Des clichés qui ont la vie dure
Avant de s’attaquer aux différences culturelles qui pourraient vous dérouter en arrivant, revenons sur les préjugés que beaucoup ont sur le Japon et voyons s’ils sont vrais ou non…
1. Au Japon ils parlent peu anglais
VRAI
Même si dans les endroits touristiques, vous pourrez plus ou moins vous débrouiller en anglais, les Japonais ne parlent souvent que leur langue natale. Pourquoi parle-t-on peu anglais au Japon ? Sa longue isolation pendant la période d’Edo, l’enseignement de l’anglais qui se concentre davantage sur l’écrit que sur l’oral ou encore le faible nombre d’étrangers sont des facteurs explicatifs. C’est pour ces raisons qu’il peut être intéressant d’apprendre les bases du japonais avant de partir en PVT.
2. Le Japon est un pays cher
VRAI (mais ça dépend où vous vivez
Oui, le Japon est un pays cher puisqu’il était classé en 2020 4e pays au monde où le coût de la vie était le plus élevé. Cependant, en PVT, vous ne serez très probablement pas confronté à ce qui vaut au Japon cette réputation de pays très cher (à moins que vous ayez une subite envie d’acheter un bien immobilier en plein centre de Tokyo).
De plus, les salaires sont indexés sur le coût de la vie. Si vous travaillez sur place à temps plein, vous aurez probablement une meilleure qualité de vie au Japon qu’en France. Inutile, donc, d’économiser des milliers d’euros supplémentaires en prévision de ce PVT si vous avez l’intention de travailler pendant une bonne partie de votre année.
3. Les Japonais sont propres, organisés et polis
VRAI
Tout le monde marche dans le même sens, il n’y a pas de poubelles dans les rues et pourtant ces dernières sont beaucoup plus propres qu’en France, et les Japonais restent plutôt discrets dans les lieux publics pour ne pas déranger les gens autour d’eux. Cela s’explique par un système où les relations sociales sont très hiérarchisées, où le collectif est primordial et où la purification et le nettoyage sont des pratiques valorisées par les religions dominantes. Toutefois, vous pourriez être surpris de voir qu’on ne laisse pas facilement sa place assise dans le métro de Tokyo, même à des personnes prioritaires… Comme quoi, tout est souvent affaire d’éducation et de culture : ce qu’il convient ou non de faire dépend généralement de ce qui se fait ou non dans notre pays d’origine.
4. Le Japon est à la pointe de la technologie
VRAI et FAUX !
Au Japon, les robots de service à la personne et le fax en entreprise coexistent ! D’ailleurs, un quart des Japonais utilisaient le fax quotidiennement en 2021 ! Incroyable mais vrai, le pays est très en avance sur beaucoup de choses mais paradoxalement un peu réfractaire au changement.
5. Au Japon, on mange du poisson cru et des choses bizarres
VRAI
Du poulpe dansant au natto (graines de soja fermentées) en passant par le awamori (le sake d’Okinawa), si vous êtes un aventurier culinaire, vous allez vous régaler ! Pour les plus timorés, rassurez-vous, la nourriture occidentale est aussi très présente au Japon.
6. On dort et on mange par terre
Plutôt FAUX
C’est une image très relayée mais non, aujourd’hui, la grande majorité des Japonais s’équipe à l’occidentale, le futon et la table basse sont plutôt l’apanage des étudiants avec peu de moyens ou des logements traditionnels.
7. Tokyo est la plus grande ville du monde
VRAI
Les années passent et Tokyo reste la plus grande métropole du monde, avec 14 millions d’habitants intra muros, 42 millions avec la banlieue. L’équivalent de la moitié de la population française vit dans la mégalopole japonaise.
8. Leur écriture est complexe
VRAI
L’écriture japonaise est composée de trois systèmes : les kanji (dérivés des idéogrammes chinois), les hiragana et les katakana, deux syllabaires originaires du Japon. Il faut connaître les trois pour lire le japonais ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il est assez facile pour les Chinois d’apprendre le japonais.
9. Il y a beaucoup de xénophobie au Japon
VRAI
Un cliché qui n’est pas forcément connu des touristes occidentaux, c’est la xénophobie latente de la population. Les gens d’Asie du sud en font particulièrement les frais. Mais, de manière générale, les discriminations ne sont pas faites en fonction de la couleur de peau ou de la religion mais bien sur le simple fait de ne pas être japonais. Bien que vous ne subirez probablement jamais de violence physique ou verbale, vous aurez du mal à vous sentir totalement à votre place ici, que ce soit au niveau de la population (qui ne vous verra jamais comme l’un des leurs), ou des difficultés administratives que vous rencontrez au quotidien ou pour renouveler vos visas.
