En octobre 2019, je m’envolais de la Belgique vers la Nouvelle-Zélande pour vivre une année de PVT. Ou du moins, c’est ce que je pensais.

Avec l’arrivée de la pandémie en 2020, mon aventure d’un an s’est transformée en un bien plus long voyage. J’en ai déjà parlé d’ailleurs, 3 ans de PVT en Nouvelle-Zélande, ça change une vie ! Mais au moment d’écrire ces mots il y a presque 2 ans, j’étais encore loin de m’imaginer à quel point ces années de PVT allaient réellement changer mes possibilités de vie. Car aujourd’hui, je suis résidente en Nouvelle-Zélande (ou Pammy-Belgiwi, comme mes amis le disent si bien).

 

Un “PVT” de 3 ans

Partir en Nouvelle-Zélande

Tout a donc commencé début 2019, ou bien plus tôt, selon votre perspective. Récemment diplômée de master, j’étais déjà une amoureuse des voyages. En 2012, à tout juste 17 ans, j’ai passé une année aux États-Unis en tant qu’étudiante échange. Ayant rencontré mon ex-compagnon sur place, je vivais à moitié entre l’Iowa et la Belgique pendant les 5 années qui ont suivi. J’ai aussi fait un stage de 6 mois aux Bahamas, ce qui a confirmé mon envie de découvrir le monde au-delà de ce que j’avais pu déjà explorer.

Après mes études, le plan était simple : faire un doctorat en Belgique ou immigrer aux États-Unis. La bourse de doctorat m’étant passée sous le nez, il était temps de préparer mon départ vers les USA. Pourtant, le moment venu, “it didn’t feel right.” Je sentais, au fond de moi, que ce n’était pas le bon choix. J’avais 24 ans et une envie folle de continuer à faire ce qui me faisait déjà vibrer depuis des années : voyager. Alors, bien que le PVT en Nouvelle-Zélande ne faisait pas vraiment partie de mes plans, il s’est un peu présenté comme une évidence.

Quelques mois plus tard donc, le temps d’économiser et de passer un dernier été en Belgique, je partais à l’autre bout du monde, où mon (à ce moment-là, toujours) compagnon états-unien me rejoignait.

Ces premiers mois en Nouvelle-Zélande étaient incroyables. Entre un workaway dans une famille maorie, un job de rêve dans le Parc National d’Abel Tasman, et l’installation dans une auberge où l’ambiance était géniale, nous vivions notre meilleure vie !

Rester ou rentrer ?

Mais voilà que quelques mois plus tard, coco est venu pointer le bout de son nez. Être en Nouvelle-Zélande, si loin de tout, donnait la fausse illusion qu’on allait être épargné par le fléau qui touchait le reste du monde. Pourtant, nous avons doucement nous aussi vu les conséquences de la pandémie arriver. Cela a commencé au travail avec les annulations de réservations, à l’auberge avec le refus de nouveaux résidents, et puis, avec la perte de nos emplois…

Je ne peux expliquer ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Une sorte de vide peut-être car je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer et de comment la situation allait évoluer. Se trouver à des milliers de kilomètres de chez soi pendant cette crise planétaire était très particulier. C’était presque irréel. Évidemment, une question était présente dans l’esprit de nombreux voyageurs, pvtistes ou non : rester ou rentrer ?

Pour être tout à fait honnête, en ce qui me concerne, la question m’a à peine effleurée. La pandémie est arrivée en février, quelques mois seulement après le début de mon aventure en Nouvelle-Zélande. Je n’avais fait que travailler, je n’avais rien exploré. Il était hors de question de partir sans avoir découvert le pays. En plus, partir aurait compliqué ma relation puisque, malgré nos 8 ans de relation, mon copain états-unien et moi-même n’étions pas autorisés à entrer dans le pays de l’autre.

La décision a donc été facilement prise et c’est dans une incertitude totale que nous avons commencé ce confinement (probablement comme le reste du monde). Heureusement, malgré l’arrivée de l’automne, il faisait beau en Nouvelle-Zélande. Au fil des semaines, la maladie a commencé à partir du pays jusqu’à ce que nous soyons à nouveau autorisés à vivre presque normalement.

En mai 2020, ça y est, mon road trip en Nouvelle-Zélande allait enfin commencer !

Settle or van life in New Zealand

Prolongation après prolongations

Pendant 3 mois, mon compagnon et moi-même avons sillonné les routes de la Nouvelle-Zélande. Et comme c’était incroyable d’enfin découvrir ce pays ! En plus, ce qui était fou dans ce voyage, c’est que nous étions quasiment seuls partout. Mont Cook, Roy’s Peak, Tongariro… Tous ces endroits adorés des touristes étaient presque déserts.

