Localisation
Nelson, Nouvelle-Zélande
Profession


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Salut Nicolas ! Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Nicolas, j’ai 25 ans, je suis originaire de Nancy en France. Cela fait déjà 3 ans que j’ai terminé mes études et je suis juriste de formation. Cela fait 6 mois que je suis arrivé en Nouvelle-Zélande.
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Tu as décidé de partir en PVT en Nouvelle-Zélande. Comment cette idée de partir en PVT t’est-elle venue ? Et pourquoi la Nouvelle-Zélande ?
La Nouvelle-Zélande, j’en rêve depuis le lycée. Je n’avais que 16 ans à l’époque ! C’est un pays qui m’avait toujours fait rêvé. Grand fan de rugby, du Seigneur des anneaux et assez proche de la nature, c’est un pays qui cochait toutes les cases, déjà à l’époque. Aujourd’hui, il y a en plus de cela le fait que c’est un endroit où je peux continuer à pratiquer mon anglais, et où des fusées décollent (Mahia !).

Sur le PVT en tant que tel, j’avais tenté de faire une année de césure universitaire entre mon cycle de licence et celui de master. En définitive ça n’a pas abouti ayant changé d’université. Après le master, j’ai tenté à nouveau ma chance mais l’épidémie de Covid nous a frappé… Finalement l’année dernière j’étais à Bruxelles en stage et ça ne se passait pas vraiment bien, je saturais du travail en bureau. L’idée de partir en PVT en Nouvelle-Zélande a ressurgi et trois mois après la fin de mon stage, j’étais parti !



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Ce voyage, c’est un voyage solo. Appréhendais-tu cet aspect ?
Le fait de partir en solitaire ne m’effrayait pas pour être honnête. Il y a un an et demi, j’étais déjà parti six mois en Irlande en solo. En plus de cela, mes précédentes expériences professionnelles se sont toutes faites à l’étranger. Même si cela restait relativement proche – Belgique et Luxembourg, j’avais ma famille proche de moi.
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Parle-nous des premiers moments en Nouvelle-Zélande, a-t-il été facile de s’habituer à ce nouveau quotidien en van ?
Le plus compliqué au début a été de me procurer toutes ces petites choses essentielles lorsqu’on est en van, dont on ne se rend compte qu’on a besoin que sur le coup ! Je pense par exemple à une boîte à outils, des piles, un kit de premier secours, des câbles de démarrage pour la batterie… Conduire à gauche a aussi été un défi le premier mois, notamment au réveil où les anciens réflexes reprennent le dessus !
Outre ces petits soucis, vivre dans un van c’est être dans son petit cocon. Ici ils appellent les van/camping-car des “house on wheels”, des maisons sur roues. C’est exactement ça en réalité, tu construis ta maison à ton image et tu es libre de dormir (presque) où tu veux. Ce sentiment de liberté, je ne l’avais jamais ressenti.
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Est-ce que tu vis dans ton van à temps plein ? Comment t’organises-tu au quotidien ?
Je vis dans mon van tous les jours, et à quelques exceptions près, j’y ai toujours dormi. Je répète assez souvent à mes proches que les deux choses les plus compliquées quand on vit en van c’est de trouver d’une part des douches, et d’autre part un camping où passer la nuit. Ça résume bien les défis du quotidien quand on vit sur les routes. Même lorsque j’ai travaillé pendant deux mois à Taupō, je dormais sur le parking d’une auberge de jeunesse. C’était gratuit, toléré, et à deux pas du travail.
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Arrive-t-il que tu t’y sentes seul ? Que fais-tu dans ces moments ?
Oui ça m’arrive bien-sûr, surtout pendant la période voyage. Le tout c’est d’arriver à gérer cette situation. Je pense qu’accepter le fait d’être seul, et d’arriver à y prendre du plaisir est quelque chose qui prend des années. Quand ce sentiment prend trop de place à mon goût, je m’évade par la lecture, je parle à mes proches et je regarde des photos.



