Il est inutile de le nier : il y a parfois de gros soucis dans le fruit picking.
Les abus ne se limitent pas aux bas salaires : arnaques à l’embauche, harcèlement, logements insalubres… Soyez vigilant. Dans de rares cas, des situations graves comme des agressions ou confiscations de passeport ont aussi été signalées.
Que faire en cas d’abus dans le fruit picking en Australie ?
En cas de problème sur votre lieu de travail, vous pouvez être aidé gratuitement en vous tournant vers Fair Work Ombudsman qui s’occupe des rapports professionnels et qui gère les plaintes liées. Sur leur site web, vous pouvez ainsi retrouver des informations sur vos droits dans le secteur professionnel dans lequel vous travaillez.
Dénoncer les abus auprès de Fair Work
Vous pouvez aussi les contacter si vous pensez qu’il y a des abus sur votre lieu de travail. Les démarches peuvent prendre du temps, et vous pouvez croire qu’une plainte ne vous apportera rien ou encore que la plainte prendra trop de temps à aboutir (si elle aboutie). C’est possible, mais si Fair Work reçoit des plaintes récurrentes au sujet d’une entreprise, l’agence sera sûrement plus rapide à agir et à faire cesser les abus. Même si vous ne tirerez peut-être aucun bénéfice de cette démarche, vous pourriez contribuer à ce que personne d’autre ne subisse les mêmes abus.
Précautions à prendre lors de votre recherche d’un emploi
Par ailleurs, voici quelques conseils pour éviter de vous retrouver dans des situations délicates. Certains de ces conseils viennent de Fair Work Ombudsman pour limiter les risques d’abus.
- Attention aux annonces trop belles pour être vraies (peu de travail, peu d’heures, mais plein d’argent à la clé). Il s’agit le plus souvent d’arnaques.
- Évitez de signer des contrats de travail avec des personnes que vous auriez rencontrées dans un aéroport régional ou à un aêrtr de bus, et qui vous proposeraient un boulot garanti pour du picking de fruit, de légumes, avec en plus l’aspect du logement ou des transports pris en charge.
- Ne répondez pas aux annonces quand il n’y a qu’un prénom et un numéro de téléphone. Les employeurs « légitimes » publient leurs offres d’emploi en donnant le nom de leur entreprise, publient leurs annonces dans des journaux ou recrutent via l’intermédiaire d’agences.
- Si vous ne sentez pas un employeur, si vous voyez sur Internet des retours selon lesquels il ne communique pas ou peu, a toujours des excuses pour vous refuser des demandes plutôt basiques ou ne vous paye pas, évitez de perdre votre temps avec lui et commencez à chercher un boulot ailleurs.
- Sachez pour qui vous travaillez et sous quelles conditions : vous avez le droit de demander le nom de l’entreprise et son numéro ABN (Australian Business Number). Vous pouvez demander sous quel type de contrat vous allez travailler (généralement casual), combien de temps ils vont avoir besoin de vous, etc.
N’attendez pas d’être à sec pour trouver un boulot dans le fruit picking
Ne dépensez pas l’ensemble de vos économies avant de commencer à bosser en vous disant « c’est bon, je vais aller dans telle région pour faire du fruit picking et me refaire une santé financière ». Avoir un peu d’économies vous permettra de mieux sélectionner vos employeurs et de ne pas être contraint financièrement de travailler pour des employeurs peu scrupuleux. Vous aurez ainsi le luxe de pouvoir dire non à des employeurs qui proposent des paies de misère ou qui souhaitent profiter de votre statut d’étranger qui ne connaît pas forcément les règles du travail en Australie.
Il y a beaucoup d’employeurs qui paient leurs employés tout à fait convenablement. Malheureusement, ceux-ci sont souvent moins visibles, mais en organisant bien vos recherches, vous trouverez des opportunités intéressantes.
Informez-vous sur vos droits en tant que salarié
Le salaire
Pour le picking de fruits et de légumes payé à l’heure, vous devriez être payé au moins 31,19 $AU de l’heure en travaillant en journée, à des heures régulières, avec un contrat casual, à partir du 1er juillet 2025.
Si vous êtes d’accord pour travailler au rendement (au moins au salaire minimum légal), avec un niveau moyen (« average worker ») devriez gagner au moins 15 % de plus que le salaire minimum pour l’horticulture. À noter que, le paiement au rendement est encadré et doit faire l’objet d’un accord écrit et signé par l’employeur et l’employé. Inséré dans votre contrat de travail, par exemple. Si vous n’avez pas de preuve écrite pour un travail au rendement (piece rate), vous êtes légalement tenu d’être payé à l’heure.