Après ce beau voyage, nous avons décidé de nous poser à Napier pour travailler et finir notre PVT. À ce moment-là, une pétition courait sur les groupes de backpackers et demandait au gouvernement de nous offrir une prolongation de PVT. Le monde était loin d’être soigné et beaucoup avaient peur de devoir rentrer dans ces nouvelles conditions de vie. D’autres encore ne savaient tout simplement pas comment rentrer. Dans mon cas, je ne voulais pas dire au revoir à mon compagnon sans savoir quand j’allais pouvoir le revoir. Mais la date de la fin de mon PVT arrivant, l’espoir d’une extension se dissipait et j’ai donc réservé, à contre-coeur, mon billet d’avion.

Et puis, une dizaine de jours avant mon vol, l’annonce tomba : le gouvernement néo-zélandais prolongeait tous les visas expirant entre le 1er octobre 2020 et le 31 mars 2021 jusqu’au 30 juin 2021. Mon visa expirait le 3 octobre. J’allais donc bénéficier d’une prolongation de 9 mois ! Ce nouveau visa, le visa SSE, m’autorisait à travailler uniquement dans le domaine de l’horticulture et ne me donnait pas de droit de voyages, ce qui importait peu pendant la pandémie de toute façon.

Une fois cette annonce, j’ai annulé mon vol et poursuivi mon incroyable PVT/SSE. Nous avons recommencé à travailler et entrepris d’autres escapades jusqu’en juin 2021. Cette fois-ci, je n’allais plus me laisser avoir. La situation en Nouvelle-Zélande était idéale alors que le reste du monde était malheureusement encore très touché. Je n’ai donc pas réservé de vols et, encore une fois, une dizaine de jours avant l’expiration de mon visa, le gouvernement annonçait une prolongation de 6 mois, jusqu’au 30 décembre 2021. En plus de ça, le gouvernement annonça également que les visas SSE avaient maintenant des droits de travail ouverts, me permettant ainsi de travailler dans n’importe quel domaine.

 

Un partner visa… ou pas

Après cette deuxième prolongation, nous ne voulions plus laisser notre destin entre les mains de la chance. Mon compagnon a donc décidé de demander un Essential Skills Work Visa, un visa de travail sponsorisé par son employeur (maintenant appelé le Accredited Employer Work Visa). En parallèle, j’ai fait la demande d’un Partner of a Worker Work Visa afin de, moi aussi, pouvoir rester sur le territoire.

Nous voilà donc embarqués dans une nouvelle aventure, celle de l’immigration néo-zélandaise. En quelques mois, il m’a fallu résumer 9 ans de relation en quelques pages. J’ai dû justifier notre relation à distance, demander à nos proches d’écrire des lettres attestant de notre relation, montrer les finances au sein de notre couple et faire un album photo. Cela aurait pu être marrant mais c’était en fait un processus très stressant. Faire évaluer notre relation par un agent d’immigration est très bizarre et très intrusif.

Après notre demande, mon compagnon a très vite reçu son visa de travail. Malheureusement, son salaire étant trop bas, je n’ai pas pu bénéficier d’un Partner Visa et j’ai donc conservé mon PVT/SSE.

Fort heureusement, le gouvernement néo-zélandais s’est à nouveau montré généreux. En plus, il n’a plus laissé de suspense cette fois-ci. En octobre 2021, il annonçait une troisième prolongation de 6 mois. Mon PVT/SSE était donc maintenant valide jusqu’au 30 juin 2022, toujours avec mes droits de travail ouverts et sans droits de voyage.

 

Un work visa

Encore une fois, je ne voulais pas jouer avec la chance. En plus, il y avait de plus en plus de discussions concernant une potentielle ouverture des frontières. Toujours sous visa PVT/SSE, je restais sans droits de voyage et mes proches me manquaient énormément après presque 3 ans à l’étranger. J’ai donc décidé de demander à mon employeur (celui chez qui je travaillais déjà avant le confinement) de, moi aussi, me sponsoriser.

Me revoilà plongée dans la paperasse de l’immigration. Mais cette fois-ci, avec 3 demandes de visa passées, j’étais plus que prête ! Pour ce visa, j’ai dû principalement prouver mon expérience au sein de l’entreprise et que cette dernière ne trouvait pas de Néo-Zélandais pour remplir le rôle que j’occupais.

Quelques mois plus tard, en mai 2022, mon Essential Skills Work Visa de 2 ans a été approuvé. Et puis, début juin, j’étais en route vers la Belgique, sans prévenir mes proches, pour leur faire la surprise.

