Séverine et Sophie, 2 inconnues sur les routes de la Nouvelle-Zélande
Vous êtes vous déjà demandé comment ça serait de vivre la vanlife ? Et avec votre meilleur·e ami·e, votre chéri·e ou même votre frère ou votre sœur ? Comment pensez-vous que ce mode de vie affecterait votre relation ?
La vanlife, c’est plutôt fantastique. Mais vivre 24 h / 24 dans un espace confiné seul ou accompagné, ce n’est pas tous les jours facile. Il faut pouvoir s’adapter, créer de l’espace, prendre du temps, communiquer et plein d’autres choses auxquelles on ne pense pas forcément.
Aujourd’hui, nous donnons la parole à des pvtistes qui ont vécu la vanlife seul ou à plusieurs. Retrouvez leur récit ici :
• Nicolas, la vanlife en solo (ou presque)
• Séverine et Sophie, 2 inconnues sur les routes de la Nouvelle-Zélande
• Maelle et Elodie, un PVT en voiture entre copines
• Pablo (et Romain), vivre en voiture aménagée avec son meilleur ami d’enfance
• Michel et Lise, frère, soeur et partenaires de voyage en van
• Virgil et Klara, la vie d’un couple en van
Ils nous parlent de leur quotidien, de leur intimité et aussi de l’évolution de leur relation à travers leur nouvelle vie. Vous pourrez lire le récit de Français et Belges, de jeunes de 18 à 29 ans, de voyageurs en herbe ou voyageurs novices. Ces profils très variés vous montreront qu’il existe 1 001 façons de vivre sa vanlife, dont la vôtre.
Sophie : Je me présente donc… je suis Sophie, une “jeune” femme indépendante (lol) de 28 ans. Je travaille actuellement dans une agence de voyage qui me permet de voyager autour du monde. Mais avant cela, je travaillais comme réceptionniste ou comme Guest Relation dans des hôtels de luxe. Je suis toujours à la recherche de nouvelles aventures et je déteste rester chez moi à ne rien faire, ce qui me fait toujours un agenda bien rempli ! J’adore découvrir et apprendre plein de nouvelles choses, même si je finis toujours par tout oublier avec ma super mémoire :p. Bref, je mords la vie à pleine dents, pour mon plus grand bonheur !
Sophie : On se connait car on a partagé un gros mois d’aventure en Nouvelle-Zélande, mais on s’est rencontrées via internet, quand j’ai vu un message de Séverine sur un groupe de Français en Nouvelle-Zélande. Ses dates de voyage correspondaient plus ou moins à ce que j’avais prévu, elle avait une bonne bouille, donc je l’ai contactée. Le courant est directement passé et on a vite prévu un appel vidéo pour se voir, discuter de nos envies, etc. Et voilà !
Sophie : J’en avais vraiment marre de mon travail en tant que Guest Relation et mon CDD venait à sa fin. Je ne savais pas du tout quoi faire de ma vie, mais je savais que j’adorais voyager. Je ne savais pas trop où aller dans le monde, mais je n’ai pas dû beaucoup réfléchir quand j’ai pensé à toi, PamPam. Je me suis dit “pourquoi pas ?” et je t’ai contactée. Tu m’as évidemment tout de suite donné envie de venir et après en avoir parlé à tout le monde pour me forcer à ne pas reculer, j’ai sauté le pas.
Mais mes premiers moments (car c’est ça la question hahaha), ont été très joyeux mais très stressants à la fois. D’un côté, j’étais toute excitée de commencer cette aventure, de découvrir ce pays que je connaissais très peu finalement. De l’autre côté, j’étais très stressée car je suis arrivée seule et je le suis restée pendant 3 ou 4 jours.
Pendant ce temps-là, je devais trouver une voiture à acheter. Avec des conseils d’un peu partout, surtout de toi Pam, j’avais finalement décidé d’acheter une voiture pour la revendre à la fin de mon voyage, plutôt que d’en louer une. Je devais le faire le temps que je sois seule, car dès que Séverine arrivait sur Christchurch, nous devions partir pour commencer notre road trip.
