Le PVT en Nouvelle-Zélande est principalement connu pour la vanlife et la facilité d’adopter un style de vie plutôt nomade. Lors de mes 5 ans dans le pays, j’ai non seulement eu la chance de sillonner les routes incroyables de la Nouvelle-Zélande, mais aussi celle de me poser dans plusieurs endroits dont 2 pour une plus longue période : Motueka et Queenstown.
Si beaucoup de personnes connaissent Queenstown (au moins de nom), la ville de Motueka, est, quant à elle, un peu plus méconnue des backpackers. Pourtant de nombreux pvtistes finiront par passer par cette ville de par l’offre d’emploi abondante en été (tourisme, restauration, horticulture, viticulture) et parce qu’il s’agit également de la porte d’entrée du parc national d’Abel Tasman.
Alors, comment se sont passées mes deux expériences dans ces villes si différentes l’une de l’autre ?
Motueka : un PVT à la campagne
La petite ville de Motueka est située au nord de l’Île du Sud. La ville s’étend sur un peu plus de 12 km2 et sa population est d’environ 8 500 habitants. Motueka borde la baie de Tasman et sa vallée est entourée des montagnes des Richmond Ranges. La ville se trouve également à moins de 20 km des plages paradisiaques du parc national d’Abel Tasman et à 1h de la région de Golden Bay. Côté ville, Nelson, la plus grande ville de la région, et son aéroport se trouvent à à peine 45 minutes de Motueka.
Malgré sa petite taille, Motueka est donc plutôt bien centralisée et comme vous le verrez ci-dessous, pas besoin d’être la capitale mondiale des sensations fortes pour vous offrir une vie remplie d’activités.
L’emploi
Motueka étant située aux portes du parc national d’Abel Tasman, j’ai eu la chance de travailler à Abel Tasman AquaTaxi et à l’Abel Tasman Centre pendant environ 4 ans. Je travaillais principalement l’été et voyageais ensuite l’hiver en Nouvelle-Zélande ou ailleurs. Ce travail m’a permis de découvrir une des plus belles régions du pays et de la connaître par cœur. C’était un réel privilège. En plus, j’y ai rencontré des personnes exceptionnelles qui sont un peu devenues ma famille kiwi.
De par sa position géographique, Motueka et ses environs regorgent d’emplois dans le tourisme et la restauration. Vous trouverez de nombreux cafés, restaurants, auberges, camping, compagnies de kayak et de bateaux-taxis toujours à la recherche de saisonniers en été.
En plus du tourisme, Motueka vit aussi de l’horticulture. En effet, la ville se trouve au centre d’une région riche et abondante. Il est donc facile d’y trouver du travail presque toute l’année vu qu’il y pousse des kiwis, des pommes, des poires, des myrtilles, des framboises, du houblon, etc. J’ai d’ailleurs moi-même cueilli des myrtilles pendant 6 mois, emballé des kiwis pendant 2 mois, et ré-emballé des kiwis pendant 2 autres mois.
Côté salaire, beaucoup disent qu’on paie la “sunshine tax” à Motueka. Comme il s’agit d’une région très prisée, les salaires ne sont pas vraiment élevés même pour les postes avec un peu plus de responsabilités.
Le logement
Motueka accueillant de nombreux pvtistes et saisonniers, vous y trouverez de nombreux types de logement : studio, colocation, auberge de jeunesse (ou backpackers en néo-zélandais), camping et vanlife. En 4 années à Motueka, j’ai eu la chance de tester tous ces différents logements.
En arrivant à Motueka, j’ai vécu 1 an et demi en auberge de jeunesse (2 x 8 mois). Ce mode de logement était parfait pour mon arrivée dans la ville puisqu’il m’a permis de rencontrer d’autres pvtistes de toute origine. J’avais la chance d’avoir une chambre privée ce qui me donnait à la fois l’opportunité de socialiser avec les autres habitants de l’auberge et à la fois d’avoir un endroit à moi. Côté budget, une semaine en auberge coûtait environ 130 $NZ par semaine.
Ensuite, lors du confinement, j’ai emménagé dans une colocation. De manière générale, il est facile de trouver une chambre avec d’autres saisonniers (néo-zélandais ou étrangers), notamment grâce à Facebook et Trademe. Dans mon cas, l’expérience n’était pas très agréable et nous sommes partis dès la fin du confinement. Ici, nous payions 140 $NZ par semaine.
Après mon deuxième séjour à l’auberge mentionnée ci-dessus, j’ai décidé de prendre un studio. À ce moment-là de mon séjour en Nouvelle-Zélande, j’étais bien installée dans ma petite vie de saisonnière à Abel Tasman. Entre les road trips, les auberges et le travail, j’avais envie de me sentir chez moi quelque part. J’ai adoré vivre en studio et surtout, après tant d’années sans endroit fixe, j’ai adoré pouvoir décorer mon petit cocon. Mon studio me coûtait seulement 200 $NZ par semaine.