10. Il y a tout le temps des tremblements de terre
VRAI
Il y a bien des tremblements de terre tous les jours, voire plusieurs fois par jour mais rassurez-vous, on ne ressent pas la grande majorité d’entre eux. Bien qu’impressionnants au début pour nous Français / Canadiens qui ne connaissons quasiment pas ce phénomène, le danger est minime grâce à des entraînements réguliers de la population et des bâtiments aux normes parasismiques. Le taux de vulnérabilité du Japon face aux tremblements de terre est d’ailleurs bien inférieur à celui de l’Hexagone !
11. Les Japonais sont réservés et travaillent beaucoup
VRAI
Travail, travail et travail… La majorité des Japonais vit pour travailler au lieu de travailler pour vivre. La culture du travail nippone tend à faire des Japonais des employés dévoués corps et âmes à leur entreprise et qui font passer leur travail avant leur vie privée. Les Japonais sont là pendant de longues, longues heures à leur bureau (on est quand même sur une moyenne de 22 heures supplémentaires par mois), et ils sont encore là après le travail pour aller boire un verre entre collègues et parler… boulot. S’en ressent une frustration et une certaine morosité de la population active.
12. Le Japon est dangereux depuis Fukushima
Hmmm… on ne sait pas !
En effet, entre Hiroshima et Nagasaki pendant la guerre et Fukushima récemment, le Japon donne des sueurs froides aux personnes préoccupées par le nucléaire. Qu’en est-il des conséquences aujourd’hui ? Personne ne le sait vraiment, cependant, en dehors de la zone exposée aux radiations, il semble que les risques soient relativement réduits. En revanche, près de Fukushima, on dit que la décontamination de la région devrait prendre jusqu’à 40 ans.
13. Ils lisent tous des mangas et regardent des dessins animés
Plutôt FAUX
Le stéréotype du Japonais lisant des mangas dans le train est aujourd’hui révolu, l’ère du smartphone ayant fait beaucoup de mal aux annuaires de BD en papier. Si vous vous penchez sur l’épaule de votre voisin dans le métro, il y a autant de chances qu’il lise un manga en ligne, qu’il regarde un animé ou un drama (souvent coréen), qu’il joue à Monster Strike ou autres jeux pour portables ou encore qu’il navigue sur X.
14. Le Japon est un pays sûr
VRAI
Chaque année, deux métropoles nippones se retrouvent sur le podium du classement des villes les plus sûres au monde. En 2023, Tokyo est classée ville la plus sûre au monde et Osaka arrive en 3e position ! Le Japon place donc ses deux plus grandes villes dans le top 5 des villes les plus sûres, appréciez l’exploit !
Par rapport à la densité de la population, le nombre de crimes est très bas et la délinquance quasiment inexistante.
Ce sentiment de sécurité ambiante ne doit pas vous empêcher d’être vigilant comme partout, mais il est vrai qu’ici, on se sent vraiment en sécurité au quotidien.
15. Le pays se dépeuple
VRAI
Sujet de toutes les inquiétudes depuis quelques années, la courbe démographique du Japon est inversée et il y a aujourd’hui un déficit de naissances inquiétant pour l’avenir.
Quelques notions culturelles à connaître
Le « tatemae » et le « honne »
Les Japonais sont habitués dès le plus jeune âge à se comporter d’une certaine façon en public et à cacher leurs émotions pour ne pas déranger leurs interlocuteurs. Ce phénomène de double jeu s’appelle le « tatemae » (le visage que l’on montre à l’extérieur) et le « honne » (les sentiments profonds que l’on cache).
Le tatemae est souvent interprété comme un manque de franchise mais il ne reflète en réalité qu’un comportement adapté en société. C’est une manière d’être et d’agir avec les autres pour éviter tout conflit. On pense aussi que laisser ses émotions parler est la preuve d’une certaine faiblesse : la vraie force résiderait dans la capacité à contrôler sa tristesse ou sa colère. C’est donc une erreur de penser que le tatemae est une forme d’hypocrisie. Un proverbe japonais dit que « le clou qui dépasse appelle le marteau » : ainsi, au Japon, on évite d’insister sur ses honne, ses véritables sentiments, et on préférera acquiescer même si l’on n’est pas tout à fait d’accord, afin de préserver l’harmonie du groupe.
En conséquence, vous aurez souvent du mal à savoir ce que les Japonais pensent vraiment et à créer des liens de la même nature qu’en Occident car ils n’expriment pas leur opinion si elle va à l’encontre de la vôtre ou si elle risque de vous déplaire.
Au Japon plus qu’ailleurs, il faut savoir « lire l’atmosphère » : la communication orale étant très codifiée, vous devrez déchiffrer le langage corporel et divers signes si vous voulez vraiment comprendre vos interlocuteurs. Par exemple, les Japonais disent rarement « non » et vont éviter des questions indiscrètes ou une conversation dérangeante par un petit rire gêné ; il faudra alors savoir quand vous arrêter et changer de sujet.
