une exigence minimale de l’emploi. Jack est d’accord.

Pour ce faire, après l’entretien, Jack est invité à suivre l’un des employés en train de réparer des voitures. L’employeur observe Jack pour s’assurer qu’il sait comment travailler en toute sécurité et utiliser les bons outils. Jack montre qu’il remplit les critères minimaux pour le job et le propriétaire lui propose le poste.

Le bref essai de Jack était raisonnable pour démontrer ses compétences. L’employeur n’a pas à le payer pour cet essai.

Exemple d’un essai non rémunéré qui devrait être payé

Jessica voit une annonce sur le tableau d’affichage de son université pour un emploi de barista dans un café du campus.

Le poste prévoit de travailler le lundi, mardi et jeudi matin de 7 h à 12 h. Le candidat retenu doit avoir au moins 3 ans d’expérience et être en mesure de préparer une large gamme de cafés.

Lors de son entretien, Jessica est informée qu’elle devra travailler la première semaine sans rémunération pour donner au directeur du café le temps de voir si elle convient ou non au poste. Elle est également informée que si elle n’est pas en mesure de travailler pendant l’une des périodes de travail au cours (shift) de la première semaine, elle doit en informer le manager la veille et prévoir qu’une personne la remplace pour couvrir son « shift ».

La durée de l’essai et les règles imposées à Jessica suggèrent une vraie relation de travail, elle devrait par conséquent être rémunérée pour toutes les heures travaillées au taux de rémunération minimum approprié.

Contacts utiles en Australie

  • En ligne : www.fairwork.gov.au
  • Au téléphone : 13 13 94
  • Bénéficiez, au besoin, de l’aide d’un traducteur (Service de Traduction et d’Interprétation) : 13 14 50 

Liste des contenus utiles pour la recherche d’emploi en Australie et Nouvelle-Zélande

Des dossiers utiles pour votre recherche d’emploi en Nouvelle-Zélande : 

Des dossiers utiles pour votre recherche d’emploi en Australie : 

Des témoignages enrichissant de pvtsites en Nouvelle-Zélande et en Australie : 

Pvtistes.net

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(3) Commentaires

Natacha I |

Hm c’est bon à savoir. J’ignorais totalement cette loi. Je me suis retrouvée à faire 3 jours d’essai, on m’a réclamé mes coordonnées bancaires mais je n’ai jamais rien reçu. Plus tard j’ai découvert qu’une amie y avait également fait un essai puis y avait bosser 1 semaine avant de démissionner… sans avoir reçu aucun dollar de leur part. Honteux!

Gauthier I |

Il faut lister ses entreprises

larousse I |

Il faut plutôt refuser les conditions si elles ne vous plaisent pas, tout simplement! Vous ne voulez pas travailler gratuitement pendant 3 jours? Bien refusez. Pas plus compliqué que ça. Si vous être prêt à être à l’essai, c’est à vos risques et périls, dans certains cas ça peut payer, dans d’autres…pas!