Malheureusement, cette expérience n’a pas duré car la propriétaire a décidé que le studio allait devenir son nouveau dressing. Dès lors, j’ai dû déménager de toute urgence dans ma voiture. Étant en plein été, il était difficile de trouver un studio abordable et après plusieurs années en auberge, je n’avais pas forcément envie de revivre cette expérience à ce moment de ma vie. En plus, cette année-là était une saison particulièrement touristique avec de longues journées de travail, il était donc plus facile pour moi de loger sur le parking du travail où nous avions des douches et une cuisine. Financièrement parlant, cette façon de vivre était de loin la plus économique.
La vie sur place et les locaux
Motueka est principalement habitée par des Néo-Zélandais, bien souvent nés dans la région même si certains viennent d’ailleurs pour emménager dans ce petit coin de paradis. Il y a aussi beaucoup de personnes venant de Tonga, Samoa, Vanuatu ou Fidji, ainsi qu’une population de backpackers qui tournent à chaque saison. Motueka vivant au rythme des saisons touristiques et de l’horticulture, beaucoup des jeunes locaux sont eux-mêmes saisonniers et partent à la fin de l’été pour travailler ailleurs en Nouvelle-Zélande ou dans le monde.
Motueka étant une petite ville, il est facile de rapidement s’y sentir chez soi. Les locaux sont accueillants et il ne faudra pas longtemps pour que le barista de votre café préféré ou le caissier du supermarché vous reconnaisse. Même si on est de passage, on peut donc très vite rentrer dans la vie des locaux tout en rencontrant des pvtistes des quatres coins du monde et c’est ça, la beauté de Motueka.
Personnellement, je parle toujours de ma vie à Motueka comme ma vraie vie de Néo-Zélandaise. Bien que j’ai rencontré beaucoup de voyageurs, je me suis surtout liée d’amitié avec des locaux. C’est pendant ces années que j’ai beaucoup appris et compris la culture kiwi. Vivre en Nouvelle-Zélande, c’est une chose, mais vivre avec des Néo-Zélandais, ça en est une autre.
Pour cette raison, je recommande souvent aux pvtistes de passer au moins une petite partie de leur PVT dans une petite ville car c’est vraiment l’occasion d’être en immersion dans la belle culture kiwi.
La nature et la ville
Nous l’avons mentionné plus haut, Motueka est située au cœur d’une région magnifique d’un point de vue nature. Il y a bien évidemment le parc national d’Abel Tasman mais aussi les Richmond Ranges, Nelson Lakes, le parc national de Kahurangi et la magnifique région de Golden Bay. Au programme, randonnées, plages, cascades, montagnes, sources, levers de soleil… Il y en a pour tous les goûts.
D’un autre côté, n’allez pas à Motueka si vous souhaitez une ville animée. En effet, elle peut manquer d’ambiance pour les personnes qui aiment l’animation. Excepté quelques bars, il n’y a pas grand-chose de ce côté-là, surtout l’hiver où la ville semble hiberner ! Le dimanche, un chouette marché fait son apparition dans le centre ville, mais c’est à peu près tout.
Queenstown : un PVT en ville
Queenstown est une station balnéaire nichée au creux des montagnes de l’Île du Sud. La ville s’étend sur environ 86 km2 et sa population est de presque 28 000 habitants. Entourée des Remarkables et aux abords du lac Wakatipu, Queenstown est une ville incontournable des amoureux de randonnées et de sports d’hiver. En plus, elle est également la capitale mondiale des sensations fortes. Jet boats, saut à l’élastique, balançoires dans des canyons, parapente, autant dire que vous trouverez toujours de quoi vous amuser (ou vous challenger).
Parfois victime de sa popularité, Queenstown peut être autant aimée que détestée. En effet, certains trouvent que la ville perd de son charme de par ses nombreuses attractions touristiques en tout genre. Quoi qu’il en soit, je vous recommande vivement de vous faire votre propre opinion sur le sujet !
Emploi
Queenstown accueille plus de 350 000 visiteurs chaque année. Été comme hiver, la ville ne manque pas d’animation. Dès lors, vous n’aurez pas de mal à trouver du travail dans le tourisme, la restauration et l’hôtellerie mais également dans les domaines de la construction et du contrôle de la circulation. De plus, Queenstown comporte également de nombreuses agences intérim qui peuvent vous aider à trouver autant des emplois de longue durée (même s’il est préférable de passer directement par des employeurs pour ceci) que des emplois ponctuels pour compléter votre éventuel job principal. Beaucoup de festivals en tout genre étant organisés à Queenstown, ces agences intérims peuvent donc être l’occasion d’assister à certains festivals. C’est aussi l’occasion de tester plein d’emplois différents ce qui peut être un bonus lors de vos candidatures pour de futures offres en Nouvelle-Zélande ou ailleurs.
