Tout d’abord au niveau de la praticité et du confort, le décalage horaire n’était pas énorme, bien évidemment au Québec, la langue française facilite grandement les choses lors de l’arrivée dans un nouveau pays, et j’avais plusieurs amis qui s’y étaient déjà rendus pour plusieurs raisons : stage, études, vacances desquels je n’avais que des retours positifs. Finalement c’est un peu le côté « rassurant » de la destination. Puis, le pays en lui-même, sa richesse culturelle, son héritage historique, son immensité. Et j’étais loin de me rendre compte de ce qui m’attendait. Le climat, la neige, l’indépendance des Québécois vis-à-vis du reste du Canada, l’ouverture d’esprit, la convivialité, le partage, la faune et la flore abondante, et j’en passe.

C’est une ville dans laquelle on s’est plu, alors effectivement elle est énorme en comparaison avec nos villes françaises, mais tout le monde (la majorité on s’entend) est très chill, sans prise de tête avec une grande communauté techno. Bref tout pour me plaire. Le premier mois nous avons logé chez un couple de Québécois à Ville-Marie et ça a été une très bonne expérience avec une immersion garantie dans la culture québécoise. C’était génial on apprenait leur vocabulaire, ils nous recommandaient des restaurants, bons plans, incontournables et nous sommes sortis quelquefois avec eux. Ce mois-ci a été rempli de visites de la ville : cathédrale, églises, musées, Mont-Royal, match de hockey, de baseball, parcs, cafés, restaurant, les différents magnifiques quartiers de Montréal avec en parallèle la préparation du road-trip. Nous avons même eu droit à une tempête de neige le 4 avril ! On a eu l’occasion de partir avec des amis au Parc Oméga et à Ottawa ; et de faire Toronto et les chutes du Niagara.

Le deuxième mois j’ai commencé à travailler : je me suis trouvée un travail en épicerie en moins de 3 jours en demandant directement à un responsable. Nous habitions là à Verdun également avec une québécoise, ça a été l’occasion de découvrir un quartier plus calme, plus résidentiel, mais également plus nature avec énormément de parcs, de rapides, et avec étonnamment une grande communauté de surfeurs du fleuve Saint-Laurent.
Ça a été une expérience très enrichissante de vivre avec des québécois et d’avoir pu expérimenter la vie dans deux quartiers totalement différents d’une même ville.

Nous avons donc fait un tableau Excel avec les étapes, ce que l’on aimerait faire au sein de celles-ci, les prix approximatifs et les dates afin de calculer le chemin sachant que le 30 juin nous devions être de retour à Montréal. Cette organisation a permis d’éviter certains détours, mauvaises surprises, surcoûts etc, sans devoir pour autant respecter le planning provisoire à la lettre.

Les intempéries ont également été présentes mais n’ont n’avons pas fait face aux feux seulement à de gros orages, surtout dans les Rocheuses en pleine randonnée de 4 heures.
Nous avons fait le choix de partir en mai/juin en prenant en compte plusieurs facteurs : la température, les feux de forêt, les bibittes, l’affluence, les points d’intérêt ouverts (qui peuvent être fermés jusqu’à avril en fonction du dégel). Je trouve que c’était la période propice nous n’avions seulement pas prévu la neige dans les Rocheuses début juin et n’étions donc pas équipés de crampons.
En revanche, nous n’en avons pas fait les frais mais je conseille quand même un Bear Spray pour les randonnées notamment en Alberta et en Colombie-Britannique !

Nous avions fait attention à prendre une auto qui ne consommait pas excessivement d’essence et avons pris avec nous des personnes en covoiturage de temps en temps.
Pour les parcs nationaux pour ce genre de voyage, c’est carrément rentable de prendre le pass parc Canada (à calculer en fonction des parcs que vous aimeriez faire).
Donc à part s’organiser et avec le tableau excel et la planification nous n’avons rien fait de particulier pour gérer le budget et on s’en est largement sorti, ce road trip nous a coûté moins cher que nous aurions pensé.
Nous avons logé dans une roulotte dans un bois isolé sans trop de réseau internet, c’était un vrai moment de sérénité, de ressource et de reconnection avec soi-même. Le matin nous nous occupions de la meute et l’après-midi soit nous faisions du bois, soit du bateau, soit de la construction de niches, soit de la charpente. C’était très enrichissant de pouvoir s’intégrer dans une famille québécoise du fond de l’Outaouais qui change complètement de la ville. La vie dans le bois se fait avec simplicité. Les chiens étaient adorables on a eu du mal à partir et on y retournera probablement !

De retour nous avons fait un petit séjour de 10 jours à New-York chez un ami en passant par Boston, une première fois pour nous aux États-Unis. Puis retour à Montréal pour quelques semaines avant de s’envoler pour Paris.
De nombreux groupes existent sur les différents réseaux sociaux et beaucoup cherchent à rencontrer du monde, se faire des amis, sortir, faire des activités, des randonnées. On y trouve rapidement son compte.
La difficulté majeure a été la pression de l’avenir. Je savais que quand j’allais rentrer en France, j’allais être confrontée à des choix de vie et notamment concernant ma carrière future et quels concours j’aimerais passer. Je n’y ai pas pensé constamment mais à certains moments ça a pu être un petit poids sous-jacent, une petite pression rappelant qu’un retour à la réalité arrivera tôt ou tard.
Je pense à titre personnel qu’une telle expérience ne peut être que bénéfique : elle nous aide à savoir ce dont on a vraiment envie, à s’améliorer dans les langues, à trouver une certaine autonomie, une indépendance, à prendre des initiatives mais aussi à apprendre l’histoire, la culture et la richesse d’un autre pays que le sien. Je pense donc que c’est très enrichissant d’un point de vue personnel mais également professionnel.
Je pense qu’actuellement, c’est tellement courant que les employeurs voient ce genre d’expérience de plus en plus d’un bon œil, ce qui pouvait être l’inverse il y a quelques années encore.
Si tu as vraiment envie de voyager, soif de découverte, d’aventures, de rencontres, fonce ! Et si tu ne t’y sens pas bien, ce ne sera pas un échec car tu auras tenté et ce n’est pas une décision irréversible, tu peux toujours rentrer quand tu le souhaites.

J’aimerais ajouter que je trouve ça très important de s’informer sur le sujet des autochtones au Canada et en Amérique du Nord et aussi dans le monde entier, je conseille de ce fait le musée McCord Stewart à Montréal et son exposition sur le sujet « Voix autochtones d’aujourd’hui ». Nous avons pu faire plusieurs stops dans des communautés autochtones tout au long de notre road trip et s’informer encore plus sur le sujet au musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg. Je trouve ce sujet trop peu connu internationalement qui fait l’objet d’amalgame récurrent, leurs voix devraient être entendues plus fort.
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