Ce ne fut pas une mince affaire de trouver. Beaucoup de voitures étaient hors de prix. Je suis tout d’abord allée essayer une voiture et je l’ai conduite jusqu’au garage pour la faire vérifier (Pre Purchase Car Inspection). Heureusement, le garagiste était très pro et honnête (je ne retrouve plus le garage, mais j’avais trouvé l’adresse sur un groupe Facebook, dans des commentaires), et m’a tout de suite dit qu’il y avait plein de problèmes avec cette voiture et que je perdrais beaucoup d’argent en réparation si je l’achetais.
Ça m’a un peu déprimée et stressée, car c’était le seul plan que j’avais… Je suis donc rentrée bredouille à l’auberge de jeunesse et j’ai continué à chercher.
Le soir, j’ai trouvé une annonce sur Marketplace concernant une voiture que j’avais déjà vue, mais avec un prix moins élevé qu’avant. J’ai tout de suite contacté le vendeur.
On en revient à la chance de malade que j’ai eu pendant tout mon séjour car le vendeur logeait justement dans mon auberge de jeunesse et les potentiels acheteurs l’avaient finalement refusée ! J’ai donc pu voir la voiture le soir même et le lendemain, nous sommes partis au garage pour aller tout vérifier. A part un problème de batterie, qui aurait dû me coûter, de souvenir, +/- 500 $NZ, rien à signaler. Le jeune vendeur anglais était tellement désespéré de rentrer, qu’il m’a vendu la voiture moins ces 500 $. La voiture était en plus déjà aménagée, avec de la mousse pour le matelas, de quoi cuisiner, etc. En plus, le garagiste m’a dit que la réparation n’était pas vraiment nécessaire donc … Vraiment une top affaire !
Comme j’avais réussi à avoir une voiture plus tôt que prévu, j’ai pu déjà quitter un peu Christchurch et me diriger vers Akaroa. Première vraie escapade de mon séjour, j’étais surexcitée ! Ça m’a permis de bien prendre mes marques avec la voiture et de passer le temps en attendant Séverine. Bref, mon séjour commençait enfin !
Sophie : une de mes meilleures anecdotes avec Séverine ! Quand je l’ai rencontrée, nous avions prévu que je vienne la chercher à la gare des bus avec une de ses amies (que je devais déposer dans une auberge). Je me suis garée et je suis partie les chercher à la gare à pied. Sauf qu’en voulant retourner à la voiture après les avoir rencontrées, impossible de la retrouver ! Nous avons cherché la voiture pendant une bonne heure. Nous étions prêtes à appeler la police… Nous avons tellement pris de temps que son amie a décidé de prendre un Uber. J’étais embarrassée au possible hahah, c’était horrible ! Heureusement, Séverine a gardé son calme et rigolait plus qu’autre chose. Nous avons décidé de refaire ma route étape par étape, tranquillement, et avons finalement retrouvé la voiture ! Cette mésaventure n’a pas refroidi Séverine, qui a tout de même décidé de continuer l’aventure avec moi !
Sophie : Séverine est très facile à vivre et a toujours quelque chose à dire, on ne s’ennuie pas avec elle. On a directement collé et je me souviens des premières semaines passées ensemble qui ne paraissaient être que quelques jours. On rigolait énormément, que ce soit parce qu’on a le même humour ou parce qu’on faisait des conneries (genre conduire à droite ou autre). Je pense également être quelqu’un qui s’adapte assez vite aux autres et à leurs envies, donc on a facilement trouvé un bon équilibre. Avant de voyager à deux ou même les premiers jours, on se disait qu’on devrait ne pas sous-estimer les moments “seule” et que si l’une d’entre nous ne voulait pas faire une activité, il n’y avait aucune obligation. Au final, à part 1 ou 2 activités sans l’autre au tout début de l’aventure, nous avons passé tout le voyage ensemble.
Sophie : Nous avions installé un matelas “mousse” dans la voiture, qui restait là constamment. On avait chacune notre côté de la voiture et on tentait (je dis bien tentait hahah) de le garder.
Tous les matins, on se réveillait et on se préparait à partir, soit dans la voiture, soit à l’extérieur selon les aménagements et le temps. On faisait régulièrement les courses, pour acheter un peu mais pas trop afin d’éviter les gaspillages et nous placions les courses en dessous des sièges arrière.
Le soir, nous avions souvent notre moment “seule” pour lire, faire les stories de Séverine, téléphoner aux proches ou autre. C’était le moment cocooning nécessaire, je pense, à toutes les deux.
