Article publié initialement en juin 2022. Dernière mise à jour en juin 2025.
Durant votre PVT en Australie, vous serez amenés à chercher du travail : en ferme, en restauration, en hôtellerie, etc. Mais attention aux arnaques ! Dans cet article, on vous en dit plus sur ces annonces frauduleuses, on vous partage des témoignages de pvtistes et on vous donne des conseils pour éviter ces arnaques et pour agir face à ce type de mésaventures.
Lorsqu’on arrive à l’autre bout du monde avec l’envie de voyager et de travailler pour vivre à fond son PVT, on fonce parfois tête baissée vers les premières offres d’emplois qui s’offrent à nous, jusqu’à la désillusion… Voici quelques conseils pour éviter les arnaques à l’emploi.
Travailler en Australie
Actuellement, il n’est pas évident de démêler le vrai du faux quant à l’accès à l’emploi en Australie. Sur les réseaux sociaux, certains affirment que trouver du travail en Australie est un jeu d’enfant et qu’il est possible de venir dans le pays pour gagner des salaires mirobolants. D’autres pvtistes, en revanche, ont du mal à trouver un emploi (comme c’est le cas pour Thanys) et, parfois, voient même leur PVT (et leurs rêves) s’écourter (comme pour Charlie). Finalement, il est clair que du travail, il y en a. Mais de la concurrence aussi !
Malheureusement, l’affluence des backpackers en Australie entraîne une multiplication des arnaques à l’emploi. Sans entrer dans une paranoïa, il convient de rester prudent.
Les arnaques qui ciblent les backpackers
Il faut dire que les backpackers sont considérés comme des “proies” faciles et ça depuis de nombreuses années.
En effet, lorsqu’on est en PVT :
- on souhaite financer son voyage ;
- on veut trouver du travail rapidement ;
- on ne compte pas les heures ;
- on est volontaire ;
- on est disponible ;
- on est flexible.
Et certains employeurs peu scrupuleux le savent (et en profitent) !
Avoir l’envie de travailler c’est bien, mais pas sous n’importe quelles conditions. Les arnaques existent, ici ou ailleurs, soyez vigilant.
Comment déceler ces fausses annonces ?
La règle à respecter est simple : “tout vient à point à qui sait attendre”.
Parfois, vous allez attendre des jours, postuler à des dizaines d’offres, sans résultat. Il suffit d’un appel, d’une rencontre, d’un échange pour que tout s’arrange. Ne vous jetez pas sur les offres sous-payées, avec un logement insalubre et des conditions de travail désastreuses simplement pour pouvoir avoir un emploi. Quelque chose de mieux vous attend toujours ailleurs ! Patience.
Le PVT, c’est des incertitudes quotidiennes, c’est vivre sans savoir ce qu’on fera et à quel endroit on se trouvera dans les trois jours qui arrivent. Donc il est inutile de trop planifier.
Toutefois, il est important de se préparer au voyage. Alors voici nos conseils pour éviter et déceler les arnaques à l’emploi durant votre PVT en Australie.
1/ Analyser l’offre d’emploi
On vous propose un job avec une multitude d’avantages, un salaire bien plus haut que la moyenne, un logement gratuit, l’accès à de nombreuses commodités (salle de sport, piscine…), etc. L’alarme “attention arnaque” commence à retentir. Vous êtes probablement en présence d’une fausse annonce.
En effet, le PVT ce n’est pas le monde des bisounours. Ce type de propositions “aguicheuses” sont souvent loin d’être aussi belles dans la réalité. Avant de vous déplacer, prenez le temps d’avoir davantage de renseignements, posez vos questions et demandez des photos.
Si au contraire, vous tombez sur une offre d’emploi très peu détaillée, avec aucune information sur les tâches à accomplir, le salaire, les horaires, etc., une fois de plus, demandez davantage de renseignements ! Ne commencez pas un travail sans avoir pleinement connaissance de vos missions, de votre rémunération et de vos conditions d’emplois (horaires, tenue de travail…).
2/ Avoir un contact téléphonique
Il est toujours plus rassurant d’avoir un contact direct ou téléphonique avec la personne qui veut vous employer.
3/ Vérifier les avis sur internet
Internet est votre ami ! Profitez-en pour trouver la page Google de l’entreprise ou encore leurs réseaux sociaux. C’est un bon exercice pour en apprendre davantage sur l’entreprise qui propose l’offre d’emploi !
4/ Demander l’avis d’anciens backpackers
Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à prendre les avis et retours d’expériences des backpackers. Prenez la température sur le job à pourvoir et sur le cadre de travail offert par l’entreprise concernée. Rejoignez notre groupe Facebook des francophones en Australie pour en discuter avec d’autres pvtistes.
Que faut-il faire face aux arnaques ?
Dans un premier temps, il faut fuir ! Ne perdez pas votre temps avec des annonces frauduleuses, d’autres offres d’emploi vous attendent en Australie.
Ensuite, n’hésitez pas à partager l’information avec les autres pvtistes actuellement en Australie.
Pour aller encore plus loin, vous pouvez signaler l’entreprise concernée auprès de Fair Work, dans la section « Workplace problems« (on vous présente Fair Work dans la suite de cet article).
Témoignages de pvtistes
L’expérience d’Angelo – Un job oui, dans un lieu insalubre : non !