Vous saurez très rapidement quand les Japonais tombent le masque et vous montrent leur honne. Les nombreux nomikai (aller boire un verre entre collègues et amis), où les Japonais s’alcoolisent plus que de raison, sont l’une des rares occasions où chacun peut s’exprimer librement, sous couverture de l’ivresse. Vous y découvrirez une facette cachée et beaucoup plus sombre de vos amis qui, d’habitude, ont toujours l’air d’aller bien.
L’uchi et le soto
Littéralement, uchi signifie “dedans” et soto “dehors”. Cette distinction entre uchi et soto est très présente dans la culture japonaise et explique bon nombre de règles tacites.
En fait, notre uchi, c’est notre chez-soi, le groupe auquel on appartient, notre intimité. Par opposition, le soto renvoie à ce qui est étranger, ce qui ne fait pas partie de notre cercle proche. En fonction du cercle dans lequel on se trouve, les comportements sont différents.
Quelques exemples concrets :
- Dans les relations sociales : les Japonais invitent peu leurs amis chez eux car leur maison est leur uchi privé. La plupart des amitiés entre Japonais datent de l’enfance (d’où une difficulté à intégrer de nouveaux membres dans notre uchi).
- Dans l’architecture : on enlève ses chaussures avant d’entrer dans une maison (ce qui vient de dehors doit rester dehors), et beaucoup d’appartements ont des fenêtres qui permettent de ne pas être vu de l’extérieur (on protège notre intimité).
- Dans la grammaire japonaise : on emploie le keigo (forme de grammaire honorifique) lorsqu’on s’adresse à plusieurs personnes qui ne sont pas proches de nous (soto).
- Dans le cadre familial : traditionnellement, la personne la plus âgée de la famille (uchi) prend son bain en premier, mais s’il y a un invité (soto), on lui offrira le premier bain.
En tant que pvtiste et donc d’étranger, vous vous retrouverez dans la case soto et c’est pour cela qu’il pourra y avoir quelques barrières culturelles, mais qui ne sont pas, on vous rassure, insurmontables.
(12) Commentaires
Bonjour !
J’ai une question au sujet des assurances qui va paraître un peu bête (moi et l’administratif ça fait 12…) mais je me lance. Je suis arrivé au Japon depuis 1 semaine et demi, demain je compte me rendre à la mairie pour enregistrer mon adresse. Avant de partir, j’ai souscrit à l’assurance Globe PVT. Je voulais donc savoir s’i fallait aussi obligatoirement souscrire à la sécurité sociale japonaise ou si l’assurance Globe PVT remplit toutes les fonctions ? En gros, en France, l’assurance maladie couvre tout le monde à un certain degré, et nous prenons ensuite individuellement des mutuelles pour couvrir les frais qui ne sont pas couvert par l’assurance maladie. Au Japon, en tant que pvtiste, le système est-il similaire ou l’assurance PVT suffit et donc n’occasionne pas de s’enregistrer à la sécurité sociale japonaise ? J’espère que mes pensées et mes questions sont claires… Merci d’avance à celles/ceux qui auront la gentillesse d’éclairer ma lanterne !
Bonne journée !
Bonjour Arnaud,
La souscription à la sécurité sociale japonaise est obligatoire pour les pvtistes. Globe PVT permet d’avoir le rapatriement en cas de divers problèmes, ce que la sécurité sociale japonaise ne permet pas. Après je ne connais pas le reste du détail de ce que couvre la sécurité sociale japonaise, mais quand tu fais ton inscription, ils te donnent un document où tu trouve diverses informations. 🙂
Bonjour Enola,
Merci beaucoup de ta réponse ! Je vais donc faire les procédures aujourd’hui !
Bonjour, c’est pour vous informer que le document exemple du formulaire rempli ne fonctionne pas pour moi, est-ce qu’il est toujours en ligne pour vous ?
Bonjour Elyonne,
Le dossier contient beaucoup de chapitres , quel est le formulaire dont tu parles exactement ? 🙂
Ah pardon, je pensais que le commentaire irait dans le bon chapitre. Je parle du chapitre 6 sur « Exemple de formulaire rempli ».
Oui, en effet, le lien ne marche plus. Merci pour l’info.:) Cet exemple rempli du formulaire n’est plus partagé par l’Ambassade. Si tu as des questions sur comment le remplir n’hésite pas à les poser sous le tutoriel de demande de PVT Japon (https://pvtistes.net/dossiers/les-demarches-pour-obtenir-son-pvt-japon/).
Bonjour ! J’envisage un futur pvt en Corée du Sud et au Japon, j’aimerai intégrer les deux groupes d’échange sur Facebook mais impossible d’y entrer pour m’informer au préalable. Merci d’avance 🙂
Hello, combien de temps le passage de la douane japonaise prend-il ? Merci d’avance !
Salut, généralement, c’est une formalité, c’est rapide mais ça dépend sans doute de combien de gens sont devant toi, s’il y a beaucoup de pvtistes 😉
Bonjour. Comment fait on pour participer au concours pour gagner le guide de voyage Ulysse fabuleux? Merci bonne journée
Merci beaucoup !!
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