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Est-il facile de rencontrer des gens quand on vit en van ? Comment t’y prends-tu ?
Loin d’être vrai dans tous les cas, dans cette situation : quand on veut on peut (l’inverse est vrai aussi). Il n’a jamais été aussi facile pour moi de rencontrer des gens que depuis que je voyage ici, en Nouvelle-Zélande. Tout d’abord sur les free camps, tu es entouré de baroudeurs qui eux aussi se sentent un peu seuls donc en prenant son courage à deux mains et avec un peu de bonne volonté, on fait des miracles. Les randonnées sont aussi un bon moyen de rencontrer du monde, et de créer des liens forts. Marcher avec une personne pendant parfois plus de sept heures, ça rapproche ! Surtout que la Nouvelle-Zélande est un pays qui n’est pas si grand que cela quand on voyage en van. Tout le monde fait globalement le même trajet, dans un sens ou un autre, les free camps sont peu nombreux, et on veut tous faire les mêmes attractions/ randonnées. En 3 semaines de voyage, j’ai croisé un couple de voyageurs belges quatre fois entre randonnées et free camp, sans qu’on ne se concerte, c’est pour dire !
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Quelles difficultés as-tu rencontré dans le fait de voyager seul ?
Niveau mécanique, un jour, lorsque je travaillais dans les vergers de kiwis, j’avais mal fermé le compteur de mon van. Résultat en fin de journée, batterie à plat… Si ça m’étais arrivé au milieu de nul part j’aurais été dans de beaux draps… Vu que les Kiwis sont adorables, un collègue m’a aidé à redémarrer mais ça m’avait fait peur sur le coup ! Ce genre de petit souci peut facilement nous faire perdre du temps et beaucoup d’argent !

La plus grosse difficulté que j’ai dû affronter a été la solitude pendant Noël. Pour contextualiser, je travaillais dans un café de huit à seize heures et dans un restaurant de dix-huit à vingt-deux heures. Ca me faisait de très grosses journées et j’étais épuisé le soir. Le soir du Réveillon de Noël, je devais participer à un dîner avec des collègues et leurs amis dans une auberge de jeunesse tout en faisant un père Noël secret. Arrivé à dix heures du soir passées après le travail, tout le monde parle Allemand autour de moi, personne ne me parle, même pas mes collègues. Au bout d’une demie-heure, je décide de partir, estimant ne pas mériter d’être traité de la sorte. Finalement mon dîner se compose d’une ginger-beer, de biscuits et d’un reste de pâtes du restaurant. Au-delà de cette situation inconfortable dont je me suis extirpé, le fait d’être loin de mes proches pendant les fêtes a été bien plus compliqué que je ne le pensais. C’est la seule fois du voyage où je me suis senti intrinsèquement seul, et j’ai tout fait par la suite pour que ça n’arrive plus.
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J’imagine que tu as des tonnes de beaux souvenirs, tu nous en racontes 2-3 ?
Un premier très beau souvenir dès mon arrivée ici se déroula dans la région de Bay of Plenty. En arrivant à Tauranga, je me gare sur une place de parking pour vérifier quelque chose, mon pneu gauche accroche légèrement le trottoir. Pris de panique je saute dehors et vais vérifier, quand un passant avec son bulldog français me donne son avis, ça à l’air d’aller. Le lendemain matin, lorsque je me réveille au free camp, ce même monsieur est là devant moi. On en rit et échangeons nos numéros de téléphone. Travaillant dans les vergers de kiwis, je lui dis qu’à l’occasion d’un week-end je repasserai. Lorsque cela arriva, il m’accueillit chez lui d’abord pour dîner, puis pour passer la nuit. Cette personne, on ne s’était même pas croisé dix minutes en tout. Les Kiwis sont vraiment adorables !

Une autre anecdote se déroule aussi à Te Puke (décidément). J’étais en quête d’une douche (je vous avez prévenu plus haut), et je demande à une fille sur un banc si elle a un plan douche. On parle dix minutes et elle m’invite finalement dans son auberge pour prendre une douche chaude. On sympathise, elle me présente ses amis, qui deviendront les miens. Le temps passe et on en a tous les deux marre des kiwis et elle me fait part du dernier endroit de Nouvelle-Zélande qu’elle n’a pas encore visitée : le Coromandel. Cela ne faisait même pas un mois que j’étais arrivé ici et je rêvais d’aventure. Se connaissant depuis quinze jours, on décide de partir tous les deux dans mon van pour une semaine à vadrouiller. Ce fut une expérience incroyable et quatre mois après, on est toujours très soudés. C’est vraiment devenue une amie proche en peu de temps. C’est un des miracles du voyage !

Une dernière pour la route ! J’étais en train de voyager avec une personne à Arthur Pass. Celle-ci préférait les randonnées plus douces, alors que j’affectionne celles qui grimpent. Sur le parking pour me lancer à l’assaut d’Avalanche Peak, une fille m’aborde, m’entendant dire à voix haute le nom de la randonnée. Elle me demande si on peut la faire ensemble, ce que j’accepte. Le courant passe très bien durant cette journée de randonnée et on échange nos contacts, au cas où. On se rend compte qu’on sera tous les deux à Queenstown dans 2 semaines pour quelques jours et on décide de les passer ensemble à voyager dans la région. On fera notamment le lever de soleil à Roy’s Peak avec un bon chocolat chaud au sommet. En se quittant, on ne s’attendait pas trop à ce que l’histoire se répète. Mais finalement 1 semaine plus tard, on se retrouve à nouveau à Twizel. On finira par voyager 2 semaines tous les deux, en finissant par la Queen Charlotte Track vers Picton avant qu’elle ne prenne le ferry. Encore une très belle surprise sur les routes néo-zélandaises.



