Localisation
Strasbourg, France
Profession
Juriste
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Bonjour peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Léa et je viens de la campagne strasbourgeoise. Je suis étudiante en droit, titulaire d’une licence et d’un master que j’ai clôturé par un mémoire de fin d’études en septembre 2023. Après ces cinq années d’études intenses, d’examens et de petits boulots pendant les vacances scolaires, j’ai décidé de prendre une pause afin de vivre un peu plus lentement et de prendre le temps d’apprécier les choses simples de la vie, mais aussi de me remettre en question sur ma vie professionnelle afin de savoir ce que je voulais véritablement comme carrière.
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Pourquoi as-tu choisi le Canada comme destination pour ton PVT ?
J’ai longuement hésité (et j’hésite d’ailleurs toujours) à partir en Australie ou en Nouvelle-Zélande, mais pour une première expérience à l’étranger le Canada me semblait parfaitement adapté.

Tout d’abord au niveau de la praticité et du confort, le décalage horaire n’était pas énorme, bien évidemment au Québec, la langue française facilite grandement les choses lors de l’arrivée dans un nouveau pays, et j’avais plusieurs amis qui s’y étaient déjà rendus pour plusieurs raisons : stage, études, vacances desquels je n’avais que des retours positifs. Finalement c’est un peu le côté « rassurant » de la destination. Puis, le pays en lui-même, sa richesse culturelle, son héritage historique, son immensité. Et j’étais loin de me rendre compte de ce qui m’attendait. Le climat, la neige, l’indépendance des Québécois vis-à-vis du reste du Canada, l’ouverture d’esprit, la convivialité, le partage, la faune et la flore abondante, et j’en passe.
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Tu as décidé de passer 2 mois à Montréal avant de partir en road trip. Pourquoi cette ville et qu’est-ce que tu y as fait ?
Nous sommes partis sans trop de plan à part se laisser porter par le vent. Je savais que je voulais un peu travailler mais je me suis rendu compte que travailler dans mon domaine au Québec allait être plus compliqué que ce que je pensais (notamment au vu de la législation), mais le but était aussi de prendre du recul sur le droit et expérimenter d’autres choses. Montréal, car c’est une ville avec des bâtiments industriels, cubiques en brique rouge qui me plait esthétiquement parlant. Montréal également car j’avais cette image d’une ville jeune, fêtarde mais calme en même temps, ouverte d’esprit, respectueuse de l’autre, sereine. Et je ne me suis pas trompée. Il y a en effet un grand réseau de pvtistes français, mais on y retrouve ce climat serein et sans jugement nord-américain.



C’est une ville dans laquelle on s’est plu, alors effectivement elle est énorme en comparaison avec nos villes françaises, mais tout le monde (la majorité on s’entend) est très chill, sans prise de tête avec une grande communauté techno. Bref tout pour me plaire. Le premier mois nous avons logé chez un couple de Québécois à Ville-Marie et ça a été une très bonne expérience avec une immersion garantie dans la culture québécoise. C’était génial on apprenait leur vocabulaire, ils nous recommandaient des restaurants, bons plans, incontournables et nous sommes sortis quelquefois avec eux. Ce mois-ci a été rempli de visites de la ville : cathédrale, églises, musées, Mont-Royal, match de hockey, de baseball, parcs, cafés, restaurant, les différents magnifiques quartiers de Montréal avec en parallèle la préparation du road-trip. Nous avons même eu droit à une tempête de neige le 4 avril ! On a eu l’occasion de partir avec des amis au Parc Oméga et à Ottawa ; et de faire Toronto et les chutes du Niagara.



Le deuxième mois j’ai commencé à travailler : je me suis trouvée un travail en épicerie en moins de 3 jours en demandant directement à un responsable. Nous habitions là à Verdun également avec une québécoise, ça a été l’occasion de découvrir un quartier plus calme, plus résidentiel, mais également plus nature avec énormément de parcs, de rapides, et avec étonnamment une grande communauté de surfeurs du fleuve Saint-Laurent.

Ça a été une expérience très enrichissante de vivre avec des québécois et d’avoir pu expérimenter la vie dans deux quartiers totalement différents d’une même ville.
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Tu as ensuite fait un road trip entre Montréal et Vancouver. Comment as-tu préparé ce voyage ?
La préparation du road trip a été un gros investissement de temps. On profitait de la ville mais beaucoup de temps a été mis dans un planning d’étapes du road trip sans forcément respecter celui-ci mais pour avoir une idée du parcours, du kilométrage, mais aussi du temps. Nous n’avions rien réservé en avance, à l’exception de la voiture et certains parkings notamment dans le coin de la Péninsule Bruce, ou encore notre logement final à Vancouver où nous avons rejoint des amis pour l’anniversaire d’une amie.



