13 Sandie, Canada

Une expatriation en famille : enjeux et projets différents avec des enfants

Le PVT, ça ne fait pas si longtemps que ça qu’on en a entendu parler. Ce qu’on savait, c’est qu’on avait ce projet d’expatriation. Même avant d’avoir des enfants, avec mon mari, on avait envie de découvrir autre chose, on avait envie de s’expatrier, mais on attendait le bon moment. On n’était pas partis sur le Canada précisément, on n’avait pas d’idées spécifiques de l’endroit où on avait envie d’aller et c’est d’avoir des enfants qui nous a fait nous questionner, nous renseigner, et en discuter. De là est venue l’idée du Canada, et surtout du Québec, parce que parler français, pour les enfants, c’était déjà important pour nous.

Ça faisait un moment qu’on en discutait dans la famille, on montrait aux enfants des reportages sur le Québec, on leur disait que nous, on aimerait bien habiter là-bas et on leur a demandé leur avis. Elles étaient hyper enthousiastes. On a habité dans le Sud de la France, en bord de mer, dans une ville vraiment touristique et tous nos temps de loisir, on les passait à la montagne : les randos et les sports d’hiver, c’est notre truc.

Le plus dur pour elles, ça a été la dernière semaine avant de partir. On ne travaillait plus et c’est la période où on a dit au revoir à tout le monde. Il y a la famille qui est venue des quatre coins de la France, on a fait une fête, c’était l’été, c’était génial mais j’ai l’impression, avec le recul, que mes filles ont absorbé la tristesse des autres. C’était un projet super positif, on était dans quelque chose de dynamique et quand elles ont vu les amis en pleurs dans leurs bras, les proches qui leurs disaient « Tu ne seras pas là pour telle période », ça a été dur pour elles.

La plupart des amis de mes filles se sont effondrés en larmes au moment de la séparation et là, j’ai vu dans leurs yeux qu’elles ne comprenaient pas ce qu’il se passait, ça avait l’air tellement grave ! Alors que ça faisait des mois qu’on leur expliquait à quel point on allait vivre une belle aventure !

On en a beaucoup reparlé les premiers temps en arrivant à Québec. Il n’y avait pas encore la reprise de l’école donc il y a eu une petite période de flottement. On était partis avec ces sentiments un peu lourds, donc là, on communiquait toute la journée par Skype et Facetime. Ça a énormément facilité cette période charnière. Je savais que le fait de leur montrer que même avec le décalage horaire, si elles ont envie de parler à mamie, on lance le Facetime et c’est réglé… c’était important !

On est sur un projet à plus long terme. Si on est venus ici avec nos enfants, ce n’est pas pour les faire changer de pays tous les deux ans, ce n’est pas notre but. Après, on se laisse aussi le temps de voir si tout le monde s’épanouit ici.

Pour l’obtention du PVT, tenter le tout pour le tout !

On nous a parlé du PVT comme d’un sésame que jamais personne ne pourrait obtenir. C’était le moyen idéal pour y aller, mais ça semblait si difficile…

On s’est dit que c’était super, mais qu’il nous fallait d’autres cordes à nos arcs si on voulait vraiment y aller. Mon mari a proposé que l’on cherche un travail à distance afin de pouvoir venir avec un autre type de permis de travail. C’était notre filet de sécurité. Travaillant dans l’informatique, il s’est rendu compte pendant le salon Destination Canada* que c’était un domaine qui recrute en masse. Les employeurs recherchaient son type de profil. Du coup, j’avais carrément abandonné l’idée du PVT en me disant en plus qu’on était tous les deux dans l’année de nos 35 ans, soit l’âge limite pour le PVT Canada.

Quand on a commencé à parler plus largement de notre projet, le PVT est revenu me trotter en tête, parce que finalement, rester passive dans cette histoire, ce n’était pas quelque chose qui me convenait. Je me suis dit « Qui ne tente rien n’a rien ! » : je suis allée sur le site de l’immigration pour regarder comment on demandait un PVT et je me suis prise au jeu. En une semaine, j’ai été tirée au sort, incroyable ! Je l’ai fait dans le secret en étant persuadée que, de toute manière, je ne serais pas tirée au sort. Je n’avais pas envie qu’on me demande toutes les semaines « Alors ton PVT, ça donne quoi ? » et qu’on me mette la pression.

Un PVT pour se retrouver

Avant de partir, on avait un rythme de fou, je travaillais dix heures par jour, j’étais indépendante donc j’avais un rythme de travail qui était énorme. Ces trois dernières années, je n’ai quasiment pas vu mes enfants.

Même sans l’expatriation, on en était arrivés à un point de notre vie où on s’était dit qu’il fallait qu’on reparamètre les choses.

La facilité d’adaptation des enfants

C’était ma plus grande crainte. Que l’expérience ne soit pas à la hauteur de ce qu’elles espéraient. Là, au bout de deux mois, ça se passe vraiment bien, et particulièrement d’un point de vue purement scolaire.

Ils ont une approche scolaire qui n’est pas du tout la même que l’approche française, beaucoup moins de pression, moins d’attentes de performances et du coup, elles travaillent beaucoup mieux et elles traînent moins les pieds pour aller à l’école. Et ça, c’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas vraiment. Les apprentissages restent les mêmes, mais l’approche est tellement différente !

Ça leur fait vraiment beaucoup de bien et sur le plan social, c’est comme quand tu changes d’école dans ta ville, au début tu es un peu en retrait, tu observes comment ça se passe, puis peu à peu, tu réussis à te faire des amis. Notre grande fille est ravie. Autant, elle a eu de la peine de quitter ses amies françaises, autant là, elle a vraiment reconstruit son petit cocon social.

Il y avait une autre chose pour laquelle on avait un peu d’appréhension, ce n’est pas une critique, mais c’est la compréhension orale. Quand on a fait l’inscription à l’école, même si tout le monde a été charmant, on n’a pas toujours tout compris facilement. On s’est demandé ce que ça allait donner pour l’apprentissage des maths, de la géo… Les filles ne voient même pas où est le problème, elles ont déjà pris des expressions. Je suis assez étonnée de la rapidité à laquelle elles ont absorbé un nouveau vocabulaire !

* Destination Canada est un forum organisé tous les ans par le gouvernement du Canada, à Paris et à Bruxelles.

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