Pour la cuisine, nous avions une petite cuisinière à gaz et nous faisions souvent des conserves. Nourriture très simple, mais j’ai toujours très bien mangé. Le midi, nous faisions souvent des tartines fromages/tomates. On en était limite écoeurées à la fin hahah.
En bref, on a vécu un quotidien très économe, mais qui nous suffisait à toutes les deux. Je pense que le “plus dur” a été notre différence de régime : je suis végétarienne et Séverine est une carnivore haha. Ça a été compliqué pour elle de s’adapter à manger moins de viande (dans les repas communs) et c’était une frustration que je pouvais comprendre. Elle s’est tout de même très bien adaptée, et mangeait de la viande de son côté quand elle le pouvait !
Sophie : Je ne me suis jamais vraiment sentie à l’étroit dans la voiture, non. Je pense que tout le monde a besoin de temps seul, surtout dans un si petit espace et quand on est H24 avec quelqu’un. C’est pour cela que naturellement, nous avons eu notre rituel de moments seule en soirée. Parfois je m’éloignais pour passer des appels ou alors je lisais pendant que Severine passait des appels. Bref, nous avions trouvé un bon équilibre.
Sophie : Je pense qu’au début, les premières semaines, nous avons l’excitation d’apprendre à se connaître, de parler de plein de choses non stop. Après presque un mois ensemble, c’est vrai qu’on a l’impression de connaître l’autre et les mêmes sujets reviennent souvent sur le tapis. Je dirais qu’on est passé d’une excitation du début à une certaine routine. On pouvait se fritter pour des petits détails qui étaient en fait insignifiants. Ce n’est pas négatif, juste normal avec le temps qui passe et avec le fait d’être tout le temps avec la même personne.
Sophie : Je pense que le plus dur a été de s’habituer aux petites habitudes de chacune et de parfois oublier son propre confort pour l’autre. Au final, c’est comme quand on vit en coloc. On doit faire des concessions ou accepter des choses qu’on ne ferait pas forcément seul. C’est beaucoup de compromis, car il faut essayer que tout le monde y trouve son compte.
• On a gravi Avalanche Peak (1000 D+ sur seulement 6,5 km). L’ascension était vraiment difficile pour toutes les deux et je voyais Sophie à bout de force. Arrivée presque au sommet, il y avait une arête et Sophie avait le vertige, elle me répétait que tout allait bien mais elle commençait à faire une crise de panique. Après un temps de respiration et un peu d’eau, on est reparties pour atteindre le sommet. Sophie s’est mise à sangloter tant elle était fière d’avoir réussi et ça m’a tellement émue que j’en avais aussi les larmes aux yeux.
• Mon frère m’avait recommandé une randonnée facile un peu particulière. 600 mètres de long, environ 1h à marcher dans une grotte à la frontale les pieds dans l’eau, parfois avec du courant. Sophie avait toujours des yeux d’enfant émerveillée à chaque nouvelle aventure et ça rendait mes journées encore plus belles.
• Le 20 février environ, nous devions nous rendre dans l’Île du Nord avec la compagnie Bluebridge et sommes allées faire le check-in aux alentours de 18h si ma mémoire est bonne. Puis, la compagnie nous a demandé de revenir à 22h car il y avait “une fuite” au bateau. On revient à cette heure et avançons jusqu’aux files d’attente pour embarquer. On nous informe ensuite que nous pouvons dormir dans nos voiture et qu’on nous réveillerait plus tard car le problème n’était toujours pas résolu. Vers 2h du matin, on nous annonce que le bateau est annulé et qu’on devra prendre le suivant le lendemain matin (alors que des camions embarquaient sur “notre bateau” toute la nuit). A 7h du matin, un policier vient nous demander de déplacer notre voiture pour laisser les autres embarquer. Révoltée, je pète un câble, je craque et je pleure, je m’énerve contre le policier, qui nous demande d’aller rejoindre la réception pour entendre l’annonce que la compagnie avait à faire. Bateau annulé, remboursement possible ou on book un autre bateau à partir du 8 mars (date de mon vol de l’Île du Nord à Melbourne). On était dégoutées et ne savions plus quoi faire. On a trouvé un vol pour Wellington et avons abandonné la plupart de notre nourriture à cause du poids, et abandonné la voiture que Sophie récupérerait à son retour dans l’Île du Sud. L’avion était tout petit (12 personnes), on nous a amené en bus vers un autre aéroport car il ne pouvait pas décoller à cause du vent. Nous décollons, l’avion tremblait, on ne voyait que la brume par les fenêtres et on n’était vraiment pas rassurées. A notre arrivée, Sophie a trouvé une voiture de location pas trop chère pour le reste de notre voyage et cela a sauvé notre voyage.