Nous avons donc fait un tableau Excel avec les étapes, ce que l’on aimerait faire au sein de celles-ci, les prix approximatifs et les dates afin de calculer le chemin sachant que le 30 juin nous devions être de retour à Montréal. Cette organisation a permis d’éviter certains détours, mauvaises surprises, surcoûts etc, sans devoir pour autant respecter le planning provisoire à la lettre.
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Quels lieux ont été les plus marquants pendant ton road trip ? Et quelles ont été les galères ?
L’un des moments les plus marquants a été la traversée en ferry à Vancouver Island, le soleil se couchait tendrement sur les eaux reliant l’océan Pacifique et nous a offert un magnifique sunset. Évidemment : les Rocheuses et tous les parcs que ce soit Banff, Jasper, Yoho, Glaciers, Revelstoke, mais aussi plus à l’ouest la chaîne côtière avec ses routes impressionnantes de Kamloops à Whistler avec de la flore et de la faune sauvage en abondance, et tout au nord vers Jasper, le soleil de minuit. Découvrez les ateliers de retour de PVT On oublie trop souvent je trouve la Péninsule Bruce qui est magnifique avec les eaux turquoise du Lac Supérieur, on encore Drumheller avec ses badlands et l’érosion des roches, ou encore l’Ontario et tous ses parcs provinciaux plus magnifiques les uns que les autres (toutefois attention aux bibittes en saison). J’ai aussi oublié Winnipeg mais bref, traverser le Canada a été une expérience hors du commun que je conseille et qui vaut à mon sens le coup, afin de découvrir tant les bois, que les plaines, en passant par les massifs montagneux et le Pacifique. Nous avons fait l’aller en un mois, de Montréal à Vancouver et le retour un peu plus rapidement. Les galères étaient minimes mais elles étaient là. Il faut savoir qu’on dormait dans notre auto. Il s’agissait donc de trouver des sanitaires mais la tâche n’était pas si compliquée étant donné que chaque camping dispose de douches et littéralement tous les Walmart disposent de sanitaires afin de pouvoir se faire une petite toilette, se laver les dents, etc. Mais les nuits peuvent être très froides notamment en altitude et les routes étroites et semées de roches aiguisées quelquefois.



Les intempéries ont également été présentes mais n’ont n’avons pas fait face aux feux seulement à de gros orages, surtout dans les Rocheuses en pleine randonnée de 4 heures.
Nous avons fait le choix de partir en mai/juin en prenant en compte plusieurs facteurs : la température, les feux de forêt, les bibittes, l’affluence, les points d’intérêt ouverts qui peuvent être fermés jusqu’à avril en fonction du dégel. Je trouve que c’était la période propice nous n’avions seulement pas prévu la neige dans les Rocheuses début juin et n’étions donc pas équipés de crampons.

En revanche, nous n’en avons pas fait les frais mais je conseille quand même un Bear Spray pour les randonnées notamment en Alberta et en Colombie-Britannique !

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Comment as-tu organisé ton budget pour ce road trip ?
Comme dit précédemment j’avais travaillé avant le road trip afin de mettre des sous de côté. Le fait de dormir dans l’auto était un coût en moins et nous a parfaitement convenu étant donné qu’on passait plus de temps à explorer pleins de choses qu’à dormir et que niveau confort nous ne sommes pas très difficiles. Nous nous aidions de park4night afin de trouver des parkings et des beaux spots pour la nuit. En ce qui concerne les sanitaires : Walmart, douches de camping ou de parcs provinciaux/nationaux, ou l’application Flush. Et pour l’essence : GasBuddy a été notre meilleur ami.

Nous avions fait attention à prendre une auto qui ne consommait pas excessivement d’essence et avons pris avec nous des personnes en covoiturage de temps en temps.
Pour les parcs nationaux pour ce genre de voyage, c’est carrément rentable de prendre le pass parc Canada (à calculer en fonction des parcs que vous aimeriez faire).

Donc à part s’organiser et avec le tableau excel et la planification nous n’avons rien fait de particulier pour gérer le budget et on s’en est largement sorti, ce road trip nous a coûté moins cher que nous aurions pensé.
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Qu’as-tu fait après ton road trip ?
Après le road trip, nous sommes partis à Lac-Simon, à 1h30 de Montréal, pour un woofing de 5 semaines dans une meute de 46 chiens de traîneaux, la meute Tanwen.

Nous avons logé dans une roulotte dans un bois isolé sans trop de réseau internet, c’était un vrai moment de sérénité, de ressource et de reconnection avec soi-même. Le matin nous nous occupions de la meute et l’après-midi soit nous faisions du bois, soit du bateau, soit de la construction de niches, soit de la charpente. C’était très enrichissant de pouvoir s’intégrer dans une famille québécoise du fond de l’Outaouais qui change complètement de la ville. La vie dans le bois se fait avec simplicité. Les chiens étaient adorables on a eu du mal à partir et on y retournera probablement !



