À l’intention des lecteurs : les chiffres présentés dans ce dossier relatent une réalité pré-COVID ; au moment où nous avons écrit ce dossier, les chiffres officiels n’étaient pas disponibles. Néanmoins, historiquement, les économies nord-américaines ont connu des reprises de croissance plus rapides qu’en Europe.

La Colombie-Britannique est la plus à l’ouest des dix provinces canadiennes. D’une superficie de près de 945 000 km2, elle est la 3e province la plus peuplée du Canada, avec 4,5 millions d’habitants – dont la majorité se concentre à Vancouver (2,4 millions) et à Victoria, sa capitale administrative (368 000).

Le marché du travail en Colombie-Britannique est plutôt dynamique. Le dernier rapport B.C’s Labour Market Outlook prévoit ainsi l’ouverture de 816 000 postes entre 2019 et 2029 dont presque un tiers sera occupé par des travailleurs issus de l’immigration. Le rapport estime par ailleurs que 77 % des emplois requièrent un diplôme d’études supérieures.

La Colombie-Britannique accueille en moyenne 40 000 immigrants par an.

Sur l’économie de la province…

Quels sont les principaux secteurs d’activité en Colombie-Britannique ?

La Colombie-Britannique a connu une croissance moyenne de 3,5 % par an entre 2015 et 2019. L’emploi a crû en moyenne de 3,4 %, tandis que le taux de chômage a chuté à 4,7 % à la fin de 2018. Suite à la COVID-19, le taux de chômage au Canada est estimé à 7,5 % pour l’année 2020.

Parmi les secteurs d’activité les plus en demande, quatre tirent leur épingle du jeu : la santé (16,5 % des postes vacants), les tech (11,5 %), le commerce (9,4 %), et l’hôtellerie-restauration (7,3 %).

Le secteur de la santé et des services sociaux est l’un des premiers employeurs de Colombie-Britannique, avec une prévision de croissance de 2,3 % d’ici 2025. La plupart des postes sont localisés dans le Mainland (région de Vancouver), sur Vancouver Island et dans la région de l’Okanagan. C’est également un secteur où la population féminine est fortement représentée et généralement mieux rémunérée que dans les autres secteurs.

Le secteur des Tech (IT, ingénierie, sciences et techniques, télécoms, médias, digital) est particulièrement dynamique en Colombie-Britannique, notamment dopé par un grand bassin de startups, qui génère à lui seul une large part des revenus de la Province. Le taux de chômage dans ce secteur est moitié moins élevé que celui de la Province dans son ensemble. Majoritairement situés dans la région de Vancouver, les emplois y sont généralement mieux rémunérés que dans les autres secteurs, et requièrent des compétences souvent plus pointues.

Le commerce de gros et de détails est le premier employeur de Colombie-Britannique, avec 15 % des emplois totaux de la province, et un taux de croissance d’environ 1,5 %. La plupart des postes sont situés dans la région de Vancouver et sur Vancouver Island.

Le secteur de l’hôtellerie-restauration est sans cesse à la recherche de main-d’œuvre, souvent à temps partiel. Souvent moins bien rémunérés que dans d’autres secteurs, les emplois sont toutefois plus faciles à obtenir, sans qualifications spécifiques nécessaires, et constituent une porte d’entrée accessible au marché du travail et à la fameuse « première expérience canadienne ». Les régions où les opportunités sont les plus nombreuses sont en général les plus touristiques : la région de Vancouver, Vancouver Island et l’Okanagan.

Y a-t-il des professions particulièrement en demande en Colombie-Britannique ? Si oui, s’agit-il d’emplois qualifiés ?

Trois groupes de professions représentent plus de la moitié des postes vacants estimés pour les dix prochaines années en Colombie-Britannique : Vente et Services, Finance et Administration, Management.

Les professions de la Vente et des Services (183 000 emplois, soit 20 % du total) sont souvent privilégiées par les nouveaux entrants sur le marché du travail, en ce qu’ils permettent de rapidement développer des compétences. Certains postes requièrent toutefois un niveau de qualification élevé et une expérience éprouvée.

Les métiers de la Finance et de l’Administration, et du Management sont recherchés dans quasiment toutes les organisations de la province et correspondent à des postes plus qualifiés, avec un plus haut degré de responsabilité.

Parmi les postes qualifiés les plus demandés d’ici 2027, on peut par exemple citer :

  • Directeur des ventes (26 200 postes)
  • Agent administratif (19 800)
  • Comptable et auditeur financier (11 500)
  • Employé de services sociaux (11 400)
  • Consultant en systèmes d’informations (9 600)
  • Développeur informatique (8 800)
  • Responsable d’établissement de restauration (8 500)
  • Agent d’assurance, agent immobilier et courtier (7 100)
  • Ingénieur software (5 000)
  • Responsable financier (4 600)
  • Responsable des systèmes d’information (4 500)
  • Consultant en business management (4 300)

Voir tous les postes…

Sur la francophonie…

Est-ce un atout d’être francophone en Colombie-Britannique ?

