10 Clémence, Colombie

Découverte de la Colombie par hasard

Tout a commencé par le mariage d’une de mes amies de Paris avec un homme de Bogota. Elle a rencontré son époux en Australie lors de son PVT justement. J’ai été invitée à Bogota pour le mariage et j’ai adoré la Colombie ! Je tournais un peu en rond à Paris et j’avais envie de bouger. En rentrant, j’ai décidé de repartir pour tenter ma chance en Colombie, parce que je savais que sur place, il y avait la famille de l’époux de mon amie qui allait m’aider à m’installer et à faire toutes les démarches.

À la recherche du bonheur

Après avoir fini mes études, j’ai commencé à travailler et j’ai rencontré un garçon avec qui je vivais à Paris, j’avais tout pour être heureuse. Je vivais à Châtelet, on avait un bel appartement qu’il avait acheté, donc pas de loyer à payer. On voyageait beaucoup : la Californie, New York, l’Australie, l’Île Maurice… J’étais une acheteuse compulsive, pour combler un mal être. Je lui avais dit que je voulais vivre à l’étranger mais on reportait toujours. J’avais vingt-six ans à l’époque et je me suis dit « Il faut faire quelque chose ». Quand je suis rentrée de mon premier séjour à Bogota, j’ai rompu avec lui car je savais que ça n’avancerait pas. Mon objectif de vie, à la fois personnel et professionnel, ça a toujours été de vivre à l’étranger. J’ai une personnalité indépendante, je n’aime pas avoir tout le temps quelqu’un dans les pattes. Partir en Colombie, c’était une manière de me prouver ce que je pouvais faire toute seule, voir si je pouvais y rester une année entière sans avoir envie de rentrer. C’est toujours un peu précaire ici, c’est plein d’aventures tout le temps, mais je suis toujours là et heureuse. C’était la meilleure décision de ma vie de « tout plaquer » comme on dit, je le ressens maintenant que j’ai réalisé mon envie, mon rêve.

Apprendre l’espagnol : savoir prendre le temps

J’avais fait un peu la méthode Duolingo pour le vocabulaire et j’avais commencé la méthode Assimil sans trop mettre le nez dedans. Je suis partie sans connaître la langue. Je n’étais pas inquiète par rapport à ça, je pensais que j’allais être bilingue en deux mois. Sur place, je suis allée dans une université pendant deux mois pour apprendre l’espagnol mais les cours étaient très lents. Il y avait toujours des absents et chaque fois que les absents revenaient, il fallait refaire le cours. J’ai préféré passer par une professeure privée, Amanda. Je l’ai trouvée sur le groupe Facebook « Les Français à Medellín » ou sur la page « La France en Colombie ». Elle venait chez moi tous les deux jours. Elle parle super bien français. Elle m’a bien appris l’espagnol, en étant très patiente et très sympa.

Quand mes parents sont venus pour la première fois me voir, je lui ai demandé si elle voulait s’occuper d’eux et c’est une vraie histoire d’amitié qui est née ! Depuis deux ans, elle vit en France, elle est amoureuse du pays et se bat pour y travailler. Mes parents habitent en région parisienne, à chaque fois qu’ils vont à Paris, ils se voient, vont boire des cafés et se promener.

La question du danger

Moi, je ne trouve pas que le pays soit dangereux, les Colombiens protègent les étrangers. Dans le métro, des Colombiens m’ont dit « Attention, mets ton sac à dos devant toi » ou dans la rue « Sors pas ton téléphone ». De plus, je n’ai jamais été en situation d’insécurité. Je me sens moins en insécurité en Colombie qu’à Paris, par exemple. Ici, on dit « Ne donne pas l’occasion de te faire voler », ça signifie « Ne viens pas en Colombie avec des bijoux de valeur, reste simple, et ne va pas n’importe où ».
À Medellín, il y a un téléphérique jusqu’à Santo Domingo. Avec mon ami, on s’est dit qu’on allait tout redescendre à pied en passant dans un quartier qu’on ne connaissait pas trop, où il y a de rares touristes. Je n’étais pas très sereine, j’étais contente d’être avec lui… On a marché vite. Je sais que je ne repasserai pas dans ce quartier.

Quelques difficultés professionnelles

Pour le travail, au début, je tombais sur des mauvaises personnes qui m’utilisaient pour bosser gratuitement ou en étant très mal payée. Mon premier job, c’était dans un centre d’appels, le boulot était de démarcher, en anglais, des bateaux qui passaient par le canal de Panama pour leur vendre des services. Mon second job, c’était dans une entreprise qui vendait des solutions pour des sites Internet. J’ai commencé par me former sur les offres qu’ils proposaient, mais la stratégie commerciale ayant changée entre temps, ça signifiait pour moi de devoir tout réapprendre… Or, tant que je ne vendais rien, je n’étais pas payée, donc je suis partie. Ma troisième expérience, c’est avec une pote qui fait des chaises design. Je n’y connaissais rien, je ne suis pas du tout manuelle, mais elle m’a montré et puis voilà ! Après, j’ai travaillé pendant un an dans un hôtel boutique dans les quartiers riches de Medellín, il fallait parler espagnol, anglais et français. Les trois langues étaient importantes, d’autant que je manageais l’équipe hispanophone. J’ai été pendant quatre mois dans cette entreprise en PVT et ensuite, je suis passée sur un visa de travail. Les entreprises qui proposent des postes débouchant sur un visa de travail sont très demandées et très rares. Ça leur demande beaucoup de papiers : elles doivent avoir une bonne trésorerie et expliquer pourquoi elles souhaitent embaucher un étranger et non un local. Il y a très peu de Colombiens qui parlent bien anglais et français, donc ça l’a fait !

Ensuite, j’ai changé de travail et j’ai été recrutée dans une agence de voyage francophone basée à Medellin. C’était très formateur. Depuis octobre 2018, avec deux amis, nous avons décidé d’ouvrir une guesthouse à Laureles, la « Casa Cliché ». Après avoir testé l’agence de voyage, l’agence réceptive, et l’hôtellerie de luxe, j’ai décidé que, maintenant, j’étais prête et assez mature pour me lancer dans l’entreprenariat, notamment dans l’hôtellerie mais pas de luxe. L’autre raison, c’est qu’avoir un visa de travail dans une entreprise c’est bien mais ces dernières l’utilisent comme un moyen de pression ou de chantage et je ne supportais plus cette situation. Toutes les entreprises ne le font pas, bien sûr, mais ça arrive plus fréquemment qu’on le pense.

Incontestablement, pour trouver un travail en Colombie, le plus important, ce sont les contacts. Bien sûr, il y a des sites Internet spécialisés avec des offres d’emplois, mais sur ce genre de sites, ce ne sont pas les étrangers que les gens recherchent, parce qu’on est trop chers. Ils vont privilégier les Colombiens, de toute façon. Cette année de PVT m’a permis de me faire énormément de contacts et c’est comme ça que j’ai trouvé tous mes boulots. Pour se faire des contacts il ne faut pas être timide, il faut bouger. Quand il y a des événements organisés, il faut y aller, il faut parler aux gens. Petit à petit, les gens intègrent qui tu es, ce que tu sais faire et que tu es une bonne personne.

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