De retour nous avons fait un petit séjour de 10 jours à New-York chez un ami en passant par Boston, une première fois pour nous aux États-Unis. Puis retour à Montréal pour quelques semaines avant de s’envoler pour Paris.
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As-tu rencontré beaucoup d’autres pvtistes pendant ton séjour ?
Oui, dès mon arrivée à l’aéroport ! Attendre 3 heures à l’immigration ça aide ahah. Après ça nous avons rencontré des amis avec lesquels nous sommes partis au parc Oméga, j’ai également rencontré des amies à une amie que j’avais déjà sur place qui étaient pvtistes. Les rencontres sont vraiment faciles et fluides étant donné qu’il y a une grosse communauté de Français pvtistes à Montréal mais également dans les autres villes comme Toronto, Vancouver.

De nombreux groupes existent sur les différents réseaux sociaux et beaucoup cherchent à rencontrer du monde, se faire des amis, sortir, faire des activités, des randonnées. On y trouve rapidement son compte.
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Quelles ont été les plus grandes difficultés que tu as rencontrées durant ton PVT ?
J’avais assez peur du manque de ma famille moi qui suis très présente, sociable, partante pour tout et tout le temps. Ça a été compliqué de partir, surtout que j’avais vécu dans les mois passés des épreuves très compliquées dans ma vie. Finalement, sur ce point aucun problème, bien qu’ils me manquaient ça n’a pas été handicapant (sauf la peur de l’avion qui l’a été).

La difficulté majeure que j’ai eu c’est la pression de l’avenir. Je savais que quand j’allais rentrer en France, j’allais être confrontée à des choix de vie et notamment concernant ma carrière future et quels concours j’aimerais passer. Je n’y ai pas pensé constamment mais à certains moments ça a pu être un petit poids sous-jacent, une petite pression rappelant qu’un retour à la réalité arrivera tôt ou tard.
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Le PVT est-il, pour toi, un atout ou un frein sur le plan professionnel ? Et pourquoi ?
Je savais pourquoi j’étais partie, que j’en avais besoin, je savais le justifier mais j’avais peur que ce soit un problème, un « trou » sur mon CV, un « ces jeunes ne veulent plus travailler ».

Je pense à titre personnel qu’une telle expérience ne peut être que bénéfique : elle nous aide à savoir ce dont on a vraiment envie, à s’améliorer dans les langues, à trouver une certaine autonomie, une indépendance, à prendre des initiatives mais aussi à apprendre l’histoire, la culture et la richesse d’un autre pays que le sien. Je pense donc que c’est très enrichissant d’un point de vue personnel mais également professionnel.

Je pense qu’actuellement, c’est tellement courant que les employeurs voient ce genre d’expérience de plus en plus d’un bon œil, ce qui pouvait être l’inverse il y a quelques années encore.
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Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui hésite à se lancer en PVT ?
Ça peut paraître bateau comme réponse mais : fonce ! Il n’y a rien de mieux qu’une expérience comme celle-ci, que ce soit au Canada ou autre part pour se forger, se prouver à soi-même que l’on est capable de tout, que foncièrement on a besoin de personne et qu’il y a de la vie bien ailleurs que dans notre ville, village, ou cercle proche. On peut se faire d’autres très bons amis, entretenir de bonnes relations enrichissantes et qu’on ne sera jamais vraiment seul (l’astuce si on ne veut vraiment pas se sentir seul c’est d’aller en auberge de jeunesse).
Si tu as vraiment envie de voyager, soif de découverte, d’aventures, de rencontres, fonce ! Et si tu ne t’y sens pas bien, ce ne sera pas un échec car tu auras tenté et ce n’est pas une décision irréversible, tu peux toujours rentrer quand tu le souhaites.

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Quels sont tes projets futurs ?
Mes projets actuellement sont de passer le concours d’accès à la magistrature, étant actuellement en préparation pour celui-ci, je vais également faire un stage à Paris dans mon domaine. J’aimerais aboutir mon projet de PVT Australie ou Nouvelle-Zélande un jour, il reste dans un petit coin de ma tête mais j’ai fait le choix de me consacrer à ma carrière, passer les concours, puis qui vivra verra.

J’aimerais ajouter que je trouve ça très important de s’informer sur le sujet des autochtones au Canada et en Amérique du Nord en général, je conseille de ce fait le musée McCord Stewart à Montréal et son exposition sur le sujet « Voix autochtones d’aujourd’hui ». Nous avons pu faire plusieurs stops dans des communautés autochtones tout au long de notre road trip et s’informer encore plus sur le sujet au musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg. Je trouve ce sujet trop peu connu internationalement qui fait l’objet d’amalgame récurrent, leurs voix devraient être entendues plus fort et plus loin.
Lucie

Je m’appelle Lucie, j’ai 21 ans et je suis en alternance pour deux ans chez pvtistes.net dans le cadre de mon master en communication et marketing.
Mon interview : https://pvtistes.net/interviews/lucie-equipe-pvtistes/

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