Ainsi, lors de mes 5 mois à Queenstown, j’ai eu l’occasion de travailler dans des mariages (mise en place de la salle de réception, service du vin et des zakouskis), de recycler à Rythm & Alps (le plus grand festival de l’Île du Sud), de travailler dans un food truck, de démonter des scènes de festivals, d’assister à la préparation de repas d’un festival, de nettoyer des airbnb’s, et bien d’autres choses.
Côté salaire, ils seront généralement plus élevés qu’ailleurs en Nouvelle-Zélande, s’alignant ainsi avec le coût de la vie qui y est également plus élevé.
Le logement
S’il est facile de trouver un emploi à Queenstown, le logement s’avère être la partie compliquée si vous décidez de vous y installer. En effet, la ville connaît une crise de logement assez sévère depuis plusieurs années. Les chambres en colocation ne sont pas faciles à trouver et les prix peuvent être affolants (comptez entre 350 et 500 $NZ par semaine pour une chambre double), bien au-dessus des autres villes néo-zélandaises.
De notre côté, après avoir cherché un logement en vain, nous avons simplement décidé de vivre en van sur un parking privé. Bien que le parking annonçait n’autoriser que 4 nuits consécutives, la crise du logement a forcé de nombreuses personnes à vivre dans leur véhicule et les autorités sont donc un peu plus flexibles. Évidemment, nous étions sur un parking ou le freedom camping était autorisé et non en centre-ville. Toutefois, grâce à cela et à nos nombreuses heures de travail, nous avons pu économiser pas mal d’argent lors de notre séjour à Queenstown.
La vie sur place et les locaux
Queenstown est une ville qui bouge beaucoup. Entre les touristes et les saisonniers, la ville peut avoir une toute autre population d’une année à l’autre. Dès lors, il peut être parfois difficile, lorsqu’on est de passage, de s’y sentir local. Les locaux vous penseront souvent touriste et ont l’habitude de voir défiler les pvtistes. Cela ne veut pas dire que vous n’aurez pas un cercle d’amis local ou international. Mais cela demandera peut-être juste un peu plus de patience, de joindre des clubs de sports, une colocation ou autre.
En ce qui concerne les locaux, Queenstown est une ville très internationale. J’y ai rencontré très peu de Néo-Zélandais mais plutôt des expatriés venant des quatre coins du monde.
Personnellement, vivant en van et travaillant à distance, j’ai rencontré très peu de personnes à Queenstown. J’ai pu sympathiser avec la barista et les quelques autres personnes qui, elles aussi, travaillaient en ligne dans le café d’où je travaillais régulièrement mais, sans colocation, je trouvais ça difficile de me créer un cercle d’amis. Malgré cela, j’ai adoré vivre à Queenstown qui m’a donné une impression de renouveau dans ma vie en Nouvelle-Zélande. J’ai adoré être dans ce nouveau paysage et dans une ville qui avait un peu plus à offrir.
La nature et la ville
Une chose est sûre, Queenstown est une très chouette ville. Son centre-ville est très mignon, surtout lorsqu’on compare aux autres villes néo-zélandaises. Et bien qu’il soit petit, il y a beaucoup d’animation. Vous y trouverez des bars, des magasins, des artistes de rue… Il y a aussi Fergburger (le meilleur burger de Nouvelle-Zélande), Patagonia (les meilleures glaces), The Bakery (avec des pies incroyables, les meilleures selon moi), et Ma Boulangerie (une boulangerie française avec des prix très abordables). N’hésitez pas non plus à prendre un peu de hauteur en vous rendant au téléphérique de Queenstown. Si vous y vivez, il existe également un pass local très avantageux. Pour l’obtenir, vous devrez simplement présenter un contrat de travail ou un contrat de logement.
Côté nature, vous serez juste au pied des montagnes ce qui est plutôt incroyable. Vous pouvez faire de très belles randonnées autour de Queenstown, notamment dans les Remarkables et près de Glenorchy. Le Routeburn Track se trouve également à proximité de là et la ville est également un passage incontournable pour ceux souhaitant se rendre à Milford Sound.
Conclusion
Vous l’aurez compris, mes deux expériences à Motueka et à Queenstown ont été très différentes l’une de l’autre. Vivre à Queenstown m’a fait l’effet d’un 2ème PVT, d’une toute nouvelle aventure. C’est aussi drôle de se dire que j’ai vécu comme une expatriée dans un village et comme une backpacker dans une ville d’expatriés ! Quoi qu’il en soit, j’ai adoré ces 2 opportunités et chacune présente ses avantages et ses inconvénients. Je ne pourrais donc pas choisir entre les deux, mais si je pouvais vous donner un conseil, ce serait d’essayer plusieurs endroits de vie. Je trouve ça chouette de vivre dans une petite ville car cette expérience vous fera vous sentir un peu plus Kiwi, mais la vie dans une ville remplie d’expatriés est aussi très chouette puisqu’on y rencontre des personnes de tous horizons.
Et vous, quelle a été votre ville coup de coeur pendant votre PVT ?
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