Il est important de rappeler que la Colombie-Britannique est une province majoritairement anglophone. Aussi, dans la vie quotidienne, même si le français reste présent (le double affichage sur les produits de consommation, par exemple, est obligatoire), il n’en demeure pas moins relativement anecdotique.

En revanche, s’agissant du marché de l’emploi, le bilinguisme constitue bien souvent un point fort. Même s’il ne figure pas, dans les offres d’emploi, comme un prérequis nécessaire, le français est en général considéré comme un atout.

C’est particulièrement vrai pour les postes de ventes et de service à la clientèle : les entreprises basées en Colombie-Britannique doivent en effet généralement proposer un service client en français, ne serait-ce que pour leurs clients québécois. Elles intègrent donc des employés francophones à leurs équipes. C’est pourquoi les nouveaux arrivants francophones se dirigent souvent, dans un premier temps, vers ce type de poste. Cela leur permet, d’une part, d’acquérir une première expérience professionnelle canadienne, d’autre part, d’accéder parfois, dans un second temps, à des postes plus qualifiés dans la même entreprise.

En tant que nouvel arrivant francophone en Colombie-Britannique, il faut parfois accepter de d’abord « passer par la petite porte » pour obtenir ensuite un emploi véritablement en phase avec ses qualifications et ses objectifs de carrière.

La Colombie-Britannique, comme beaucoup de provinces, a un programme d’éducation avec une offre d’immersion en français. En situation de pénurie depuis quelques années, la province est en recherche permanente de professeurs.

Si oui, comment jouer la carte de la francophonie dans sa recherche d’emploi ?

Selon le recensement 2016, moins de 7 % de la population de Colombie-Britannique se déclare bilingue anglais / français. Avoir le français comme langue maternelle confère donc un avantage de fait pour les emplois bilingues.

Les nouveaux arrivants francophones ont tout intérêt, au départ, à se tourner vers des entreprises ayant une activité dans les deux langues ou cherchant des candidats bilingues.

Il existe par ailleurs une communauté francophone très active à Vancouver : s’en rapprocher peut ouvrir des portes, voire des opportunités d’emploi au sein même des organisations qui constituent ce réseau. Chez Canada Talents, nous tâchons également de publier chaque semaine sur notre site Internet des offres d’emplois qualifiés bilingues sur Vancouver et sa région.

Le bilinguisme est-il nécessaire pour trouver un emploi ?

Il est nécessaire de parler anglais pour vivre en Colombie-Britannique. Néanmoins, l’immigration faisant partie de la culture canadienne, les canadiens s’accommodent avec votre niveau d’anglais et votre accent.

Comme évoqué précédemment, parler français peut être explicitement demandé pour certains postes, par exemple dans la vente ou les services à la clientèle. Pour d’autres emplois, même s’il n’est pas requis, il est souvent considéré comme un atout par les employeurs.

La population de Colombie-Britannique est multiculturelle. Il n’est pas rare que les habitants y parlent deux voire trois langues. C’est donc toujours un atout d’être bilingue, voire trilingue, même avec un niveau d’anglais imparfait. Certains nouveaux arrivants choisissent néanmoins de consacrer les premiers mois de leur expatriation à l’apprentissage ou au renforcement de leur anglais, avant de rechercher activement un emploi.

Sur la recherche d’emploi…

Y a-t-il un marché « caché » de l’emploi en Colombie-Britannique ?

Le marché caché de l’emploi est bel et bien une réalité en Colombie-Britannique, et tend même à abriter la majorité des offres. D’où l’importance du réseautage, qui se révèle souvent essentiel pour décrocher un emploi qualifié. Le réseautage est ici complètement ancré dans les pratiques sociales et professionnelles, ce qui peut s’avérer déroutant pour les nouveaux arrivants français et européens qui n’en ont que très peu l’habitude.

Participer à des évènements de mise en relation, solliciter des rencontres informelles avec des contacts LinkedIn, savoir se présenter, communiquer et entretenir une relation professionnelle… Tout cela s’apprend, et peut ouvrir des portes insoupçonnées, en donnant un accès direct, en personne, à des ressources et des expériences extrêmement utiles lorsqu’on recherche un emploi.

Des sites comme Meetup ou Eventbrite permettent de trouver une multitude d’événements de réseautage. Canada Talents organise également des évènements réguliers et propose de nombreuses ressources pour apprendre à networker et en tirer le meilleur parti.

Quels sont les sites Internet incontournables d’offres d’emploi en Colombie-Britannique ?

Parmi les sites locaux de recherche d’emploi, on peut citer deux ressources majeures : WorkBC et BCJobs.

Workopolis, Indeed, CareerBuilder, Eluta, Glassdoor ou encore Craigslist constituent également des sites de référence.

