- Âge : 31 ans
- PVT Canada en solo (2012, résidence permanente obtenue en 2016) PVT Australie en solo (2018)
- Domaine professionnel Marketing / En reconversion professionnelle pour aider les voyageuses solo
- Activités pendant les PVT Canada : divers boulots de vendeuse, assistante marketing et responsable marketing Australie : responsable marketing digital
- Économies à l’arrivée 3 000 € pour le Canada et 7 000 € pour l’Australie
Du Canada à l’Australie
Ça fait deux ans et demi que je suis sur les routes, j’ai commencé avec un road trip aux États-Unis avec une amie, puis un road trip solo au Canada. J’ai fait 13 000 kilomètres, toute seule, de Vancouver à Halifax en trois mois, et j’ai dormi uniquement chez l’habitant. C’est le premier gros voyage que j’ai fait toute seule.
À cette époque, je savais que je voulais faire un autre PVT, je voulais quitter le Canada pour un certain temps, j’avais juste besoin d’air. Je pensais effectuer un PVT en Argentine, puis j’ai simplement décidé de partir explorer l’Amérique du Sud en sac à dos sans me limiter à un seul pays. Je suis donc partie pendant cinq mois en Argentine, au Chili, en Bolivie, en Équateur, au Pérou, en Colombie et au Panama. Mais l’aventure ne s’arrêtait pas là pour moi, je voulais faire un autre PVT avant d’atteindre l’âge limite, j’ai donc décidé de partir une année en Australie. Aujourd’hui, je prépare mon road trip en solo de six mois sur les routes australiennes.
Un projet professionnel lié au voyage : la création d’une plateforme de Couchsurfing dédiée aux femmes
Je suis arrivée à Melbourne et n’en ai pas bougé car je suis sur un gros projet : je suis en train de monter mon entreprise ! C’est un projet qui est né de mes voyages, qui m’a beaucoup pris d’énergie et de temps.
J’ai cependant bossé trois mois à temps plein quand je suis arrivée. J’ai trouvé un boulot en deux jours, dans le marketing. Je n’ai jamais reçu autant de réponses pour des entretiens que depuis que je suis à Melbourne ! Les salaires sont extrêmement intéressants en Australie, ça fait rêver.
Depuis le mois de septembre, je bosse totalement sur mon projet, ce qui veut dire que je ne me fais pas du tout d’argent. Je veux créer une entreprise comme Couchsurfing mais spécialement pour les femmes, pour éviter tous les problèmes de sécurité. Je fais du Couchsurfing depuis 2016, j’ai traversé le Canada uniquement par ce biais. C’est comme ça que l’idée est née ! Je me suis dit qu’il fallait absolument que je fasse la même chose en version non-mixte parce que j’ai entendu beaucoup d’histoires d’insécurité. Mon site s’appelle hershetravels.com, et j’espère trouver d’autres filles intéressées pour construire ce projet ensemble !
Des relations humaines culturellement différentes
À Vancouver, les gens disent que c’est très facile de rencontrer du monde, les locaux vont te parler et devenir potes avec toi très facilement. Mais, pour les considérer comme des amis sur lesquels tu peux compter, c’est très compliqué, alors qu’en France quand tu es pote avec quelqu’un, l’amitié se construit assez rapidement. Je pense que si tu connais une personne juste depuis quelques semaines et qu’elle t’appelle en pleurant, tu prendras le temps d’être là pour elle, même si vous n’êtes pas amies depuis dix ans. Au Canada et en Australie, c’est différent, ça prend beaucoup de temps pour construire quelque chose.
Ça fait six ans que je vis à l’étranger et lorsque je rentre en France, je ne me sens plus vraiment à ma place. Je me suis peu à peu adaptée à la culture nord-américaine / australienne (très similaires), mais en même temps je reste française ; je ne suis plus vraiment française dans ma façon de procéder, mais je ne me sens pas non plus canadienne ou australienne. C’est difficile à expliquer !
La fréquence à laquelle tu vois les gens est différente, aussi. Concernant les relations amoureuses, je suis du genre à être assez possessive et à vouloir voir la personne tout le temps, ça m’a permis de me rendre compte à quel point mes relations dans le passé en France étaient malsaines.
Dans les relations amoureuses en France, tout fonctionne par couple, on fait tout ensemble, toujours à deux. De mes expériences au Canada ou en Australie, chacun a vraiment sa vie, c’est deux personnes indépendantes qui sont en couple mais ce n’est pas fusionnel au point que s’il y a une rupture, il y a tout qui s’effondre parce que l’autre personne représentait trop.
En revanche, ce qui manque au Canada ou en Australie, c’est la passion qu’on a en France ou en Europe. J’ai l’impression, parfois, que les relations à l’étranger sont dénuées de sentiments ! Au début, j’avais beaucoup de mal à comprendre et à m’adapter aux relations amicales ou amoureuses à l’étranger, mais aujourd’hui je commence progressivement à y voir du positif, même si je reste française et que parfois c’est difficile. Je pense vraiment qu’il y a un équilibre à avoir entre les deux cultures.
Des expériences de Couchsurfing inoubliables
Il y a quelques personnes qui m’ont marquée, surtout aux États-Unis et au Canada. Emmanuel m’a hébergée avec ma co-voyageuse, à San Francisco pour Noël, il rentrait en France donc il nous avait dit qu’il ne pouvait pas nous héberger trop longtemps mais le feeling est tellement bien passé qu’il nous a laissé ses clés. On a eu un appartement à San Francisco pour Noël avec une vue panoramique sur le Golden Gate, un truc de malade. C’est ce genre de petits trucs qui font que tu te souviens de la personne parce que pour toi, c’est énorme.
Cam, lui c’était à Winnipeg. J’avais demandé à être hébergée un week-end, il m’a dit qu’il était en camping mais il m’a proposé de me joindre à lui et ses amis. Je n’étais pas sereine financièrement, je lui ai demandé combien ça coûtait, mais il m’a dit qu’on gérerait le problème financier plus tard. On est allés faire du canoë pendant trois jours et deux nuits, on a vu des couchers de soleil magnifiques, plusieurs espèces de tortues dans l’eau, c’était une expérience de malade. Ensuite, il m’a dit « Tu viens chez moi maintenant, parce que tu n’as pas encore vu Winnipeg ». J’ai finalement passé trois jours chez lui et il n’a jamais voulu que je paye le camping. Il ne m’a pas demandé un centime et pourtant j’ai insisté. C’est quelque chose que je n’oublierai pas parce que c’est juste énorme ce que j’ai fait ce week-end là.
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