 

La résidence

En septembre 2021 (quelques mois plus tôt donc), le gouvernement avait fait une annonce inespérée : la création d’une résidence facilitée pour les personnes présentes en Nouvelle-Zélande pendant la pandémie. Beaucoup de backpackers en parlaient, beaucoup espéraient. En ce qui me concerne, je me suis dit que jamais un gouvernement ne me permettrait de devenir résidente juste parce que j’y étais restée pendant une crise mondiale. La Nouvelle-Zélande nous avait déjà fait beaucoup de cadeaux. Et pourtant… la voilà, cette annonce de résidence.

Dans un premier temps, croyez-le ou non, je ne me sentais pas concernée par cette annonce. En effet, il ne suffisait pas d’avoir vécu en Nouvelle-Zélande pendant la pandémie. Cela aurait été un peu trop facile. D’autres critères existaient et je ne pensais pas rentrer dans ces derniers. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai demandé un work visa mentionné précédemment. Et puis, au détour d’une conversation avec une amie, je me suis rendu compte qu’en fait, oui, j’étais moi aussi éligible à cette fameuse résidence 2021.

Et donc, en juin 2022, je me replongeais, pour la quatrième fois dans le monde de l’immigration. Je ne sais pas si c’est parce que j’avais acquis de l’expérience en termes d’immigration ou si le processus était réellement simplifié mais voilà qu’en à peine deux heures, j’avais soumis ma demande de résidence. C’est fou, c’était même plus simple que la demande de PVT !

Après un été incroyable en Belgique (et un petit passage à Bali), me voilà repartie pour la Nouvelle-Zélande avec cette fois-ci, un visa de travail sponsorisé en poche et une demande de résidence en attente. Cette résidence, je me suis dit que c’était le dernier essai, un peu la dernière chance. Je savais, à ce moment-là, que quoi qu’il arrive, j’allais continuer de voyager. Alors, j’ai simplement repris mon quotidien sans trop y penser…

Jusqu’à ce beau jour d’été en janvier 2023… Assise en terrasse à boire un café, mon ex-compagnon états-unien me l’annonce, nous étions tous les deux résidents néo-zélandais !

 

La résidence permanente

Mais ce n’est pas tout ! Si vous pensiez qu’il suffisait d’avoir la résidence pour en avoir fini avec la paperasse, eh bien vous aviez tort. La résidence n’est en fait que la première étape vers la résidence permanente (et la citoyenneté si vous la souhaitez). La résidence vous permet de rester sur le territoire néo-zélandais à vie mais vous perdez vos droits de voyage après 2 ans. Si vous voulez continuer de voyager, vous devez demander la résidence permanente. Pour l’obtenir, il faut passer un certain temps sur le territoire néo-zélandais.

Et donc, jamais quatre sans cinq ? En janvier 2025, je retrouverai une fois de plus le monde de l’immigration, espérons-le, pour la dernière fois.

 

Et après ?

Je ne vous ai pas tout dit. Après autant d’efforts, de paperasse et de temps, vous pensez sûrement que je suis maintenant prête à m’installer en Nouvelle-Zélande ? Eh bien non ! Car un de mes rêves, au moment de partir en PVT en Nouvelle-Zélande, était d’enchaîner avec une visite des îles du Pacifique et un PVT en Australie. Ce rêve, je le garde bien précieusement dans mon cœur. Et si tout se passe comme prévu, je m’envolerai vers les îles en août 2024 avant de rejoindre l’Australie en avril 2025, après un bref passage en Nouvelle-Zélande pour finaliser ma résidence permanente et surtout… pour lui dire au revoir.

Peut-être allez-vous vous demander pourquoi m’embêter avec tout cela si je ne compte pas vivre en Nouvelle-Zélande ? La réponse est plutôt simple. La Nouvelle-Zélande a été mon pays d’accueil, ma maison pendant environ 5 ans. La voyageuse en moi ne tient plus en place et souhaite repartir, redécouvrir, explorer. Mais on ne sait jamais de quoi demain sera fait et avoir la simple opportunité de pouvoir revenir en Nouvelle-Zélande me paraît tout simplement incroyable. Et puis, on n’est jamais à l’abri d’un autre imprévu, n’est-ce pas ?

Pamela

Voyageuse belge depuis 2012, j'ai vécu aux USA et aux Bahamas avant de m'envoler vers la Nouvelle-Zélande où je vis depuis 2019. Je partage avec vous mes meilleurs tips NZ grâce à pvtistes.net et vous accompagne dans votre préparation au départ, avant de moi-même prendre à nouveau mon envol...

Belgian traveler since 2012. I have lived in the USA and the Bahamas and I have now been living in New Zealand since 2019. I share my best NZ tips with you and I help you prepare for your big adventure. I will soon be going on to my next one myself...

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