Difficile de faire court pour résumer plus de 7 ans au Québec mais je vais essayer de faire… pas trop long !
Le contexte de mon départ de France
En 2007, j’effectuais ma dernière année d´étude en France en Master pro, au cours duquel je devais effectuer un stage de fin d’études d’une durée de 6 à 8 mois. Cela faisait déjà 5 ans que mon conjoint et moi vivions ensemble, du coup, hors de question de partir sans lui. Lui, avait un travail qui lui convenait plus ou moins mais ne voyait aucune objection à faire une pause. Au départ, le but était de partir à l’étranger. Le Canada a gagné la bataille face à l’Espagne car j’avais finalement 3 choix : un labo à Barcelone et deux labo à Montréal. Finalement, Montréal a été vainqueur pour plusieurs raisons : j’ai pu effectuer mon stage dans un labo où j’étais rémunérée, et où d´autres étudiants de ma formation étaient déjà passés. Puis Montréal, c’est francophone et je ne parlais pas l’espagnol (encore aujourd’hui).
Je faisais mon stage au pied de cette tour
D’un point de vue administratif
Nous avons débuté avec un permis de stage pour ma part et un PVT pour mon conjoint. Au départ, nous avions vraiment prévu de rester seulement pendant la durée de mon stage. Mais rapidement, nous avons songé à allonger notre séjour. Des amis qui étaient déjà là depuis 2 ans nous ont conseillé de lancer rapidement notre résidence permanente si nous voulions rester. Au bout de 4 mois seulement, nous avons donc entamé les démarches et je trouve personnellement que c’était une super chose à faire, car une fois la RP obtenue, on était libres de travailler pour qui on voulait, de changer de travail… et je dois dire que c’est plutôt agréable. Aussi, je pense que la RP m’a permis de négocier plus librement mes salaires car je n’avais pas la pression d’avoir besoin d’un job pour rester ici. Nous avons obtenu la RP en 1 an et demi (CSQ + Fédéral). Entre temps, nous avons séjourné en France (moi, 7 mois et mon conjoint, 5) et nous sommes revenus au Québec avec un JP et un permis de conjoint de fait. En résumé : stage de janvier 2007 à août 2007 puis France, et finalement JP de février 2008 à septembre 2008, puis RP, et enfin citoyenneté en septembre 2013 !
Le logement
Pour nos différentes arrivées, nous avions à chaque fois loué un appartement temporaire pour 1 mois. C’est bien trop cher pour ce que c’est mais ça permet d’avoir un pied-à-terre pour commencer et rechercher tranquillement autre chose. Petite astuce pour ce type de logement : ne pas arriver pendant la haute saison touristique.
La première année, nous avons fait beaucoup de sous-location, et j’avoue avoir adoré cela, je le recommande fortement pour plusieurs raisons : les appartements sont généralement meublés donc pas besoin de se prendre la tête à se meubler. Cela permet de découvrir des quartiers différents et de voir où on se sent le mieux. On ne se casse pas la tête avec les factures… J’ai trouvé cela idéal tant qu’on ne voyage qu’avec 2 bagages. Puis aussi pour les pvtistes qui veulent bouger il n’y a pas d’engagement à long terme, donc c’est pratique aussi.
Par la suite, nous avons loué un premier appartement qui nous convenait mais j’avais des gros problèmes relationnels avec le proprio. Un soir d’été, il a débarqué dans notre cour à 22 h 30 sans nous avoir avertis (sachant que nous étions au rez-de-chaussée). Ajoutée à ça notre incompatibilité d’humeur, ça nous a motivés à chercher un nouveau logement. Cela fait un peu plus de 5 ans que nous sommes dans notre appartement actuel et tout se passe bien.
Pour les meubles, pas besoin de dépenser des fortunes. L’astuce : les petites annonces Kijiji et Craigslit. L’idéal pour se meubler, c’est d’arriver en mai juste après la fin des sessions universitaires car il y a une masse d’étudiants qui repartent et qui vendent tout.
Les animaux
Il est un peu plus difficile de trouver des logements où les animaux sont acceptés. En effet, il est possible pour les propriétaires de ne pas accepter des locataires qui ont des animaux. Il n’est pas rare que les proprios interdisent les chiens et parfois les chats, je ne dis pas que c’est impossible de trouver un appartement autorisant les animaux, c’est juste un peu plus compliqué. En tout cas, ça a été l’une des raisons pour laquelle nous avons quitté l’un de nos appartements.
En partant de France, nous avions laissé notre chatte chez ma maman car nous pensions revenir 8 mois plus tard… et finalement ma mère me la ¨kidnappée¨ quand nous avons décidé de rester au Québec. Je pense que c’était la meilleure solution car c’est une chatte d’extérieur et une grande chasseuse, du coup elle s’amuse bien chez ma maman à la campagne.
