La Nouvelle-Zélande et l’Australie sont des destinations incontournables pour les détenteurs d’un PVT. D’ailleurs, si de nombreux voyageurs hésitent souvent entre ces deux pays, certains choisissent d’éviter ce dilemme en explorant les deux. Après tout, quitte à être à l’autre bout du monde, pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour découvrir les richesses de ces deux magnifiques pays ?
Bien que la Nouvelle-Zélande et l’Australie présentent certaines similitudes, elles se distinguent aussi par de nombreuses différences. Dans cet article, je partage avec vous mes premières impressions de l’Australie, après avoir passé cinq ans en Nouvelle-Zélande.
1. La demande de PVT
Commençons par le début : la demande de PVT. La procédure et les critères sont assez similaires pour les deux pays. Cependant, la grande différence (et elle est assez importante) réside dans le fait que l’attente du PVT pour l’Australie peut être bien plus longue que pour la Nouvelle-Zélande. C’est pourquoi nous vous recommandons de toujours attendre d’avoir obtenu votre visa avant de réserver vos billets d’avion ! Dans notre cas, nous avons été plutôt chanceux, mais la majorité des pvtistes attendent des semaines, voire des mois, avant de recevoir leur visa.
2. Les démarches à l’arrivée
Mon avis sur les démarches à l’arrivée dans les deux pays est un peu ambivalent. Certaines choses sont beaucoup plus simples en Australie, comme l’ouverture d’un compte bancaire, qui ne nécessite aucune preuve de domicile, contrairement à la Nouvelle-Zélande. Cependant, il y a plus de démarches à accomplir en Australie et, comme la démarche A nécessite de faire la démarche B, qui elle-même dépend de la démarche C, tout prend un peu plus de temps. En Nouvelle-Zélande, tout peut être réglé en une semaine, tandis qu’en Australie, cela peut prendre jusqu’à six semaines, selon les démarches que vous devez effectuer ou choisissez de faire.
Voici un petit récapitulatif des démarches à réaliser dans les deux pays.
Australie |
Nouvelle-Zélande |
---|---|
Numéro de téléphone (immédiat) | Numéro de téléphone (immédiat) |
Ouverture du compte en banque (réception de la carte en 10 jours) | Ouverture du compte en banque (réception de la carte eftpos immédiatement, et de la carte visa/ mastercard débit en 10 jours) |
Demande du numéro TFN (réception par la poste en maximum 3 semaines) | Demande du numéro IRD (réception par e-mail en maximum 3 jours) |
Demande du numéro d’étudiant (USI) (réception immédiate) | |
Ouverture de la superannuation (nécessite le TFN, immédiat) | |
Demande du permis de conduire de la Western Australia (nécessite le TFN, réception en 1 mois) | |
Police clearance, nécessaire pour certains emplois (nécessite le permis de conduire, réception en 2 semaines) | |
Inscription à la Medicare (nécessite le compte en banque, Belges uniquement, 1 semaine) | |
Tickets / formations pour travailler (nécessitent le USI, de 1 h à plusieurs semaines) |
3. Le logement
Vous l’aurez compris, les démarches administratives à l’arrivée peuvent prendre du temps. C’est pour cette raison que mon compagnon et moi avons opté pour une chambre en colocation pour notre premier mois. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que le loyer s’élevait à 1 700 euros pour une chambre dans une colocation de six personnes. Nous savions que les loyers étaient plus élevés, mais nous sommes loin des 850 euros que nous payions en Nouvelle-Zélande. Fort heureusement, nous avons pu négocier le loyer pour le mois suivant en passant directement par le propriétaire. Mais tout de même, il semble très difficile de trouver une chambre à moins de 1 200 euros par mois pour un couple !
Outre le loyer, nous avons remarqué d’autres différences par rapport à la Nouvelle-Zélande. Ici, les maisons semblent être conçues pour la colocation, avec plusieurs chambres et souvent une salle de bain privée pour chaque chambre, ou bien de nombreuses salles de bain par rapport au nombre de chambres. Cependant, je remarque aussi beaucoup d’annonces de logement avec des critères très précis (femme uniquement, pas de couple, nationalité spécifique, ou encore un métier particulier), ce qui, non seulement semble un peu discriminatoire, mais peut aussi rendre la recherche de logement un peu plus compliquée.
Enfin, de nombreux employeurs australiens, notamment dans les régions isolées, proposent un logement à leurs employés (voir le point suivant), ce qui est plutôt rare en Nouvelle-Zélande.