N’acceptez pas de jobs sous-payés juste pour valider vos 88 jours. Cela banalise les abus. Rappelez-vous : si cette règle existe, c’est que l’Australie a besoin de vous. Les employeurs ne vous attendent pas les bras croisés, mais ils ont besoin de main-d’œuvre.
Les heures de travail
Ayez un carnet ou une application mobile sur laquelle vous allez inscrire votre lieu de travail, vos heures de travail, votre lieu d’emploi et le type d’emplois que vous avez fait. Si vous êtes payé au rendement, notez également les quantités que vous avez ramassées. Faites un vrai suivi pour voir si tout correspond aux heures / bins payées par votre employeur. Dès que vous recevez votre fiche de paie, vérifiez que toutes les sommes qui vous sont dues vous ont bien été payées.
Vos cotisations pour la Superannuation
Pensez également à vérifier que les cotisations à votre Superannuation sont bien versées, comme indiqué sur votre fiche de paie. Les employeurs peuvent effectuer ces versements jusqu’à tous les trois mois. Si vous avez quitté votre emploi, attendez trois mois, puis assurez-vous que le versement a bien été effectué. En cas d’oubli, n’hésitez pas à contacter votre ancien (ou actuel) employeur pour régulariser la situation.
Ne quittez pas une ville/région sans avoir touché votre dernier salaire
Certains employeurs peu scrupuleux peuvent ruser pour éviter de vous payer votre dernier salaire. Si votre collaboration s’est bien passée, il n’y a pas de raison que cela se passe mal. Mais si vous avez quitté votre emploi en mauvais termes, attendez d’avoir reçu votre dernier salaire avant de partir. Sinon, il pourrait être difficile de récupérer l’argent si votre employeur refuse de payer.
Concernant les cas « extrêmes »
Il s’agit clairement de cas plus rares, mais voici quelques derniers conseils quand la situation dégénère furieusement.
- Un employeur n’a en aucun cas le droit de confisquer votre passeport. Si c’est le cas, le mieux est de contacter/aller voir la police australienne et de contacter votre consulat.
- Le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles sont bien évidemment interdits en Australie. Là aussi, vous pouvez rapidement vous tourner vers la police si vous êtes victime de tels abus.
En cas de problèmes importants, le mieux rester de vous tourner vers la police ou vers Fair Work Ombudsman.
Anticiper, dans la mesure du possible, la réalisation des jours spécifiés
Nous vous recommandons, dès que vous envisagez de faire un second visa, de vous y prendre le plus tôt possible et ne pas attendre les 3 derniers mois de votre séjour en vous disant que vous avez le temps. C’est le meilleur moyen de vous retrouver à accepter des boulots sous-payés sans pour autant réussir à faire vos 88 jours avant la fin de votre visa (à cause du climat ou d’autres raisons).
Si vous envisagez, dès le début, de partir 2 ans en Australie, essayez de faire vos 3 mois de travail dans les tous premiers mois de votre visa. Vous aurez ensuite tout le temps de profiter de votre voyage sur place. Vous pourrez même refaire du fruit picking plus tard, en choisissant les emplois les plus rémunérateurs et les patrons les plus cool.
Gardez à l’esprit qu’il y a d’autres emplois éligibles au renouvellement de visa. Ne vous focalisez pas seulement sur les fermes ! Il y a bien d’autres opportunités qui pourront s’offrir à vous durant votre PVT. Par exemple, vous pouvez tout à fait travailler dans un restaurant ou faire de l’housekeeping dans le nord de l’Australie ou dans une région (très) isolée du pays.
Profitez de votre PVT en Australie
Souvenez-vous que les fermes ont besoin de gens comme vous pour leurs récoltes. Ils devraient bien vous traiter et s’assurer que vous n’êtes pas exploités.
Prenez un peu de temps, n’acceptez pas n’importe quoi, et ces 88 jours, qui peuvent apparaître comme une tannée non rémunératrice pour de nombreux pvtistes pourra se transformer en expérience hyper enrichissante, avec une véritable rémunération à la clé, qui vous permettra de continuer votre voyage.
Après le PVT Australie… et si vous remettiez ça ailleurs ?
Enfin, n’oubliez pas que les Français, les Canadiens et les Belges ne sont pas limités à un seul PVT. L’Australie est une superbe opportunité, mais dites-vous que vous pourrez sûrement partir ailleurs, faire d’autres PVT dans de nouveaux pays si vous n’atteignez pas les 88 jours. Pour retrouver la liste des pays qui vous sont proposés dans le cadre du PVT, selon votre nationalité, consultez notre page Le PVT dans le monde.