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Cette expérience a-t-elle changé ta relation à toi-même ? Comment ?
Même s’il me reste environ 6 mois ici, je sens déjà que j’ai évolué. J’accepte en effet mieux le fait d’être seul, ainsi que ma propre compagnie. Dans la vie de tous les jours avant de partir en Nouvelle-Zélande, j’étais en permanence entouré. Qu’il s’agisse d’amis, d’inconnus, ou encore de ma famille, j’étais assez peu seul. Désormais, j’ai davantage l’opportunité de choisir d’être seul. Comme je l’ai mentionné, il m’est arrivé de voyager accompagné. J’apprécie alors d’autant plus le fait d’être seul après coup, la solitude devient un refuge, un moment où je suis tout à moi.
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Et ta relation aux autres ?
Quand on voyage seul, si on veut rencontrer du monde, il faut prendre les devants. J’ai dû donc passer outre ma timidité et me forcer à aller vers les autres. Les occasions sont nombreuses quand on voyage en van, notamment sur les free camps. En parallèle, ce voyage me rend plus enclin à faire confiance aux autres. Parfois on a moins le choix, comme lorsqu’on suit quelqu’un qui nous invite quelque part. À l’inverse, on peut décider de se mettre dans cette situation, en prenant quelqu’un en stop. Ça peut paraître banal, mais on laisse un inconnu rentrer chez soi tout de même !
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Qu’est-ce que ton PVT t’a-t-il apporté ?
Il m’a apporté pas mal de débrouille déjà. Avoir un van, c’est être plombier le matin, mécano le midi et couturier le soir ! Il y a toujours un aspect à améliorer, et parfois quelque chose à réparer. En plus de cela, j’ai gagné en maturité, notamment vis à vis de la gestion de la solitude et de l’acceptation de l’inconnu. Ce PVT m’a aussi appris à être plus moi-même. Avant de venir ici, je me retrouvais dans beaucoup de situations singulières, avec des personnes différentes. Et dans chaque situation, je m’imposais d’afficher une facette particulière. Ici, je deviens de plus en plus moi-même, et si cela ne plaît pas à quelqu’un, il faut le laisser partir.



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Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui hésiteraient à partir seules ?
Je lui conseille de peser le pour et le contre, et de se rendre compte que finalement, la plupart des “inconvénients” à partir sont des choses que l’on ne peut pas contrôler. Par exemple, le fait de ne pas trouver un travail, ou un van. Ces deux choses ne dépendent pas entièrement de nous, et il faut l’accepter. Sinon ça nous ronge et nous empêche d’avancer. Il y a tellement de belles choses à découvrir, en plus d’être une occasion de se redécouvrir soi-même. C’est une occasion unique de pouvoir voyager, surtout en Nouvelle-Zélande. Les barrières les plus tenaces sont celles qu’on se pose, alors autant les éviter, et s’envoler !
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Et maintenant, quels sont tes projets ?
Il me reste encore 6 mois à passer ici, en Nouvelle-Zélande. J’ai presque visité l’intégralité des endroits qui m’intéressaient, seuls quelques-uns sur l’Île du Nord sont encore à visiter. Ma famille vient me rendre visite en août, ce sera l’occasion de faire une pause et de profiter de leur présence. Après la Nouvelle-Zélande, j’aimerais bien aller en Australie, en Corée, et surtout au Japon, où je ne sais pas encore si je veux faire un autre PVT.
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Un petit mot de la fin ?
“La vie ne vaut pas d’être vécue si on ne la vit pas comme un rêve.”




Pamela

Voyageuse belge depuis 2012, j'ai vécu aux USA, aux Bahamas et en Nouvelle-Zélande pendant 5 ans, avant de m'envoler pour l'Australie où je vis actuellement. Je partage avec vous mes meilleurs tips grâce à pvtistes.net et vous accompagne dans votre préparation au départ

Belgian traveler since 2012. I have lived in the USA, the Bahamas in New Zealand for 5 years, before moving to Australia where I now live. I share my best tips with you and I help you prepare for your big adventure.

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