On a également fait du saut en parachute, on est allé sur un glacier en hélicoptère, on s’est lavé dans des rivières, on a visité Hobbiton, les sources d’eau chaude à Rotorua, etc.
Sophie : Il y en a tellement… Je dirais que de manière générale, mon meilleur souvenir avec Séverine est qu’elle m’a poussée au-delà de mes limites. Elle m’a fait faire des choses que jamais je n’aurais cru faire ou que je pense, j’aurais eu beaucoup de mal à faire seule : le saut en parachute, les randonnées en montagne, … Mes meilleurs souvenirs :
• Avalanche Peak, comme je me suis dépassée à en pleurer, et que Séverine m’a juste aidée, sans me porter aucun jugement.
• Trek dans une grotte avec de l’eau jusqu’à la taille : qu’est-ce que j’ai adoré ce trek aventureux ! Jamais je ne l’aurais fait sans Séverine.
• La route. C’était toujours de bons moments passés, en chanson (quand on avait du réseau) ou même à papoter.
Sophie : Ce voyage m’a permis de me rendre compte encore plus d’à quel point j’aime voyager. Il m’a permis d’en apprendre beaucoup sur moi-même, d’apprendre plein de nouvelles choses, de devenir un peu plus aventurière (même s’ il y a encore du boulot) et de sortir de ma zone de confort. Et puis, surtout, l’air de rien, ce voyage m’a également permis de trouver mon nouveau boulot. Même si cela s’est fait via une amie, le fait d’être en Nouvelle-Zélande au moment de passer l’entretien (à 4h du matin !), a été un gros + sur mon CV.
Sophie : GO ! La clé est de faire confiance mais bien évidemment de rester prudent. On ne va pas se mentir, jusqu’à la rencontre, on a un peu peur de sur qui on va tomber. On a peur que ce soit une arnaque, que la personne finalement ne sera pas là ou que quelqu’un d’autre apparaisse … Mais si on fait attention, qu’on se call (avec vidéo!) avant etc, et qu’on discute avant de voyager ensemble, il ne devrait pas y avoir de problème.
La clé : discuter tout de suite des règles qu’on veut mettre en place et des choses très importantes pour l’une et l’autre.
Sophie : Oui ! Séverine est venue me voir en Belgique 😀 Je dois encore aller chez elle, c’est à planifier et ça se fera ! Il faut juste s’organiser et trouver du temps dans cette vie à 100 à l’heure.
Sophie : Pour le moment, j’ai trouvé un taff qui me plait beaucoup et qui m’offre la possibilité de voyager. Ici, j’essaye surtout de me surpasser, de voir mes proches le plus souvent possible, de continuer à voyager pour mon plaisir… Bref, de vivre ma vie à fond. J’ai bien entendu envie de refaire de gros treks. Ce sera dans des pays un peu plus proches comme la Suisse, l’Ecosse et la Norvège.
Sophie : A tous ceux qui ont encore peur de sauter le pas : je comprends. J’étais dans le même cas. J’étais tellement stressée. Finalement, ce stress fait partie de l’aventure. Il faut sortir des sentiers battus, il faut se surpasser pour vivre tout ce que la vie a à offrir. Ça a l’air si cliché quand je l’écris, mais c’est vrai. Jamais je n’aurais pu vivre ce voyage si je n’avais pas pris de risques. Parfois on regrette certains choix, mais on grandit toujours. Pour ma part, cette expérience n’a été que du bonheur. Je n’ai aucun regret et je la referai les yeux fermés.
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Sans oublier l’épisode de notre podcast Changer d’Horizon sur ma vie en van.
Voyageuse belge depuis 2012, j'ai vécu aux USA, aux Bahamas et en Nouvelle-Zélande pendant 5 ans, avant de m'envoler pour l'Australie où je vis actuellement. Je partage avec vous mes meilleurs tips grâce à pvtistes.net et vous accompagne dans votre préparation au départ
Belgian traveler since 2012. I have lived in the USA, the Bahamas in New Zealand for 5 years, before moving to Australia where I now live. I share my best tips with you and I help you prepare for your big adventure.
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