Pablo, vivre en voiture aménagée avec son meilleur ami d’enfance en Nouvelle-Zélande

J’ai 28 ans, je suis actuellement animateur socio-éducatif dans un CFA en France.

On se connaît depuis la classe de sixième, on s’est rencontré au collège, donc depuis qu’on a 12 ans.

L’idée de la Nouvelle-Zélande est une initiative de Romain. Son grand frère était déjà parti là-bas en 2015, je crois. Un de ses amis nous en avait parlé. Dans notre groupe d’amis proches, nous étions beaucoup à avoir cette envie de partir. On en avait beaucoup parlé entre nous depuis quelques années, mais personne n’avait jamais franchi le pas.

L’occasion s’est présentée et on a décidé de partir en mai 2022 pour plusieurs raisons. On avait un peu d’argent de côté et nos situations professionnelles nous permettaient de partir à ce moment-là. Deux autres de nos amis ont choisi de faire un voyage en Asie du Sud-Est et pour nous, c’était la Nouvelle-Zélande. Au-delà du voyage, nous souhaitions pouvoir travailler également pour avoir une expérience différente et parce que nous n’avions pas forcément énormément d’argent avec nous.

La préparation du voyage s’est très bien passée. On était très impatient à l’idée de partir. On a fait des choses assez classiques, achat d’un billet aller sans prévision de retour, demande du visa et on avait réservé une semaine en auberge à Auckland. Le plus perturbant pour nous, c’était de lâcher le peu de chose qu’on avait acquis dans notre vie : voiture, meubles et notre appartement.

Mais bizarrement, moi, je l’ai très bien vécu.

Les premiers moments en NZ se sont bien passés. On a rapidement fait toutes les démarches administratives et on n’a pas rencontré de problème. Le plus dur, pour nous, c’était qu’on avait un pitoyable niveau d’anglais mais on a fini par se faire comprendre. On se complétait assez bien car moi j’avais plus de facilité à le parler et Romain plus de facilité à le comprendre.

On a rencontré quelques personnes, ce qui nous a permis de sortir un peu sur Auckland. On n’était pas ultra fan de la ville : un peu déçu du côté festif (on aime bien sortir et boire des verres entre amis dans notre vie de tous les jours). On a fait quelques sorties la journée pour découvrir la ville mais on était beaucoup plus focalisé sur la recherche d’un van car on voulait rapidement quitter la ville et partir à la recherche d’un travail dans les exploitations. On a trouvé un van/monospace assez rapidement (2 semaines) à Tauranga (2-3 heures à l’Est d’Auckland de mémoire).

Concernant la cohabitation, ça s’est bien passé. On avait déjà vécu ensemble en colocation pendant 2 ans, ça facilite donc les choses même si la vie à deux dans un van reste complètement différente.

La vie en van entre potes offre plein de points positifs car on partage les mêmes centres d’intérêts dans l’ensemble. Donc ça permet, le soir quand tu ne fais rien, d’écouter des podcast à deux, de regarder des séries, films que les deux vont apprécier et de boire des apéros quand le climat le permet. Ce qui était le plus complexe c’était que notre van était assez petit, compliqué de cuisiner et faire autre chose que de dormir à l’intérieur. C’est pas très dérangeant quand tu peux vivre à l’extérieur mais c’était pas tout le temps le cas en NZ.

Au quotidien, on était tout le temps ensemble parce qu’on travaillait ensemble et on vivait ensemble donc on avait forcément besoin de moment seul. On arrivait dans l’ensemble à avoir ces moments seul selon l’endroit où on était. Parfois l’un d’entre nous pouvait rester dans le van et l’autre faisait une sortie au restaurant, bar. Par exemple, moi, j’aimais bien de temps en temps prendre un livre et me poser au bord d’une plage une bonne partie de la journée, ce qui permettait de couper un peu et d’avoir un peu de temps seul.

En plus, par chance, on avait une tente qui avait été vendue avec le van. Donc, quand c’était possible de la planter, on le faisait. Romain était très cool là-dessus car il aimait bien dormir dedans. Moi, j’avoue que je galérais pas mal à dormir quand j’étais dedans. En plus de ça on se permettait régulièrement une à deux fois par mois de prendre des nuits dans un hôtel ou dans des auberges.

On n’a pas rencontré énormément de difficultés dans le fait de voyager à deux mais on a eu quelques problèmes bien sûr. On avait une fuite dans notre van dont on n’a jamais trouvé la provenance. Donc ça n’aidait pas à rester dans un bon mood quand on avait des journées pluvieuses. On a aussi eu une période où c’était plus compliqué de cohabiter. Mais dans l’ensemble, ça s’est bien passé, on a réussi à cohabiter et à passer de bons moments ensemble.

On a bien sûr de bons souvenirs, je parle pour moi et je pense que Romain partage cette opinion mais je dirais que les premiers bons souvenirs que l’on a c’est les rencontres que tu fais pendant le voyage et donc toutes les soirées et activités que tu partages avec ces personnes. On a notamment rencontré un groupe d’une dizaine de personnes avec qui on a travaillé au départ de notre voyage pendant environ 2 mois. C’était, peut-être pour moi, les meilleurs moments du voyage. On a revu la plupart de ces personnes pendant le reste de notre voyage à d’autres endroits en NZ.

En autre bon souvenir je dirais le moment qu’on avait partagé avec toi pour l’anniversaire de Romain et quand on s’était rendu au Mont Cook. Il faisait super beau, c’était un endroit magnifique et apaisant. On avait découvert, grâce à toi notamment, de bons spots de nourriture, c’était vraiment un bon moment.

Et oui en dernier souvenir, je dirais le plaisir de se réveiller à des endroits magnifiques et prendre son café le matin devant des spots incroyables, quand il faisait beau c’était des moments assez incroyables.

L’expérience a peu changé notre relation. On a retrouvé en France la relation qu’on a eu avant notre départ, pendant notre voyage et maintenant. On se voit toujours aussi fréquemment. Je dirais que ça a plus renforcé notre relation car on a, du coup, encore plus de souvenirs communs à partager. Je pense aussi qu’on se connaît encore mieux qu’avant notre départ.

Le voyage m’a apporté forcément déjà un bien meilleur niveau en anglais même si c’est toujours loin d’être parfait, et des expériences professionnelles assez incroyables que je n’aurais jamais eu l’occasion de faire si j’étais resté en France. Notamment travailler avec des populations des îles (Samoa, Tonga), le taff était assez chiant (bud thinning) mais le contexte était incroyable. On était dans une super ambiance pour travailler et ça permet de découvrir d’autres cultures, donc ça j’ai vraiment beaucoup apprécié. C’est un peu banal mais c’est vraiment intéressant comme expérience.

Et enfin, le PVT ça m’a surtout donné l’envie de voyager beaucoup plus qu’avant, d’être moins sédentaire et d’organiser un peu ma vie autour de cet objectif.

Si j’avais des conseils à donner pour des gens qui souhaitent partir entre amis, je dirais qu’il faut bien savoir avec qui tu pars et ne pas avoir d’interrogation sinon ça peut très vite mal se terminer. Et ça va être très banal ce que je vais dire mais la communication : se dire ce qui ne va pas quand c’est le cas même si sur le moment ça peut créer des tensions.

Mes projets, comme je l’ai dit plus haut, c’est de faire en sorte d’être un peu moins sédentaire, de favoriser les voyages, la découverte. Je suis revenu depuis un peu moins d’un an en France et je suis encore en réflexion, j’envisage peut-être un second départ en fin d’année suivant mon évolution pro.

Enjoy, comme on dit souvent dans les pays anglophones.