Ici, les chats nous manquaient beaucoup, mais nous ne voulions pas reprendre de chat à nous, je n’aurais pas trouvé cela cohérent d´avoir notre animal en France et d’en reprendre un ici. Nous avons donc décidé d’allier notre envie de chat à une bonne action en devenant famille d´accueil pour la SPCA. En tout, nous avons dû recueillir une dizaine de chats que nous gardions le temps qu’ils se rétablissent et aussi le temps de leur trouver une famille, car notre condition pour devenir famille d’accueil était de trouver une famille permanente à chaque chat que nous gardions car on n’était pas capable de retourner le chat à la SPCA (on est des sensibles).
L’emploi
De ce point de vue-là, ça a tout simplement été génial pour moi. En résumé, 8 mois de stage en laboratoire de recherche à l’UdeM, suivis d’une mini reprise d’études (6 mois), suivie de 8 mois de JP, qui ont débouché sur un emploi permanent à l’Université de Montréal. Celui-ci aura duré un peu plus de 3 ans et se sera achevé sur un départ volontaire de ma part.
Par la suite, j’ai enchaîné avec un emploi à McGill, toujours dans le domaine de la recherche. Je n’ai jamais vraiment recherché de travail, à chaque fois on m’en a proposé ! Ici, le réseau est important, il faut avoir les oreilles qui trainent car bon nombre d’emplois sont pourvus sans qu’une offre soit publiée. Je suis très heureuse de pouvoir travailler dans un domaine qui me passionne et en milieu universitaire.
Les relations
De ce côté, nous avions rencontré beaucoup de Québécois la première année mais soyons clairs, il n’est pas facile de se faire une place dans des groupes d´amis déjà existants. En même temps, je pense que ce serait la même chose si on avait déménagé en France. Au bout de 7 ans, nous avons des amis français et québécois.
Les voyages
Nous avions beaucoup profité de notre première année ici pour visiter le Québec (Appalaches, Laurentides, Lac Saint-Jean…) et aussi New-York. On a tout simplement adoré, seulement c’est bizarre, une fois qu’on a su qu’on resterait au Québec plus longtemps que prévu, on a pas mal arrêté de bouger, un peu comme quand on vivait en France. C’est le syndrome de « on est là pour un bout de temps, on est pas pressés ». J’avoue que je trouve cela dommage, même si c’est aussi lié au fait qu’on profite maintenant de nos congés pour rentrer en France voir la famille. Là je dirais que c’est le syndrome de l’expatrié à qui la famille n’arrête pas de demander « Quand est ce que vous venez en vacances ? ». On a quand même visité Boston, New York et Ottawa ! Bref, c’est déjà pas mal mais pas suffisant à mon goût.
Je rêve de traverser le Canada d’est en ouest en train, j’espère que je le ferai un jour. Sinon, notre technique pour avoir l’impression d’avoir des vacances, c’est de prendre une sous-partie des gens que vous allez voir en France et en partant avec eux en vacances. De cette façon, nous avons passé 10 jours en Russie, 1 semaine en Corse… ce qui est déjà mieux que de dire qu’on est allés en Moselle pour nos vacances .
Les enfants
Depuis notre arrivée ici il y a un peu plus de 7 ans, on a tous les deux un emploi qui nous convient, un appart qui nous convient, une relation plus que stable… que restait-il à faire ? Des voyages ? Non, nous on a eu la bonne idée de faire un enfant. Un belle aventure aussi, seulement il faut considérer qu’à Montréal, il n’est pas forcément facile de trouver une garderie (surtout quand on est difficiles comme nous), que celle-ci peut être relativement éloignée… Mon regret, c’est aussi de ne pas avoir les grands-parents à proximité et ceci pour deux raisons, : il est parfois pesant d’avoir à charge son enfant 24 h/24 h sans pouvoir le laisser à garder à quelqu’un de confiance ne serait-ce que pour avoir une petite heure pour par exemple aller chez le dentiste… mais aussi j’ai l´impression de voler des moments à nos parents qui ne peuvent profiter de leur petite-fille que 2 fois dans l’année, et encore pire, de voler des moments à MES grands-parents qui ne sont plus tout jeunes. Je trouve cela dommage car j´ai l´impression que le lien entre notre fille et ses grands-parents sera moins fort que si nous étions en France et que si on pouvait aller chez eux au moins une fois par mois.
Les saisons
Je pense que ce qui fait peur et envie à la fois a beaucoup d’entre nous, c’est l’hiver. Nous, on aime bien l’hiver ici. En arrivant au Québec, une amie m’a donné un excellent conseil, il faut savoir profiter de l’hiver et faire des activités comme du ski, de la raquette, des randos… Bref ne pas rester enfermé chez soi car c’est la meilleure façon d’en avoir marre. Bon, par contre avec un enfant en bas âge, c’est une autre histoire.
