27 Léa, Mexique

Le PVT, une histoire de couple…

Je suis partie en Islande pendant trois mois faire du volontariat. J’ai rencontré mon copain là-bas, il est mexicain et on a décidé de continuer l’aventure ensemble. Pendant les cinq mois suivants, on a un peu baroudé. Durant cette période, j’ai visité le Mexique un mois, et lui est venu en France également. Ensuite, on s’est posé la question de comment on allait faire pour rester ensemble. Les questions
de visas étaient compliquées. Je regardais régulièrement du côté des PVT car j’avais vu qu’un accord entre le Mexique et la France était en pourparlers. On ne savait pas quand ça allait aboutir, mais quelques mois avant de désespérer, on a eu la bonne surprise de voir que c’était entré en vigueur et qu’il y avait peut-être une issue pour notre couple.

Il est d’abord venu en France avec le PVT France-Mexique* en 2017, c’était la première « génération » de Mexicains à partir dans ce cadre-là, on a vraiment eu de la chance ! Moi, j’ai fait la même chose mais pour le Mexique l’année suivante.

Le PVT Mexique et ses galères administratives

J’ai eu quelques petits déboires administratifs qui m’ont complètement démotivée et c’est un peu la raison pour laquelle je suis rentrée plus tôt que ce que j’aurais espéré.

Le PVT Mexique, ce n’est pas vraiment un PVT en soi. Une fois sur place, tu dois faire plein de démarches supplémentaires (demande de carte de résidence et de permis de travail). Le PVT te donne juste le droit de partir au Mexique et de faire ces démarches.

Si je n’avais pas eu mon copain sur place, j’aurais abandonné bien vite. Pour faire ces démarches, j’allais au bureau d’immigration de Cancún. On pourrait penser que Cancún étant touristique, les employés parlent anglais, mais non ! Même si j’avais une base d’espagnol, ce n’était pas évident.

J’ai commencé mes démarches quinze jours après mon arrivée, j’y suis allée une première fois avec les documents, mais on m’a demandé de revenir. Je ne me souviens pas exactement pourquoi, mais à chaque fois, soit il manquait un document, soit il fallait attendre. Une fois que j’ai eu tout mon dossier, j’ai attendu un mois et demi avant d’avoir une réponse : je suis retournée à l’immigration en disant qu’il devait y avoir un problème, parce qu’on m’avait dit que j’aurais un retour sous deux semaines. Le lendemain, ils ont enfin débloqué la situation ! Je pense que mon dossier était sur la pile dont ils n’avaient pas trop envie de s’occuper. Au final, je suis allée cinq ou six fois à l’immigration en quatre mois, durée nécessaire pour obtenir ma carte de résident.

Heureusement que j’avais des économies car en plus d’être chronophages, ces démarches sont coûteuses et il faut faire beaucoup d’allers-retours. En attendant, j’aurais peut être pu trouver un boulot au noir mais si j’avais un PVT, c’est que je voulais travailler légalement ! En plus, je n’avais pas trop envie de prendre des risques et je voulais faire les choses dans l’ordre.

Par la suite, je comptais faire la demande de permis de travail mais finalement je ne l’ai pas faite, on a décidé de déménager et de partir de Cancún parce qu’on avait eu une mauvaise expérience. On est retournés chez les parents de mon copain, où la vie est beaucoup moins chère.

On est restés à Morelia dans l’État du Michoacán, et au bureau local de l’immigration, ils m’ont annoncé qu’il fallait de vingt à trente jours pour avoir le permis de travail. Il fallait encore payer à peu près 150 euros et ce n’était pas possible de travailler durant ces jours d’attente. Ça m’a découragée.

Un choc culturel difficile à dépasser
J’ai pris la décision assez spontanément de revenir en France.

Je n’étais jamais partie d’Europe pour une si longue durée. C’est très différent, tant au niveau architectural qu’au niveau des traditions, j’ai vraiment eu un choc culturel. Je ne dis pas que c’était bien ou mauvais mais je sais que j’ai eu bien plus de mal à m’adapter que si ça avait été un pays européen.

J’avais eu une bonne impression de la culture lors de mon premier voyage et je l’ai encore malgré les difficultés rencontrées. Les Mexicains sont super sympas, ce sont des gens chaleureux, joviaux, positifs et généreux.

Je crois plutôt que c’est tout le contexte qui a joué : l’attente, tirer un trait sur le permis de travail, me rendre compte qu’il fallait presque que je mente pour obtenir quelque chose et le fait qu’on essaye toujours de te vendre quelque chose ou de t’arnaquer. Mon copain me disait toujours « Tu comprends maintenant pourquoi même moi je ne veux pas vivre ici ». Il y avait vraiment beaucoup d’obstacles. J’avais l’impression de me prendre un mur à chaque fois que j’entreprenais quelque chose et je me sentais juste seule, en fait. Ça a fait un peu effet boule de neige, j’ai commencé à être stressée, à perdre confiance en moi et à me dire « À quoi bon ? ».

Savoir reconnaître que l’on n’est pas bien

Je disais à mon copain que j’avais l’impression de compter les mois, d’attendre que ça se termine, juste pour la fierté de dire « J’ai vécu un an au Mexique ». Pour moi, c’était important d’être en cohérence avec ce que je m’étais dit : rester un an au Mexique. Je voulais aller jusqu’au bout.

J’attendais que ça se débloque, j’avais espoir que ça aille mieux. Une semaine après avoir débuté un boulot dans le recouvrement, d’un coup, j’ai pris mon billet d’avion pour la France et j’ai commencé à dire aux gens que je revenais. J’ai beaucoup réfléchi sur ce que je pouvais en tirer de plus, sur ce que les cinq prochains mois pourraient changer, sur ce que ça allait vraiment m’apporter, mais dans ma tête c’était fini, quelque chose s’était cassé.

C’est vrai que ça m’aurait donné du temps en plus avec mon copain, mais ce n’était pas une fin en soi, en tout cas pas de mon point de vue. C’est comme quand mon copain est venu en France, je voulais qu’il trouve une vie ici, des choses dans lesquelles s’épanouir, parce qu’être là juste pour une personne, ça te bouffe vite.

Pourtant, mon aventure n’a pas non plus été catastrophique. Je n’ai pas eu un mauvais accueil des locaux, il ne m’est pas arrivé des choses traumatisantes. En fait, j’avais l’impression de me laisser porter et de subir alors que j’aurais aimé décider des choses.

Le PVT comme déclic d’une envie de stabilité

Je crois que maintenant, je suis prête à rester plus longtemps en France. Mine de rien, le style de vie français m’avait manqué, je trouve que c’est un très bon pays pour s’établir. Parfois, j’aimerais juste qu’on se pose et qu’on se rende compte de la chance qu’on a d’y être né et je remercie le Mexique de m’avoir fait pleinement prendre conscience de ça.

Je crois que je serai toujours une passionnée de voyages, mais ça s’est un peu atténué. Maintenant, j’ai moins envie de galérer et de sortir de ma zone de confort. J’ai atteint un stade où j’ai envie d’avoir mon appartement en France et ma petite vie.

Au début, le voyage, forcément c’est trop bien parce que tu bouges tout le temps, tu es déracinée, et tu vis des choses hors du commun, mais au bout d’un moment ça devient un peu fatigant. J’ai envie de plus de stabilité.

* Le PVT étant un programme bilatéral, les Mexicains peuvent également venir en France !

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