Pour les métiers du marketing, de la communication et du design, FreshGigs.ca propose également des offres intéressantes.

Sans oublier Canada Talents, qui publie chaque semaine une sélection d’offres d’emplois qualifiés souvent bilingues !

Sur les pvtistes et l’immigration économique…

Les pvtistes sont des travailleurs temporaires. Ce statut est-il un frein au regard des recruteurs ?

Selon le secteur d’activité et le poste convoité, la nature temporaire du PVT peut en effet constituer un frein pour les recruteurs, dont il faut comprendre la volonté (et le besoin) de voir à long terme. Mais c’est un frein surmontable, dès lors que l’on met en avant son intention de vouloir s’intégrer durablement en Colombie-Britannique.

La principale difficulté provient plutôt du manque d’expérience professionnelle au Canada. Une « première expérience canadienne » est en effet très souvent demandée pour un travail qualifié. C’est ce qui peut rendre la recherche d’emploi un peu éprouvante pour les nouveaux arrivants, qui voient le temps passer et leurs recherches rester au point mort.

Or, il est important de souligner que le bénévolat compte comme une première expérience professionnelle, et peut ainsi considérablement accélérer les recherches. Sans compter qu’il ouvre un réseau et des connexions potentiellement utiles, tout en développant des compétences et des connaissances sur les modes de fonctionnement locaux. Il permet également de témoigner d’une véritable volonté de s’intégrer à la culture canadienne.

Quels sont les critères à respecter pour qu’un pvtiste en emploi en Colombie-Britannique puisse faire une demande de résidence permanente ?

Les règles d’immigration en Colombie-Britannique sont les mêmes que dans les autres provinces – exception faite du Québec. Il est ainsi possible de déterminer son admissibilité sur le site officiel du Gouvernement du Canada.

Les pvtistes sont a priori éligibles, en Colombie-Britannique comme ailleurs, au Programme des travailleurs qualifiés, au Programme des travailleurs de métiers spécialisés ou à la catégorie de l’expérience canadienne, via Entrée Express. Chaque situation reste toutefois unique et doit être évaluée individuellement.

Il convient, quoiqu’il en soit, de toujours se référer au site officiel, en particulier parce que les règles d’immigration évoluent régulièrement.

Quel est le rôle de Canada Talents ? Comment aide-t-il les pvtistes à s’établir en Colombie-Britannique ? À trouver/décrocher un emploi dans la province ?

Canada Talents est une association à but non lucratif, créée en 2015, dont la vocation est d’aider les nouveaux arrivants francophones à s’intégrer durablement en Colombie-Britannique, en les guidant dans leur compréhension de la culture locale et leur adaptation au marché du travail canadien.

Cela passe par l’organisation d’événements récurrents autour de la recherche d’emploi qualifié à Vancouver, des différences culturelles entre le Canada et l’Europe, et du partage d’expérience d’expatriés francophones. Nous recevons également chacun de nos membres en tête-à-tête pour leur donner des conseils personnalisés en fonction de leur profil et de leurs besoins, pour faciliter leur intégration.

Pour les francophones qui pensent à Vancouver et veulent se préparer ou si simplement, ils se posent des questions, BC Talents a développé un guide gratuit. Il contient des conseils sur les premières démarches, la vie quotidienne, et un témoignage.

Nous proposons aussi un programme de mentorat, pour accompagner les immigrants francophones, quel que soit leur statut (temporaire ou permanent) dans leur développement professionnel et l’avancement de leur carrière.

Enfin, Canada Talents anime le groupe Facebook Objectif Vancouver afin que chacun puisse poser ses questions et s’exprimer au sujet de sa carrière et du marché de l’emploi au Canada.

Profitez de 10 $ de réduction sur l’adhésion à l’association Canada Talents avec le code PVTISTES. Devenir membre, c’est profiter de nombreux événements et services d’accompagnement gratuitement ou à prix réduits, d’avantages chez nos partenaires, de guide et ressource.

Autres liens utiles :

Julien

A Vancouver depuis 2014, j'ai crée BC Talents pour aider les francophones d'Europe à réaliser leur rêve profesionnel au Canada.

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(5) Commentaires

Benoit I |

Merci pour ce post, je débarque a montreal dans un premier temps mais suis fasciné par la colombie brit donc infos utiles pour un futur pas si lointain !?

Merci

Anonyme I |

Coucou, merci beaucoup pour le témoignage, je comptais justement venir vous voir une fois arrivée à Vancouver 🙂 Ca fait plaisir de lire toutes ces informations

Julien I |

Merci Émeline. À très bientôt sur Vancouver!

Abib I |

Salut,
Comment faire pour obtenir un contrat de travail en Canada

Julien I |

Je ne suis pas sur de comprendre ta question. Il faut se faire embaucher par une entreprise canadienne et ensuite ils te fourniront ton contrat de travail.