Je me suis inscrit sur un site officiel australien pour un job en ferme près de Byron Bay. Le travail consistait à ramasser des macadamia. J’ai eu plusieurs échanges téléphoniques avec le responsable de la ferme, il m’a donné mes horaires de boulot, l’équipement à prévoir et m’a même proposé de m’offrir un endroit à proximité de la ferme pour vivre et faire stationner mon van. Arrivé sur place, l’endroit était complètement insalubre. C’était en réalité des toilettes et douches publiques. Pour faire simple, je devais vivre au milieu du bétail. Entre la boue et la bouse (c’est drôle maintenant que je le dis). Il me précise que pour l’instant c’est gratuit mais que ça risque de changer (pas du tout ce qui était convenu). Il a terminé en ajoutant que l’endroit n’était pas très “safe” et qu’il fallait garder un œil ouvert la nuit (pas super pratique). J’ai mis les clés dans le contact et je suis parti.
L’expérience de Morgane – Working hostel : pas toujours un bon plan
J’ai postulé à un job en ferme vers Brisbane. Jusque là tout allait bien. Par contre pour le logement, il fallait débourser près de 190 $AU par semaine pour un lit dans un dortoir et des parties communes insalubres. Pas top. Mais j’ai vite compris la combine. Tu payes ta semaine de loyer mais tu n’es pas sûr de faire le nombre d’heures attribué en ferme. On te fait croire que le logement est “compris” dans l’offre d’emploi, mais en réalité tu le payes grâce aux quelques heures que tu fais en ferme. C’était pas du tout intéressant.
L’expérience d’Estelle – Être payée au rendement mais PAS au salaire minimum : c’est illégal !
J’ai trouvé un travail sur Facebook avec mon amie. Nous étions intéressées par du travail en ferme payé à l’heure et non au rendement. Dans cette ferme c’était le cas donc c’était parfait. Nous étions les seuls backpackers et tous les autres étaient originaires des îles (Vanuatu, Salomon, etc.). Pour notre premier jour de travail, nous avons fait du picking mais au rendement. On ne s’est pas trop inquiétées sur le coup puisque cela pouvait arriver 1/2 fois par semaine. SAUF que nous avons continué d’être au rendement les jours suivants en sachant qu’il n’y avait pas beaucoup de fruits et tous les matins on nous disait « aujourd’hui picking mais demain ça sera autre chose ».
Peu de temps après notre arrivée, la nouvelle loi concernant le salaire minimum au rendement devait passer. Nous avons donc voulu rester puisque passée cette date les fermes devaient nous payer au taux horaire minimum. Entre deux, nous avons reçu notre premier salaire au rendement qui était entre 160/220 $AU accommodation déduite , ce qui clairement n’était pas à la hauteur du travail fourni. Pour être sûrs qu’ils allaient appliquer la loi, nous avons donc interrogé la RH qui nous a confirmé que ce serait le cas à partir du lundi suivant et non du jeudi comme prévu dans la loi. Elle nous avait également précisé que nous avions deux semaines pour être rentables et arriver avec le rendement au taux horaire minimum (25 barquettes de l’heure). Nous avons fait notre maximum pour essayer d’aller plus vite.
Plus tard, lorsque nous avons reçu notre paie et avons découvert que le rendement était toujours appliqué puisque nous n’avons touché que 400 $AU pour plus de 40h de travail.
Ils nous ont aussi dit qu’ils ne pouvaient pas continuer à travailler avec nous et qu’un complément de salaire serait effectué d’ici 2/3 jours. Ce complément de salaire était très loin de ce qu’on aurait dû avoir… Nous avions également 3 jours pour quitter l’appartement fourni par la ferme.
Beaucoup de fermes profitent des backpackers. Il faut faire très attention aux promesses des employeurs si aucun changement n’est réalisé.
Les conditions de travail en Australie ne cessent d’évoluer, notamment dans les fermes
La paie au rendement
Dernièrement, de nouveaux changements ont été appliqués concernant les conditions de travail en Australie, notamment pour les emplois en ferme.
Afin de protéger les pvtistes et les travailleurs, en particulier dans le secteur de l’agriculture, le paiement au rendement a été réglementé !
Désormais, les employeurs qui pratiquent la rémunération au rendement sont tenus de garantir un salaire au moins équivalent au salaire minimum.
L’avantage ? Si vous êtes performant, vous pourrez espérer gagner bien plus que le salaire minimum national dans ce secteur.
Le salaire minimum encadré
Depuis quelques années, le gouvernement australien a décidé de mettre en place un salaire minimum pour les travailleurs. Bonne nouvelle : chaque année, le salaire minimum national est révisé à la hausse. Par conséquent, le salaire minimum en ferme (par exemple), en contrat casual (ou non), continuera d’être intéressant d’année en année.
Fair Work : un acteur essentiel dans la protection des salariés en Australie
Que vous ayez un emploi en ferme, en restauration ou dans tout autre secteur, en cas de problème dans votre travail, il est utile de vous appuyer sur Fair Work. Cet organisme a été mis en place par le gouvernement australien pour encadrer les relations entre salariés et employeurs. Grâce à lui, vous pourrez connaître vos droits ainsi que les devoirs de votre employeur à votre égard. Et en cas de litige, n’hésitez surtout pas à le signaler !
Nous en parlons plus en détail dans le chapitre dédié aux arnaques du dossier consacré au fruit picking.
Évidemment, même si vous n’êtes pas employé en ferme, ce chapitre peut vous intéresser, notamment si vous rencontrez des problèmes avec votre employeur.
En bref
Les arnaques à l’emploi en Australie existent et souvent dans les fermes australiennes (mais pas que). En faisant preuve de vigilance et de bon sens, vous ne devriez pas être confrontés à ce type de situations. Heureusement, ces offres mensongères n’ont généralement pas de lourds impacts, elles font, dans la majorité des cas, perdre du temps. En témoignent les différentes expériences des pvtistes en Australie. Évidemment, n’hésitez pas à partager votre propre expérience dans l’espace commentaire de cet article.
Finalement, en suivant quelques astuces, votre PVT devrait se dérouler sans encombre !
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