1Un peu d'Histoire...

Qui n’a jamais entendu parler de l’Île de Pâques et de ses statues mythiques, les Moais ? Et qui n’a jamais rêvé d’aller les voir de plus près ? Eh bien bonne nouvelle, si vous ne le saviez pas, l’Île de Pâques fait partie du Chili ! Ce petit caillou de moins de 170 km² perdu à presque 4 000 km des côtes sud-américaines dépend administrativement de la région de Valparaiso… même si l’ambiance qui y règne et le mode de vie de l’île en font un territoire tout particulier qu’on vous invite vivement à découvrir !

Si l’on rêve de se rendre sur l’Île de Pâques, c’est bien évidemment pour approcher les fameux Moais et tenter de percer leur mystère. Ce que l’on sait moins, c’est qu’ils sont le reflet d’une culture disparue, anéantie par les conquêtes et les guerres de pouvoir. Afin de mieux apprécier votre future visite, voici un petit retour sur l’histoire de Rapa Nui, nom ancestral de l’île.

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Il n’est pas facile de retracer précisément l’ensemble de l’histoire pascuane car elle repose uniquement sur une transmission orale. Bien que certaines « tablettes » gravées aient été retrouvées, leur signification reste mystérieuse. Plusieurs éléments laissent tout de même penser que les premiers explorateurs de l’île étaient des Polynésiens, venus des Marquises. Ils se sont installés sur l’île et Hotu Matu’a, leur roi, et sa famille ont ainsi « créé » les différents clans de l’île. Peu à peu, ils ont commencé à sculpter et ériger des Moais, ces immenses statues de pierre, en hommage aux personnes « importantes », par leur pouvoir ou leur « mana » (force spirituelle), de chaque tribu. Pour une raison inconnue, peut-être liée à la prise de pouvoir d’un clan sur les autres après de nombreuses guerres tribales, la tradition des Moais semble avoir été abandonnée au profit du culte de l’Homme-Oiseau (ou Tangata Manu) : celui-ci, très bien expliqué à l’entrée du village d’Orongo, consistait pour chaque clan à envoyer un ou plusieurs de ses membres sur le Motu Nui (îlot face au volcan de Rano Kau) afin de trouver le premier œuf de manutara (stern) et ensuite de le ramener intact tout en haut de la falaise (environ 300 mètres de hauteur tout de même…), où se trouvent toujours les ruines du village. Il semblerait que pour faire la traversée à la nage et pour escalader le volcan, les candidats attachaient l’œuf à leur front.

Le premier qui y parvenait obtenait le statut de demi-dieu et permettait à son clan de contrôler le partage des ressources de l’île avec les autres clans pour un an. Il devait se tenir à l’écart du reste de la communauté avec certains avantages (assez flous) pour la même durée, jusqu’à « l’élection » du nouvel Homme-Oiseau. C’est l’arrivée des premiers missionnaires sur l’île qui semble avoir mis fin à cette tradition, imposant le christianisme comme seul culte. À la même période, fin 1862, début 1863, un raid est mené par le Pérou sur l’île : huit bateaux embarqueront au moins un millier de Pascuans (autant seraient décédés lors de cet évènement) afin de les réduire en esclavage pour du travail minier sur les îles Chincha. Ils seront finalement libérés un an après, mais peu reviendront en vie : ils mourront sur place ou pendant le retour. Malheureusement, les survivants ont aussi ramené des maladies qui n’existaient pas sur l’île, décimant la population. C’est ainsi qu’en 1872, on ne recensait plus qu’une centaine d’habitants sur Rapa Nui.

En 1888, le Chili s’empare de l’Île de Pâques, mais va finalement louer ce territoire à une compagnie britannique spécialisée dans l’élevage ovin : entre 1903 et la fin des années 1950, l’île sera occupée à 90 % par cette production intensive, les habitants étant confinés à Hanga Roa. Ce n’est que dans les années 1960 qu’ils retrouveront leur liberté et pourront enfin acquérir le droit de vote. Depuis, suite à plusieurs expéditions menées par des archéologues, des chercheurs et des architectes, différents programmes ont permis de restaurer une partie du patrimoine de l’île, menant ainsi en 1995 à l’inscription de l’île au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. À ce jour, le Parc National Rapa Nui (créé en 1935) qui couvre l’ensemble du territoire, n’est plus géré par le Chili mais par la communauté locale, ultime étape de leur émancipation.

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Dossier initialement publié en février 2018 et mis à jour en août 2018.

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Floriane

Passionnée de voyages, j'ai commencé mon "expatriation" par un semestre d'échange au Québec, dans la région du Lac St Jean, puis enchainé sur un PVT d'un an en Nouvelle-Zélande, avant de rentrer en France pour faire un Master de recherche en sociologie où j'ai travaillé sur... le PVT! Depuis, je suis repartie en PVT au Chili pendant 8 mois et demi (2017/2018) et je prépare actuellement mon départ pour un PVT en Australie !

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(1) Commentaire

Hélène I |

Wahou super ! Merci pour ce beau dossier !
ça sera un de mes regrets au Chili, de ne pas avoir eu le temps d’aller voir les Moais (et vous deux par la même occasion). ça sera pour une autre fois !