4. Le travail et le salaire
Et puisque l’on parle de travail, il y a aussi (beaucoup) de différences ici. Tout d’abord, l’Australie dispose d’un système de “mini-formations”. Pour travailler ici, il y a 9 chances sur 10 que vous deviez au moins passer votre White Card ou votre RSA. La White Card vous permet de travailler dans la construction, tandis que le RSA est requis pour travailler dans tous les secteurs où l’alcool est présent (bars, restaurants, hôtels). Évidemment, ces formations ont un coût, qui peut varier entre une cinquantaine de dollars et plusieurs milliers. Ce système n’existe pas en Nouvelle-Zélande, où vous pouvez commencer à travailler sans expérience dans de nombreux secteurs. Bien sûr, chaque système a ses avantages et ses inconvénients. En Australie, vous pouvez ainsi exercer des métiers manuels qualifiés si vous obtenez les « tickets » nécessaires, tandis que certains emplois sont inaccessibles aux pvtistes en Nouvelle-Zélande. En revanche, le coût des tickets peut rapidement grimper si vous ne savez pas exactement dans quel domaine vous orienter. Il est donc important de bien réfléchir avant de vous engager dans une formation spécifique. Il faut également avouer que le système australien est assez douteux vu que, pour les formations basiques (comme la White Card et le RSA), on vous donne littéralement les réponses.
Une autre différence entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie réside dans la compétition et le temps qu’il faut pour trouver un emploi. En Nouvelle-Zélande, vous pouvez facilement trouver un emploi en quelques jours (ou quelques semaines pour les moins chanceux), si vous êtes proactif, persistant et flexible. En Australie, la compétition est plus féroce, surtout en ville, et il n’est pas rare de voir des annonces avec plus de 800 candidats ! Une fois de plus, il semble que la proactivité et la flexibilité soient des atouts importants. Toutefois, le processus d’embauche semble plus long qu’en Nouvelle-Zélande où on peut vous demander le jeudi de commencer le vendredi matin. La recherche d’emploi semble aussi plus facile en dehors des villes, mais pour cela, il vous faudra également un véhicule.
En lien avec le travail, le salaire diffère également dans les 2 pays. Alors qu’il est rare de trouver un job payé à plus de 25 NZD / h (14 euros) en Nouvelle-Zélande, en Australie, les salaires sont rarement en dessous de 28 AUD / h (17,25 euros) ! Une différence qui peut très vite se faire ressentir surtout si vous vivez en van ou si votre employeur vous offre un logement (comme c’est souvent le cas en dehors des villes).
5. Les courses et l’alimentation
Venant du pays voisin, disons que je ne suis pas très dépaysée dans les supermarchés australiens. Par contre, j’ai remarqué quelques différences qui m’ont agréablement surprise : le prix et les apports nutritionnels des produits !
Concernant le prix, je dirais que les courses en Australie coûtent environ 25 % de moins qu’en Nouvelle-Zélande ce qui est plutôt chouette.
Ensuite, concernant la qualité nutritionnelle de la nourriture, j’ai remarqué qu’il y avait moins de sucres et de gras dans les produits australiens. Cela m’a d’ailleurs beaucoup étonnée au vu de la réputation de la Nouvelle-Zélande. Toutefois, les néo-zélandais adorent leurs sucreries et leur alimentation riche en gras et cela se reflète dans les moindres détails.
Enfin, bien que la Nouvelle-Zélande soit fière de son chocolat (notamment Whittaker’s), je trouve le chocolat australien bien meilleur ! Il n’équivaut pas notre bon chocolat belge mais il fait amplement l’affaire (pour le moment en tout cas). Mais chut, ne le dites pas à mes amis kiwis, ils risquent de m’en vouloir.
6. Le plastique et la propreté
Ici encore, j’ai été surprise de constater certaines différences. Parfois, je me dis qu’avoir vécu en Nouvelle-Zélande aussi longtemps, c’était comme vivre dans une bulle, et j’en oublie que les choses peuvent être très différentes ailleurs. En Australie, j’ai été étonnée de voir autant de déchets dans les rues, surtout en comparaison avec la Nouvelle-Zélande qui est un pays très propre. J’ai aussi été surprise de trouver des sacs en plastique pour les légumes dans les supermarchés, alors qu’en Nouvelle-Zélande, ils sont en papier.