L´alimentation
Grosso modo nous avons gardé le même type d’alimentation qu’en France. Depuis notre arrivée ici, on a pu remarquer qu’il est de plus en plus facile de se procurer des produits européens (Haribo, sirop…) mais on arrive à s’en passer. Et puis, il y a toujours des alternatives. De temps en temps, nos familles nous envoient des colis avec des choses qu’on à plus de mal à trouver (chocobon, chocoREM…) mais comme vous pouvez le constater dans ma liste, rien d’essentiel.
Et maintenant ?
Et maintenant, eh bien c’est une bonne question ! Je ne me considère ni totalement française, ni totalement canadienne.
Pas totalement canadienne, car ici il me manquera toujours certaines références culturelles, c´est con à dire mais je trouve ça important, car nos amis d’enfance / nos familles sont en France.
Pas totalement française, car à chaque fois que je rentre en France, j’ai un choc culturel, par exemple j’ai de plus en plus de mal avec le stress ambiant en France… et aussi on n’arrête pas de nous faire remarquer qu’on a pris les expressions québécoises, eh oui maintenant je dis laveuse/sécheuse/piment/efface…
Des regrets ?
Oui et non. On a eu un beau parcours ici, par contre j’aurais bien aimé vivre dans une partie anglophone du Canada, notamment pour améliorer mon anglais. Car Montréal pour améliorer son anglais ça peut être utile, mais franchement ne venez pas ici en vous disant que vous allez devenir bilingue. Ici, tout le monde parle français ou presque, du coup c’est trop facile de ne pas se forcer en anglais. Donc oui, mon anglais est bien meilleur qu’il y a 7 ans, mais je suis loin d’être ¨fluent¨. J’aurais bien aimé faire d’autres PVT mais ce n’est plus possible, nous n’avons plus l´âge et nous avons un enfant donc adieu les PVT OZ et NZ… ce n’est pas grave, on ira peut-être un jour dans ces pays en tant que touristes .
(20)Commentaires
Moi je vis pas très bien le peu de vacances ici.
2 semaines c'est vraiment peu. En plus si on veut rentrer en France chaque année ça prend déjà une semaine.
Disons que la première année ça va car tout est tout nouveau tout beau, mais quand la routine s'installe ça devient chiant de manquer de vacances.
En général si on fait un job qui requiert des qualifications, on peut très facilement obtenir 3 semaines à l'embauche.
Moi j'étais à 3 - obtenues par ancienneté - et j'ai essayé de négocier une 4 ème semaine avec mon employeur...Ca s'est finit par mon départ vers un autre entreprise avec un salaire supérieur qui peut s'utiliser en congés sans solde.
Je partage ton avis , ce n'est pas forcément négatif. Le changement ça a du bon.
Merci pour ta réponse
Cela m'éclaire mieux
J'espère trouver rapidement du boulot, même se ce n'est pas dans ma branche. je me suis toujours adapté aux divers environnements
Cette semaine je vais voir pour les assurances, les logements et le boulot. J'aimerais bien travailler dans le milieu de la musique
Les employeurs Canadiens donnent ils leur chance aux débutants?
Merci et bon dimanche
Au bout d´un an j´avais 15 jours de vacances, au bout de 3 ans 20 jours de vacances, donc au final c´est déjà pas mal. De plus que ce soit à l´Université de Montréal ou à McGill j´ai plus ou moins 12. ou 2 semaine de vacances qui nous sont offerte à Noel, en fonction de comment tombe les jours fériés. Ainsi que 8 Summer Friday, de fin juin à début Septembre on a 8 vendredi off qui nous sont payé...
Bref je suis ultra priviligié et j´en suis consiente, je pense que j´ai meme plus de vacances que si je travaillais en France.
Sinon les vacances sont des choses qui peuvent se négocier au moment de l´embauche. Il est aussi possible de prendre du sans solde.
Après je connais aussi des gens qui ont démissionné de leur emploie parce qu´il ne pouvait pas avoir de vacances... donc c´est un peu au cas par cas et ca va beaucoup varier en fonction de ton emploie et de ton entreprise.
J'ai pris l'habitude de travailler mini 40h sur 4 ou 5 jours, et c'est vrai que j'apprecie mes 4 semaines de conge dans l'annee...
Du coup, comment le vivez-vous de n'avoir que 2 semaines par an? Est-il possible de prendre des "sans-solde"?
Dans tous les cas, j'adorre ton histoire!!!
Des conseils, ne pas partir avec trop d'attente ce laisser surprendre par les événements, c´est sympa d´attérir et de voir ou le destin nous méne.
Pour ton arrivé j´aime à conseiller de prévoir un point de chute pour 1 semaine ou plus. Comme je l´ai dit nous on a toujours eux un point de chute pour 1 mois en arrivant et c´est très agrèable de pouvoir ce posser sans ce poser la question du logement trop rapidement de pouvoir découvrir la ville, de prendre son temps.
Sinon pour le reste je te souhaite plein de belle découverte et j´espère que ca te plaira.
Bah oui la Lorainne c´est sympa mais pas très dépaysant .
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