Afoala, lancement d’une marque de mode éco-responsable pendant son PVT Canada
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Quelques années plus tard, à la fin de mes études, j’y ai repensé et je me suis inscrite au PVT. Lorsque j’ai été sélectionnée, je venais d’obtenir un CDI en France, j’ai donc décidé de ne pas poursuivre. Le projet m’est quand même resté en tête, et un peu plus d’un an plus tard je m’y suis réinscrite, avec mon conjoint cette fois.
Parfaite coïncidence, il avait déjà vécu au Canada 6 mois grâce à un échange universitaire et souhaitait également y retourner. J’ai été tirée au sort en janvier 2020.
En parallèle de mon travail, je mûrissais un projet personnel de création d’entreprise depuis fin 2019, sur lequel j’ai commencé à travailler en France d’abord. Je l’ai repris une fois l’installation terminée, à Montréal, après mes journées de travail, en septembre 2021.
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En 2019 en France, l’actualité commençait à nous alerter sur les dessous de la mode et particulièrement de la fast fashion. Au fur et à mesure de mon apprentissage et donc de mon cheminement personnel, j’ai décidé de créer une marque éco-responsable pour faire les choses bien et avec cohérence.
En parallèle, nous avions le projet de venir à Montréal et c’est en échangeant avec une amie qui vivait déjà ici que j’ai compris qu’il y avait un vrai marché : il est compliqué pour beaucoup de femmes, et notamment des Françaises ou Belges, de trouver des vêtements qui leur plaisent à des prix accessibles sans aller dans des enseignes de fast-fashion.
Après avoir échangé avec d’autres femmes, puis effectué un questionnaire, je me suis rendu compte que cette observation était partagée par beaucoup et que eloyā créations répond à un réel besoin : celui de s’habiller sans faire de compromis sur ses goûts et ses valeurs.
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Tout dépend également des moyens de chacun : si une personne veut se lancer et peut se permettre d’être accompagnée par une ou plusieurs personnes canadiennes qui ont les compétences nécessaires alors cela facilitera beaucoup les choses.
Dans mon cas, j’ai choisi de me faire accompagner sur l’identité de marque et aussi sur le « métier » de créatrice avec de l’aide sur le métier, pour comprendre toute les phases permettant de réaliser un vêtement. L’accompagnement que j’ai eu est très récent. Avant, je me débrouillais seule et ce n’était pas facile, notamment vis-à-vis des fournisseurs. J’ai perdu du temps, et de l’argent au passage, mais j’ai appris également. J’ai trouvé cette collaboratrice par hasard et dans un autre contexte.
Je pense que ce qui a fait la différence c’est vraiment ma curiosité pour aller chercher des informations, contacter des gens, assister à des conférences, trouver des formations gratuites et payantes.
Mon conseil c’est : Google est ton meilleur ami et poser des questions aux personnes rencontrées également.
Mon projet est 100 % auto-financé grâce à mes économies françaises. Il y a des financements mais ils sont généralement réservés aux résidents permanents ou aux Canadiens.
Si je peux me permettre de donner un conseil supplémentaire, ça serait de s’entourer des personnes qui ont des savoirs-faire que l’on ne maîtrise pas du tout et de se former sur le reste.
Entreprendre au Canada c’est aussi pouvoir être précurseur dans un domaine, là où en France il peut y avoir beaucoup de concurrence par exemple.
Les inconvénients c’est qu’en tant qu’immigrée / expatriée, entreprendre dans un autre pays demande de comprendre les codes et le fonctionnement du lieu où on entreprend. Il faut trouver les endroits où se trouvent les personnes spécialisées dans notre domaine, réussir à se comprendre parce qu’il existe des différences culturelles. Il faut être patient car construire son réseau et apprendre prend du temps et requiert beaucoup de persévérance.
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Cette année j’ai dû faire des efforts sur ce point car je culpabilisais lorsque je n’avançais par sur mon projet. J’ai un meilleur équilibre désormais, ça demande beaucoup d’organisation, du lâcher prise, mais je pense que c’est extrêmement important pour garder un mode de vie sain et tenir sur la longueur.
Vivre loin de la France a aussi son lot de difficultés, notamment vis-à-vis de la quantité de vacances que l’on a ici… mais j’essaie de faire au mieux pour rentrer voir ma famille et également découvrir de nouveaux pays.
On a eu une grosse frayeur en juin 2021 avec mon conjoint (je raconte ce mauvais souvenir un peu plus bas), qui nous a convaincu de s’y prendre le plus tôt possible pour démarrer les démarches de résidence permanente et de redoubler de vigilance pour éviter les mauvaises surprises.
Ce sont des amis proches qui nous ont parlé d’obtenir le CSQ via le PRTQ (Programme des Travailleurs Qualifiés), vu que le PEQ (Programme de l’Expérience Québécoise) ne peut plus être obtenu sans passer par un permis fermé. À cause de mon activité de création d’entreprise, je ne pouvais pas me mettre en permis fermé donc cela compliquait un peu la situation pour pouvoir rester puisque tout dépendait de mon conjoint pour obtenir un permis dans le cas où l’on n’aurait pas la résidence permanente (RP) avant la fin de nos PVT.
Pour faciliter les démarches, on a fait une demande commune pour le CSQ et la RP. Pour améliorer nos chances d’être sélectionnés pour le PRTQ, on a effectué des tests de français en janvier 2023 et avons été sélectionnés en février 2023 au programme PRTQ.
En attendant le CSQ, on a également pris de l’avance sur le dossier de RP, ce qui nous a permis une fois le CSQ reçu d’envoyer notre demande de RP quelques jours à peine après.
Au total, le processus a pris 8 mois, ce qui est très rapide. C’est très coûteux et stressant mais on l’a vu comme un investissement et on est soulagés désormais de pouvoir choisir de rester ou de partir.
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Je conseillerais aussi de venir avec le plus d’économies possibles : la vie ici coûte cher, ça permettra d’être plus à l’aise à l’arrivée, de pouvoir prendre des jours sans solde si besoin, de pouvoir par exemple lancer un projet ou simplement acheter si c’est quelque chose qui intéresse.
C’est aussi nécessaire pour les démarches d’immigration ! Dans le cas où la personne a un emploi qualifié, je conseillerais de lancer la demande de CSQ avant l’arrivée ou dès l’arrivée pour obtenir la RP et ne plus avoir « de date de péremption » au Canada.
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En PVT au Canada de novembre 2021 à 2023, je répondrai à vos questions avec plaisir. Après un road trip en Amérique latine (Colombie, Bolivie, Pérou, Guatemala), je suis rentrée en France en juin 2024.
On a Working Holiday Visa in Canada from November 2021 to 2023, I will gladly answer your questions. After a road trip in Latin America (Colombia, Bolivia, Peru, Guatemala), I returned to France in June 2024.
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(1) Commentaire
Merci beaucoup pour cet échange et ta gentillesse Marie ! C’est super agréable 🥰
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