7. Le harcèlement de rue
Sujet un peu moins agréable, mais qui illustre bien cette idée d’avoir vécu dans une bulle pendant 5 ans. En Nouvelle-Zélande, durant tout ce temps, je ne me suis jamais fait siffler, appeler ou accoster de manière inappropriée dans la rue. Je me souviens d’ailleurs que lors de mon premier retour en Belgique, cela a été un immense choc, car j’avais presque oublié l’insécurité que le harcèlement de rue peut engendrer. Ce fut donc avec une grande surprise, tristesse et dégoût que j’ai constaté que l’Australie n’était pas tout à fait comme son pays voisin. En deux semaines seulement, cela m’est déjà arrivé trois fois. Bien que cette moyenne reste bien inférieure à celle de la Belgique, cela m’attriste particulièrement.
8. Les véhicules
Même si je n’ai pas encore regardé au marché du véhicule, j’ai tout de même remarqué quelques différences. Tout d’abord, là où les vans sont rois en Nouvelle-Zélande, en Australie, il semblerait que les tentes de toît soient en tête de course. Ensuite, l’Australie ne semble pas avoir de réglementation concernant les véhicules self-contained ou non, comme on peut le retrouver en Nouvelle-Zélande. Enfin, il semblerait que les véhicules soient plus chers en Australie qu’en Nouvelle-Zélande.
9. La météo
Sans surprise, la météo est bien différente dans les deux pays. Ici, en Western Australia, il fait chaud et sec, avec un petit peu de vent et surtout… un grand soleil. Bref, ma définition de la météo parfaite. En Nouvelle-Zélande, fidèle à sa réputation, vous pouvez avoir les 4 saisons en une seule journée ce qui peut être fatiguant parfois : on ne sait jamais comment s’habiller et on doit toujours avoir un pull, une cape de pluie, une casquette (tout son sac à dos, en fait) avec soi lorsqu’on part pour la journée. Le soleil est aussi beaucoup plus agressif en Nouvelle-Zélande qu’en Australie malgré la chaleur.
10. Les oiseaux
Petit point particulier mais qui mérite sa place dans ma liste de différences. La Nouvelle-Zélande est le pays des oiseaux. Le pays fait la joie des ornithologues vu qu’il contient de nombreuses espèces endémiques. Certaines sont drôles (comme les kéas), d’autres intrigantes (comme les pukekos) et d’autres encore sont simplement adorables, comme les fantails ! En Australie, les oiseaux sont plutôt flippants. Entre les pies hyper territoriales qui attaquent les passants, les ibis australiens blancs qui errent comme des vautours ou encore les corbeaux qui hurlent à la mort, il y a de quoi se demander si ces animaux n’ont pas un petit problème.
11. La sympathie des locaux
Une chose est sûre, que vous soyez en Nouvelle-Zélande ou en Australie, vous remarquerez que les locaux sont très sympas, accueillants et n’hésitent pas à vous proposer leur aide si besoin. J’ai toutefois remarqué que les Australiens semblent un peu plus direct que leurs amis Néo-Zélandais qui évitent à tout prix la confrontation. Personnellement, j’apprécie cette franchise mais elle pourrait en dérouter certains.
12. La communauté de backpackers / pvtistes
Par contre, en ce qui concerne la communauté de backpackers, celle-ci est bien différente en Australie et en Nouvelle-Zélande.
La Nouvelle-Zélande, c’est un peu comparable au monde des bisounours. Vous recevez de l’aide par ci, par là, pour vous faire avancer dans votre PVT. Qu’il s’agisse de conseils de voyage, d’astuces pour le travail ou le logement, la communauté de pvtistes est très soudée et très aidante !
En Australie, j’ai été très choquée de voir des pvtistes vendre des contacts en ferme / en mine ou autre sur les différents groupes d’entraide. La compétition est plus rude qu’en Nouvelle-Zélande, certes, mais la démarche m’a tout de fois choquée, d’autant plus qu’elle va à l’encontre de mes valeurs…
En tant que voyageurs, nous partageons tous les mêmes expériences : ces moments d’émerveillement intense, ces instants d’inconfort qui nous bousculent, et ces galères imprévues qui viennent ponctuer nos périples. Je dis souvent que si je suis parvenue là où je suis aujourd’hui, c’est grâce à l’aide et aux conseils de 1 001 personnes. C’est pourquoi, pour moi, il est évident de rendre la pareille à d’autres voyageurs. Pourtant, je ne peux m’empêcher de constater que, malheureusement, certains préfèrent exploiter la vulnérabilité des autres pour en tirer profit. Et je trouve ça bien dommage.
Alors, changeons cette tendance et soyons nous aussi bienveillants et solidaires !
D’ailleurs, n’oubliez pas que chez pvtistes.net, nous proposons des ateliers gratuits de préparation au départ en PVT. Nous répondons également à toutes vos questions sur notre forum.
Aucun commentaire
{{like.username}}
Chargement...
Voir plus